‎Hüe Caroline‎
‎Qui ?‎

‎Nathan. 2012. In-8. Relié. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. Environ 24 pages - nombreuses illustrations en couleurs dans le texte.. . . . Classification Dewey : 843.0692-Livres d'enfants‎

Reference : R320124317
ISBN : 2092094976


‎ Classification Dewey : 843.0692-Livres d'enfants‎

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‎PERRAULT, Charles.‎

Reference : LCS-17649

‎Paralelle des Anciens et des Modernes en ce qui regarde les arts et les sciences. Dialogues. Avec le Poëme du Siècle de Louis le Grand, Et une Epistre en vers sur le Génie. Par M. Perrault de l’Académie Françoise (Tome premier) – L’Éloquence (tome II) – La Poésie (tome III) – L’Astronomie, la Géographie, la Navigation, la Guerre, la Philosophie, la Musique et la Médecine (tome IV). Charles Perrault a composé deux œuvres d’importance : "Histoire ou Contes du temps passé" publié en 1697 et "La Querelle des Anciens et des Modernes" parue de 1688 à 1696.‎

‎Précieux exemplaire conservé dans ses reliures strictement de l’époque, avec, fait particulièrement rare, des fers absolument identiques sur les trois premiers volumes. Paris, Veuve Coignard et Jean Baptiste Coignard fils, 1692‑1693-1696. 4 volumes in-12 de : I/ (20) ff., 252 pp., 8 pp. ch. 27-34, 34 pp., (1) f.bl.; II/ (9) ff., 399 pp. et (1) p. de privilege; III/ (6) ff., 335 pp., (1) p. de privilège, 1 cahier bruni ; IV/ (8) ff., 321 pp., (1) f. d’errata, 1 figure gravée sur cuivre entre les pp. 296 et 297 de « l’arbre de Porphyre ». Cachet en marge inf. des p. 13 du tome 1, p. 12 du tome 2, pp. 1 et 13 du tome 3, pp. 1 et 13 du tome 4. Plein veau moucheté de l’époque, dos à cinq nerfs ornés de fleurons dorés, roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées rouges. Reliure de l’époque. 164 x 92 mm.‎


