1929 Paris, Kieffer, 1929, grand in 4 br., couvert. impr. illustrée en couleurs et rempliée, bel ex.
Reference : 15403
1re édition illustrée. Ici par Charles FOUQUERAY de 81 aquarelles reproduites en couleurs, dont 1 sur la couverture et 8 hors-texte. Un des 300 ex. num. sur vélin blanc de cuve, seul tirage Il y eu 50 suites des illustrations tirées à part. (Monod, 6876).
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29 germinal An 11 (19 avril 1803) 1803 Trois pages in-folio sur papier filigrané « Texier Ponbreton » aux armes du bonnet frégien (An 2). Manuscrit à l’encre brune, se composant d’un tableau détaillant la condition des personnes détenues à bord de la corvette. Les catégories sont : nom / sexe / qualité / couleur / libre / esclave / observations. Il s’agit de l’état dressé des prisonniers, libres et esclaves, détenus à bord de la corvette « La Sagesse » le 29 germinal an 11 (19 avril 1803) en rade du Fort « Dhauphin » (Fort liberté). Le document est signé par le capitaine commandant Barnetche et l’agent comptable Peychaud. La liste contient quarante-quatre noms dans lesquels on ne relève que quatre blancs, les catégories font frémir : blanc, négresse libre, négresse esclave, mulâtre libre, griffon (enfant issu d’un.e mulâtre et d’un.e noir.e), gartron , nergilion … Les observations portées en marge sont explicites. En voici quelques exemples. "Harteaux", homme, blanc , « vagabond magasin et voleur d’une montre ! Au moins déportation ! »Tous les membres proches de la famille d’Albert qu’ils soient libres ou esclaves sont affublés du commentaire suivant « Canaille Canaille de la famille Albert. Quinze individus très dangereux à conserver (gouverner ?) »Leferve, femme mulâtre, libre : « Son fils est passé à l’ennemi et carabinier d’Albert »On note le nom de Marie, domestique, caractéristique : « enfant, négresse et esclave. » Plus loin Louis d’Espinase, une femme quarteronne, libre : « Concubine de La Croze, fusillé (…) » La majorité des détenus sont des femmes comme cette Cassile, mulâtresse esclave qualifiée de « Concubine d’un chasseur passé à l’ennemi ». Un autre blanc se glisse au milieu de cette sinistre liste, il s’appelle Bassidaux, c’est « un lâche et un traitre », il écrit « fusillable » souligné deux fois, puis encore « Ce Bassidaux est fusillable ! » Sur d’autres « Je ne veux point de ces hommes chasseurs » « Concubine de chasseur » Fanchonelle, femme, négresse, esclave « Concubine d’un chasseur passé à l’ennemi ».Sophie, blanche, taxée de « Concubine de l’Univers et d’un chasseur ennemi » Quasiment tous les prisonniers ont le droit à ces commentaires cinglants « coquinissime », « déportable », « ce français italien de nation » , « parente des deux babys fusillées hier » « à chasser ». Sur des négrillons, esclaves : « enfants : très petits enfants »
Le Document est certifié en rade du Fort Dhauphin le 29 Germinal 11e année, vue par le capitaine commandant Barnetche et l’agent comptable Peychaud. Le Fort Dauphin, ex Fort Liberté, était la place fortifiée de Toussaint Louverture, et a été réduit à la suite d’âpres combats. Ces documents inédits concernant la répression de la révolte de Saint Domingue dont ont été victimes les proches des insurgés. Déportés et fusillés en masse. Rappelons qu’en 1802, le premier consul rétablit l’esclavage. Un important corps expéditionnaire formé de 23 000 hommes va s’opposer à partir du mois de mai 1802 à l’armée de Toussaint qui dispose d’une armée de plus de 20 000 hommes. L’offensive, extrêmement meurtrière se concentre alors sur les forts et le port dont la réduction signera la fin de l’aventure Toussain Louverture. Déporté en France au Fort de Joux dans le Jura ou Toussaint meurt d’épuisement le 7 avril 1803. Il ne connaîtra donc pas l’indépendance de Saint-Domingue promulguée le premier janvier 1804, par son lieutenant affranchi Jean-Jacques Dessaline.
