1967 Ed. Plon, Paris, 1967. In-16 cartonnage éditeur, 561 pages. Quelques illustrations
Reference : 751
Edition originale numérotée
Livres Anciens Gilles Barbero
Mme Valérie Rouquette
3 Rue Saint-Julien
13200 Arles
France
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Superbe exemplaire conservé dans ses reliures uniformes de l’époque en maroquin rouge à grain long finement décoré. Londres, 1812 [Bruxelles]. 4 vol. in-16, avec 24 figures d'après Borel. I/ (2) ff., 1 frontispice, 100 pp., 7 figures hors texte. II/ (2) ff., 130 pp., (1) f., 6 figures hors texte. III/ (2) ff., 112 pp., 6 figures. IV/ (2) ff., 108 pp., 4 figures. Plein maroquin rouge à grain long, roulette florale dorée encadrant les plats, dos lisses ornés de motifs dorés et de filets dorés formant faux-nerfs, filets dorés aux pointillés sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque. 128 x 74 mm.
Superbe édition illustrée de ce très important roman érotique d’André de Nerciat qui n’était autre que son premier livre. La plupart des ouvrages que Nerciat a publiés sont écrits d’une façon très libre, on peut en juger par l’aveu suivant qu’il fait dans une de ses Préfaces: «L’intention de l’auteur, dit-il, est d’engager les femmes à n’être pas si timides et à trancher les difficultés; les maris à ne pas se scandaliser aisément et à savoir prendre leur parti; les jeunes gens à ne point faire ridiculement les céladons, et les ecclésiastiques à aimer les femmes malgré leur habit, et à s’arranger avec elles sans se compromettre dans l’esprit des honnêtes gens.» « Du chevalier André-Robert Andréa de Nerciat, aventurier cosmopolite et mondain, diplomate et agent secret, bibliothécaire comme Casanova et auteur fameux d'ouvrages pornographiques, on ne sait toujours, à quelques détails près, que ce qu'en disait Guillaume Apollinaire en 1911 dans son importante édition des ‘Œuvres’. Il est pourtant de ceux dont la carrière et les écrits mériteraient de plus amples investigations.» (Raymond Trousson, Romans libertins du XVIIIe siècle). Nerciat n'a pas cessé d'écrire pendant les années troublées de la Révolution, et ses romans, d'abord lestes, se font de plus en plus corsés. Le Diable au corps, qu'il disait composé en 1776, ne paraîtra qu'en 1803. Les aventures de Felicia passeront pour innocentes en regard des exploits d’une marquise et de sa coterie rapportés dans un roman dialogué riche en obscénités, jusqu'à la zoophilie. En 1792, Mon noviciat raconte les débuts de la libertine Lolotte et les expériences de sa mère et de leur servante Félicité. Tous les tabous – inceste, sodomie, saphisme – y sont allégrement bousculés, mais Nerciat, avec une prudence imposée par les circonstances, prétend donner à ses gravelures une portée politique. Il s'agit en effet de peindre « au naturel la dépravation de mœurs de ces vilains nobles [...] que nous avons si sagement chassés pour jamais de notre France ». Le propos sera patriotique et édifiant: « Je me suis donc déterminé civiquement à faire les frais de cette édition, trop heureux […] si la vue de tant d'images licencieuses, de nature à soulever le cœur de tout bon démocrate, peut envenimer encore la patriotique haine que nous devons, en francs nationaux, à ces vrais pourceaux d'Epicure.» La même année, Monrose est une suite de Félicia, où le héros, après quatre volumes d'aventures se marie et conclut : « Disons donc du libertinage, bien mieux encore que de la guerre : C'est une belle chose quand on en est revenu. » Nerciat, lui, n'en revenait pas puisqu'il publia encore, en 1793, Les Aphrodites, où il décrit, en scènes dialoguées, les pratiques d'une société secrète de débauche régentée par Mme Durut robuste ogresse, et l'insatiable comtesse de Mottenfeu qui a pris ses quatre mille neuf cent cinquante-neuf amants dans toutes les classes aussi bien que parmi ses parents et ses domestiques. Les noms seuls des