‎Édition originale collective – les tomes 3 et 4 sont ici en édition originale aux dates de 1692 et 1696 - de la fameuse « Querelle des Anciens et des Modernes », œuvre majeure de Charles Perrault. Le 4ème volume est ici l’un des rares connus à la date de 1696, la date commune étant de 1697. Scheler (V, p. 169) mentionne : « J’ai rencontré un exemplaire du ‘Parallelle des anciens et des modernes’ dont le tome 4 était daté M.DC.LXXXXVI (1696). Il comportait, relié à la fin, un errata intitulé ‘Fautes à corriger’, tiré sur un feuillet indépendant » ; cas du présent exemplaire. Cette édition originale présente l’intégralité des brûlots que Perrault lança dans une querelle qui devait enflammer tout le milieu littéraire de son temps et se prolonger pendant tout le XVIIIe siècle, jusqu’à Condorcet, jusqu’au Génie du Christianisme. « Perrault fonde l’expérience du progrès culturel dans une théorie historique (…). C’est dans la ‘Querelle’ que se forme la nouvelle conscience historique qui sera celle des Lumières : le trait fondamental de l’histoire devient un mouvement irréversible vers l’avant » (P. -E. Knabe, R. Mortier, F. Moureau, L’aube de la modernité 1680-1760, p. 6 sq.). Ce texte fondateur revêt une telle importance que nous allons en décrire la Genèse et l’aboutissement. Les Classiques ou Anciens menés par Boileau soutenaient une conception de la création littéraire comme imitation des auteurs de l’Antiquité. Cette thèse était fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine avait atteint une fois pour toutes la perfection artistique. Le choix par Racine pour ses tragédies de sujets antiques déjà traités par les tragédiens grecs illustre cette conception de la littérature respectueuse des règles du théâtre classique élaborées par les poètes classiques à partir de la Poétique d’Aristote. Les Modernes, représentés ici même par Charles Perrault, qui soutenaient le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, affirmaient au contraire que les auteurs de l’Antiquité n’étaient pas indépassables, et que la création littéraire devait innover. Ils prônaient une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles. Si l’humanisme découvre les anciens pour entrer dans les temps modernes, imite l’Antiquité pour créer les formes neuves de la Renaissance, il se divise au XVIIe siècle en deux courants qui séparent l’imitation réglée des chefs d’œuvres antiques de l’innovation. Une première querelle – italienne – des Classiques et des Modernes éclate sous la Renaissance. Les Modernes sont alors anti scolastiques. Cette querelle italienne annonce la querelle française tout en étant différente. D’après Fumaroli, la querelle italienne « poursuit l’enquête comparative (la syncrisis, le paragone, la conférence) commencée par la Renaissance entre deux époques des lettres, des arts et des mœurs. Elle est le fait de lettrés qui se sentent plus enracinés dans la République des Lettres que dans aucun État contemporain. La comparaison entre Antiquité et Modernité est pour eux une condition de la liberté d’esprit. Il s’agit moins en Italie d’une Querelle que d’un championnat. La Querelle française en revanche est le fait d’hommes de lettres qui ont les yeux fixés sur leur roi ; ils font ou feront partie de la constellation d’Académies domiciliant la République française des Lettres dans l’État royal. Au cœur de leur âpre débat, on n’est pas surpris de reconnaître qu’ils rivalisent à qui détient la meilleure méthode de louer leur roi. » En France, la prise progressive de contrôle de l’espace des lettres (académie, cour) par les classiques qui prônent l’imitation des règles et des textes anciens est marquée par des querelles, autour par exemple de la question du merveilleux en littérature: doit on se limiter aux mythes païens ou peut on utiliser les héros chrétiens, voire revenir à des épopées chrétiennes et françaises ? Le christianisme ne l’emporte-t-il pas sur les grands modèles passés ? De 1653 à 1674 les partisans d’un merveilleux moderne se singularisent contre les « Anciens ». En 1677, c’est leur première victoire, lorsque après le débat sur l’affaire des inscriptions, il est décidé que les monuments du règne seraient gravés en français (et non plus en latin). Les deux partis sont alors constitués : d’un côté, les doctes (clergé académie) qui prônent le respect des règles imitées de l’antiquité (par exemple celle de la bienséance) dans un humanisme moral tourné vers une rigueur et l’éternité de l’œuvre. De l’autre, des poètes galants, ou des esprits nouveaux, critique de la génération des classiques de la cour, s’appuyant sur les goûts du public parisien. Perrault déclencha les hostilités le 27 janvier 1687, lorsqu’il présenta, à l’occasion d’une guérison de Louis XIV, à l’Académie française son poème Le siècle de Louis le Grand dans lequel il faisait l’éloge de l’époque de Louis XIV comme idéale tout en remettant en cause la fonction de modèle de l’Antiquité. La sortie de Perrault provoqua une protestation immédiate de la part de Boileau. La polémique enfla avec la publication par Perrault des quatre volumes du "Parallèle des anciens et des modernes" où il attaque les Anciens en comparant dans un dialogue fictif les réalisations des Anciens avec les réalisations modernes dans presque tous les aspects de la vie humaine. La polémique tournait essentiellement autour de deux modèles esthétiques opposés : le principe de l’imitation orienté vers l’Antiquité comme idéal de beauté absolu d’une part et d’autre part le principe du génie de l’imagination qui puise son inspiration en lui-même, et sur l’opposition entre la soumission à la superstition antique contre une critique cartésienne (Fontenelle) La belle Antiquité fut toujours vénérable ; Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable. Je voy les Anciens sans plier les genoux, Ils sont grands, il est vray, mais hommes comme nous ; Et l’on peut comparer sans craindre d’estre injuste, Le Siècle de LOUIS au beau Siècle d’Auguste. (Charles Perrault, Parallèle des anciens et des modernes en ce qui regarde les arts et les sciences.) Si tel est le débat manifeste, Fumaroli suppose d’autres enjeux : « tout au long de la Querelle, qu’il s’agisse d’Euripide ou d’Homère, ce sont, sous Louis XIV, les Anciens qui admettent ce qu’il y a de vif, de déconcertant, de déchirant dans la représentation de la vie humaine par les poètes antiques, tandis que les Modernes sont favorables à des conventions morales et esthétiques uniformes et confortables. » Pour lui, sous l’apparent progressisme des Modernes se cachaient aussi des enjeux de pouvoir. Boileau était proche de Port Royal. En défendant les Anciens, il aurait aussi défendu, au nom de la diversité des héritages, des marges de liberté dans la République des lettres. La Monnoye juge les positions des deux parties tellement déroutantes qu’il met les rieurs de son côté par cette épigramme : Boileau, Perrault, ne vous déplaise, Entre vous deux, changez de thèse : L’un fera voir par le Lutrin Que la muse nouvelle a le pas sur l’antique ; Et l’autre par le Saint-Paulin Qu’aux poètes nouveaux les anciens font la nique. (La Monnoye.) Finalement, Le Grand Arnauld dut s’entremettre pour réconcilier les parties et, le 30 août 1694, Perrault et Boileau s’embrassèrent en public à l’Académie française. La réaction du public de l’époque pourrait donner à penser que Perrault et son parti remportèrent la victoire dans cette polémique, mais il n’y eut pas de victoire nette. Le siècle de Louis XIV brille par les œuvres de ceux qui ont dépassé les « anciens » au-delà de leurs œuvres, en s’appuyant sur le génie propre de la langue et du siècle : Pascal souligne d’ailleurs que ceux que nous appelons les anciens, étaient des modernes en leur temps. Le débat connut un renouveau dans la deuxième décennie du XVIIIe siècle avec la mise en vers, en 1714, par Houdar de la Motte – à une époque où Perrault et Boileau étaient déjà morts – d’une traduction de l’Iliade publiée par Anne Dacier en 1699. Il y avait « corrigé » et raccourci l’original et l’avait accompagné d’une préface contenant un Discours sur Homère où il prend la défense des Modernes. Anne Dacier répliqua avec son Des causes de la corruption du goût où elle débat la question de la priorité de l’original ou d’une traduction, dans une prolongation d’une discussion du troisième dialogue du Parallèle de Perrault. Cette polémique, dans laquelle des auteurs aussi différents que Fénelon, l’abbé Terrasson et Jean Boivin intervinrent, s’acheva de même en 1716 avec une réconciliation personnelle des principaux acteurs. Elle est entrée dans l’histoire de la littérature sous le nom de Querelle d’Homère. Même avec l’épuisement du conflit, les répercussions de la querelle des Anciens et des Modernes ont continué de se faire sentir au cours du siècle des Lumières pour se poursuivre jusqu’à la querelle suscitée par le romantisme. Marivaux fut un des représentants importants du courant moderne au début du XVIIIe siècle, en établissant un genre tout à fait nouveau de théâtre, inconnu des Anciens, avec ses comédies morales et poétiques. Diderot poursuivra en définissant le genre du drame bourgeois, cette comédie larmoyante où la tragédie imminente était résolue avec des réconciliations vertueuses et des flots de larmes. La querelle des Anciens et des Modernes servit en fait de couverture, souvent pleine d’esprit, à des opinions opposées d’une portée beaucoup plus profonde. D’un côté, c’était l’idée même d’autorité qui était attaquée et de l’autre, le progrès. Le renouvellement de l’intérêt pour l’Antiquité à l’époque classique se traduisit par une réévaluation critique des acquis de l’Antiquité qui finit par soumettre les Écritures même à l’examen des Modernes. L’attaque de l’autorité en critique littéraire a eu des équivalences avec les progrès de la recherche scientifique. Le défi jeté à l’autorité par les Modernes dans le champ littéraire annonçait déjà les remises en question dont la politique et la religion allaient faire l’objet. Déjà inscrite dans une plus longue tradition européenne de contestation de structures semblables (en particulier à la Renaissance, lorsque Galilée ridiculise l’autorité accordée à Aristote dans son Dialogue des deux systèmes du monde), la querelle des Anciens et des Modernes déclenchée par la polémique entre Perrault et Boileau a pareillement été rapidement reçue au-delà des frontières françaises et adaptée aux situations locales. La Grande-Bretagne de l’époque prit la querelle des Anciens et des Modernes un peu moins sérieusement. William Temple prit le parti des Anciens dans son essai Essay upon the ancient and modern learning (Essai sur l’étude antique et moderne) (1690) en réaction à la Digression sur les Anciens et les Modernes (1688) de Fontenelle, qui reprend l’image selon laquelle « nous sommes des nains juchés sur des épaules de géant », image qui provoqua une avalanche de réponses. Le critique William Wotton, avec ses Reflections upon ancient and modern learning (Réflexions sur l’étude antique et moderne) (1694), le critique et classiciste Richard Bentley et Alexander Pope furent au nombre de ceux qui prirent le parti des Modernes à cette occasion. Bien que le débat ait été clos en Angleterre dès 1696, le sujet semble avoir stimulé l’imagination de Swift qui vit dans les camps opposés des Anciens et des Modernes un résumé de deux manières générales de regarder le monde. Ce thème est développé dans sa satire A Tale of a Tub (Conte du tonneau), composé entre 1694 et 1697 et publié en 1704, longtemps après la fin de la querelle en France. L’expression de « Bataille des Livres » vient de la satire publiée anonymement en 1704 par Swift, Full and True Account of the Battle fought last Friday between the Ancient and the Modern Books in St. James’s Library (Compte-rendu complet et véritable de la bataille survenue vendredi dernier entre les ouvrages antiques et modernes de la bibliothèque de St. James). La querelle des Anciens et des Modernes a eu une version allemande avec la polémique touchant au merveilleux entre Johann Christoph Gottsched, Johann Jakob Bodmer et Johann Jakob Breitinger. Johann Joachim Winckelmann a également joué un rôle important dans l’acclimatation de la querelle dans le monde germanophone avec, en particulier ses Gedanken über die Nachahmung der Griechischen Werke in der Malerei und Bildhauer-Kunst (Pensées sur l’imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture) (1755). Vers la fin du XVIIIe siècle, la thématique de la querelle des Anciens et des Modernes apparaît avec Herder, Schiller et Schlegel Dans « De l'Allemagne » Germaine de Staël « appelle les Français à renouveler leurs modèles, à sortir des limites trop strictes du classicisme d’où bien peu cherchaient à s’évader, et que le pouvoir en place maintenait fermement » Face à la référence constante aux anciens qu’impose l’Empire, elle préfère la culture allemande d’un sentiment national libre, dans laquelle elle voit une création féconde. Ce texte introduit le romantisme en France. Son ami Benjamin Constant reprend sur un plan politique cette critique de l’imitation des anciens: dans son discours de 1819, il oppose « la liberté des anciens » à la « liberté des modernes ». Il faut adjoindre à la première, limitée à une dimension publique soumettant le citoyen à la grandeur de l’État, la défense de la seconde, l’espace autonome privé, affranchi du contrôle du pouvoir. Chateaubriand reprend sur un plan moins tranché certains aspects de la querelle (par exemple en préférant le merveilleux chrétien au classique). En ce sens les pensées « progressistes » et les mouvements littéraires romantiques et post romantiques qui insistent sur la liberté sont influencés par les modernes. Par opposition, on retrouve des échos de ce débat au XXe siècle, en général chez des penseurs post heideggériens, interrogeant la dérive d’un humanisme qui se soumettrait, depuis les Lumières, à la modernité, voire à la mode. Ils lui reprochent d’entraîner l’asservissement de la culture à l’étroitesse de la raison technicienne, et au mythe d’un progrès démocratique du « tout culturel ». Alain Finkielkraut par exemple, y voit une « défaite de la pensée », abandonnant l’exigence de la tradition. Il est reproché à cette critique des modernes un certain élitisme. Politiquement, c’est le philosophe Leo Strauss qui réactive dans la période contemporaine la thématique de la Querelle des Anciens et des Modernes. Il l’utilise pour souligner la différence entre l’expérience de la vie politique des Anciens et l’expérience des Modernes. Celle-ci s’enracine pour lui dans la colère antithéologique de Machiavel et de Hobbes, pour s’épanouir dans les nouvelles conceptions de la liberté issues du mouvement des Lumières. Pour lui, un des acteurs fondamentaux de cette querelle dans les temps modernes est Jean-Jacques Rousseau. Précieux exemplaire en reliure de l’époque, avec le quatrième volume dans le premier tirage de 1696, inconnu de Tchémerzine qui le cite à la date de 1697. L. Scheler, dans ses commentaires et addenda, annonce avoir rencontré un exemplaire de cette première édition, semblable à celui-ci : « le tome IV est daté de 1696 et comporte, relié en fin, un errata intitulé ‘Fautes à corriger’ tiré sur un feuillet indépendant et d’un papier plus épais. » Ce tome IV contient, de plus, une gravure à pleine page représentant « L’Arbre de Porphyre augmenté d’un degré métaphysique ». Bibliographie : Hubert Gillot, La Querelle des Anciens et des Modernes en France: De la Défense et Illustration de la langue française aux Parallèles des anciens et des modernes. Paris: Champion, 1914. Augustin Simon Irailh, Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des Lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Paris: Durand, 1761. Slatkine reprints, 1967. Anne-Marie Lecoq, La Querelle des Anciens et des Modernes : XVIIe-XVIIIe siècles. Précédé d’un essai de Marc Fumaroli, suivi d’une postface de Jean Robert Armogathe. Paris: Gallimard, 2001. Alain Niderst, « Les « Gens de Paris » et les « Gens de Versailles » dans Louise Godard de Donville », d’un siècle à l’autre : anciens et modernes. XVIe colloque, Janvier 1986. Paris: Éd. du CNRS, 1987. (Centre Méridional de Rencontres sur le xviie siècle ; 17) pp. 159-165. Hippolyte Rigault, Histoire de la querelle des anciens et des modernes. Paris: Hachette, 1856. Marc Fumaroli, La Querelle des Anciens et des Modernes + extraits, Paris, Gallimard-Folio, 2001. Charles Perrault a écrit deux grands livres : « Histoires ou Contes du Temps passé » Paris, 1697 et « Paralelle des Anciens et des Modernes » Paris, 1688-1696. L’on connait une dizaine d’exemplaires complets de l’édition originale de premier tirage des « Contes du Temps passé » et guère plus d’exemplaires de la « Querelle des anciens et des Modernes » complet du dernier volume à la date de 1696. Précieux exemplaire conservé dans ses reliures strictement de l’époque, avec, fait particulièrement rare, des fers absolument identiques sur les trois premiers volumes.‎

