(IKOR Roger) Je porte plainte. Manuscrit écrit le 26 mai 1981, de ce texte écrit contre Roger Ikor et les idées développées dans son dernier livre, Je porte plainte. 5 pages in-8 signées
Reference : 10836
Librairie Eric Fosse
M. Eric Fosse
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Guéret, 1809-1810.
L'un des premiers, si ce nest le tout premier, ouvrage encyclopédique sur la Creuse, cette ancienne province de la Marche, plongée, d'après Gault de Saint-Germain, dans l'apathie depuis des siècles (p. 69). Manuscrit publié très partiellement sous le titre de "Lettres inédites sur la géographie, la physique, la topographie, l'histoire naturelle, les antiquités et les hommes illustres de la ci-devant province de Marche, écrites en 1809 et 1810", publié à Clermont-Ferrand chez A. Veysset, en 1861, in- 12 de 68 pp. Richement illustré de quatorze dessins et une carte autographe de grand format, tous originaux de la main de Gault de Saint-Germain, un portrait de l'auteur lithographié par Rouargue, quatre estampes collées, et diverses coupures de presses sur les intempéries collées sur les premières gardes. Le manuscrit présente quelques ratures et biffures, ainsi que des annotations marginales de l'auteur. "Chercheur acharné, historien avisé et passionné des arts" d'après Camilla Murgia, Pierre-Marie Gault de Saint-Germain mena de front une carrière de peintre, d'écrivain et de professeur. Elève de Durameau, Louis XVI lui avait acheté en 1789 "Vue du Port et de la rade de Moka", et de 1791 à 1801, "il exposa au Salon de bons paysages" (Bénézit) ; il publia un assez grand nombre d'écrits sur le dessin et la gravure, a donné des articles au Journal des Beaux-Arts et à beaucoup de périodiques tout en rédigeant une "Vie et oeuvres de Nicolas Poussin" et publiant une nouvelle édition des "Lettres" de Madame de Sévigné ; enfin, ayant fui Paris sous la Terreur pour se réfugier à Clermont-Ferrand, il y enseigna le dessin à l'Ecole centrale de 1792 à 1794, fût conservateur des monuments historiques du département du Puy-de-Dôme de 1794 à 1796, et après un retour à Paris dès 1797, partit enseigner le dessin à Guéret de 1809 à 1810, séjour durant lequel il rédigea notre manuscrit, une description exhaustive de la Creuse, sous forme épistolaire fort à la mode, dans l'esprit de l'Encyclopédie. d'une grande érudition, émaillées de réflexions pertinentes et de citations, ces lettres, fort vivantes, adressées à Madame xxx [Madame Beaulaton, dont il avait fait le portrait au pastel vers 1792, femme d'un juge membre de l'Académie de Clermont- Ferrand] se lisent avec intérêt, illustrées de gravures et de délicats lavis que l'auteur avait soigneusement réalisés dans son carnet lors de ses pérégrinations (Guéret, Jouillat, Aubusson, Bourganeuf, Châteauneuf, flacons, cuiller, costumes, paysages ou scènes de genre), achevant son ouvrage par la magnifique grande carte dépliante de la Creuse quil a dessinée à la plume et au lavis, représentant minutieusement villes antiques, sépultures, châteaux, monastères, abbayes et prieurés, ainsi que les voies romaines et les ressources minéralogiques, avec, dans la marge, la liste et la localisation des tribunaux, prisons, hospices, gendarmerie, collèges et ponts. Notre manuscrit est celui auquel G. Grange fait référence dans sa note liminaire à l'édition des "Lettres inédites sur la géographie, la physique, la topographie, l'histoire naturelle, les antiquités et les hommes illustres de la ci- devant province de Marche", écrites en 1809 et 1810 de 1861. "Dans un premier volume écrit sur l'Auvergne, [], cet auteur annonçait, comme complément de son ouvrage, une seconde partie traitant de l'histoire de la Marche, avec quelques dessins faits par lui, d'après nature. Quelques recherches que nous ayons faites jusquà ce jour, il nous a été impossible de découvrir ce manuscrit. Cest donc pour conserver aux amateurs ce curieux document, (dont nous regrettons vivement les planches), que nous publions ce quil nous en reste." En fait, seules les lettres II et III (pp. 9 à 21) de notre manuscrit sont éditées (pp. 6 à 35), sans de nombreuses notes du manuscrit, et avec quelques paragraphes retranchés (pp. 32 et 33 du ms) ou ajoutés (pp. 34 et 35 de l'imprimé). En outre, la 1ère lettre de l'imprimé, du 18 novembre 1809, ne figure pas dans le manuscrit ; elle cite des éléments et quelques détails tels auberges, manufactures, patois, pont du Diable ou costumes, empruntés