personnages- Fièremotte, Confourbu, Cognefort ou Durengin - en disent assez sur les extravagances d'un libertinage qui prend des proportions épiques. Ici encore, Mme Durut encourage à une lecture antiaristocratique parfois contredite, il est vrai, par des sous-entendus ironiques. On ne sera pas surpris de voir Sabatier de Castres noter en 1797 que Nerciat est « l'auteur de quelques romans orduriers très mal écrits ». Pourtant, si Nerciat est un pornographe, il ne l'est pas à la manière de la Vénus dans le cloître ou du Portier des Chartreux. Chez lui, l'érotisme procède d'une philosophie de la vie, selon laquelle la satisfaction sexuelle est l'un des éléments essentiels du bonheur et de l'épanouissement de l'individu. Son univers ne connaît aucun prolongement métaphysique et ses personnages songent moins que jamais à l'au-delà ou aux récompenses futures. Pas de place non plus pour le sentiment, l'érotisme se bornant à la recherche effrénée de la jouissance et fondant une morale du plaisir. Seul compte le physique, appelé toujours à se surpasser, mais cet érotisme, complémentaire de celui de Sade, ne comporte jamais ni contrainte ni cruauté. Ses romans mêlent toutes les classes dans la seule égalité qui lui semble réelle, ce plaisir demeure celui d'une élite qui récuse la morale bourgeoise et les tabous du vulgaire. Par l'excès même de ses débordements joyeux, ce monde est une sorte d'utopie sexuelle, où hommes et femmes se rencontrent dans un parfait équilibre de l'offre et de la demande. Pour en montrer le fonctionnement, Nerciat a su aussi inventer une langue à lui, créer un nouveau langage du plaisir et faire preuve d'une étonnante invention verbale. Le jeune Stendhal qui lisait en même temps La Nouvelle Héloïse et aimait à se croire « à la fois un Saint-Preux et un Valmont » - s'enchanta de ces petits volumes de Nerciat dérobés dans la bibliothèque de son grand-père Gagnon : « Je deviens fou absolument ; la possession d'une maîtresse réelle, alors l'objet de tous mes vœux, ne m'eût pas plongé dans un tel torrent de volupté » Si Nerciat professe une philosophie, ses héroïnes l’incarnent : la libido est le moteur de tous les actes et rien ne doit lui être interdit. De là, impitoyable, la critique de la morale religieuse qui en interdit l'essor : scandale de « l'éducation superstitieuse » des couvents qui brime hypocritement la nature mais nourrit le vice et encourage l’homosexualité, haine du bigot Caffardot, du directeur de conscience Béatin, le « corrupteur spirituel », le « suborneur de pénitentes». La nature et le code social se contredisent : «J'ai satisfait hier un désir immense en me livrant au plus aimable des hommes : je viens de goûter des vrais plaisirs avec un autre qui n'est pas sans agréments. La nature a trouvé son compte à ce partage, que condamnent à la vérité les préjugés et le code rigoureux de la délicatesse sentimentale. Il y a donc nécessairement un vice dans la rédaction des lois peu naturelles dont ce code ridicule est composé». (Raymond Trousson, Romans libertins du XVIIIe siècle). L’illustration de la présente édition, superbe, se compose d’un frontispice et de 23 figures gravées par Elluin d’après Borel. Les figures sont ici retournées, sauf le frontispice, et la huitième figure est couverte. Superbe exemplaire conservé dans ses reliures uniformes de l’époque en maroquin rouge à grain long finement décoré.
Superbe recueil complet des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles de l’Académie des beaux-livres. Paris, aux frais et pour les sociétaires des Bibliophiles de l’Académie des Beaux-livres, 1891-1892. 10 ouvrages réunis en un volume grand in-8. Maroquin gris bleu, encadrement de filets et de fleurons dorés sur les plats, dos à nerfs richement orné, double filet or sur les coupes, large roulette dorée intérieure, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, étui. Ch. de Samblanx. 265 x 175.