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‎WATTEAU, Antoine.‎

Reference : LCS-17943

‎L’Œuvre d’Antoine Watteau, Peintre du Roy. En son Académie Roïale de Peinture et Sculpture Gravé d’après ses tableaux & Desseins originaux tirez du Cabinet du Roy & des plus curieux de l’Europe. Par les Soins de M. de Julienne. « Ce somptueux recueil imprimé en 1735 est un des livres les plus beaux et les plus rares du XVIIIe siècle. Des 100 exemplaires qui furent tirés il y a près de trois siècles, à peine une trentaine existe encore aujourd’hui » (Cohen, en 1910, il y a 109 ans).‎

‎Selon Cohen, ce recueil vaut 30 fois le prix des Fables de la Fontaine illustrées par Oudry en 4 volumes in-folio, Paris, 1755-1759. A Paris, Fixé à cent exemplaires de pres épreuves. Imprimez sur grand papier. 2 volumes grand in-folio, vers 1735. 261 planches gravées. - Vol. 1 : 1 titre gravé, 1 f. de texte gravé, 1 frontispice gravé. 38 planches ; Figures de mode, dessinées et gravées à l’eau forte par Vatteau (sic). Paris : Duchange et Jeaurat, s.d. : 1 titre gravé, 11 planches ; Figures Françaises et comiques, nouvellement inventées par M. Watteau. Paris, Duchange et Jeaurat, s.d. : 1 titre gravé, 7 planches. Autres vues. Paris Duchange, Gautrot et Joullain, s.d : 52 planches dont 8 doubles. - Vol. II : Œuvres des estampes gravées, d’après les tableaux et dessins de feu Antoine Watteau. Quatrième et dernière partie. Paris, Gersaint, s.d. : 1 titre gravé et 153 planches. Soit un total de 261 gravures. Reliure en veau marbré, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs et caissons ornés, pièce de titre rouge et tomaison citron. Reliure de l’époque. Provenances : Comte Henry Greffulhe (1848-1932) (ex-libris gravés à ses armes) ; André Langlois (ex-libris). 637 x 468 mm.‎