aux p. 55 à 58 du manuscrit. Bien entendu, les dessins originaux sont restés inédits. La 1ère lettre, non paginée, adressée de Guéret, le 19 juillet 1810, sert d'introduction : "Le manuscrit qui suit est la copie du double de mes lettres autographes que vous avez sous vos yeux, et de la plume d'un malheureux qui était sans pain". l'auteur y rappelle les grandes lignes de son ouvrage : malgré l'obscurité politique du département, la tristesse et la monotonie de ses montagnes peu attrayante, son peu d'intérêt historique, la Creuse "a comme tout autre ses richesses territoriales ; [ce département] a ses montagnes, ses carrières, ses mines, ses pâturages, ses bestiaux ; il a ses plantes, ses étangs, ses rivières, ses poissons, ses animaux, ses volatiles, ses insectes particuliers ; il a aussi ses sujets remarquables dans la nécrologie des indigènes. Sa population y est considérable pour l'étendu de son territoire. Les habitants y sont portés au commerce et à l'agriculture et il ne leur manque quune parfaite connaissance du sol quils cultivent pour en vaincre les obstacles comme pour en saisir les avantages." Il fait donc des voeux "pour que vous accueillez favorablement les vues et les idées que jai hasardés sur une des contrées de la France la plus ignorée, peut-être, jusquà présent." La pagination a été revue vraisemblablement par l'auteur, la précédente biffée, avant de confier son manuscrit au relieur dont le couteau a rogné certaines de ces nouvelles paginations. Le texte manuscrit est passé de 160 à 104 pp., auquel l'auteur a ajouté les notes et les illustrations. La continuité du manuscrit nest pas affectée, bien que les lettres V à VII indiquées dans la Table aient été retirées ; elles traitaient de la zoologie, l'agriculture, l'économie rurale et l'élevage (Lettre V), l'ornithologie en générale et celle de la Creuse en particulier (Lettre VI), et enfin les reptiles, poissons, insectes et cours d'eau du département (Lettre VII). I. Route de la Sablière de Guéret à la Châtre, nature du sol, géologie ; monument de Joulliat [pour Jouillat], avec dessin du château p. 114 ; l'araire et la charrue, le climat insalubre et la nature viciée de l'air provoquant nombre de maladies ; végétation triste et uniforme ; beau point de vue sur les montagnes de Saint-Vaulry. II. Mauvaise qualité de la terre végétale, ("le sol, les plantes, les hommes, les animaux, en un mot jusquà la vie champêtre, tout manque de couleur, de physionomie et de caractère"), observations météorologiques sur Guéret et ses environs, sa situation topographique ; effets des météores aqueux sur les montagnes, leur influence sur les habitants qui sont "d'une stature médiocre, ils ont les épaules étroites, les jarrets ployants sous le genou et fatiguent aisément sous le poids du travail ; cette constitution dégénérée est remarquable sur les conscrits ; quoique jeunes, ils sont grêles, un peu voûtés et sans ardeur ; rarement ils produisent de beaux hommes aux armées." Observations de Cassini et de M. de Laambre sur la tour de Sermur, phénomènes curieux sur les courants d'air (faubourg de l'Etang jusquà mi-chemin du bois de la Rode), avec une belle digression sur les représentations artistiques des halos ; enfin, il évoque les violents contrastes météorologiques (orages, foudres, ouragans, etc.) et les météores. III. Histoire ancienne et moderne du département. (Il déplore l'absence de bibliothèque monastique à Guéret). Les plus anciens monuments, avec leurs inscriptions, ses sépultures et objets funéraires (La Souterraine, Ahun, La Courtine), les voies romaines et les camps de César, les antiquités religieuses (monastère de Saint Pardoux). Enfin, les monuments de Guéret : 'Le caprice ou le besoin ont été plus consultés que l'art dans l'ensemble de la ville de Guéret et même sur ses monuments qui nont ni apparence, ni dignité, ni goût tant en dehors que dans les distributions intérieures. l'église paroissiale est une carrière de pierres, grossièrement ornée. Le Palais et la chambre du Tribunal rappellent plutôt une communauté de Marchands que le siège de la justice. Les fontaines publiques ressemblent aux petites guérites des sentinelles.' Il décrit ensuite le château, puis l'hôtel de la préfecture et le collège, l'hospice de Guéret qui peut contenir 300 malades, son organisation et fonctionnement, et ceux du département, enfin les prisons "autrefois si malsaines à Guéret, ont été réparées, agrandies, entourées