Paris, Alphonse Lemerre,, Sully Prudhomme , Bligny (Albert)La France, sonnet Paris, Alphonse Lemerre, 1874Exemplaire sur hollande non numéroté enrichi de cinq grandes aquarelles très réalistes par Bligny. Couverture et dos conservé, 20pp , (1)Sully Prudhomme, La révolte des fleurs Paris Lemerre, 1874, Exemplaire sur papier fort, couverture conservée, 25 (1)Sully PrudhommeLes épreuves, Amour – Doute - RêveParis Lemerre, 1866Un des 50 exemplaires sur Hollande n° 24, faisant partie des 65 exemplaires numérotés, non ébarbé. 80pp (22), catalogue de la librairie Lemaire (3) Trois textes reliés en un demi maroquin à coins violine, dos plat mosaïqué de pièces de maroquin rouge et d’un drapeau français, dorure au petit fer. Reliure Signée Durvan. Deux portraits ajoutés.
Albert Bligny peintre illustrateur de sujets militaires élève de Léon Bonnat se place dans la lignée des peintres militaires comme Detaille et Messonier Aillant vécu la défaire de la guerre de 70, il connut l’humiliation de la défaite. Ses scènes militaires sont d’un réalisme remarquable. Soucieux du détail il restitue dans ses aquarelles jusqu’au dernier bouton de guêtre. Intéressant exemplaire, bien relié et augmenté d’aquarelles.
Paris, Fayard, 1996, 13,5 x 21,5, 502 pages sous couverture souple illustrée. "La révolte est ce qui garantit notre indépendance et nos capacités créatives, constate la psychanalyse. Mais la révolte est-elle encore possible ? Qui peut encore se révolter ? Contre quoi ? Et sous quelles formes nouvelles ? Face à la culture "show" ou "entertainment", est-il encore possible de bâtir et d'aimer une culture-révolte ? Non pas comme une nouvelle version de l'engagement ou comme une promesse paradisiaque, mais, au sens étymologique et proustien de la révolte dévoilement, retournement, déplacement, reconstruction du passé, de la mémoire, du sens. Ce discours direct sur les pouvoirs et les limites de la psychanalyse, que Julia Kristeva a tenu dans son cours à l'Université de Paris VII en 1994-95, interroge l'expérience de trois écrivains du XXe siècle qui illustrent les avancées et les impasses de la culture - révolte : Aragon, entre magie verbale et imposture politique; Sartre, l'insoumis, qui ne cesse d'affirmer qu'"on a raison de se révolter"; Barthes, enfin, inattendu dans ce contexte, qui pratique l'écriture comme une démystification. L'interprétation psychanalytique qui conduit pour l'essentiel cette enquête, tout en faisant apparaître les pouvoirs et les limites du discours analytique lui-même, permet d'ouvrir de nouvelles perspectives de vie psychique et culturelle."
Dos plissé ; couverture légèrement insolée.
Paris-La Haye, Mouton, 1971, gr. in-8°, xiii-428 pp, biblio, broché, couv. lég. défraîchie, bon état
Les Mau-Mau, membres d'une société secrète kikouyou au Kenya, se révoltèrent en 1952 contre les autorités et les colons britanniques. Cette révolte qui dura quatre ans fut violemment réprimée. — "La colonisation européenne a-t-elle affecté les Kikuyu de façon si particulière que leur révolte solitaire et le calme des autres peuples du Kenya s'en trouveraient expliqués ? Ou faut-il chercher l'explication du Mau-Mau dans certains caractères originaux qui auraient distingué les Kikuyu des autres populations de la région dès avant l'intervention européenne ? Telles sont les premières questions que se pose R. Buijtenhuijs dans l'une des analyses les plus poussées qui ait été faite « sans passion » du Mau-Mau, cette révolte anti-coloniale qui a profondément traumatisé la Grande-Bretagne au lendemain de la seconde guerre mondiale. Pourquoi les Kikuyu se sont-ils révoltés précisément à la fin de 1952 ? L'auteur cherche la réponse en étudiant la situation coloniale au Kenya, la place des Kikuyu dans le système colonial et l'évolution de leurs rapports avec le colonisateur, avant et après la seconde guerre mondiale. La deuxième partie de l'ouvrage, la plus longue, est également la plus originale : par une analyse poussée de la révolte elle-même, l'auteur dépasse les interprétations déjà avancées du phénomène Mau-Mau et dégage ses multiples significations, de renouveau culturel, de révolte anti-coloniale, et de guerre civile. Participant tout la fois du traditionalisme et de la modernité, le Mau-Mau, conclut l'auteur, est un « phénomène contradictoire en lui-même » et ambigu. Cette ambiguïté explique la diversité des commentaires qu'il a provoqués et pour une part leur caractère passionnel et engagé : à l'époque, la violence des passions déchaînées fut telle qu'aujourd'hui encore, R. Buijtenhuijs le rappelle, il est difficile sur certaines questions fondamentales, notamment celle des serments dits « avancés », de faire la part de la réalité et celle de l'affabulation." (Nicole Grandin, Cahiers d'études africaines, 1973)
