Furne et Cie Paris, Furne et Cie, 1857. 10 volume In-8 relié demi-basane verte, dos à faux nerfs, titre, liserés et motifs dorés. Volume 1 : XXIII + 391 pages. Volume 2 : 469 pages. Volume 3 : 389 pages. Volume 4 : 405 pages. Volume 5 : 411 pages. Volume 6 : 395 pages. Volume 7 : 391 pages. Volume 8 : 437 pages. Volume 9 : 427 + 4 pages. Volume 10 : 538 pages + tables des gravures présentes dans les 10 volumes. Frontispice sous serpent dans chaque volume. Accroc sans manque en coiffe des volumes 1, 6 et 10. Charnière fissurée sur le volumes 1, 4, 5 et 6. Serpentes jaunies et rares rousseurs en début et fin d'ouvrages. Bon état.
Reference : 185098
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Paris Furne et cie. 1838 Septième édition. Dix volumes (complets) Belle reliure à dos de cuir rouge foncé et plats marbrés. Les dos sont abondamment décorés de dorures. La reliure est en excellent état et n'a subi que quelques manipulations. Nouvelle édition par Furne. Chaque édition semble avoir un nombre différent de gravures, la nôtre semble complète et est illustrée de 42 gravures (principalement Johannot, Raffet, Scheffer, mais aussi Conquy, Ethiou, Gouttiére, Marckl, Martinet, Mauduit, Geoffrey, Pelée, Pigeot, Hopwood, Bertonnier, Vernet & Giroux). dont 21 portraits, et une grande carte dépliante du théâtre de la guerre dans le dernier volume à la fin. Les illustrations sont imprimées sur du papier de Chine et placées sur les feuilles. L'intérieur est en très bon état, avec des rousseurs légères à modérées sur les pages. Les soixante dernières pages du premier volume sont assez fortement assombries / tachées, mais restent lisibles. Le premier volume comporte également quelques coupures de presse pertinentes collées en début d'ouvrage. Ex-libris du propriétaire. Bien que l'édition ait été réimprimée plusieurs fois après 1850, toutes les éditions des années 1830, proches de l'original et des premières éditions illustrées, sont beaucoup plus rares. xx, 395, 479, 399, 414, 419, 399, 391, 437, 427, 452 pages. 22cm x 14cm. Adolphe Thiers, deuxième président de la République française, et premier de la Troisième République, après la chute de l'Empire, était aussi journaliste et historien. L'histoire de la Révolution française, publiée en volumes successifs de 1823 à 1827, fut saluée par Chateaubriand, Sainte-Beuve et Stendhal et connut un grand succès. C'est la première histoire complète de la Révolution française.
Seventh edition. Ten volumes (complete) Beautiful binding of dark red leather spines with marbled boards. The spines are profusely decorated with gilt. Binding is in excellent condition with fractional handling only. New edition by Furne. Each edition seems to have differening numbers of engravings, our seems complete and is illustrated with 42 engravings (Mostly Johannot, Raffet, Scheffer, but also Conquy, Ethiou, Gouttiére, Marckl, Martinet, Mauduit, Geoffrey, Pelée, Pigeot, Hopwood, Bertonnier, Vernet & Giroux.) including 21 portraits, and a large folding map of the theatre of war in the last volume at the end. The illustrations are printed onto China paper, and laid onto the sheets. Internally in very good condition, with light to moderate foxing to the pages. The last sixty pages of volume one are quite heavily darkened / stained, but still legible. Volume one also has a couple of relevant press clippings tipped into the front. Owner's bookplate. Although the edition was reprinted several times after 1850, all the editions from the 1830s, close to the original and the early illustrated ones, are much rarer. xx, 395., 479., 399., 414., 419., 399., 391., 437., 427., 452. pages. 22cm x 14cm. Adolphe Thiers, the second president of the French Republic, and the first of the Third Republic, after the fall of the Empire, was also a journalist and a historian. The history of the French Revolution, published in successive volumes from 1823 to 1827, was praised by Chateaubriand, Sainte-Beuve and Stendhal and enjoyed great success. It was the first complete history of the French Revolution. .
