Bibliothèque Oulipienne, n° 160, 2007. In-8 agrafé de 24 p. E.O. 1/70 ex. num. réservés aux membres de l'OULIPO. Envoi autographe d'Anne F. Garréta à P.O.L.
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Le Castor astral | Paris 1998 | 15.50 x 24 cm | broché
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Coupures de presse jointes, agréable exemplaire. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Parigramme, 1996, 115 p., in-8 cartonnage 1/2 toile, belles photos en n. et b., bon état
Je me souviens des bateaux ''montants'', blancs du sel du Midi et des bateaux ''avalants'', noirs du charbon enlevé au pont de Flandre, je me souviens des ''carapatas'', les haleurs aux gros bras et au gosier sec, je me souviens des coltineurs qui déchargeaient les sacs de ciment au bassin du Combat, je me souviens qu'éclusiers et mariniers allaient souvent boire un verre à la Chope des Singes ou à l'Ancre de Marine, je me souviens que l'on pouvait traverser le canal sur les portes des écluses, je me souviens que les mariniers avaient rebaptisé la compagnie HPLM (Havre-Paris-Lyon-Marseille), ''Hachez-Pillez-Les-Malheureux'', je me souviens de la pêche aux écrevisses avec une épingle à nourrice... Je me souviens que l'on patinait sur la glace les hivers de grand froid, je me souviens que la sortie des artistes de l'Alhambra donnait sur le canal, je me souviens que les bateaux n'avaient pour guides que les bouches d'aération quand ils passaient sous la longue voûte du boulevard Richard-Lenoir, je me souviens qu'on faisait de drôles de récoltes quand on vidait les bassins, je me souviens des usines, des entrepôts, des cités d artisans qui longeaient le canal, je me souviens que le décor du canal a été entièrement reconstitué pour les besoins du tournage du film de Marcel Carné, Hôtel du Nord, je me souviens du temps où on jouait à la manille, où on chantait et où on parlait politique dans les cafés, je me souviens... du canal Saint-Martin.
Parigramme, 2002, in-4 rel. cart. (22,5 x 24), 117 p., nombr. photos n. et b., dos toilé, bon état.
" ""Je me souviens des premières vendanges du Clos Montmartre, en 1934, parrainées par Fernandel et Mistinguett, je me souviens de la ferme des champions cyclistes Pélissier, rue Marcadet, je me souviens du boucher de la rue Norvins qui livrait les biftecks dans les boîtes aux lettres, je me souviens des Allemands se faisant photographier devant le Sacré-Cour pendant l'Occupation, je me souviens que l'on rencontrait parfois Marcel Cerdan place des Abbesses, je me souviens du Lapin Agile et de la grande époque des cabarets, je me souviens du Moulin de la Galette où l'on gambillait jusqu'à minuit, je me souviens de l'incendie qui ravagea entièrement le Bateau-Lavoir, je me souviens que Marcel A?mé jouait à la belote avec ses copains au Clairon des Chasseurs, place du Tertre, je me souviens des fêtes que Poulbot organisait pour les enfants des rues, je me souviens que le Gaumont Palace était le plus grand cinéma du monde, je me souviens des grands magasins Dufayel, rue Clignancourt, où les ménagères trouvaient toujours leur bonheur"". Voir le sommaire sur photos jointes".
Un des 20 premiers sur vergé d'Arches.« Je sais que Je me souviens est bourré d'erreurs, donc que mes souvenirs sont faux ! » Paris, Hachette, (2 janvier) 1978. 1 vol. (150 x 220 mm) de 147 p., 2 et [4] f. Broché, non coupé. Édition originale. Un des 20 premiers exemplaires sur vergé d’Arches (n° 5), seul papier.
