‎[CRECHY].‎
‎Petites bourbonnaises. Journal bimensuel des écolières de Créchy. 15 octobre 1929 - 25 juillet 1930. ‎

‎ Petit volume in-8 (19,5 x 14 cm) de 14 fascicules réunis par un système de languette métallique et deux écrous. Un premier feuillet de couverture porte le nom manuscrit de Marie-Louise Montat ; sur le second se lit le titre : "Notre livre de vie, 1929-1930. Créchy". Chaque fascicule est précédé d'une couverture de papier coloré (vert, mauve ou beige) illustrée d'une composition d'enfant en linogravure. D'autres illustrations du même type parsèment le volume. La numérotation des pages ou des histoires est "fantaisiste" mais il manque le fascicule 14 de début juillet 1930 et certainement quelques pages. ‎

Reference : 13923

‎Très touchante publication, sans doute ronéotypée, à destination des élèves de l'école de Créchy, près de Vichy dans l'Allier. On y perçoit le quotidien d'enfants de familles rurales des années 30 dans un petit village éclaté d'environ 430 habitants (comme aujourd'hui). Les fillettes de l'école ont entre 6 et 11 ans, et sous la direction de leur institutrice, Madame D. Binet (intitulée Gérante sur les fascicules) elles écrivent de courtes histoires décrivant, ou inspirées, de leur vie quotidienne. Elles donnent aussi à voir le bourg de Créchy : "Créchy est une petite commune. Il n'y a pas de bourg, mais plusieurs hameaux éloignés les uns des autres. A Créchy les boutiques sont peu nombreuses. Il y a une épicerie et un marchand de tabac. Les deux écoles n'ont qu'une classe. L'école des filles est au bord de la route nationale. L'Allier passe tout près d'ici. En ce moment de la fenêtre de la classe nous voyons son eau qui brille à travers les peupliers dépouillés...". La classe va visiter l'église : "Un chemin... conduit au cimetière. On entre par une grille toute rouillée. Au milieu se dresse l'église... La façade du côté du Rédan est nue ; il y a seulement deux fenêtres, et le porche bas est voûté... Point de sculpture, aucun ornement. Des piliers massifs soutiennent la voûte ogivale..." Aux premiers beaux jours les fillettes vont observer la nature qui s'éveille au bord du Riot : "des peupliers aux bourgeons pointus, des aulnes garnis de châtons roux, des saules, le tronc incliné les branches encore nues...". En avril, c'est le "Concours agricole à Varennes" : "...Allons-nous à Varennes à pied ? - Non, nous attendons le tonton de Sanssat... Voilà le Tonton. - Vite en voiture crions-nous. Sur la place devant la mairie, je vois des machines agricoles, des batteuses, des moissonneuses, des charrues, des semoirs, des coupe-racines, des casse-tourteaux, des tracteurs et beaucoup d'autres encore. Toutes les machines sont en marche ; elles tournent, ronflent et font un bruit infernal."On relève parmi les noms les plus fréquents les fillettes les plus âgées (10/11 ans) : Odette Desmarais, Louise Michalet, Marthe Pissochet, Jeanne Bonillot, Irma Chappotton... mais aussi Louise Bielli ou Anne-Marie François (6ans). Deux dessins aux crayons de couleurs viennent illustrer les derniers textes "Avant la moisson" et "Ah, que j'aime garder les vaches". ‎