de cours aérées, où les prisonniers des deux sexes peuvent se promener séparément ; ailleurs elles sont restées dans un état d'insalubrité qui fait frémir l'humanité" sauf celle de Bourganeuf, plus spacieuse et mieux aérée. Suit un "Tableau des hommes célèbres de la ci-devant province de la Marche", du XIIIe siècle à la fin XVIIIe. IV. Fouilles de Boussac (1782-1783), bains antiques de Fades et sa légende, les eaux minérales de la Creuse (Evaux, avec description, Blessac et Mallereix), antiquités d'Aubusson, forteresse de Crozant, petite et grande Creuse. V. Seule subsiste la note p. 110 sur les "Ouvriers de la Creuse". Il regrette que l'on confonde les Marchois et les Limousins et l'avis défavorable qu'ont porté les écrivains à leur sujet : "Ils sont lourds dans leur manière de vivre, sales en leurs meubles et leurs tables, sordides en ménage, épargnants et un peu chiches, grands mangeurs de pain, superstitieux, assez rudes, superbes et glorieux." VIII. Moeurs et usages du département. Guéret "n'a ni spectacles, ni fêtes publiques, ni Société", "quaurais-je à puiser dans des réunions de table, de jeu et de médisance ? Des ridicules ?". Il fustige l'illettrisme du département (30 maîtres de lecture et d'écriture pour 293 communes dont un tiers des maires ne savent pas lire) ; cette ignorance entretient la pauvreté, la misère et tue l'industrie. Il décrit une métairie, modèle "du vice de l'architecture rurale", puis les Creusois : "pas d'un naturel fort courtisan, ils sont généralement bons pères de famille, bons époux, mais ils portent sur leur physionomie au sein du ménage un air de dédain qui semble avertir les femmes quelles sont esclaves. Ils sont excessivement intéressés, peu hospitaliers et ne fêtent les étrangers qu'autant quils ont quelque chose à en espérer. Ils sont prompts à décider et lents à agir, très religieux et souvent dévots jusquà la superstition. " Il évoque les fêtes villageoises, leur appétit pour le pain, les pratiques thérapeutiques désastreuses, les funérailles et le deuil, les cérémonies de mariage selon les régions du département, la danse "lourde et maussade, leur musique est aigre et monotone [] Les bourrées d'Auvergne sont méconnaissables quand les Marchois les dansent", le costume qui "na rien de remarquable" [illustré p. 125] et le port du sabot. Enfin, il fait état de la découverte à Guéret de sépultures antiques contenant des flacons [ill. p. 119] dont il a recueilli le baume, et d'une petite cuiller à l'usage des sacrifices antiques [ill. p. 129]. IX. L'industrie, les manufactures et le commerce. Aubusson [avec illustrations] et sa "manufacture de tapisserie de haute-lisse" en perte de vitesse ; il déplore l'absence d'une école de dessin "du sein de laquelle sortirait bientôt une pépinière d'ouvriers qui rendrait à leur manufacture la célébrité quelle a perdue" ; cependant il note que le goût pour l'art de la tapisserie ne se perd point à Aubusson et que "l'émulation renaît parmi ses fabricants, mais quils songent que pour obtenir les suffrages et du débit, il faut quils travaillent à se placer sur la ligne des progrès quont atteinte les arts depuis vingt ans." Il parle de la direction de l'entreprise, et du dynamisme d'Aubusson qui "a eu le bon esprit d'élever et d'entretenir une brasserie et cest la seule ; elle fabrique environ 250 feuillets de bière par an." Il aborde ensuite Bourganeuf et ses papeteries, celles de Felletin et de Saint-Quentin, avec leurs défauts de papier, l'échec de la papeterie de Pont-à-la-Dauge. Il note la mégisserie peu développée ; la production de bas tricotés (avec description des ouvrières), de la toile (production majeure du département), de la draperie (étoffes grossière), de la chandelle (défectueuse), poterie (Saint-Loup, grossière), chapellerie, verrerie (Coupie). Il décrit ensuite les foires et marchés (plus de 300), le commerce des denrées (blé, seigle, sarrasin, avoine, orge, lentilles, châtaignes dont le peuple souffre beaucoup quand elles manquent, légumes et fruits). Il évoque l'apiculture, mal maîtrisée. Il aborde ensuite les voies de communication, source de développement industriel (pont du Diable à Anzême), puis le patois. Enfin, il relate une procession menée par M. Delille, curé de Guéret, avec son festin champêtre. X. Production minéralogique. Granit de qualité, quartz fort répandu, schiste micacé, gisements de fer, pierre meulière, cristaux de roche, roches magnésiennes couvertes