Superbe recueil complet des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles de l’Académie des beaux-livres. «L’ouvrage complet se compose de dix fascicules avec pagination et couverture particulière pour chacun d’eux. Tous ces contes ont été imprimés sur papier fabriqué exclusivement pour la Société avec filigrane encadrant chaque page et portant dans la pâte en haut: Guy de Maupassant; et en bas Contes choisis. Quelques sociétaires ont fait relier leur exemplaire en conservant toutes les couvertures, soit en les laissant à leur place, soit en les reléguant à la fin du volume; d’autres ont conservé les fascicules tels quels en les renfermant dans un étui». (Annales administratives des Bibliophiles contemporains, p. 89). Il se compose d’une couverture, d’un faux titre et d’un titre, accompagnés d’un frontispice en couleurs de Paul Avril d’après Félicien Rops, suivis des 10 titres suivants, chacun avec sa couverture particulière : - Le Loup. Histoire de chasse. Novembre 1891. (2 ff.), 12 pp. Édition entièrement gravée, illustrée de 15 eaux-fortes relevées d’aquatinte par Everet Louis Von Muyden (1853-1922), dont une sur le titre, 12 bandeaux, une lettrine et un cul-de-lampe. Le texte a été gravé au burin par A. Leclère. - Hautot père & fils. 1892. (2 ff.), 20 pp., 3 planches. Édition illustrée de 12 compositions de Georges Jeanniot, dont 3 hors texte, la plupart en couleurs, retouchées à l’eau-forte et au burin par Henry Manesse et tirées en taille-douce polychrome par la maison Wittmann. Pages 5 à 8 reliées par erreur après le titre. - Allouma. 1892. (2 ff.), 30 pp., (1 f.). Édition illustrée de 2 têtes de chapitre en couleurs et de 2 culs-de-lampe en camaïeu, gravés par Paul Avril. - Mouche. Souvenir d’un Canotier. 1892. (2 ff.), 20 pp. Édition entièrement gravée, illustrée à chaque page d’une composition de Ferdinand Gueldry gravée sur cuivre par Fillon. Le texte a été gravé au burin par A. Leclère. - La Maison Tellier. 1892. (2 ff.), 44 pp., (2 ff. dernier blanc). Édition illustrée de 25 aquarelles de Pierre Vidal dans le texte, gravées par Hellé et Ruckert, et coloriées par Grenengaire - Un Soir. 1892. (2 ff.), 27 pp. Édition illustrée de 28 compositions de Georges Scott, gravées sur bois par D. Quesnel et Duplessis. - Le Champ d’oliviers. 1892. (2 ff.), 34 pp., (1 f.), 3 planches. Édition illustrée de 9 compositions de Paul Gervais, dont 3 têtes de chapitre, 3 culs-de-lampe et 3 hors-textes, héliogravées et tirées en taille-douce par Boussod et Valadon. - Mademoiselle Fifi. 1892. Frontispice, (2 ff.), 22 pp., (1 f.), 3 planches. Édition illustrée de 22 compositions d’A. Gérardin et Charles Morel dont 18 dans le texte, gravées sur bois par Jules Tinayre et 4 hors texte, gravées sur cuivre par Hellé, dont une en couleurs. Exemplaire enrichi de la planche en couleurs qui était remise aux sociétaires après la publication. - L’Épave. 1892. (2 ff.), 17 pp., (1 f.). Édition non illustrée. Exemplaire enrichi de 2 très belles aquarelles originales signées (signature difficile à déchiffrer) et datées de 1917, ainsi que d’un très beau croquis original au crayon non signé. - Une partie de campagne. 1892. (2 ff.), 18 pp., (1 f. blanc). Édition non illustrée. Exemplaire enrichi d’une eau-forte en couleurs d’Henri Boutet, qui était remise aux sociétaires après la publication, et de 3 superbes aquarelles originales signées d’Alcide Robaudi (1850-1928), sur le faux titre ainsi que sur les pages 1 et 18. «Collection des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles contemporains, et tiré pour les seuls membres de la Société. Chaque conte porte une pagination distincte, a une couverture de couleur et d’ornementation différentes, et offre un type particulier d’impression, d’illustration et de gravure. Pour pouvoir donner à l’ouvrage complet une apparence homogène, il a été fait un titre général portant le nom imprimé du sociétaire, une couverture d’ensemble et un beau frontispice gravé par Paul Avril, d’après Félicien Rops, tiré en couleur. Les artistes qui ont contribué à l’illustration de ces contes sont: Evert Van Muyden, G. Jeanniot, P. Avril, F. Guledry, P. Vidal, G. Scott, P. Gervais, A. Gérardin et C. Morel.» (Catalogue de la Bibliothèque d’Alfred Piat, 1446) Le tirage était, selon Vicaire, de 188 exemplaires sur vélin filigrané au nom de l’auteur et de la collection, non mis dans le commerce. Cet exemplaire porte le numéro 71 ; il fut spécialement imprimé pour M. Léon Guillon. Il a été enrichi du prospectus imprimé sur papier bleu envoyé aux sociétaires. «Ces 10 fascicules sont illustrés de figures en noir et en couleurs par Pierre Vidal, P. Avril, Lunois, Paul Gervais, F. Gueltry, Van Muyden, etc. Frontispice gravé en couleurs par P. Avril, d’après F. Rops. Cette édition a été tirée à un très petit nombre d’exemplaires, pour les membres de la Société seulement». (Bulletin de la Librairie Damascène Morgand, VI, 26287) Superbe exemplaire dont toutes les couvertures d’origine de couleurs et d’ornementations différentes ont été conservées dans une très belle reliure de Charles de Samblanx.