‎Edition originale. « Ce somptueux recueil en deux volumes est un des livres les plus beaux et les plus rares du XVIIIe siècle. Des cent exemplaires qui furent tirés, à peine une trentaine existe encore aujourd’hui (en 1910, il y a 109 ans) les autres ayant été cassés par les marchands d’estampes. » (Cohen). Il est à observer que le Tome I contient uniquement des pièces à regarder en hauteur et le tome II des pièces à regarder en largeur. Quand il y a deux pièces sur la même planche, au tome I, ce sont donc des pièces en largeur au tome II, des pièces en hauteur. - [Avec] : WATTEAU, Antoine. Figures de différents caractères de Paysages & d’Etudes dessinées d’après nature, par Antoine Watteau. Peintre du Roy en son Académie Royale de peinture et Sculpture, Gravées à l’Eau-forte par des plus habiles Peintres et Graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. A Paris, chez Audran, graveur du Roy en son Hôtel royal des Goblins et chez F. Chereau, graveur du Roy, rue Saint-Jacques, aux deux pilliers d’or, Roland scrips. F. Baillieul l’aisné sculpsit, s.d. (vers 1735). 2 tomes reliés en 1 volume grand in-folio. Tome I : (7) ff. gravés (titre, portrait de Watteau par lui-même gravé par Boucher, Vie, 2 ff. ; épitaphe, 2 ff., préface 1 f. et 132 sujets sur 101 planches. Tome II : (3) ff. (titre, avertissement, frontispice par Boucher) et 120 (ou parfois 121) ff. contenant les sujets 133 à 350. Reliure en veau marbré, aux armes de Samuel Bernard (OHR, 1043), triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs, caissons ornés, pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge, roulette sur les chasses, tranches rouges. Provenance : Samuel Bernard, comte Coubert (1651-1739). Reliure armoriée de l’époque. 509 x 337 mm. Edition originale de ce précieux recueil publié par les ordres de M. de Julienne qui, selon Mariette, grava lui-même les n°221 et 222. Les aquafortistes des autres planches sont Jean et Benoît Audran, Boucher, Cars, Caylus, Cochin, Desplaces, Lépicié, Sylvestre et Carle Vanloo. Cette édition, la seule bonne est fort rare. Cartonné, non rogné, 1 500 fr. OR, catalogue Fontaine 1874, n°2493. En veau ancien, 2 500 frs Or Bulletin Morgand (1891), n°20348. En demi-reliure de Pagnant 3 000 frs Or, Bulletin Morgand (1899), n° 35457 ; en feuilles, 3 500 frs Or ibid. n°36821. Soit de 18 000 à 23 000 F Or pour les deux œuvres en 1912 selon Cohen soit 30 fois la valeur de la grande édition des Fables de La Fontaine illustrées par Oudry en 4 volumes in-folio, Paris 1755-1759 dont un bel exemplaire de premier tirage en maroquin se vend aujourd’hui 30 000 €. L’œuvre de Watteau est le plus rare des recueils de gravures du XVIIIe siècle. Il a été formé par les soins de Jean de Jullienne, ami et protecteur de Watteau, et tiré chez lui, à la manufacture des Gobelins, à cent exemplaires. Nous résumons brièvement, d'après les précieuses recherches de MM. Dacier et Vuaflart (Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau), l'historique de cette magnifique entreprise. Le travail de gravure débuta en 1717, soit quatre ans avant la mort d'Antoine Watteau, et se continua jusqu'en 1735. Pour ces gravures, M. de Jullienne sut faire appel aux meilleurs artistes du moment : Jean Audran, Desplaces, Dupuy, Cochin père, Edme Jeaurat, Benoît Audran, fils de Jean, Siivestre, Laurent Cars, Bernard Lépicié, Carle Vanloo, Trémolières, François Boucher, alors âgé de dix-neuf ans, Jean de Jullienne lui-même, son ami le comte de Caylus et un anonyme qui signe M et pourrait être M. de Montullé, cousin germain de Jullienne, Tardieu, Maurice Baquoy, Louis Crépy, Nicolas de Larmessin, Thomassin, Jean Moyreau, Gabriel Huquier, spécialiste des arabesques, Bernard Baron, François Joullain, les frères Liotard, de Genève, Aveline, François Chédel, Jacques Ph. Le Bas, Marie-Jeanne Renard du Bos, Louis Jacob, Etienne Fessard, soit en tout trente-six artistes. Watteau lui-même a gravé dix pièces qui furent retouchées par les graveurs professionnels. « En 1716 Watteau céda aux instances de Crozat et vint s'installer chez le célèbre collectionneur. Crozat possédait, rue de Richelieu, au coin des boulevards un magnifique hôtel avec parc. Il avait à Montmorency un château somptueux. Watteau bénéficia de ce luxe, mais pas longtemps. La brillante société qui fréquentait chez le financier lui prenait beaucoup trop d'instants qu'il eut préféré consacrer aux commandes dont il était surchargé. Il quitta Crozat pour aller chez Sirois dont il accepta l'hospitalité, défendant qu'on fit connaître sa demeure à ceux qui la demanderaient. » « C'est à partir de cette époque que Watteau se libéra des manières et des influences précédentes et trouva définitivement et l'esprit et la technique qui allaient constituer cette poésie qui est si particulière à son œuvre. Quant à l'esprit, il abandonne les scènes de mascarades du répertoire de Gillot, et se consacre désormais aux manèges de l'amour, depuis les jeux retenus des premières rencontres : « La proposition embarrassante », jusqu'aux ultimes passes d'armes : « La surprise ». Il aime aussi à décrire les plaisirs de la musique : « Les Charmes de la vie ». Il isole parfois des personnages dans le but d'approfondir leur portrait psychologique : « La Finette » et « L'indifférent », tous deux au Louvre, « Le donneur de sérénades » de Chantilly. Mais c'est peut-être encore plus la technique picturale nouvelle qui constitue la grande originalité de l'art de Watteau dans sa brève maturité : d'une part il ne met plus en scène des personnages détachés devant un fond de décor, au contraire, par une touche hachurée, il fait un tout des personnages et de l'espace dans lequel il se meuvent ou se situent, s'imbriquant dans les herbes, les branchages, la brume légère. S'il avait été auparavant sensible aux exemples des peintres de genre flamands, la pratique des collections de Crozat lui permet de découvrir ses véritables sources avec le sens de la grande décoration, l'aisance du dessin, des raccourcis, des arabesques élégantes, chez Véronèse, et le sens de la pâte picturale généreuse et sensuelle, la traduction voluptueuse de la lumière dorée enveloppant les beaux corps chez Titien. Cependant, il n'avait toujours pas peint son morceau de réception pour l'Académie, qui l'avait accueilli en quelque sorte sur parole, et qui commençait à s'impatienter. Ce fut en 1717 que Watteau lui présenta enfin « L'embarquement pour Cythère », qui lui valut aussitôt le titre de « peintre des fêtes galantes ». Ce titre bien que justifié ne traduit que le côté le plus anecdotique du talent de Watteau. En fait on aurait pu mieux le dire « peintre de la nostalgie des fêtes galantes », ce qui aurait traduit plus justement le climat poétique propre aux prétendues fêtes de Watteau. En outre, par-delà le sujet, si prenant soit-il, c'est bien plus le rythme de la composition, la gamme colorée, chaude et dorée, la technique, légère et nerveuse, par petites touches spirituelles, entrecroisant les tons, le dessin, alerte, éblouissant, des personnages et du paysage, l'accord, la fusion, entre êtres et choses, acteurs et décor, personnages et nature, qui créent la poésie chez Watteau. » Précieux exemplaire de l’un des plus beaux livres illustrés par un peintre au XVIIIe siècle. Les exemplaires complets de toutes leurs planches, comme celui-ci, sont rarissimes : du tirage originel à cent exemplaires en 1735, un nombre infime a échappé aux marchands d'estampes qui ont souvent préféré vendre les gravures à part. (Cohen-de Ricci, col. 1053-1065).‎