d'une sorte de lichen, l'orseille (qui "macérée avec de l'urine et réduit en pâte donne l'écarlate, le violet et le bleu"), terres argileuses (à ce sujet, il déplore l'usage du "verre métallique pour vernir les poteries propres à la cuisson des comestibles ; ce vernis soluble dans les graisses et les acides est infiniment dangereux"), la stéatite (pouvant remplacer le savon). Il évoque ensuite la production de houille à développer : "le défaut de consommation et de communication est la principale cause des lenteurs et des faibles moyens quils [les Creusois] emploient pour exploiter leurs mines", les mines d'antimoine. Puis il regrette le peu de goût des Creusois pour les sciences, les arts et les lettres : "a ville capitale semble même les repousser. Jai tenté plusieurs fois d'y inspirer le goût d'une Société littéraire, mais la plus petite réunion à cet égard parait comme impossible." Guéret a tout de même ses hommes de mérite, et il en cite plusieurs (Joulietton, Michelet, Grand, Dupuis). "Il y a deux imprimeurs environ dans le Département, je ny connais pas un seul libraire." Concernant la vaccination, la pratique sen propage avec empressement. En post-scriptum, il décrit un nouveau flacon antique découvert et dont il a fait brûler les grains d'encens et d'aubépine qui ont embaumé sa chambre. XI. La végétation, la flore, les arbres, les fruits et légumes. En post-scriptum, il décrit le camp des prisonniers espagnols à Joliet près de Guéret, sur la route de Moulins [avec illustration p. 135]. "C'est un spectacle hideux que les prisonniers de cette nation campés sous des méchantes cahutes, construites tout exprès pour eux et afin de garantir la ville des épidémies dont ils infectent l'air, partout où ils passent, et arrêter un fléau dont beaucoup de personnes ont été victimes avant cette précaution. Ce camp, Madame, est un rassemblement de spectres ambulants qui promènent la misère et la mort sur un vaste cimetière. Les illuminations des feux de la St Jean détournent ma vue de ce tableau qui fait frémir l'humanité." Il déplore que ces réjouissances de la St Jean tombent en désuétudes, abandonnées aux enfants "qui souvent, sans qu'on sen doute, conservent dans leurs jeux les plus antiques usages". Sur un béquet, figure la "suite de l'observation sur les montagnes" concernant les prétendus volcans de la Creuse, théorie que réfute Gault. Suivent ensuite le "Programme de la carte du Département de la Creuse", la table et une page d'omissions. 7 pp. de notes sur papier fin (pp. 105 à 112) remplaçant des notes de bas de page revues et corrigées précèdent les dessins de l'auteur légendées à la plume : "La Ville de Guéret prise sur la route de Moulins", "Joulliat, château situé à mi côté des montagnes qui séparent l'ancienne Marche d'avec le Berry", "Château d'Aubusson tel quil était en 1646 lorsque Louis XIII en ordonna la démolition", "Flacons d'argile trouvés dans les anciennes sépultures découvertes à Guéret le 7 de mai 1810. Les plus grands ont 5 pouces", "Salle de spectacle de la ville de Guéret", [un paysage géologique, non légendé], "Costume des hommes de la Marche", "Château de Bourganeuf, La tour de Zizime est à gauche", "Usine aux environs de Guéret", [une cuiller], "Chateauneuf sur la rivière de Cher, la ville divisée en haute et basse forme une espèce d'amphithéâtre dont le château occupe la partie supérieure. Il a été bâti par Guillaume de l'Aubespine, seigneur du lieu jadis", "Pont sur la rivière de Cher à Châteauneuf", "Etude d'après Nature près de Crosant. L'aqueduc est ajouté", "Camp des prisonniers espagnols à Joliet près de Guéret", et "Carte du département de la Creuse, dressée par l'auteur pour sa correspondance". Il est joint 4 lettres de l'auteur autographes signées. Dos de la reliure frotté. /// In-4 de Titre, 111 pp., 16 pp. de gravures et dessins contrecollés, 1 grande carte à la plume dépliante. Demi-basane verte, dos doré d'un décor romantique, pièce de titre en maroquin rouge. (Reliure de l'époque.) ////
1717 Le 16 d'aoust 1717 à 9 heures du soir. In-quarto (275 X 210 mm) veau havane glacé de l'époque, dos à nerfs, caissons dorés ornés aux petits fers, pièce de titre maroquin grenat, coupes et coiffes filetées, chasses ornées d'une roulette dorée, tranches rouges (Reliure de l'époque) ; (1) f. de titre, 732 pages, (1) f. blanc, 68 feuillets, (1) f. blanc. Petit manque et petites restaurations à la coiffe supérieure, quelques taches sur les plats.