Paris 8 janvier 1953 | 21 x 27 cm | 1 pages et quelques lignes sur un feuillet
Lettre autographe signée inédite d'André Breton adressée au critique Charles Estienne?; une page et quelques lignes à l'encre noire sur un papier à en-être de la galerie de l'Étoile Scellée. Deux pliures transversales inhérentes à l'envoi, un petit manque angulaire en marge haute droite. Très belle lettre rendant compte de la disparition de l'un des amis les plus chers d'André Breton et de sa brouille avec Albert Camus. Breton fait part à son ami de la disparition de l'artiste surréaliste tchèque Jind?ich Heisler?: «?Votre lettre parlait de ces jours où il semble «?qu'il y ait juste assez de feu pour vivre?»?: c'était bien loin d'être assez de feu lundi, lorsqu'elle me parvenait?: un de mes deux ou trois meilleurs amis, Heisler, pris soudain de malaise en se rendant chez moi le samedi, avait dû être hospitalisé d'urgence et je venais de recevoir le pneumatique de Bichat m'annonçant sa mort. Je suis resté longtemps hagard devant ce fait non moins impensable qu'accompli?: il n'était pas d'être plus exquis que celui-ci, mettant plus de chaleur dans ses entreprises, dont la plus constante était de tout alléger et embellir à ceux qu'il aimait.?» Les deux poètes étaient en effet très proches?: Heisler avait participé, au côté de Breton, au lancement de Néon en 1948 et l'avait soutenu lors d'un épisode dépressif, l'accompagnant avec d'autres amis à l'île de Sein. «?Le début de l'année 1953 est assombri par la mort de Jind?ich Heisler (le 4 janvier). Fidèle entre les fidèles, il «?a vécu intégralement pour le surréalisme?» selon Breton qui rend hommage à son activité d'animateur?: «?C'est ainsi qu'il fut de 1948 à 1950 l'âme de Néon et jusqu'à ses derniers instants le plus grand enfanteur de projets que son génie lui soufflait le moyen de réaliser comme par enchantement.?»?» (Henri Béhar, André Breton) * Dans cette lettre empreinte de douleur, Breton fait soudainement référence à L'Homme révolté d'Albert Camus paru deux années plus tôt?: «?Allons, ce n'est pas encore cette fois que dans la révolte je parviendrai à introduire la «?mesure?» que nous prêche aimablement M. Camus.?» Les deux écrivains se rencontrent à New York à la fin mars 1946 alors que Camus est invité aux États-Unis pour une tournée de conférences comme représentant de Combat. «?Tous deux se concertent sur la meilleure façon de préserver le témoignage de certains hommes libres des distorsions idéologiques. Ils rêvent à une sorte de pacte par lequel des gens de leur trempe s'engageraient à ne s'affilier à aucun parti politique, à lutter contre la peine de mort, à ne jamais prétendre aux honneurs quels qu'ils soient.?» (ibid.) Avec d'autres intellectuels, ils fonderont en 1948 le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR). Cet idylle prendra fin quelques années plus tard, à l'automne 1951, lorsque Camus publiera «?Lautréamont et la banalité?» extrait de son Homme révolté à venir. Breton, extrêmement blessé, lui répond dans un article intitulé «?Sucre jaune?» (in Arts)?: «?Cet article [...] témoigne de [l]a part [de Camus], pour la première fois, d'une position morale et intellectuelle indéfendable. [...] Il ne veut voir en Lautréamont qu'un adolescent «?coupable?» qu'il faut que lui en sa qualité d'adulte il morigène. Il va jusqu'à lui trouver dans la seconde partie de son uvre?: Poésies, une punition méritée. À en croire Camus, Poésies ne serait qu'un ramassis de «?banalités laborieuses?» [...] Il n'y aurait encore que demi-mal si l'indigence de ces vues ne se proposait d'élever la thèse la plus suspecte du monde, à savoir que la «?révolte absolue?» ne peut engendrer que le «?goût de l'asservissement intellectuel?». C'est là une affirmation toute gratuite, ultra-défaitiste qui doit encourir le mépris plus encore que sa fausse démonstration.?» Ainsi, deux ans plus tard, Breton tient encore rigueur du crime de lèse-majesté de Camus envers celui que Breton a érigé en père du surréalisme, mais plus encore, cette allusion à la philosophie pacifiste de Camus,
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