Etats-Unis, St. Martin's Press, New York 1992. In-8 reliure éditeur de 148 pages au format 24 x 16 cm. Plats muets. Dos toilé, noir avec titre. Complet de la superbe jaquette illustrée.Recueil d'histoires et de poèmes de N. Scott Momaday, illustrés par l'auteur, recouvrant la période 1961 à 1991. Rare édition originale en superbe état proche du neuf. Precieux exemplaire enrichi d'une superbe dédicace autographe en anglais, signée et datée, de N. Scott Momaday à Yves Berger. Ce livre provient de la bibliothèque de ce dernier.
Chère cliente, Cher Client, bonjour, merci de votre visite, la librairie sera fermée la semaine prochaine. Les commandes passées à partir du 24 octobre seront traitées et expédiées dès le mardi 4 Novembre.Amitiés, bibliophiliques.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 8,50 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
L’illustration de la présente édition, superbe, se compose d’un frontispice en double-état et de 23 figures gravées par Elluin d’après Borel non signées. Londres, s.d. [Paris, Cazin, 1782]. 4 parties en 2 volumes in-16 de: I/ (2) ff., 1 frontispice grave en double-état, 159 pp., (2) ff., pp. 160 à 352, 13 planches hors-texte; II/ (2) ff., 204 pp., (2) ff., pp. 205 à 396, 10 planches hors-texte. Chagrin bordeaux, encadrements de triple filets dorés sur les plats avec fleurons d’angles, dos à nerfs ornés, filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure du XIXe siècle. 124 x 80 mm.
Superbe édition illustrée de ce très important roman érotique d’André de Nerciat qui n’était autre que son premier livre, «l’une des plus charmantes productions du siècle» (Gay). B.N., Enfer, 442-445; Cohen 749; Galitzin 645: «Les 24 figures libres, gravées par Eluin, d’après Borel, sont très brillantes, voir sur ce charmant ouvrage érotique l’analyse chaleureuse qu’en a donné Monselet dans ses Galanteries du XVIIIe siècle»; Gay, II, 267; Pia 248; Sander 1428. La plupart des ouvrages que Nerciat a publiés sont écrits d’une façon très libre, on peut en juger par l’aveu suivant qu’il fait dans une de ses Préfaces: «L’intention de l’auteur, dit-il, est d’engager les femmes à n’être pas si timides et à trancher les difficultés; les maris à ne pas se scandaliser aisément et à savoir prendre leur parti; les jeunes gens à ne point faire ridiculement les céladons, et les ecclésiastiques à aimer les femmes malgré leur habit, et à s’arranger avec elles sans se compromettre dans l’esprit des honnêtes gens.» « Du chevalier André-Robert Andréa de Nerciat, aventurier cosmopolite et mondain, diplomate et agent secret, bibliothécaire comme Casanova et auteur fameux d'ouvrages pornographiques, on ne sait toujours, à quelques détails près, que ce qu'en disait Guillaume Apollinaire en 1911 dans son importante édition des ‘Œuvres’. Il est pourtant de ceux dont la carrière et les écrits mériteraient de plus amples investigations.» (Raymond Trousson, Romans libertins du XVIIIe siècle). Nerciat n'a pas cessé d'écrire pendant les années troublées de la Révolution, et ses romans, d'abord lestes, se font de plus en plus corsés. Le Diable au corps, qu'il disait composé en 1776, ne paraîtra qu'en 1803. Les aventures de Felicia passeront pour innocentes en regard des exploits d’une marquise et de sa coterie rapportés dans un roman dialogué riche en obscénités, jusqu'à la zoophilie. En 1792, Mon noviciat raconte les débuts de la libertine Lolotte et les expériences de sa mère et de leur servante Félicité. Tous les tabous – inceste, sodomie, saphisme – y sont allégrement bousculés, mais Nerciat, avec une prudence imposée par les circonstances, prétend donner à ses gravelures une portée politique. Il s'agit en effet de peindre « au naturel la dépravation de mœurs de ces vilains nobles [...] que nous avons si sagement chassés pour jamais de notre France ». Le propos sera patriotique et édifiant: « Je me suis donc déterminé civiquement à faire les frais de cette édition, trop heureux […] si la vue de tant d'images licencieuses, de nature à soulever le cœur de tout bon démocrate, peut envenimer encore la patriotique haine que nous devons, en francs nationaux, à ces vrais pourceaux d'Epicure.» La même année, Monrose est une suite de Félicia, où le héros, après quatre volumes d'aventures se marie et conclut : « Disons donc du libertinage, bien mieux encore que de la guerre : C'est une belle chose quand on en est revenu. » Nerciat, lui, n'en revenait pas puisqu'il publia encore, en 1793, Les Aphrodites, où il décrit, en scènes dialoguées, les pratiques