Calmann Lévy Bibliothèque contemporaine Relié 1890 "EDITION ORIGINALE--RARE RELIURE JAPONISANTE. AVEC DESSIN AQUARELLÉ. Paris, Calmann lévy, 1890. In-12 (12,5 x 19 cm), IV-358 pages, reliure bradel recouverte de deux papiers cuir japonisant aboutés au dos, édition originale du beau livre de Pierre Loti sur le Maroc, exemplaire du tirage courant (pas de grand papier) qui fut publié après ""Madame Chrysanthème"" et ""Japoneries d'automne"". Remarquable reliure japonisante de Paul Vié composée de deux papiers cuirs différents aboutés au dos de l'ouvrage et présentant chacun, autour d'un décor de motifs géométriques, deux paysages. Cette iconographie aux paysages est, à notre connaissance, d'une grande rareté. La majeure partie des papiers cuirs japonisants présente soit des éléments purement décoratifs, des objets, des animaux ou des motifs végétaux. L'adjonction d'une esthétique japonisante sur un ouvrage concernant le Maroc pourrait paraître incongrue, ce qu'elle n'est pas car il y a là notamment un rappel de l'attrait de Pierre Loti pour le Japon. Ce dernier séjourna cinq ans avant dans le pays du Soleil-Levant, où il épousa une jeune Japonaise. Deux romans en suivirent, ""Madame Chrysanthème"" et ""Japoneries d'automne"", tous deux publiés juste avant ""Au Maroc"". Par ailleurs, le présent exemplaire a sans doute appartenu à Madeleine Burty, la fille du critique d'art Philippe Burty, dont on sait le rôle joué pour la diffusion du japonisme. Madeleine Burty fut l'épouse du faïencier Charles de Haviland. L'exemplaire est enrichi d'un dessin aquarellé de la structure décorative d'une babouche marocaine avec une indication détaillée des couleurs. Nous n'avons pas été en mesure d'identifier l'auteur de ce dessin, mais il n'est pas impossible que ces indications aient servi pour un décor de faïence de la maison Haviland ; quelques piqûres sur les premiers feuillets et la tranche latérale, bel exemplaire. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande."
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France-Empire, 1953, in-12, 414 pp, broché, bon état
"La question marocaine est tombée depuis quelques années dans le champ des controverses partisanes et les spécialistes eux-mêmes ont du mal à résister à l'annexion des clans adverses qui se disputent leur témoignage. Le principal mérite de l'éminent spécialiste qu'est M. Robert Montagne aura sans doute été de refuser le point de vue polémique sans fuir pour autant les thèmes d'actualité les plus brûlants. L'ouvrage n'appartient pas à la série des études savantes chargées de notes et de références ; c'est une série de tableaux et de portraits destinés à fournir au grand public les données essentielles de la question marocaine. L'objet de l'auteur semble avoir été de montrer les facteurs révolutionnaires qui bouleversent profondément et irrémédiablement un pays dont l'aspect traditionaliste ne sera bientôt plus qu'une façade. A ce point de vue l'étude des « trois crises » (le prolétariat, la jeunesse, l'Etat) démontre qu'il est vain d'appuyer une politique sur des données artificiellement entretenues mais réellement périmées. C'est là, semble-t-il, l'apport le plus intéressant de l'étude de M. Montagne. Sa conclusion envisage trois hypothèses d'avenir. L'auteur ne cache pas sa réprobation à l'égard des solutions assimilatrices et son scepticisme à l'égard de la transformation du Maroc en nation arabe indépendante. Mais si le « nationalisme ouvert » qu'il préconise est peut-être la meilleure solution théorique, on ne voit pas très bien quels sont les moyens pratiques de la faire admettre par les parties intéressées. La parole n'est plus ici à l'homme de science mais aux diplomates..." (Marcel Merle, Revue française de science politique, 1954) — Une « synthèse vivante de la crise marocaine » qui a abouti à la proclamation de deux Sultans, Sidi Mohammed ben Arafat, proclamé à Marrakech par les