IMPORTANT MANUSCRIT rédigé de la main de l'auteur, Henri de BOULAINVILLIERS (1658-1722), militaire, historien et astrologue français, père de la « libre pensée » et l'un des premiers historiens à avoir considéré l'art de gouverner comme une science. En examinant les titres de ses ancêtres, il fut entraîné à étudier l'histoire de son pays, et dirigea surtout ses recherches vers la nature des institutions politiques du moyen âge, et l'origine des anciennes familles du royaume. Il voyait dans le gouvernement, ou plutôt l'anarchie féodale, le "chef-d'oeuvre de l'esprit humain" ; tout progrès, soit de l'autorité royale, soit des libertés civiles ou municipales des roturiers, était pour lui une usurpation au détriment des droits de la noblesse, seule héritière des francs, conquérants de la Gaule. Il a écrit de nombreux ouvrages sur divers sujets : histoire, astrologie judiciaire, critique religieuse, recherches de statistique, plans de réforme, métaphysique et philosophie (il réalisa la première traduction française de "L'Éthique" de Spinoza), mais aucun de ces écrits ne furent publiés de son vivant et ce n'est qu'à titre posthume, à partir de 1727, que certains d'entre eux furent imprimés. Quelques textes, néanmoins, circulèrent sous forme de manuscrits, copiés par ses amis ou restitués sous la plume de copistes professionnels. L'intégralité du manuscrit, ainsi que les corrections, ratures et ajouts qui émaillent le manuscrit, sont de la même main. À la fin du texte manuscrit on trouve cette mention « Fin / le 16 D'aoust 1717 a 9 heures du soir », toujours de la même main. La mention autographe ancienne sur la page de titre « par Mr De Boulainvillers » est par contre d'une autre main. Ce manuscrit, précédé d'un avertissement (9 pages), est divisé en 3 PARTIES : "Pratique Abrégée des jugements Astrologiques sur les nativités" (1ère partie, pages 11 à 167) - "Des significations de la vie" (deuxième partie, article 1er, pages 167 à 631) - "Des directions en général" (Troisième partie, article 1er, pages 632 à la fin). Suivent ensuite 68 THÈMES ASTRAUX DE GRANDS PERSONNAGES, rédigés en rouge et noir sur 68 feuillets numérotés de 1 à 68 : de Philippe II Auguste, roi de France né en 1165 (n°1) à Érasme, né en 1467 (né en 1467). Parmi ces 68 personnalités, on trouve de nombreux rois et reines de France, de grands noms de la noblesse française, mais aussi Nicolas Fouquet et Michel de Nostradamus. Sur le second contreplat a été collé un thème astral manuscrit intitulé "RÉVOLUTION SOLAIRE", daté de juillet 1666, toujours de la même main. Ce manuscrit n'a été publié qu'en 1947 aux "Éditions du nouvel humanisme" et seulement 3 EXEMPLAIRES de ce manuscrit sont signalés dans les collections publiques (2 à la BNF et 1 à la BM d'Angoulème). Une LETTRE AUTOGRAPHE d'une page, contrecollée sur la première contregarde, à en-tête « 16, Rue Saint Guillaume. 7e. », datée « Paris. 12. IX. 58 » est signée « B. Faÿ ». Il s'agit de Bernard FAY (1893-1978), historien et essayiste français, auteur en 1924 d'une thèse de doctorat ès lettres sur "L'Esprit révolutionnaire en France et aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle" ; il fut également administrateur de la Bibliothèque Nationale de France du 6 août 1940 jusqu'à sa destitution en août 1944. Il atteste dans ce courrier que le manuscrit est bien de la main de Boulainvilliers : « Cher Monsieur, J'ai comparé votre ms. [manuscrit] de Boulainvilliers avec la lettre signée de lui que je possède (la seule actuellement connue) et j'en conclue que sans conteste possible, votre ms. est tout entier, texte et corrections, de la main de Boulainvilliers lui-même. Cela est fort intéressant, car on possède très peu de mss. qui soient entièrement de sa main. Tous mes compliments, vous avez fait là une jolie trouvaille. Et je vous redis mon bien sincère dévouement. B. Faÿ ». BEAU DOCUMENT, rédigé à l'encre noire d'une écriture très lisible sur papier vergé, en TRÈS BEL ÉTAT, conservé dans sa reliure d'époque en veau. (Pierre larousse, "Grand dictionnaire universel du XIXe siècle", II-1088 - Pas dans Caillet). NICE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST.
