‎[SCUDERY (Madeleine de)]‎
‎Artamène, ou le Grand Cyrus.‎

‎Imprimé et Leyde, & se vend à Paris, Augustin Courbé, 1656. 10 vol. petit in-8°, veau fauve, jaspé, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, pièces de tomaison en maroquin La Vallière, encadrement d'un triple filet doré sur les plats, armes dorées au centre, filet doré sur les coupes, tranches jaspée de rouge. Reliure du XVIIIe siècle, mors fendus, accidents aux coiffes, coins émoussés. 10 frontispices hors-texte gravés en taille-douce par I; Van Meurs, (8) ff. (front. compr.), 604 pp., (3) ff., (1) f. blanc; 768 pp., (3) ff., (1) f. blanc; 731 pp., (3) ff., (1) f. blanc ; 700 pp., (3) ff., (1) f. blanc ; 774 pp. (front. compr.), (1) f. blanc, (3) ff., (1) f. blanc ; 816 pp. (front compr.), (3) ff., (1) f. blanc ; 772 pp. (front comp.), (3) ff., (1) f. blanc ; 778 pp. [recte 766], (3) ff., (1) f. blanc ; 746 pp. (front compr.), (1) f. blanc, (3) ff., (1) f. blanc ; 850 pp. [recte 872], (3) ff., (1) f. blanc. Galerie de ver en marge de gouttière sur la première moitié du tome IV, sans atteinte au texte.‎

Reference : 28977

‎Première édition elzévirienne de ce célèbre roman fleuve du XVIIe siècle. D'après Rahir, les tomes I, II et V sortent des presses des Elzevier de Leyde, les autres paraissent avoir été imprimées par Philippe de Croy (de Leyde). Publié à Paris sous le nom de son frère par Madeleine de Scudéry entre 1649 et 1653, Le Grand Cyrus obtint un succès prodigieux et remporta tous les suffrages des hommes et femmes de lettres de son temps, excepté de Boileau qui se moqua de ses extravagances et en parodia le prologue dans son Dialogue des Héros de Roman. Ce roman fleuve, conçu comme un feuilleton, dans la veine du roman pastoral ouverte par Honoré d'Urfé avec l'Astrée, Le Grand Cyrys tire son argument de l'histoire de l'ancienne Perse. Mais en réalité, le prétexte historique et exotique sert plutôt Mlle de Scudéry, l'une des plus illustres précieuses de son temps, à mettre en scène des personnages de la cour ou de son entourage en les affublant de noms empruntés à l'antiquité persane? Ce long roman doit donc se lire comme un roman à clef dont les personnages principaux sont en réalité le Grand Condé (Cyrus), la duchesse de Longueville (Madame), Julie d'Azngennes (Phélonide) ou encore Mlle de Scudéry elle-même (Sapho)... Tout ce qui comptait alors en France, éait présent sous une forme ou une autre dans Le Grand Cyrus, qui par ailleurs, décrivait avec une certaine exactitude, sous le couvert de l'allégorie des scènes de batailles bien réelles de cette époque. C'est ce qui explique en partie le succès collosal de cette oeuvre qui fit de Mlle de Scudéry le chef de file de cette école du roman fleuve, initiée par d'Urfé, poursuivie par Gomberville (Poléxandre, 1632), et La Calprenède (Cassandre, 1642, Cléopâtre, 1648) et qui atteint sont apogée avec elle (Le Grand Cyrus, 1649, puis Clélie, 1654). Cette édition est illustrée de 10 frontispices de I. Van Meurs. L'exemplaire d'Hector De Backer (autrefois à la comtesse de Verrue) était truffé des illustrations de Chauveau destinées aux éditions parisiennes. Tchemerzine les a inclues par erreur dabs sa collation de l'édition elzévirienne. Exemplaire relié aux armes du marquis de La Mure. Jean-Joseph de Bourguignon-Bussière, dit le marquis de la Mure (Marseille 1721- 1789) capitaine de cavalerie au régiment d'Orléans puis exempt des gardes du corps du roi de Pologne, était un grand collectionneur, non seulement de livres, mais aussi d'objets d'arts et de meubles précieux. Lever, 76; Tchemerzine-Scheler V, 781 ; De Backer, 951; Rahir, 799 ; O.H.R., 2245.‎