chefs de tribus et soutenu par la presque totalité des Français du Maroc, et Sidi Mohammed ben Youssef, le futur Mohammed V, exilé en Corse par la France, et soutenu par une grande partie de la jeunesse citadine, de la bourgeoisie marocaine, du petit peuple des villes et de la gauche française. — Par Robert Montagne (1893-1954), orientaliste, ethnologue et anthropologue. Spécialiste du monde berbérophone, il est l'auteur de nombreux travaux sur l'Afrique du Nord et le Maroc en particulier. Ancien officier de marine, versé dans l'Aéronavale après la guerre de 1914-1918, Robert Montagne fut amené à faire des levers topographiques au Maroc. Remarqué par Lyautey, dont il devint le conseiller, notamment pour les questions tribales, il joua un rôle dans la reddition d'Abdelkrim et réalisa des études ethnologiques sur les populations marocaines. Maître de conférences à l'Institut des hautes études marocaines à Rabat (Maroc) de 1924 à 1930, il achève en 1930 une thèse d’anthropologie politique sur Les Berbères et le Makhzen dans le Sud du Maroc, source d'une production scientifique très riche et soutenue. Robert Montagne a exercé de multiples fonctions à la tête d’institutions administratives mais également scientifiques : bureaux des Affaires indigènes, Institut français des études arabes de Damas (IFEAD), Centre des hautes études d’administration musulmane (CHEAM, devenu Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes), qu'il a fondé en 1936 et dirigé jusqu’à sa mort. Il a été nommé en 1948 à la chaire « Histoire de l'expansion de l'Occident » du Collège de France. Administrateur, meneur d'enquêtes collectives, chercheur de terrain, savant de cabinet, Montagne a été à la confluence de la politique et de la science : il a suscité des études, formé des administrateurs, informé des décideurs politiques. Il fut un chercheur de terrain éprouvé, « à l'écoute de ce qui reste méprisé par les orientalistes de son temps : Berbères du Haut-Atlas, dont la siba prend, sous sa plume, les proportions d'un système politique ; Bédouins dont il reconstitue la représentation du monde ; prolétariat néo-urbain à Casablanca, qu'il arrache à la sociologie passéiste de son époque ».
« Édition originale extrêmement rare » des Voyages d’Afrique d’Armand (Chadenat). Séduisant exemplaire en vélin de l’époque. Paris, Nicolas Traboulliet, 1632. Petit in-8 de (1) f.bl., (4) ff., 320 pp. et (1) f.bl. Relié en plein vélin ivoire à recouvrement de l’époque, dos lisse avec le titre et la date calligraphiés. Reliure de l’époque. 161 x 102 mm.
Rare édition originale avec un titre rajeuni de la relation des expéditions organisées par Richelieu en 1629 et 1630 sur les côtes du Maroc. Il s’agit de l’un des plus anciens ouvrages français relatifs au Maroc. Brunet, I, 483 ; Chadenat, 5008. Le privilège avait été accordé le 5 septembre 1631 et quelques exemplaires portent la date 1631. « Playfair dans sa « Bibliography of Morocco » dit au sujet de ce livre: ‘This work shows the great interest which Richelieu attached to the maritime preponderance of France, and to commercial intercourse with Morocco.’» (Chadenat, 5008) Jean Armand, dit Mustapha, turc de naissance, était venu en France au début du XVII° siècle pour y enseigner les langues étrangères. Il fut converti à la religion chrétienne par le Cardinal de Richelieu. Richelieu crée une marine en 1626 en se donnant le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation » et donne une grande extension aux établissements coloniaux. La situation commerciale des français en Afrique est alors extrêmement précaire. Les corsaires de Salé avaient capturé un grand nombre de vaisseaux et de matelots français retenus en esclavage. En 1629 Richelieu charge son cousin, le chevalier Isaac de Razilly, fondateur de la politique coloniale française en Acadie, d’une expédition au Maroc. Razilly prend Jean Armand comme interprète. Les expéditions