Félix Alcan, s.d. (1929), 3 vol. in-12, xxxii-381, 427 et 455 pp, traduit de l'anglais par Jules Roche, brochés, bon état
Dans ce livre sauvage et fou qui n’a jamais été réédité en France depuis cent ans, mais qui fut très lu en son temps, l’historien britannique Thomas Carlyle raconte la Révolution de manière peu orthodoxe. Tome I : La Bastille. Tome II : La Constituante. Tome III : La Guillotine. — Thomas Carlyle (1795-1881) est un écrivain, satiriste et historien écossais, dont le travail eut une très forte influence durant l'époque victorienne. — "Plusieurs études ont souligné la popularité et l'influence de la Révolution française de Thomas Carlyle. Paru pour la première fois en 1837, réédité à de nombreuses reprises, tiré à des dizaines de milliers d'exemplaires, ce récit a été la représentation dominante de la Révolution française en Grande-Bretagne pendant tout le XIXe siècle, et au-delà. L'ouvrage porte la marque du changement de perspective opéré pendant la décennie qui a précédé sa publication : le « souffle » de la Révolution y est rendu. Mais le peuple, la populace, y sont violents voire féroces, contribuant ainsi à entretenir un stéréotype britannique du XIXe siècle qui opposait le pacifisme du peuple anglais à la brutalité des Français. Et le jacobinisme est fustigé par une histoire dont le premier héros est Mirabeau." (Fabrice Bensimon, L'écho de la Révolution française dans la Grande-Bretagne du XIXe siècle, 2005) — "Dans le premier volume de son histoire de la Révolution française, Carlyle décrit la fameuse procession qui avait ouvert les États généraux du clergé de la noblesse et du tiers état à Versailles, le 4 mai 1789. Il invite le lecteur à jeter sur elle, comme lui, «un regard prophétique». Il isole dans la foule les personnages auxquels la Révolution réserve un bel avenir. Parmi eux, les plus importants sont Mirabeau et Robespierre. Honoré Gabriel Riquetti de Mirabeau devait devenir le leader officieux du tiers état. (...) Tout comme Louis XIV avait déclaré « L’État c’est moi », Mirabeau aurait pu dire « L’Assemblée nationale, c’est moi ». Le contraste avec l’obscur avocat d’Arras, Maximilien Robespierre, est délibérément souligné : « Mais, si Mirabeau est le plus grand, lequel de ces six cents pourrait être le plus misérable ? Signalerons-nous cet homme mince, âgé de moins de 30 ans, portant des lunettes, d’un aspect inquiet, insignifiant, les yeux ternes (lorsqu’il retirait ses verres), circonspects et attentifs, le nez en l’air, flairant avec anxiété l’incertitude des temps futurs ; le teint bilieux des hépatiques, dont la nuance finale pourrait être verdâtre. » Pour l’historien Richard Cobb, Carlyle « aborde la Révolution en quête d’un Héros ». Mirabeau, bien qu’encore très loin de le satisfaire, est son meilleur candidat, jusqu’à sa mort brutale en 1791; mais Robespierre est pour lui l’antihéros par excellence. (...) D’Edmund Burke à Simon Schama, de nombreux exégètes de la Révolution l’ont décrite comme une erreur inutile et gratuitement sanglante. Ce n’est pas l’opinion de Carlyle. Pour lui, la Révolution est un phénomène transcendant, « le Phénix du monde, consumé dans le feu et renaissant dans le feu (...) : la mort et la naissance d’un monde ». Se demander d’où elle venait et où elle allait, c’était poser des questions sans réponse. Au lieu d’analyser – tâche vaine, dans ces conditions, à ses yeux du moins –, Carlyle cherche à évoquer et à décrire. À la fin du premier volume, il dépeint dans des termes apocalyptiques, « le Sans-Culottisme, surgissant de la fumée des Enfers avec ses têtes multiples et son haleine de feu et demandant: “Que pensez-vous de moi?”». Il fait ainsi de la figure du sans-culotte un monstre inconnaissable. Dans le deuxième volume, Carlyle décrit les célébrations à Paris du premier anniversaire de la prise de la Bastille la fête de la Fédération au Champ-de-Mars, qu’il rebaptise «la fête des Piques». […] Plus loin, il compare cette fête célébrant ouvertement l’acceptation de la Révolution par Louis XVI à un mariage aussi tendre qu’insensé devant lequel, au milieu des feux d’artifice et des réjouissances, les anciens hocheraient la tête d’un air entendu, conscients que l’union serait amère et malheureuse. Moins d’un an après la fête de la Fédération, les relations entre Louis XVI et la nation étaient devenues impossibles; Mirabeau était le dernier espoir de réparation, et Mirabeau agonisait: il «ne put vivre une année de plus, pas plus qu’il n’aurait pu vivre encore pendant mille ans». Il mourut le 2 avril 1791. Carlyle n’est ni le premier ni le dernier à imaginer que la Révolution aurait pris une tout autre tournure si Mirabeau avait survécu. (...) Le troisième tome du livre s’intitule fort à propos «La guillotine», puisque c’est après l’effondrement de la monarchie que l’instrument d’exécution est installé pour la première fois près du palais des Tuileries (soit sur la place du Carrousel, soit sur la place de la Révolution, l’actuelle place de la Concorde). La première utilisation publique de cette invention, qui doit son nom au docteur Guillotin, remonte au 25 avril 1792. Mais, ce jour-là, elle avait servi à exécuter un criminel devant l’Hôtel de Ville. Ce déplacement de la guillotine à côté du palais des Tuileries recelait un symbolisme sinistre. Qu’allait-il arriver à Louis XVI ? « Il est malheureux, bien que naturel, note Carlyle, que l’histoire de cette période ait été si souvent écrite dans l’exaltation. Tout n’est qu’exagération, exécration, hurlements; et par-dessus tout, obscurité. » On ne peut pas dire que lui-même ait fait beaucoup