En 1970, le peintre américain Jœ Brainard publie chez Angel Hair Books, à New York, I Remember : un mince volume de 35 pages, recueil de courts textes commençant tous par les mots “I Remember”, imprimés à 700 exemplaires. Selon David Bellos, Harry Mathews parle peu après de ce livre à Perec, sans le lui communiquer (D. Bellos, Georges Perec. Une vie dans les mots, Seuil, p. 482). Ils ne seront traduits en français qu’en 1997, chez Actes Sud. Brainard publiera à la suite deux autres volumes, More I Remember (en 1972) et More I Remember More (en 1973). C’est cette année-là que, le 21 janvier, Perec note le premier de ses « Je me souviens » (Bellos, op. cit., p. 542). Brainard et son éditeur new yorkais Full Court Press regroupent les trois recueils publiés, en y ajoutant de nouveaux textes. Au total, environ 1480 “I Remember”, qui ont pour la plupart entre une et quatre lignes, y prennent place, sous le titre générique I Remember, imprimée à 112 exemplaires numérotés. C’est l’année suivante que les premiers « Je me souviens » de Georges Perec sont publiés dans Les Cahiers du chemin (n° 26, 15 janvier 1976, p. 83-108) : un petit herbier de souvenirs dans lequel Georges Perec épingle 163 spécimens de sa mémoire et qu’il fait précéder de ces lignes : « Le titre, la forme et, dans une certaine mesure, l’esprit de ces textes, s’inspirent des I remember de Joe Brainard ». Perec augmentera les siens à 480 pour la publication en volume en 1978 chez Hachette, dans la collection P.O.L. créée par Paul Otchakovsky-Laurens, lequel fondera, en 1983, la maison d’éditions P.O.L. : le logo des éditions est un hommage à Georges Perec qui, au chapitre 94 de La Vie mode d’emploi, évoque « sept pastilles de marbre, quatre noires et trois blanches, de manière à figurer la position que l’on appelle au go le Ko, ou Éternité ». Le manuscrit de Je me souviens, conservé au fonds Perec de la Bibliothèque nationale de France (site de l’Arsenal) est constitué d’une centaine de feuillets, comportant principalement les textes 1 à 348, augmentés de fragments intitulés « Espèces d’espaces », « Notes de chevet et de fragments sans titre », datés en 1973 et 1977. Un travail de fond, réfléchi, qu’il sait semé d’erreurs : « Je sais que Je me souviens est bourré d’erreurs, donc que mes souvenirs sont faux ! » (in Je suis né, « Le travail de la mémoire », p. 91), mais qu’importe. Quelques mois après la parution de Je me souviens est publié La Vie mode d’emploi, qui remportera le prix Médicis et couronnera l’œuvre de Perec. À tirage de tête presque équivalent (20 exemplaires pour l’un et 21 pour l’autre) l’on croise nette- ment moins Je me souviens que La Vie mode d’emploi : nous avons répertorié 12 des 21 exemplaires de La Vie mode d’emploi, contre seulement 3 pour Je me souviens ! (exemplaires n° 2, broché, et n° 13, relié par Jean de Gonet).
Grenade 1908 | 20.50 x 27 cm | huit pages sur deux doubles feuillets + une enveloppe
Humorristique lettre autographe signée de Claude Farrère, alors en croisière en Méditerranée et postée depuis Hôtel Washington Irving de Grenade, 8 pages sur deux doubles feuillets, dans laquelle il évoque notamment ses exploits auprès de la gent féminine. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, enveloppe jointe. Claude Farrère quittant Tanger pour Grenade via Gibraltar, lui narre avec humour sa toute dernière conquête féminine et sa rivalité avec un autre soupirant : "Hier matin comme le Cassini allait quitter Tanger - where I had a delicious flirtation with a young girl !! [...] Nous aperçumes un être humain sur la dunette..., lequel être humaion criait comme un cochon de lait pris, quant à la queue, dans une porte. C'était mon successeur... Supposez que ce brave homme eût eu de moins bons poumons : nous ne l'entendions pas..." Il remercie Pierre Louÿs pour son dernier courrier auquel il s'empresse de donner suite: "J'ai cueilli votre lettre hier. Et vous voyez, je n'attends pas vingt-quatre pour vous répondre. Je constate en effet que dès qu'on est éloigné plus de quinze jours, toute causerie devient impossible. Jugez-en !!!" tout en clarifiant les choses à propos des trop nombreuses femmes qu'il a séduites au point que Pierre Louÿs ne s'y retrouve plus : "J'aurais juré sur ma vie que je vous avais narré par le menu mon aventure avec Mlle M. ; j'ai dû chercher une bonne heure dans mes souvenirs ce que pouvaient représenter les initiales CG !!! Voilà où nous en sommes. C'est affolant." Mais Claude Farrère s'expose parfois aux risques de ses pléthoriques victoires sentimentales et vante ironiquement ses déboires :"M.M. possède à peu près vingt lettre de moi... une au moins dont je me souviens, et qui est une profession de sadisme. Je n'en dors plus. Fiez vous après ça au jolies personnes très flirt qui vous écrivent des horreurs délicates pour se procurer de la prose à publier posthumement !!!" Il lui détaille aussi, de manière enjouée et épique, sa dernière soirée à bord du Cassini et les marques de sympathie qu'il a reçues : "Mon départ du Cassini a été la chose la plus parfaitement grotesque de la terre, et même des cinq océans... Toasts, effusions, agapes... R. m'informe solennellement que je suis "chaleureusement" proposé pour la croix par lui et l'amiral. Moi (qui le savais), stupéfaction classique et pénétrée. Là-dessus, la baleinière accoste, mes valises embarquent, je les suis... l'équipage dormait depuis deux heures théoriquement. Mais à peine la baleinière pousse-t-elle, hurlements sauvages, clameurs, vivats, hourrahs. Sans rien dire tous ces braves gens avaient attendu patiemment qu'il fût l'heure de crier. Naturellement je me suis mis à pleurer. Enfin l'idiotie totale." Il achève cette missive en énumérant les villes andalouse qu'il visitera : "Je oars après demain pour Séville, ensuite Cordoue et Tolède..." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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