de 1629 et 1630 avaient pour objet le rétablissement du commerce avec les côtes de Fez et du Maroc, et les négociations pour le rachat des esclaves français. Lors de la seconde expédition, les français firent un blocus devant Salé jusqu’à obtenir la paix et la libération des Français. Les captifs seront alors délivrés, les marchands français pourront commercer librement et les chrétiens exercer leur culte. Ce sont ces deux expéditions de 1629 et 1630 que Jean Armand rapporte, en s’aidant des rapports et des pièces officielles, lettres, traités que lui confièrent Razilly et Richelieu. Ce très intéressant ouvrage contient des détails curieux sur les mœurs et la religion des habitants de ces contrées, et des observations sur la géographie ; il témoigne aussi du grand intérêt que portait Richelieu au commerce avec l’Afrique du Nord. L’ouvrage est dédicacé à Richelieu. Dans sa préface, l’auteur rend hommage au Cardinal qui dit-il ne se contente pas de « faire des merveilles sur la terre mais aussi sur la mer dont la largeur et l’étendue n’égale en rien la capacité de (l’) esprit. » Le livre se compose de l’histoire de l’expédition ainsi que d’un « traité sommaire et raccourci des royaumes de Fez et Maroc », fait, dit-il, par « un turc qui a été témoin oculaire des événements, qui a vu le pays, mais qui s’est aussi servi de livres. » Les bibliographes soulignent l’extrême rareté de cet ouvrage. « Édition originale extrêmement rare d’un des plus anciens ouvrages français relatifs au Maroc. » (Chadenat). Brunet ne cite qu’un exemplaire, l’exemplaire Langlès. Aucun exemplaire n’est répertorié sur le marché des ventes publiques internationales depuis le début des relevés il y à 34 ans. Magnifique exemplaire à belles marges, de cette très rare relation de voyages, conservé dans son vélin à recouvrement de l'époque. Provenance : signature autographe de Jean Juchereau de La Ferté, sieur de Maur (1592-1672) sur le premier contreplat. C’était un proche du gouverneur de la Nouvelle-France, Isaac de Razilly. Arrivé au Québec en 1634, il devient par la suite commis général des magasins de la Nouvelle-France. Selon une note manuscrite du XIXe siècle sur le premier feuillet blanc, l’exemplaire proviendrait de la belle collection Le Camus de Limare, dispersée en 1786.
Félix Alcan, 1926, gr. in-8°, xl-288 pp, annexes, broché, couv. lég. salie, état correct
« Négocier plutôt que combattre, attirer les indigènes pour collaborer avec eux, se faire aimer après s'être fait craindre », telle était la formule colonisatrice de M. Steeg, qui a hâté la pacification du Maroc. — Une contribution importante pour l'histoire de la politique française en Algérie et au Maroc. Théodore Steeg (1868-1950) est nommé résident général du Maroc en 1926. — "Steeg le pacificateur, c'est bien le nom que mérite notre ancien Résident général au Maroc, car, si l'on considère son oeuvre africaine, on voit en tous lieux se déployer avec une parfaite unité son effort pacificateur. M. Théodore Steeg appartient à l'école des « expansionnistes » français, qui n'admettent pas la colonisation si elle n'est pas justifiée par un apport de progrès et de civilisation, capable de récompenser les indigènes des concessions que, de gré ou de force, ils ont été obligés de consentir. Notre présence sur des terres nouvelles ne se comprend que si nous savons mettre en valeur, pour le bien commun de l'humanité, tout un ensemble de richesses morales et matérielles. Dans son livre “La Paix française en Afrique du Nord”, M. Théodore Steeg montre avec clarté que son constant souci a été d'assurer un sort meilleur aux populations algériennes et marocaines qui nous sont confiées, et de les engager dans les méthodes régénératrices propres à accroître l'essor de leur pays. « L'élan est donné, affirme M. Théodore Steeg dans la préface de son livre. Un instrument économique de rajeunissement et de recréation multipliant les