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‎FRIZON, Pierre.‎

Reference : LCS-18148

‎La Saincte Bible Françoise, Selon la vulgaire Latine reveuë par le commandement du Pape Sixte V. Et imprimée de l’authorité de Clément VIII. Avec sommaires sur chaque livre du Novveau Testament extraicts des Annales du cardinal Baronius. Plus les Moyens pour discerner les Bibles Françoises Catholiques d'avec les Huguenotes. Et l'explication des passages de l'Escriture selon le sens des Peres qui ont vescu auant & durant les quatre premiers Conciles Oecumenicques par Pierre Frizon, Penitencier, et Chanoine de l'Eglise de Reims. « Nous estimons que ce fer héraldique (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes du sang, ici répété 3 fois au dos de chacun des volumes) a dû primitivement (à compter de l'année 1678) être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661 ». (Olivier-Hermal, Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, pl. 2522, fer n° 17).‎

‎Précieux et extraordinaire exemplaire de la première édition de la bible de Frizon censurée par la Sorbonne, dédicacée au roi Louis XIII et reliée à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin rouge pour le Grand Dauphin (1661-1711). Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 [Suivi de :] – Frizon, Pierre. Moyens pour discerner les bibles françoises catholiques d'avec Les Huguenotes. Paris, Jean Richer, 1621. 2 tomes en 3 volumes in-folio à 2 colonnes de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 583 pp., 28 gravures dans le texte ; II/ (2) ff., 508 pp., 21 gravures dans le texte; III/ pp. 509 à 863, 1 f. numéroté 864, 3 pp. numérotées 510 à 512, 90 pp., (27) ff., 21 gravures dans le texte, 2 gravures au titre, 1 carte. Ainsi complet. Reliure du dix-septième siècle en maroquin rouge ; double encadrement de trois filets dorés sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs fleurdelisés, doublures de maroquin rouge à dentelle dorée et cadre central de trois filets dorés avec fleurs-de-lys aux angles, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure. Reliure royale réalisée vers l’année 1678 en maroquin doublé de maroquin.‎


