Albin Michel. Paris. 1993. In-8, broché, 405pp. et des photos h.-t. Coin de la couverture écornée, sinon très bon état.
Reference : ESL-12942
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Albin Michel, 1993, in-8°, 404 pp, traduit de l'anglais, 8 pl. de gravures hors texe, annexes, biblio, notes bibliographiques, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Evolution de l'humanité)
"A partir de la correspondance, dénichée par hasard dans les archives de la banque Neuflize, entre un banquier œuvrant en Egypte, Dervieu, et André, gérant de la maison parisienne de Haute Banque André-Marcuard, D. Landes procède à une « explication de texte » vaste et méticuleuse qui lui permet une présentation tout à la fois des activités transméditerranéennes des banquiers européens et du monde égyptien avec ses protagonistes, complétée par une profonde analyse du contexte et des digressions qui font la richesse de cet ouvrage, puisqu'elles permettent de reconstituer l'évolution économique et financière de l'Egypte dans les années 1860. C'est ainsi qu'est bien mis en valeur le flamboiement égyptien suscité par le boum du coton, les aspirations des aménageurs européens, comme Lesseps, et les rêves de deux souverains, Saïd puis Ismaïl, qui s'imagineraient aisément en nouveaux pharaons et qui ne manquent pas en tout cas de projets grandioses (chemins de fer dans le désert, résidences immenses, flotte, etc.). Cette griserie et les structures d'un pouvoir qui confond les caisses de l'État, à peine affranchi de la tutelle ottomane, et la cassette du vice-roi puis khédive, sans cesse ouverte à des achats cumulards de terres, à des dons aux « pachas » de la Cour et à ces projets architecturaux, expliquent que l'endettement du régime s'accroisse de façon spectaculaire malgré le bond des recettes fiscales sur l'économie cotonnière. Ce livre est d'abord une analyse non seulement de l'exercice solitaire d'un pouvoir despotique propice aux mêmes turpitudes financières – Ismaïl était surnommé « le prodigue » – , mais surtout de l'absence de tout appareil financier d'Etat qui aurait permis d'organiser ce jeune pays et de « border » ses dépenses de fonctionnement et d'investissement. L'on comprend la ruée des banquiers désireux de participer au financement des achats de l'Egypte – ce « Klondike sur le Nil » évoqué par D. Landes – et du khédive en Europe, de placer ses emprunts à court terme, de favoriser l'escompte de tout le papier créé pour combler les besoins immédiats causés par le déficit budgétaire..." (Hubert Bonin, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1994)