produits, les variant surtout, rénovera le pays dans sa figure morale comme dans son aspect physique. La multiplicité des tâches accomplies avec une meilleure certitude de succès renforcera cette collaboration de tous qui, entrant dans l'ordre naturel des choses, fondera sur l'intérêt collectif la réconciliation ethnique, la pacification définitive des esprits. » Au Maroc, M. Théodore Steeg a su adapter ses qualités de pacificateur aux nécessités de l'heure et aux problèmes spéciaux du pays. C'était une succession délicate à recueillir que celle du maréchal Lyautey, alors que nous nous battions avec Abd el Krim ! La diplomatie de M. Théodore Steeg s'exerça, néanmoins, de telle sorte qu'il n'y eut pas de conflit et que, gardien fidèle des prérogatives du pouvoir civil, le second Résident général sut accomplir la tâche qu'il s'était fixée en s'associant les chefs de notre armée. Il leur démontra qu'il importait, selon les principes du maréchal Lyautey, de ne négliger aucune occasion de négocier avec l'adversaire du moment pour l'amener, autant par la force de persuasion que par la force des armes, à cesser le combat. Malgré les emballements de nos « jusqu'au-boutistes » marocains – et l'on peut bien le dire, malgré leurs intrigues, – M. Théodore Steeg – qui voulait terminer la guerre le plus vite possible – se servit avec habileté des émissaires en contact avec Abd el Krim. Il prépara savamment la capitulation du roghi. Il nous épargna, ce faisant, de durs combats et des pertes sanglantes. C'est par les mouvements de dissidence qu'il provoqua dans les tribus, mouvements qui gagnèrent de proche en proche, que M. Théodore Steeg influença le chef rebelle. Celui-ci comprit que la partie était extrêmement compromise, sinon perdue pour lui. Au moment psychologique intervinrent la mission sanitaire, les envoyés officieux de la Résidence, les conseillers subtils qui persuadèrent Abd el Krim de l'inutilité d'une résistance prolongée... On connaît le reste de l'histoire. Comme le dit M. Théodore Steeg : « II faut, en pays musulman, montrer sa force. Mais, là comme ailleurs, il faut aussi s'ingénier à panser les blessures qu'elle a causées et savoir se faire aimer après s'être fait craindre. » C'est la vraie formule." (François de Tessan, La Dépêche de Toulouse)
Hachette, 1955, in-8°, 316 pp, 34 photos sur 16 pl. hors texte, biblio, vocabulaire, broché, couv. illustrée, bon état
Sous forme de chronologie, le livre retrace la vie du Maroc sur quarante années (du début du Protectorat à l'Indépendance) et met en relief les travaux réalisés et les progrès accomplis... Table : Ce Maroc de 1912 ; L'aube de l'ère nouvelle ; Ce Maroc de jadis et de naguère ; L'oeuvre de pacification 1912-1936 ; Ce Maroc de 1955 ; Appendices.
Charles-Lavauzelle, 1928, in-8°, 227 pp, 3 cartes du Maroc dépliantes hors texte, reliure demi-basane noire, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, état correct. Peu courant
"L'auteur a réuni dans ce volume tout ce qui est nécessaire de savoir sur le Maroc. Son étude comprend la géographie et la situation politique (les zones d'influence, l'hydrographie, l'orographie, la géographie humaine}, un résumé de l'histoire du Maroc, les grandes étapes de la pacification militaire, des renseignements sur la composition, les qualités des contingents militaires marocains (avec des détails sur leur administration), des notions sur les routes, les voies ferrées, les ports, sur le commerce, sur les ressources agricoles et minières, sur le régime foncier, sur le fonctionnement des affaires indigènes, sur l'administration du protectorat, l'organisation du Maghzen, sur le régime financier, sur la justice indigène ; enfin l'ouvrage contient des notions générales sur le droit musulman. C'est, comme on peut s'en rendre compte, une petite encyclopédie d'une incontestable utilité pour ceux qui servent ou serviront au Maroc." (Revue militaire française)