‎Première édition de cette célèbre Bible française illustrée, dite Bible de Frizon, censurée par La Sorbonne dès sa parution. En 1689, La Caille en faisait aussi l'éloge et Michel de Marolles en signalait les gravures. Cette édition de la Bible est la première qui ait été faite à Paris ; elle est très rare, & l'on n'en connoit presque point d'exemplaires : il en existe deux à Paris ; l'un dans la bibliothèque du Roi, l'autre dans celle des Célestins. L'impression en est fort belle (G. F. de Bure, Bibliographie instructive, 1763, 1, n°31). - Duportal, Catalogue, 412. Cette première édition de cette version de la Bible de Louvain, jugée encore trop protestante par la Sorbonne, constitue la première bible française illustrée de gravures en taille douce. L'ouvrage tient le premier rang parmi les livres illustrés du temps de Louis XIII, avec 70 eaux-fortes originales comportant plus de 900 sujets, auxquels s'ajoutent un frontispice de Michel Lasne, deux vignettes et une carte. À côté d’artistes restés anonymes, la plupart des grands dessinateurs ou graveurs de l'époque ont contribué à l'illustration de l'ouvrage : notamment Claude Mellan, Michel Lasne, Léonard Gaultier, M. Van Lochom, Melchior Tavernier, Jean Zniarnko, M. Faulte, etc. Œuvre majeure de l'édition biblique, l'ouvrage est aussi un chef-d’œuvre de l'illustration française de son temps. « Cette bible de Frizon de 1621 est ornée de plusieurs figures très belles et fort estimées. On l’appelle vulgairement la Bible de Richer, qui est recherchée des curieux » (Histoire de l’Imprimerie, page 244). La première Bible imprimée en français est celle de Jean de Rely, qui est une révision de celle de Des Moulins, imprimée en 1487 sur l'ordre de Charles V. Naturellement cette Bible n'était pas une version littérale, mais une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque Nationale et un autre à l'Arsenal à Paris. En 1528, Lefèvre d'Étaples finit la traduction entière de la Bible, qui fut imprimée à Anvers. Le travail de Lefèvre était basé sur la Vulgate (rendue fidèlement pour la première fois dans une traduction française). Il n'était pas destiné en lui-même à devenir la Bible populaire du peuple français, mais il préparait la voie pour un tel bienfait. Ce travail devint le modèle que les protestants et catholiques suivirent. En 1535, Pierre Robert Olivetan produisit une nouvelle traduction qui suppléait aux faiblesses de la version de Lefèvre. Natif de Picardie, il fut un des leaders de la Réforme en France. A cause de l'opposition rencontrée en France la première édition de cette Bible fut imprimée à Neuchâtel (en Suisse), les autres le furent à Genève. Malgré la censure, bien des Bibles de Genève entraient en France. Citons un passage du livre "Histoire des protestants en France", p. 68, qui montre le travail de quelques chrétiens de l'époque "étudiants et ministres, porte-balles, porte-paniers, comme le peuple les appelait, parcouraient le pays, un bâton à la main, le panier sur le dos, par le chaud et le froid, dans les chemins écartés, à travers les ravins et les fondrières de campagne. Ils s'en allaient, continue Mr de Félicé, frapper de portes en portes, mal reçus souvent, toujours menacés de mort, et ne sachant le matin où leur tête reposerait le soir". En 1566, René Benoît publia une traduction de la Bible, qui fut censurée par la Sorbonne en 1567 et finit de paraître en 1568. Benoît dut s'humilier devant la Sorbonne et reconnaître que sa traduction était une copie de celle de Genève, qui devait par conséquent être rejetée. Il en fut de même de la révision que Pierre Besse dédia à Henri IV en 1608, de celle de Claude Deville en 1613, et de celle de Pierre Frizon dédié à Louis XIII en 1621. « Le [Pape] PauI IV ordonne que toutes les Bibles en langue vulgaire ne peuvent ni être imprimées ni être gardées sans une permission du Saint-Office. C'était en pratique la prohibition de la lecture des Bibles en langue vulgaire » (Dictionnaire de Théologie Catholique, 15, col. 2738). La quatrième règle de l’Index (des livres interdits) publié par le pape Pie IV déclare : "L'expérience prouve que si l'on permet indistinctement la lecture de la Bible en langue vulgaire, il en arrivera par la témérité des hommes plus de mal que de bien." Le pape Sixte-Quint fait savoir expressément que personne ne peut lire la Bible en langue vulgaire sans une « permission spéciale du Siège apostolique ». Merveilleux exemplaire relié par Luc-Antoine Boyet dont on reconnait les fers caractéristiques (Esmerian, Deuxième partie). Le contraste entre l'altière élégance de la doublure et des plats et la luxuriante richesse des coupes symbolise la primauté de Boyet dans l'art de la reliure française au XVIIe siècle. « Il fut sans doute le premier relieur qui s'attacha et réussit à si bien soigner cette façon du corps d'ouvrage. Il excelle notamment dans le choix du maroquin, la confection de la couture et de l'endossage, les chasses basses. » Précieux et extraordinaire exemplaire royal offert vers l’année 1678 à Louis de France, Dauphin, appelé Monseigneur et surnommé Le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661. Chacun des trois volumes comporte en queue du dos et sur la pièce de tomaison la marque reproduite par Olivier-Hermal (Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris 1934, pl. 2522, fer n° 17), la référence incontestée en la matière, ainsi analysée : « Nous estimons que ce fer (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes de sang) a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin (à compter de l'année 1678) et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » Cette analyse était confirmée par Jean Toulet, l’ancien conservateur en chef de la réserve de la B.n.F. Quelques clercs contemporains contestent cette attribution et méconnaissent la science héraldique de l'âge classique. Aucun fer héraldique, à notre connaissance, comportant plusieurs emblèmes royaux ne fut créé au XVIIe siècle dans un but simplement ornemental. Ce fer armorié, composé d'une fleur-de-lys couronnée et de l'emblème du dauphin surmonté de la couronne des princes de sang fut « frappé dès 1678 sur des volumes destinés au Grand Dauphin » adolescent et ce n'est qu'ensuite, le dauphin majeur utilisant les armoiries reproduites par Olivier, planche 2522 fers 1 à 9, que ce fer n° 17 « fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau » (Olivier-Hermal). Cette nuance héraldique, certes éloignée de nos préoccupations modernes, a apparemment échappé à la sagacité de certains amateurs contemporains les amenant à rejeter globalement l'appartenance princière de l'ensemble des volumes frappés du fer héraldique n° 17. Imaginer en effet qu'au Siècle de Louis XIV, un tel fer héraldique royal eut pu originellement être poussé sur des livres à titre simplement ornemental est une hérésie héraldique. M. J. - P. - A. Madden fut le premier à consacrer une étude historique à ce fer héraldique. (Voir «Le livre, année 1880 »). Au terme d'une analyse documentée, et qui fait autorité, il concluait que ce fer « se trouvait frappé au dos de nombreux volumes adressés au Dauphin et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année ». L'on sait qu'un demi siècle plus tard, en 1934, Olivier-Hermal confirmait la destination de ce fer héraldique en la réservant aux premières années de son apparition (à compter de 1678). «Nous avons rencontré ce fer n°17 sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure à la mort du Grand Dauphin (1711). Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier-Hermal). Jean Toulet, ancien Conservateur en Chef de la Réserve des livres rares à la B.n.F. et autorité incontestée pour la période classique, considère que les très rares volumes de la fin du XVIIe siècle reliés en maroquin d'époque doublé de maroquin ornés d'une simple fleur-de-lys étaient bien évidemment destinés aux princes de sang royal. Les somptueuses reliures recouvrant cette bible censurée par la Sorbonne, décorées avec une extrême élégance, sont l'œuvre de l'atelier de Luc-Antoine Boyet. Boyet travaillait alors pour le Grand Dauphin et « la pratique du bon goût aristocratique, à la fin du XVIIe siècle, voulait que l'on minimise le plus possible la marque d'appartenance et la dimension des armoiries ornant les reliures. » Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV. Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Émilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon. Cet exemplaire prestigieux fut catalogué et reproduit en couleur il y a 20 ans par Pierre Bérès au prix de 450 000 FF (70 000 €) « Livres et Manuscrits significatifs et choisis, N°25 ». Pierre Berès cataloguait alors 275 000 FF l’édition originale de 1544 de « Délie » de Maurice Scève, 300 000 FF les Œuvres de Rabelais de 1556 et 675 000 FF (≈ 100 000 €) le fameux exemplaire en vélin de l’époque de l’édition originale de 1555 des Œuvres de Louise Labé Lionnaize. Ce volume cote aujourd’hui plus de 650 000 €, un exemplaire passé à New York en reliure moderne venant d’être vendu 450 000 € à un bibliophile européen.‎

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‎[DROIT]. PROJET DE CODE CIVIL‎

Reference : LCS-18518

‎présenté par la Commission nommée par le gouvernement Le 24 Thermidor an 8. Rare édition originale demeurée inconnue à Monglond de ce projet peu connu qui a précédé de quatre ans la publication du Code civil des Français.‎

‎Précieuse réunion ces deux textes juridiques et historiques de la plus grande importance et de la plus grande rareté. Paris, Imprimerie de la République, Frimaire an IX (janvier 1801). - [Suivi de]: Projet de Code de procédure civile, présenté par la Commission nommée par le gouvernement. Paris, Imprimerie de la République, An XII (1804). Soit deux ouvrages reliés en 1 volume in-4 de lxvi pp., (1) f. de table, 355 pp., (1) f., xii pp., 143 pp., pt. manque à l’angle inf. des pp. 117 à 120 sans atteinte au texte. Demi-basane, dos lisse orné de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches jaunes. Reliure de l’époque. 249 x 190 mm.‎


