‎MIROMESNIL Armand Thomas Hue de (1723 – 1796), homme politique français, garde des sceaux‎
‎L.A.S., 26 mai 1758, à M. de Villeneuve.‎

‎ 1758 6 pages in-8. ‎

Reference : 329

‎Très belle et longue lettre de Miromesnil alors premier président du parlement de Normandie, au sujet de l’enregistrement d’un édit à Bayeux, des faveurs à accorder à M. de Bussy et de sa retraite suite aux désagréments qu’il connaît au Parlement.“J’ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour gagner le Sr de Bussy une place au Collège de Joyeuse que j’ai obtenüe de Mgr Le Duc d’Orléans pour un de ses fils… Il est veritablement a plaindre, et je vous assure que s’il a fait des fautes il en est bien puny, au surplus c’est un fort honneste homme, et en verité il merite toutte votre compassion. La Charge de Lieutenant General de police du baillage de Caen est vacante et aux parties casuelles, ce seroit une occasion bien favorable pour dédommager le Sr de Bussy, et si le Roy voulait bien la lui donner gratuitement, je suis sur quil en serait comblé de joie…”Il poursuit sur l’affaire de Bayeux dont il désire ardemment la fin. “Je say quil est necessaire que je la finisse avant ma retraite que j’ai desja eu lhonneur de vous prier de trouver bon que je vous demande pour les vacances. C’est l’unique moyen de la rendre honorable, et j’en sens dautant plus la nécessité, que les desagréments que j’ai essuyés cette année, ne me rendent que trop convaincu, que si je restais plus long temps en place, il serait impossible que jy fisse tout le bien que je voudrais. Malgré les soins que je prens pour retablir la tranquilité dans ma compagnie, et le succés dont ils ont été suivis jusques a present, lon ne m’aide en rien ; tout ce que je demande pour la satisfaction de Mrs du parlement m’est refusé.”Il se heurte à la malveillance d’un homme qui a réussi à obtenir une charge de prévôt. “Cet homme affecte de manquer en toutte occasion d’Egards pour le parlement Et pour moi en particulier ; je men suis plaint, sans que lon m’ait écouté…” Ces désagréments le pousse à demander une “retraite honorable”. “Trop heureux d’avoir rétabli la tranquilité dans la province, je serai plainement satisfait si je vois ma place remplie par un homme qui ait assés de crédit pour delivrer la ville et ma compagnie d’un homme tel que le Sr de Cambon… Il m’est impossible de surmonter le chagrin que me causent les désagréments que j’essuye, et la retraite pourra seule apporter quelque douceur a ma vie que des inquiétudes continuelles troublent sans cesse… Je vous prie d’etre assuré que le sujet de ma retraite sera ignoré de tout le monde… Ma santé sera le seul motif apparent de ma résolution, lorsque vous me permettrés de l’effectuer, ainsi le service du Roy n’en souffrira point, et la route que jaurai fraisé ( ?) a mon successeur ne sera pas difficile à suivre, puis quil trouvera tout en meilleur etat que je ne l’ai trouvé.” ‎