pour ramener le calme. Assurément, lui aussi exagère et embellit. Sur Robespierre en septembre 1792, il écrit: « L’incorruptible Robespierre n’y manque pas, maintenant que le fort de la lutte est passé ; l’homme au teint verdâtre y siège à la dérobée, ses yeux de chat sont excellents dans le crépuscule ». « Pauvre Robespierre, notait Richard Cobb, qui pouvait à peine voir à la lumière du jour et qui devait porter des verres teintés. » D’où, si ce n’est de son imagination, Carlyle a-t-il tiré le détail d’un Robespierre qui, tel un chat, voyait mieux dans le noir ? Mais Carlyle est aussi capable d’une juste concision. (...) La phrase: « À l’intérieur, cette mort du roi a divisé tous les amis, et à l’extérieur, elle a uni tous les ennemis » est un condensé brillant des conséquences du procès et de l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793. (...) Quand il en arrive à la Terreur, Carlyle aborde de front la difficulté d’en écrire l’histoire. À première vue, au sujet des « horreurs de la Révolution française », il y avait « beaucoup à dire et à hurler ». Mais ces horreurs ne sont, selon lui, que l’ombre du phénomène, et non le phénomène lui-même. (...) La haine que Carlyle voue à Rousseau, et son mépris pour le rôle qu’ont joué ses idées et ses partisans dans la Révolution nourrissent l’ensemble de l’œuvre. Il conseillait à ses collègues historiens de reconnaître que la Révolution, phénomène sans précédent, avait dévoilé de nouvelles lois de la nature, impossibles à décrire avec les mots et les théories d’autrefois. Pour l’heure, les historiens devaient renoncer à la prétention de nommer ou de raconter de manière définitive la Révolution, et la regarder honnêtement, en ne nommant que ce qu’ils pouvaient, morceau par morceau. Il ne trouvait en elle rien de constructif, seulement l’évangile de Rousseau, théorème devenu credo, et dont l’application détruisit tout ce qui pouvait l’être." (Ruth Scurr, Times Literary Supplement, traduit dans BoOks 34, 2012)
P., Lecointe, 1834, 10 vol. in-8° + un atlas, 4e édition, avec 95 gravures sur acier hors texte, notes et pièces justificatives, une grande carte dépliante du théâtre de la campagne de 1796, très copieux index à la fin du tome 10, reliures demi-veau glacé fauve, dos à 4 petits nerfs filetés et caissons dorés, pièces de titre et de tomaisons veau glacé noir, dos lég. frottés, un coin abîmé au tome 2, rousseurs, bon état. Bel exemplaire finement relié à l'époque. Avec l'« Atlas pour servir à l'intelligence des Campagnes de la Révolution Française », dressé par Th. Duvotenay, gravé par Ch. Dyonnet. P., Furne, Jouve et Cie., s.d., in-4° à l'italienne (44 x 28 cm) comprenant 32 cartes et plans gravées sur acier, cartonnage demi-toile verte, pièces de titre chagrin carmin, bon état
Publiée de 1823 à 1827, cette “Histoire de la Révolution” valut à Adolphe Thiers de nombreux éloges et son élection à l'Académie Française en 1833. — "Comme son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'État au rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur, fut-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir. L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique (utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999) — Alfred Nettement louait en ses termes les qualités de l’auteur : « C’est le naturel et la puissante imagination de cet esprit supérieur, qui semble évoquer les temps qu’il décrit, montrer ce qu’il peint et qui fait palpiter le cœur de ses lecteurs aux émotions de la génération de 1789 ; c’est le sens profond avec lequel il explique les situations, la clarté et l’intérêt saisissant avec lequel il expose les grandes affaires, les finances, la diplomatie, la politique ». Si cette opinion peut paraître aujourd'hui trop laudative, il n’en pas moins vrai que cette “Histoire de la Révolution” reste une grande synthèse qu’il faut absolument connaître.
P., Marpon et Flammarion, s.d. (1879), 9 vol. in-8°, xlvii-384, 395, 320, ix-396, 394, 455, 360, 367 et 366 pp, nombreuses vignettes, culs de lampe et gravures pleine page hors texte par Daniel Vierge, reliures demi-percaline verte, dos lisses avec titres dorés (rel. début 20e s.), bon état
La fameuse et superbement écrite "Histoire de la Révolution française" de Michelet, des origines jusqu'à la mort de Robespierre (10 thermidor), publiée originellement de 1847 à 1853. — Pour la nation française, la Révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique: une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés. A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui. Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'oeuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité. (Claude Mettra)
P., Jean de Bonnot, 1974, 7 vol. in-8°, 380, 445, 478, 418, 536, 430 et 396 pp, imprimé sur papier vergé filigrané, nombreuses gravures et documents d'époque dans le texte et pleine page hors texte, reliures de l'éditeur plein cuir vert, dos lisses et plats richement décorés à l'or fin (emblèmes révolutionnaires, filets et guirlandes), têtes dorées, bon état
La fameuse et superbement écrite "Histoire de la Révolution française" de Michelet, des origines jusqu'à la mort de Robespierre (10 thermidor), publiée originellement de 1847 à 1853. — Pour la nation française, la Révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique: une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés. A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui. Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'oeuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité. (Claude Mettra)