‎I/ Rare édition originale demeurée inconnue à Monglond de ce projet peu connu qui a précédé de quatre ans la publication du Code civil des Français. Il a pris effet immédiatement après une ordonnance des Consuls (le premier Consul Bonaparte) du 24 thermidor an 8 [12 août 1800]. La commission chargée de l'établir était composée de Portalis, Tronchet, Bigot, Preameneu, Maleville qui ont collectivement rédigé un discours préliminaire de 66 pages avant d'esquisser le plan du code. Ce tirage (in-4 à grandes marges pour contenir les notes manuscrites) était exclusivement destiné aux membres des corps constitués aux fins de modifications éventuelles. Impression sur une colonne à demi-page ménageant une large marge pour notes de lecture. Plusieurs tentatives avaient été menées sous l'Ancien Régime et la Révolution pour unifier le corpus juridique civil: grandes ordonnances royales de synthèse, projets du comité révolutionnaire de législation sous la direction de Cambacérès (1793, 1794 et 1796). Le mérite revint à Napoléon Bonaparte d'avoir permis cette unification, par sa volonté et sa participation concrète: il mit sur pied une nouvelle commission de législation constituée de membres du Conseil d'État - les juristes Bigot de Préameneu, Maleville, Portalis et Tronchet -, et présida la moitié de leurs séances de travail. Cette commission mit au point le présent « projet de l'an VIII », synthèse des traditions françaises du droit romain et des coutumes, puis, après l'avoir soumis au tribunal de Cassation et aux tribunaux d'appel, l'amenda en conséquence au cours de discussions parfois animées où l'influence de Cambacérès se fit encore sentir. Le présent Projet de code civil présente ainsi des différences techniques et philosophiques avec le texte définitif promulgué le 21 mars 1804 comme Code civil, et contient encore le livre préliminaire « Du droit et des lois » qui fut alors supprimé. À la suite du coup d’État du 18 Brumaire, Bonaparte fit table rase des projets de Code civil qui avaient été antérieurement élaborés, y compris le dernier d’entre eux, le projet Jacqueminot, qui ne fut jamais discuté. Par un arrêté du 24Thermidor AnVIII, les Consuls, en application des prescriptions de la Constitution du 22Frimaire anVIII, qui leur conférait le pouvoir d’initiative des lois (article25 et44), décident d’engager la rédaction d’un nouveau projet. Ils nomment à cette fin une commission composée de Tronchet, Président du Tribunal de cassation, Portalis, Conseiller d’État, commissaire du gouvernement près le Conseil des prises, Bigot-Préameneu, commissaire du gouvernement près le Tribunal de cassation et Malleville, membre de ce même Tribunal. La mission de cette commission est ainsi décrite par l’arrêté la nommant: «comparer l’ordre suivi dans la rédaction des projets de code civil publiés jusqu’à ce jour, déterminer le plan qu’il paraîtrait le plus convenable d’adopter, et discuter ensuite les principales bases de la législation en matière civile». À cette fin, la commission rédigea un projet de Code, qu’elle fit précéder d’un «Discours préliminaire» contenant la discussion sollicitée par l’arrêté. Elle fit preuve d’un zèle souvent rappelé puisque ces travaux furent réalisés dans le délai de quatre mois. La publication en fut réalisée en Frimaire anIX (janvier 1801) et le projet fut alors adressé au Tribunal de cassation et aux Tribunaux d’appel, pour que ceux-ci présentent leurs observations. Là encore, leur diligence fut grande puisqu’en Messidor (juillet) de la même année toutes les observations avaient été remises. Le 28Messidor Bonaparte fit arrêter par le Conseil d’État la manière de procéder pour l’adoption du Code: le projet serait divisé en autant de lois que de matières à examiner, les dispositions préliminaires seraient englobées dans un seul projet, la commission qui avait confectionné le projet était chargé de cette division et de soumettre au Conseil d’État chacun des projets de lois ainsi élaborés. Le texte que nous présentons ici contient le projet de code rédigé par la commission précédé du Discours préliminaire, co-signé par tous ses membres, dans l’état dans lequel il fut adressé aux Tribunaux d’appel et de cassation. Il en existe trois éditions différentes. Une édition in-8 de l’Imprimerie de la République, destinée à l’information du public, ainsi qu’une version du même format publiée par l’imprimeur Pauvelle, elles sont peu courantes. La version que nous présentons, est encore bien plus rare. Bien que d’un format in-4, elle est imprimée avec la même typographie que l’in-8, pour libérer la moitié de la page à fin d’annotations. C’est donc l’édition qui était destinée aux tribunaux, pour permettre à ceux-ci de présenter leurs observations. On sait l’importance de ce texte, qui contient des différences sensibles avec le projet qui sera finalement adopté après la discussion au Conseil d’État, le «Discours préliminaire», quant à lui, est un texte rarement reproduit (sinon dans le recueil de Fenet) et il mérite pourtant d’être confronté à celui qui sera prononcé par Portalis en 1804, avant l’adoption finale du Code (après que chacun des projets aient été adoptés séparément, car il témoigne d’une philosophie générale plus libérale). II/ Rarissime édition originale de ce projet de Code de procédure civile imprimé à Paris en l’An XII (1804). Les Commissaires chargés d’établir ce Code étaient Treilhard, Try, Berthereau, Seguier, Pigeau, Fondeur. Précieuse réunion ces deux textes juridiques et historiques de la plus grande importance et de la plus grande rareté.‎

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‎MICHEL, Claude Sidoine.‎

Reference : LCS-18501

‎L’Indicateur Fidèle ou Guide des Voyageurs, qui enseigne Toutes les Routes Royales et Particulières de la France, Routes levées Topographiquement dès le Commencement de ce Siècle, et Assujetties à une Graduation Géométrique, contenant Toutes les Villes, tous les Bourgs, Villages, Hameaux, Fermes, Châteaux, Abbayes, Communautés, Églises, Chapelles... Edition originale ornée de 19 cartes gravées et aquarellée en reliure de l’époque.‎

‎Le volume contient une carte générale et 18 cartes des routes, portant, en marge, une légende des distances, des heures de départ et d’arrivée. A Paris, Rue St Jacques, à l’Enseigne du Globe, 1765. In-8 : titre gravé par Aubin, dédicace à Cassini de Thury gravée d'après Baisiez, 19 cartes gravées, et aquarellées : traits surlignés, villes pointées de rouge, océans et fleuves en vert. 1. carte générale de la France ; 2.Banlieues de Pans avec les "grandes routes branchées sur Paris" et la minéralogie de la région parisienne (chiffré 1) ; 3. De Paris à Nantes, (ch. 2) ; 4. De Paris à Bordeaux et Toulouse, carte dépliante (ch. 3) ; 5. De Paris à Lyon par la Bourgogne et le Bourbonnais (ch. 4) ; 6. De Paris à Strasbourg (ch.5); 7. Routes de Champagne, Lorraine… (ch. 6) ; 8. Troisième route de Paris à Strasbourg [par Soissons] (ch. 7) ; 9. Troisième route de Paris à Strasbourg... [par]... Langres (ch 8); 10. Routes des Provinces de Picardie (ch. 9) ; 11. Route de Paris à Londres..., carte dépliante (ch. 10) ; 12. Route d'Amsterdam à Marseille (ch. 11) ; 13. Seconde partie de la Route d'Amsterdam à Marseille... , carte dépliante (ch. 12); 14. Grande route de Strasbourg à Vienne (n. ch.), carte dépliante ; 15. Routes et chemins de Bretagne (ch. 14), l'océan n'est que légèrement teinté ; 16. Routes et chemins... compris entre les 4 grandes routes de Paris à Nantes, Rennes, Toulouse, Bordeaux (ch. 15) ; 17. Continuation des routes occidentales et méridionales (ch. 16) ; 18. Routes et chemins... compris entre les deux grandes routes de Pans à Toulouse (ch. 17) ; 19. Continuations des routes orientales et méridionales de Pans à Marseille (ch. 18), la mer est teintée de vert ; Prospectus du Guide des Voyageurs pour les Routes Royales (2 pp.) ; Catalogue alphabétique du Supplément (10 pp.). Veau marbré, roulette à froid autour des plats, dos à nerfs orné. Reliure de l’époque. 210 x 113 mm.‎


