‎ARTAUD (Antonin) poète et acteur français (1896-1948) ‎
‎Correspondance de 4 lettres autographes signées à Jacques Hébertot (1886-1970) 10 pp. in-8 et in-4. De 1926 à 1932.‎

‎Belle et très intéressante correspondance. Paris, 1er mars 1928. Il n’a plus donné « signe de vie » depuis sa dernière rencontre à Montmartre, avec le directeur de théâtre. « Je n’ai pas oublié ce que je vous dois, ni l’amitié que vous m’avez témoignée en un temps où vous auriez pu m’ignorer comme Dieu. Mais je suis absent de Paris à peu près depuis cette époque et n’y suis revenu que depuis une semaine ou deux. Je vous adresse par le même courrier un ex. de mon livre : l’ombilic des limbes ... ». Paris, 19 septembre 1928. Hébertot lui a signalé son intérêt, spécialement au "Songe" de Strinberg*. « On s’inquiète de divers côtés de savoir si je reprendrai cette pièce. Les Allendy dont je vous ai parlé et qui se sont occupés du lancement de ce spectacle pensent qu’on pourrait réunir plusieurs belles salles. Ne croyez-vous pas qu’il y aurait une tentative intéressante à faire dans ce sens ». Il lui demande « en toute amitié » de recevoir Mme Allendy « qui voudrait vous exposer les raisons pour lesquelles elle croit que cette tentative (qui ne serait après tout que la reprise d’un succès) se révèlerait comme une réussite importante... ». Reims, 23 juin 1931. Il est en tournage pour « les Croix de bois ». Après l’avoir gratifié de remerciements « très sincères et cordiaux », pour l’envoi de cartes, afin d'assister à « la conférence de Daudet », il tient à lui manifester son « irritation » et sa négligence sur d’autres points à son égard. Il lui reproche une certaine « désinvolture, signe au fond du peu de considération dans laquelle vous me tenez. En effet, je vous ai remis voici quelques mois 2 projets de mise en scène que vous m’aviez vous-même demandé de vous communiquer....dont l’idée me paraissait au plus haut point. Ces projets sans les avoir lus, ou après les avoir lus de la façon la plus évasive, vous ne m’en avez donné qu’une opinion, elle aussi, évasive et l’affaire a été enterrée. Ne dites pas que j’exagère. Vous savez manifester votre opinion hautement en faveur des gens à qui va votre estime, témoin votre lettre...il y a quelques jours. Si vous aviez daigné vous occuper sérieusement de mon cas, il est à croire qu’il vous aurait paru lui aussi intéressant... ». Il sait que Léon Daudet a fait « bruyamment » son éloge dans l’A.F. et qu’il « a loué hautement le disque tiré du "Squelette laboureur", poème dont j’ai été le premier à mettre en relief devant vous l’étrange et saisissante beauté. Poème que tout le monde connait mais dont personne ne parle, et que personne ne pense à détacher d’un ensemble scintillant mais qui n’a pas sa déracinante profondeur. J’avais peut-être moi aussi une interprétation originale et sensationnelle à suggérer. Il n’est pas très chic de ne pas m’en avoir fait profiter. Il y a la dedans un son de motte de terre retombant sur le fer de la faux, un bruit non pas d’ossements mais de travail humain s’épuisant dans sa propre et rythmique et désolante inutilité qu’il eut été beau de faire sentir... ». Il termine en lui affirmant qu’il sait qu’il l’aime bien, « mais d’une amitié qui ne se double d’aucune vraie estime. L’opinion générale sur moi a un peu trop déteint sur vous et c’est gênant... ». ‎

Reference : 66bC17


‎Mercredi 24 juin 1932. Il lui adresse en même temps que sa lettre le n° de la NRF contenant sa conférence « sur la mise en scène et la métaphysique ». Il insiste sur un point : « Le théâtre que je veux faire sera conditionné par les idées que je formule dans le texte que vous allez lire et pas celle que je développerai au cours du manifeste qui paraitra dans la NRF. La NRF me soutient parce qu’elle trouve mes idées valables théâtralement, la NRF n’a pas de doctrine. Elle veut bien approuver celle que je lui propose et je considère que c’est un appoint sérieux pour moi d’avoir avec moi tout un milieu comme celui là. Je cherche un homme qui puisse faire de mon projet une affaire viable et commerciale car je ne veux pas m’occuper de questions d’argent ». Il est en pourparler pour cette question là et espère que cette personne ne sera pas hostile à ses idées. « Il faut que cet homme croie que les idées qui seront formulées dans le manifeste dont je vous parle seront telles qu’elles puissent susciter et conditionner le théâtre que tout le monde attend, théâtre révolutionnaire et en réaction contre toutes les idées dans lesquelles on évoque le mot de théâtre en Europe en 1932... ». *(pièce mise en scène par A. A. et jouée pour la première fois au théâtre Alfred Jarry en juin 1928)‎

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