‎BERAUD Henri. [MANUSCRIT].‎
‎« UN CAFARD ENRAGÉ ». Article paru dans GRINGOIRE n° 340, le 10 mai 1935.‎

‎3 versions tapuscrites de cet article, avec de nombreuses corrections manuscrites (9 + 10 + 10 feuillets tapuscrits, rédigés au seul recto. Est joint le manuscrit complet rédigé sur papier vert deau (28 pages utilisées au seul recto.) Très bon état. Article reproduit dans " Trois ans de colère ", avec dinfimes modifications.‎

Reference : 11799

‎Pamphlet contre Laurent Bonnevay, député du Beaujolais devenu Garde des Sceaux du Front populaire, une des cibles préférées de Béraud (le personnage sy prêtant). Laissons aux historiens les motifs politiques de cette adversité, et, pour le plaisir, arrêtons-nous sur la dimension olfactive de cette diatribe : « Cétait un député sans couleur, sans saveur, mais non pas sans odeur. On sen aperçut bien vite. Lépais bonhomme que la fantaisie beaujolaise envoyait siéger parmi danciens combattants, dans une assemblée que déjà lon baptisait la Chambre bleu-horizon, névoquait en rien le champ de bataille ; il répandait plutôt un parfum de paix. Rondouillard, solitaire et cramoisi, il offrait sur son banc laspect et larôme dun fromage de Hollande enveloppé de papier mou. Chacun flairait avec défiance ce représentant dune contrée lointaine, où sans doute leau claire et le savon de Marseille étaient également inconnus. Nul en tout cas ne se hasardait dans le sillage de ce vaporeux politicien qui, même au flair des plus enrhumés, ne rappelait que de loin le suave époux du Cantique des Cantiques. Et denvirés amateurs assuraient quil était en son pouvoir dasphyxier dans les nues, rien quen éternuant à sa manière, les plus véloces escadrilles de chasse et les aigles les moins familiers. »‎