‎Edition originale. «Nous reproduisons le N.B. qui se trouve au bas du titre et qui indique quel soin a présidé à la confection de cet ouvrage: ‘Personne ne doit ignorer Combien cet Ouvrage a coûté de Peines et de soins pendant plusieurs Années pour le rendre digne du Public. Le Sr. Michel persuadé de l’Avantage que l’Indicateur Fidèle ou Guide des Voyageurs peut procurer aux Commerçants, Navigateurs, Voyageurs et à tous ceux qui seront Curieux de s’instruire de la Distance d’un lieu à un autre, Se Flatte de l’avoir rendu si Complet que les Amateurs y trouveront tout ce qu’on peut désirer dans un Ouvrage où l’on n’a rien épargné pour le porter à la Perfection dont il Était susceptible.’ Le titre est suivi d’un très beau frontispice contenant la dédicace: ‘A Monsieur Cassini de Thury…’. En tête, les armes de M. Cassini de Thury; à la partie inférieure, un coche par eau trainé par des chevaux, une diligence, monuments et paysages dans le fond; le tout encadré d’arbres et de rochers. Le volume contient une carte générale et 18 cartes des routes, portant, en marge, une légende des distances, des heures de départ et d’arrivée. Il se termine par le Prospectus ou Guide des voyageurs, et le catalogue alphabétique des routes royales et particulières.» (Bulletin de le Société archéologique…, vol. 2, 1905). «Il n’est pas de voyageur un peu curieux de sa route qui ne s’avise d’aller, avant de s’aventurer, acheter un Joanne, un Badeker, ou, à tout le moins, un Indicateur Chaix. La précaution est sage, si sage même que nos pères, qui n’étaient pas plus mal avisés que nous, avaient aussi leurs Guides; et ces Guides fournissaient abondance de renseignements utiles. Nous avons trouvé l’Atlas dont suit le titre en respectant scrupuleusement la rédaction: ‘L’Indicateur fidèle ou Guide des Voyageurs, qui enseigne Toutes les Routes Royales…, Paris, 1765’. Ce titre est long, mais combien il est suggestif! L’Indicateur Fidèle est remarquablement gravé; c’est un travail consciencieux et artistique. Le pittoresque s’y joint à l’exactitude. Bois, rivières, côtes, sont rehaussés d’une teinte verte, bleue, bistre. Il est vrai qu’il avait son prix; car l’exemplaire in-4 se vendait 15 livres; et chaque route détachée, sur feuille particulière, valait 15 sous.» (Le Magasin pittoresque, vol. 61, p. 206). Le réseau français se trouvait dans un piteux état au début du règne de Louis XV. Tous les témoignages du temps sont unanimes sur ce point, et le pénible voyage de Marie Leczinska à travers les provinces de l'Est pour rejoindre Paris en 1725 en fut la meilleure illustration. Avec le développement régulier des transports terrestres, l'entretien des routes se présentait de plus en plus comme une entreprise insoluble, une sorte de rapiéçage sans fin qu'on pratiquait toujours à la dernière extrémité et qui craquait à nouveau presque aussitôt. Cette situation de sauvetage chronique, qui faisait des routes du royaume le pire des goulots d'étranglement pour l'administration et pour une économie en pleine expansion, ne pouvait se prolonger indéfiniment. Tout en ordonnant la réfection progressive de tous les grands axes routiers du royaume et d'abord de ceux qu'empruntait la poste, le contrôleur général Orry, et avec lui l'intendant Trudaine, décidèrent de créer des voies entièrement nouvelles partout où les nécessités politiques et économiques du temps l'exigeaient. C'était donc, envisager, en plein XVIIIème siècle, la mise en chantier de ce que nous pourrions appeler maintenant un réseau d’«hipporoutes », et décider que ce réseau devrait être capable de supporter un trafic régulier de voitures au galop. On se souvient des décisions qui furent à l'origine de cette patiente mais très profonde transformation des grandes routes françaises : la corvée des chemins, rendue obligatoire dans tout le royaume par l'Instruction du 13 juin 1738 du contrôleur général Orry, constituait le préalable à toute l'opération puisqu'elle devait procurer aux ingénieurs des Ponts et Chaussées de chaque province l'énorme, sinon très efficace, main-d'œuvre qui leur était nécessaire. La même instruction chargeait les ingénieurs, en accord avec les intendants des provinces, de commencer les ouvrages et de dresser les plans des routes à ouvrir ou à aligner. Leur plus grand effort, que l'on espérait cette fois-ci définitif, devait porter bien entendu sur les grands itinéraires partant de la capitale : il fallait avant tout qu'à travers ce très vaste royaume de France les ordres du gouvernement puissent parvenir plus rapidement et plus sûrement jusqu'aux provinces éloignées. Hors de cette priorité absolue pour un grand réseau centralisé, chaque ingénieur chercherait à améliorer les roules s'éloignant du chef-lieu de sa généralité, et particulièrement celles qui menaient aux chefs-lieux des généralités voisines. Enfin, on travaillerait également sur quelques routes de traverse présentant un grand intérêt économique ou stratégique. Daniel-Charles Trudaine, nommé à la Direction des Ponts et Chaussées en 1743, allait donner une impulsion vigoureuse à toute l'entreprise. Suivi plus tard par son fils, il coordonna avec autorité l'action des ingénieurs et veilla à élever leur niveau de recrutement et d'instruction. Son premier soin fut de créer à Paris en 1744 un bureau de dessinateurs, celui du géographe Mariaval, pour assurer la mise au net des plans de routes dressés par les ingénieurs. Le 14 février 1747, il confie la direction du bureau à Jean-Rodolphe Perronet qu'il a fait venir de la Généralité d'Alençon, et lui donne mission de former les futurs sous-ingénieurs. En 1750 enfin, au moment où les premiers élèves commencent à sortir de ce qui deviendra plus tard l’École des Ponts et Chaussées, Trudaine réorganise le corps des ingénieurs. Tout était alors en place pour le départ du plus large programme de travaux publics jamais entrepris jusqu'à ce jour en France. Cet Indicateur fidèle ou Guide du voyageur, véritable succès de librairie, offre un regard attrayant sur la France du XVIIIème siècle. Ses routes sont organisées; le pays est administré. Les grands travaux de construction d'un réseau routier moderne ont ici porté leur fruit. De la bibliothèque Maurice Lecomte.‎

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