‎[Murer] - ‎ ‎‎
‎5 me exposition Murer. La Chanson des fleurs.‎

‎Paris Galerie Lafitte 1900 plaquette in-8 Agrafé, couverture illustrée ‎

Reference : 014983

‎Catalogue de la dernière exposition publique de l'artiste chez Lucien Moline, directeur de la galerie Lafitte, du 25 mars au 15 avril 1900. Couverture en couleurs illustrée certainement par l'artiste. Préface de Cordey. Liste des 105 oeuvres exposées, réparties en quatre thèmes : La Chanson des fleurs - Les Fleurs précieuses - Les Nocturnes - Paysages de France. In fine publicité pour le Grand Hotel d'Espagne à Rouen, le Journal des Artistes, La Revue blanche & Le cris de Paris. En quatrième de couverture réclame pour le journal politique et littéraire L'Evenement. Tirage à petit nombre, imprimé en bleu, vert et rouge. 16 pp. ----- Hyacinthe-Eugène Meunier, dit Eugène Murer, est né à Poitiers le 15 mai 1841. Pâtissier de profession, il est romancier, peintre autodidacte, et aussi l'un des premiers collectionneurs et mécènes des peintres impressionnistes. Après de brèves études au collège de Moulins où il rencontre Armand Guillaumin et Pierre Outin, il débarque à Paris et devient apprenti chez un pâtissier du boulevard Poissonnière, Eugène Gru, également écrivain qui lui fait rencontrer Jules Champfleury, Léon Cladel et Louis Desnoyers. Le jeune homme qui commence à fréquenter l'Académie Suisse et le musée du Louvre se marie en 1869, et s'établit pâtissier-restaurateur boulevard Voltaire à Paris, où il invite tous les amis de Guillaumin : Pissarro, Cézanne, Renoir ... Très enthousiasmé par le groupe des impressionnistes, Murer tente de les aider. Souvent dans la gêne, ils ont table ouverte chez lui où il sert sa spécialité, le pâté en croûte, et il achète leurs toiles. Claude Monet, Alfred Sisley, Auguste Renoir, le docteur Gachet, Victor Vignon, le collectionneur Georges Viau, le collectionneur Ernest Hoschedé et bien d'autres deviendrons des habitués du pâtissier bienfaiteur. Mais cet enthousiasme laisse perplexe, et on le soupçonne de spéculer, se moquant de lui car il achète des oeuvres décriées. Un article paru dans Le Gaulois en janvier 1880 le tourne en dérision : « C'est moi qui fais la pâte, c'est le patron qui achète les croûtes, nous disait dernièrement un gâte-sauce ». Seul le docteur Gachet défend énergiquement Murer qui sera d'un réel soutien pour ces jeunes artistes souvent désargentés, et qui une fois lancés s'empresseront de dénigrer et d'oublier le roturier des arts. Épuisé, Murer vend son commerce et achète l'Hôtel du Dauphin et d'Espagne à Rouen, où il montre sa collection d'impressionnistes et y présente ses propres toiles. Il expose pour la première fois en 1895 à La Bodinière. Le théâtre d'Application, plus connu sous le nom de La Bodinière, fut fondée en 1888 rue Saint-Lazare à Paris par Charles Bodinier (1844-1911), secrétaire général de la Comédie-Française, qui ouvre ce lieu pour permettre aux élèves du Conservatoire de se familiariser avec la scène. De nombreuses représentation de café-concert y sont également données, comme des conférences, des réunions mondaines et des expositions de peintures. Celle de Murer n'est pas un grand succès, et l'hôtel de Rouen périclite. Des problèmes d'argent surgissent entre Murer et sa demi-soeur, Marie Thérèse Meunier, qui avait l'avait soutenu après son veuvage. Ses anciens amis peintres prennent parti contre lui, cause de la fin définitive de ses relations avec le groupe impressionniste. L'ancien pâtissier qui est obligé de vendre sa fabuleuse collection en 1897 tente une autre exposition chez Vollard la même année, à Nice et à Varsovie en 1898, chez Lucien Moline à la galerie Lafitte en 1900 - le présent catalogue- , et enfin dans son atelier en 1903. Abandonné de tous, il meurt en 1906 : son exécuteur testamentaire et le docteur Gachet sont les seuls à suivre son enterrement au cimetière d'Auvers-sur-Oise. Très bon 0‎