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1812 [Sans lieu, i.e. Seysses, Toulouse] 1 volume in-4 (24,5 x 20,5 cm) de 348 pages chiffrées et 6 pages de table non chiffrées. Reliure pleine basane fauve de l'époque (première reliure). Usures et manques. Important manque de cuir dans la moitié supérieure du dos. Un coin sommairement anciennement réparé, roulette dorée en encadrement des plats, gardes et doublures de papier marbré. Intérieur parfait. Ecriture très lisible. Manuscrit autographe mis au propre contenant le texte définitif qui sera imprimé en 1814 sous le titre : Traité sur l'époque de la fin du monde, et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un Solitaire (à Versailles, de l'imprimerie de J. A. Lebel) avec en plus et inédits, de la page 306 à 311, une importante Note de l'auteur, et de la page 313 à la page 348, des Observations sur le manuscrit d'un solitaire, Lettre de Mr B*** à Mr P***.
Notre manuscrit se divise en 48 chapitres (non compris la Note de l'auteur et la Lettre de Mr. B*** à Mr. P*** contenant quelques observations sur le manuscrit d'un solitaire. L'abbé Auguste Gouazé ( ) est né à Toulouse en 1758. "Ses premières années, dès sa plus tendre enfance, furent données à la religion et à l'étude. Il chercha dans le ministère sacré du sacerdoce, un asile contre les tempêtes du monde ; mais il ne l'y trouva pas longtemps. Lui aussi eut à lutter, durant notre révolution, contre les violences que l'ennemi des hommes exerça envers les ministres de nos autels. [...] Il fut rééllement un solitaire ; car il ne se montra nulle part là où l'ambition ou le plaisir rassemblent tous les hommes. Les pauvres, les affligés parvinrent seuls jusqu'à lui ; il ne les renvoya jamais sans avoir donné des secours ou des consolations. [...] Il termina ses jours le 30 novembre 1812 à l'âge de 54 ans. [...] On dit que le principal motif des chagrins qui lui donnèrent la mort, provenait des persécutions injustes dont l'aveuglement de l'empereur Napoléon accablait le souverain pontife. Gouazé est l'auteur d'un ouvrage très curieux, intitulé : Traité sur la fin du monde et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un solitaire, un volume in-8, imprimé à Versailles, chez Le Bel en 1814. L'éditeur de ce volume, qui ne parut qu'après la mort de l'auteur, annonça qu'il cédait, en le publiant, à la volonté de Gouazé. Celui-ci sans avoir voulu commenter l'Apocalypse, a cherché, en s'appuyant sur ce livre mystérieux, à deviner l'époque à laquelle doit arriver ce dernier jour de l'univers annoncé dans les saintes Ecritures. [...] Il y a dans ce traité je ne sais quoi de sombre, de mélancolique, et en même temps de religieux, qui jette l'âme dans un salutaire effroi [...] Selon Gouazé, le monde à peine doit avoir deux cents ans d'existence [...] (in Biographie Toulousaine, 1823) Dans la préface pour la Consommation des Siècles publiée en 1823 on lit : "Son travail manuscrit fut connu avant sa mort de quelques personnes de confiance, sous le titre de Conjectures sur la fin du monde" (notre manuscrit). Notre manuscrit est une copie autographe mise au propre additionnée d'une note que l'auteur avait cru bon d'ajouter ainsi que d'observations de quelques prélats de sa connaissance qu'il a également cru bon d'ajouter in fine, même si ses obervations, bien que n'accusant par Gouazé d'hérésie, font montre d'une certaine réticence quant à l'analyse qu'il fait de certains passages du livre de l'Apocalypse. La Note de l'Auteur ainsi que ses Observations n'ont pas été imprimées en 1814. La Note de l'Auteur est une violente critique de la révolution française et de ses suites mais surtout une attaque ciblée contre l'Empereur Napoléon Premier et le rôle infâme (selon Gouazé) que celui-ci a joué dans l'affaire de la détention du pape. La publication en 1814 (à 250 exemplaires seulement lit-on dans une notice) donna lieu à la publication de deux articles dans le Journal Ecclésiastique, se prononçant contre ce traité. Pourtant, ces deux premiers articles ayant été jugés très sévères, un troisième article fut publié qui lui rendait justice dans ses analyses eschatologiques. Gouazé dénonce un monde dépravé et impie, des chrétiens lâches et paresseux que la seule idée de la fin du monde révolte. Il détaille les signes annonciateurs du jour dernier. Il a suivi les traces d'autres annonciateurs de la fin du monde tels que Lachetardie, Pastorini, Rondet, etc. L'arrivée de l'Antéchrist était alors une préocuppation importante au sein de divers groupes de penseurs et religieux exaltés par une révolution qui les avaient laissés ahuris par tant de violence et de pertes. Selon Gouazé la fin du monde était pour l'année 1940. Il marque le début de l'apocalypse en l'année 1790. "Les jours malheureux que nous voyons s'écouler depuis vingt-deux ans (il écrit en 1812), nous avertissent que le temps de la consommation de toutes choses s'approche ... et nous savons que, d'ici à cette époque, nos maux iront toujours croissant ; s'il y a quelques intervalles, quelques moments de paix et de tranquillité, ils ne seront pas toujours de longue durée." (extrait). L'histoire de l'abbé Gouazé serait trop longue à détailler ici mais elle montre un prêtre fils de professeur de la faculté de droit de Toulouse qui fut placé à la tête du conseil de paroisse qui appartenait à Seysses. Gouazé fut arrêté pour avoir refusé de prêter serment à la nouvelle constitution française. Condamné à la déportation dans les premiers mois de 1794 il fit partie d'un convoi de 56 prêtres qui partit pour la maison d'arrêt de Bordeaux (22 nivôse an II) et devait attendre leur embarquement pour la Guyane. Mais il fut finalement libéré en juillet 1795 pour revenir exercer son ministère à Seysses le 21 septembre de l'an III. Il vécut sa captivité dans des conditions déplorables comme l'indique l'abbé Contrasty dans son ouvrage intitulé : Un Conseil de Paroisse sous le régime de la séparation de l'église et de l'état (Toulouse, imprimerie Saint-Cyprien, 1906, pp. 81 et suiv.). Voici la liste de quelques chapitres du manuscrit : le monde doit périr par le feu - le monde doit durer environ 6000 ans - les hommes seront surpris par l'arrivée du dernier jour, comme ils le furent autrefois par les eaux du déluge - quatrièmre signe : une guerre universelle - la venue de l'Antéchrist - quel sera le nom de l'Antéchrist - de l'approche du jugement dernier - etc. Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver de modèle de l'écriture de l'abbé Gouazé (La bibliothèque municipale de Toulouse n'en possède pas), mais il ne fait aucun doute pour nous, d'après le titre de ce manuscrit et les inédits importants qu'il contient, qu'il s'agit assurément d'une copie autographe mise au propre, paginée, annotée, ne contenant que très peu de corrections ou variantes avec le texte publié en 1814. Gouazé aura copié de sa main les observations et sa note de l'auteur qui n'auront finalement pas été imprimée car alors le temps de l'Empereur n'était pas encore révolu et cela aurait été trop dangereux pour l'ami publicateur. Références : Brunet, Fous littéraires, p. 91 ; Tcherpakoff, p. 42 (pour l'édition de 1814) Provenance : de la bibliothèque de Xavier Hermé avec son ex libris (XXe s.) NDLR : Nous sommes le 31 décembre 2023 ... demain nous serons en 2024 et la fin du monde n'est pas encore advenue ... mais elle vient c'est certain ! La question étant de savoir quand ... Superbe manuscrit entre mystique et eschatologique, en partie inédit.
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Sans lieu, , 1710. Manuscrit in-folio (37,5 x 25 cm) de (24) ff. à l'encre noire, texte encadré, maroquin rouge, dos à nerfs orné à petits fers, triple filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l'époque).
Un précieux manuscrit illustrant la gestion financière sous Louis XIV : l’année 1710 et les réformes de Nicolas DesmaretzCe manuscrit exceptionnel, calligraphié avec une virtuosité remarquable et enrichi de scènes allégoriques finement dessinées à la plume, constitue un témoignage rare de l’administration financière du royaume de France à une période charnière du règne de Louis XIV. Daté de 1710, il dresse un bilan précis des revenus ordinaires et extraordinaires du roi, des dépenses de la couronne, et des affaires financières extraordinaires, dans un contexte marqué par les réformes initiées par Nicolas Desmaretz, alors contrôleur général des finances.Un contexte de crise et de réforme fiscaleNicolas Desmaretz, marquis de Maillebois (1648-1721), contrôleur général des finances de 1708 à 1715, hérita d’une situation économique désastreuse. La France, épuisée par la guerre de Succession d’Espagne et la grande famine de 1709, faisait face à des besoins financiers colossaux. Ce manuscrit témoigne de la mise en œuvre partielle des idées novatrices de Vauban sur l’impôt sur le revenu, évincées en 1707. Parmi ces réformes figure la dîme royale, l’un des premiers impôts proportionnels, qui prélevait un dixième des revenus de toutes les propriétés et faisait l’objet d’un recalcul annuel, succédant à la capitation instaurée en 1695.Une structure en trois volets détaillés et allégoriquesLe manuscrit, composé de trois sections principales, mêle données financières et représentations symboliques des vertus royales :1, Revenus ordinaires et extraordinaires du Roi pour 1710 : Cette partie présente une carte détaillant les baux, impositions, et recettes générales par région, incluant les Pays d’élection et les Pays d’État. Elle offre une récapitulation exhaustive des fonds collectés et des observations sur les revenus pour l’année.2, Projet de dépense pour 1710 : Après une description des dépenses des Maisons royales, cette section inclut une carte des dettes de l’État, mettant en lumière l’ampleur des obligations financières liées aux guerres et aux restes impayés des années antérieures.3, Dépenses de la Guerre : Un volet précis détaille les coûts liés à l’infanterie, à la cavalerie et aux dragons, ainsi que les frais annexes comme le pain de munition, le fourrage et la paie de campagne.Chaque partie est introduite par un titre ornemental, louant des allégories telles que la Force, la Justice et l’Abondance, et agrémentée de vignettes et de cul-de-lampes d’une qualité artistique exceptionnelle.Un chef-d’œuvre attribué à Charles GilbertL’exécution de ce manuscrit a été attribuée à Charles Gilbert (1642-1728), maître calligraphe au service de la couronne et successeur du célèbre Nicolas Jarry. Gilbert fut maître à écrire de Louis de France, duc de Bourgogne, et de nombreux autres membres de la cour. Ses œuvres, souvent commandées pour des rapports officiels ou des commémorations, se distinguent par leur raffinement esthétique et leur précision. Ce manuscrit reflète la maestria de Gilbert, avec ses multiples encadrements, ses lettrines élaborées, et ses motifs ornementaux d’une grande finesse.Un manuscrit aux dimensions historiques et artistiques majeuresUn exemplaire de ce type, portant les armes de Nicolas Desmaretz, a été vendu lors d’une vente publique à Paris en 2003, témoignant de la rareté et de l’importance de ces documents.Ce manuscrit ne constitue pas seulement une pièce d’orfèvrerie calligraphique, mais aussi une source essentielle pour comprendre les défis financiers du règne de Louis XIV, les réformes administratives de Nicolas Desmaretz, et l’interaction entre art et pouvoir à l’aube du XVIIIe siècle.