d'une société secrète de débauche régentée par Mme Durut robuste ogresse, et l'insatiable comtesse de Mottenfeu qui a pris ses quatre mille neuf cent cinquante-neuf amants dans toutes les classes aussi bien que parmi ses parents et ses domestiques. Les noms seuls des personnages- Fièremotte, Confourbu, Cognefort ou Durengin - en disent assez sur les extravagances d'un libertinage qui prend des proportions épiques. Ici encore, Mme Durut encourage à une lecture antiaristocratique parfois contredite, il est vrai, par des sous-entendus ironiques. On ne sera pas surpris de voir Sabatier de Castres noter en 1797 que Nerciat est « l'auteur de quelques romans orduriers très mal écrits ». Pourtant, si Nerciat est un pornographe, il ne l'est pas à la manière de la Vénus dans le cloître ou du Portier des Chartreux. Chez lui, l'érotisme procède d'une philosophie de la vie, selon laquelle la satisfaction sexuelle est l'un des éléments essentiels du bonheur et de l'épanouissement de l'individu. Son univers ne connaît aucun prolongement métaphysique et ses personnages songent moins que jamais à l'au-delà ou aux récompenses futures. Pas de place non plus pour le sentiment, l'érotisme se bornant à la recherche effrénée de la jouissance et fondant une morale du plaisir. Seul compte le physique, appelé toujours à se surpasser, mais cet érotisme, complémentaire de celui de Sade, ne comporte jamais ni contrainte ni cruauté. Ses romans mêlent toutes les classes dans la seule égalité qui lui semble réelle, ce plaisir demeure celui d'une élite qui récuse la morale bourgeoise et les tabous du vulgaire. Par l'excès même de ses débordements joyeux, ce monde est une sorte d'utopie sexuelle, où hommes et femmes se rencontrent dans un parfait équilibre de l'offre et de la demande. Pour en montrer le fonctionnement, Nerciat a su aussi inventer une langue à lui, créer un nouveau langage du plaisir et faire preuve d'une étonnante invention verbale. Le jeune Stendhal qui lisait en même temps La Nouvelle Héloïse et aimait à se croire « à la fois un Saint-Preux et un Valmont » - s'enchanta de ces petits volumes de Nerciat dérobés dans la bibliothèque de son grand-père Gagnon : « Je deviens fou absolument ; la possession d'une maîtresse réelle, alors l'objet de tous mes vœux, ne m'eût pas plongé dans un tel torrent de volupté » Si Nerciat professe une philosophie, ses héroïnes l’incarnent : la libido est le moteur de tous les actes et rien ne doit lui être interdit. De là, impitoyable, la critique de la morale religieuse qui en interdit l'essor : scandale de « l'éducation superstitieuse » des couvents qui brime hypocritement la nature mais nourrit le vice et encourage l’homosexualité, haine du bigot Caffardot, du directeur de conscience Béatin, le « corrupteur spirituel », le « suborneur de pénitentes». La nature et le code social se contredisent : «J'ai satisfait hier un désir immense en me livrant au plus aimable des hommes : je viens de goûter des vrais plaisirs avec un autre qui n'est pas sans agréments. La nature a trouvé son compte à ce partage, que condamnent à la vérité les préjugés et le code rigoureux de la délicatesse sentimentale. Il y a donc nécessairement un vice dans la rédaction des lois peu naturelles dont ce code ridicule est composé». (Raymond Trousson, Romans libertins du XVIIIe siècle). L’illustration de la présente édition, superbe, se compose d’un frontispice en double-état et de 23 figures gravées par Elluin d’après Borel non signées. Précieux exemplaire conservé dans ses reliures uniformes en chagrin rouge du XIXe siècle finement décoré.
Editions Inter-Kunst und Buch GMBH 1975. In-8 broché de 80 pages au format 19,5 x 12,5 cm. Couverture avec portrait photo de l'auteure. Dos avec petite pliure de lecture, comme sur les mors. Infimes frottis aux coins. Superbe frontispice illustré par Karlheinz Brust. Poémes bilingues allemand - français. A noter que ce livre est paru d'abord en france chez Jean Grassin, en 1973, sous le titre " Les Visions Tranfigurées ". Edition originale allemande traduite du français. Etat général superbe. Exemplaire orné d'une superbe dédicace autographe, pleine page, en français, signée de Nadja Quist. Peu courant.
Chère cliente, Cher Client, bonjour, merci de votre visite, la librairie sera fermée la semaine prochaine. Les commandes passées à partir du 24 octobre seront traitées et expédiées dès le mardi 4 Novembre.Amitiés, bibliophiliques.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 8,50 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues