Paris, Editions Garnier Frères, 1969. 12 x 19, 880 pp., quelques illustrations, broché, bon état.
Reference : 87987
"En frontispice portrait de Ronsard; édition de H. et C. Weber."
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Adonis est un poème épique que l’auteur composa en 1658 pour Nicolas Fouquet. Edition originale rarissime en maroquin de l’époque de «l’œuvre poétique la plus remarquable de Jean de La Fontaine».«L’œuvre poétique de La Fontaine comprend (pour ne compter que ce qui compte) quelques compositions, dont l’’Adonis’ est la plus remarquable; un roman mêlé de vers, ‘Les Amours de Psyché’; les ‘Fables’ et les ‘Contes’.» (Rev. Jean-Pierre Chauveau).Paris, 1669.Provenance: Marquise de Gambais, avec ex-libris armorié.La Fontaine, Jean de. Les Amours de Psiché et de Cupidon. [Suivi de:] Adonis. Poëme.Paris, Claude Barbin, 1669.In-8 de (12) ff. et 500 pp. Plein maroquin rouge, encadrement de filets dorés sur les plats, dos à nerfs très finement orné avec notamment la fleurette dorée, coupes décorées, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 170 x 110 mm.Edition originale rarissime en maroquin de l’époque de «l’œuvre poétique la plus remarquable de La Fontaine».Tchemerzine, III, 878-879; Rochambeau, p.591 n°1.«Les deux poèmes de La Fontaine sont ici en édition originale». «Adonis» est un des premiers ouvrages de La Fontaine, composé douze ans auparavant. «Une œuvre légère et charmante, d’une préciosité qui, par endroits, s’élève à la poésie la plus exquise».«L’œuvre poétique de La Fontaine comprend (pour ne compter que ce qui compte) quelques compositions, dont l’Adonis est la plus remarquable; un roman mêlé de vers, les Amours de Psyché; les Fables et les Contes.» (Rev. Jean-Pierre Cheveau).Les Amours de Psyché... sont dédiées à la duchesse de Bouillon, qui fut la protectrice du poète après la disgrâce de Nicolas Fouquet (1615-1680).«L’histoire d’Amour et de Psyché est sans doute l’un des mythes les plus charmants de l’antiquité et peut-être le joyau le plus pur de la poésie alexandrine».«Il y a du Racine avant Racine (en La Fontaine), préfiguré dans les vers d’Adonis». (Paul Valery).«Nous parlerons ici d’Adonis, bien que le poème n’ait été imprimé qu’en 1669. Mais, plus de dix ans auparavant, il avait été présenté à Fouquet. «Quand j’en conçu le dessein, j’avais plus d’imagination que je n’en ai aujourd’hui. Je m’étois toute ma vie exercé en ce genre de poésie que nous nommons héroïque: c’est assurément le plus beau de tous, le plus fleuri, le plus susceptible d’ornements, et de ces figures nobles et hardies qui font une langue à part…» Héroïque, il entend par là épique et mythologique. Ce poème de 600 vers, qui, étant court, «à proprement parler ne mérite que le nom d’idylle», chante les amours de Vénus et d’Adonis, d’après Ovide, avec des souvenirs de Virgile, d’Homère… et du cavalier Marin. L’auteur déclare avoir consumé dans l’embellissement de ce poème presque toute la provision de figures qu’il avait rassemblée par la lecture des Anciens et de quelques modernes.Psyché est une Œuvre charmante dont le thème pris dans Apulée, ne paraît que comme une lecture faite par un auteur supposé à trois de ses amis. Cet auteur est, sous le nom de Polyphile, La Fontaine lui-même. Quant aux autres, on veut y voir Racine, Molière et Boileau; mais la vision n’est pas distincte, et l’on discute… Mais la Préface de Psyché est à nos yeux un document de haute importance littéraire, dont le plus simple examen ruine entièrement l’idée d’un La Fontaine paresseux et négligent. Même, nous ne voyons nulle part d’aveux si nets du prix que coûte le souci de la forme, de considérations si précises sur le travail d’écrire, et sur le choix d’un «genre d’écriture» approprié à l’effet que l’on veut obtenir. Ce texte remarquable n’est pas assez connu.» (Jean-Pierre Chauveau).Selon la critique moderne reproduite en tête de cette analyse, quatre œuvres de LaFontaine comptent: Les Fables, les Contes, Adonis, Les Amours de Psyché.Adonis et les Amours de Psyché, ici en édition originale, sont rarissimes en maroquin de l’époque. Jacques Guérin n’avait pu se procurer un tel exemplaire et présentait dans sa fameuse vente du 29 mars 1984, outre les Fables et les Contes, des textes moins importants: Recueil de poésies chrétiennes, Odes pour la Paix, Poème de la captivité de Saint Malc, Le Florentin, L’Eunuque.Edition originale conservée dans son précieux maroquin rouge de l’époque.Tchemerzine ne cite que deux exemplaires reliés en maroquin de l’époque : Jules Lemaître et Lignerolles.L’exemplaire Mortimer Schiff, identique à celui-ci, fut vendu 75000 FF (11500 €) le 11 décembre 1984, il y a 37 ans. (Ref. Cent livres Précieux, n°57).Provenance: Elisabeth-Catherine Devin, marquise de Gambais avec ex-libris armorié. Clément-Charles-François de La Verdy, marquis de Gambais, seigneur de Neuville, de Raconis, etc., fils de Clément-François, avocat au Parlement, et d’Elisabeth-Jeanne Mahieu, né à Paris en 1720, devint conseiller au Parlement de Paris, contrôleur général des finances en 1763, ministre d’Etat, membre honoraire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; il resta peu au ministère et se retira dans sa terre de Gambais, près de Montfort-L’amaury; lors de la Révolution, il fut arrêté et exécuté le 24 novembre 1793, il avait épousé le 23 août 1751 Elisabeth-Catherine Devin.
Les Amours de Ronsard, conservé dans sa reliure ancienne du XVIIe siècle. Paris, veuve Maurice de la Porte, 1553. In-8 de (8) ff. avec 3 portraits en buste : Ronsard, Cassandre et Muret, 262 pp. (mal ch. 282), (1) f. Plein veau brun granité, filet à froid autour des plats, dos à nerfs richement orné, mors supérieur restauré, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées rouges. Reliure française du XVIIe siècle. 156 x 96 mm.
Seconde édition originale de deuxième émission (sur trois) de l’œuvre majeure de Ronsard. C’est dans cette édition que paraît pour la première fois la fameuse Ode à Cassandre : « Mignonne, Allon Voir si la Rose », l’un des plus beaux poèmes de la littérature occidentale (page 266). J.P. Barbier, Ma bibliothèque poétique, II, pp. 36 à 41 ; Tchemerzine, V, 421; A. Péreire, Bibliographie des œuvres de Ronsard « Bulletin du Bibliophile », 1937, pp. 352-360. « Cette odelette ravissante et peut-être le plus célèbre des poèmes du Vendômois... Ronsard l'a placée à la fin de ces ‘Amours’, comme on place une pointe particulièrement réussie à la fin d’un sonnet. Le recueil entier se trouve rehaussé, d’être si merveilleusement clos. » J. P. Barbier. La première édition fut publiée l'année précédente, en 1552. Le recueil de 1552 comprend 183 sonnets, une « Chanson » et une « Amourette ». Il connut un grand succès et fut réédité sept mois plus tard, diminué de deux sonnets, augmenté de 39 autres inédits, d’une «Chanson» et de quatre odes, et accompagné d’un très riche commentaire que l’humaniste Marc-Antoine de Muret avait rédigé pour mettre l’érudition ronsardienne à la portée du lecteur. « Dans cette édition des «Amours», impr. en 1553 se trouve le sonnet que Mellin de Saint-Gelais adressa à Ronsard après leur réconciliation». (Brunet) « Cette deuxième édition des ‘Amours’ est précieuse, non seulement pour les sonnets et pièces inédits qu'elle contient, mais parce que parmi ces pièces se trouvent deux œuvres célèbres : le Voyage aux Iles Fortunées, et surtout l'Ode à Cassandre ‘Mignonne, allon voir si la rose... ‘. Et puis il y a le commentaire de Muret, inédit lui aussi, qui mettait d'un seul coup le poète de 29 ans au rang des auteurs classiques, puisque son œuvre méritait d'être abondamment expliquée aux lecteurs non avertis, que tant de nouveautés et de si savantes allusions mythologiques auraient pu dérouter ». Jean-Paul Barbier. Ce recueil a pour inspiratrice une femme réelle, Cassandre Salviati, fille d'un banquier florentin établi à Blois. Ronsard la rencontra à un bal de la cour en 1545. Elle se maria peu de temps après, échappant sans doute aux prises du poète. « Il ne faut pas lire ‘Les Amours’ comme une œuvre autobiographique, mais comme le journal d'une vie amoureuse rêvée. Cette œuvre appartient à la mode naissante des « canzoniere » pétrarquistes. C'est dire que le projet amoureux est élevé, ambitieux et quelquefois désespéré. Dans le prolongement de la tradition courtoise, l'amant considère la belle comme un être absolu, lieu de beauté de ravissement, lieu aussi d'une cruauté qui peut se manifester sans justification. Il se partage entre l'admiration, l'obéissance et le reproche. Une telle matière requiert un style « haut », riche en figures, dans lequel Ronsard se montre plus souvent grand poète qu'imitateur précieux. Les ‘Amours’ sont redevables aussi à la tradition du néoplatonisme finicien : l'amour est une des ‘fureurs’ qui permettent à l'âme de retrouver l'Un, son lieu d'origine ; dans la sérénité, la femme conduit l'amant à la Beauté. Mais, chez Ronsard, ces inspirations sublimées ne sont pas sans contrepartie. Violemment sensuel, l'amant de Cassandre est l'un des rares poètes pétrarquistes à revendiquer les droits de la chair. Il use ainsi de propos sans équivoque et d'images audacieuses. Définir ‘Les Amours’ de 1552-1553 comme abstraits, précieux et conventionnels, c'est ne les avoir lus qu'en surface. Ils révèlent au contraire un amoureux fou, pressé de rompre avec cette introversion qu'aimait le soupirant-transi : poésie sauvage sous un vêtement d'apparat. » L’édition originale de 1552 est fort rare et très difficile à trouver en condition d’époque. Aussi les amateurs se contentent-ils d'exemplaires en reliure moderne. La seconde originale de 1553 «en reliure ancienne», est, elle aussi, très difficile à trouver. Imprimée en caractères italiques pour les vers et en caractères romains pour la prose, cette élégante édition est ornée des beaux portraits gravés sur bois de Ronsard, Cassandre et Muret. « The woodcut portraits of Ronsard and Cassandre, with Greek verses by Baïf on the bottom, generally attributed to Jean Cousin, were in fact drawn by Nicolas Denisot (see the poem addressed to him by Ronsard on p. 210). They were already printed in the first edition of 1552 and are regarded as the first example of an effigy of a living poet portrayed cheek by jowl with his love ». Précieux exemplaire conserve dans sa reliure française du XVIIe siècle en veau brun granité.
Paris Guillaume de Luynes 1661 In-12° (151 x 86 mm, hauteur : 147 mm) de [6] ff. - 78 pp., vélin, dos lisse muet, tranches naturelles (reliure de l'époque).
Rare exemplaire en vélin de l'époque Première édition in-12° après l'originale in-4° de 1657. Cette tragédie à machines fut jouée 11 fois par la troupe de Molière en 1660. On en retrouve la trace dans plusieurs passages de 5 de ses comédie : L'École des femmes, La Princesse d'Élide, Amphitryon, Don Juan ou le Festin de Pierre, Les Amants magnifiques. Cette pièce fut commandée à Gilbert, alors son secrétaire, par la reine Christine de Suède pour qui les amours de Diane et d'Endimion semblent avoir eu une signification toute particulière. En arrivant à Rome en décembre 1656, elle s'installa dans le Palais Farnèse, dont la grande galerie était ornée d'une série de peintures sur le sujet du Triomphe de l'Amour exécutée par les frères Carracci. Au centre du cycle représentant les amours des dieux se trouvaient celles de Diane et Endimion. Christine choisit pour sa chambre la pièce qui ouvrait sur la galerie. Le mythe original raconte comment la déesse de la lune, Sélène, tomba amoureuse du berger Endimion pendant qu'il dormait près de ses troupeaux sur le mont Latmos. C'est au même moment que celle qui renonça au trône suédois en faveur de sa liberté personnelle rencontra Decio Azzolino issu d'une famille noble mais modeste. Il devint tout de suite son confident, son ami et son conseiller. Ses origines ne lui auraient pas permis d'aspirer publiquement à la main de Christine mais il y avait en tout cas une interdiction bien plus absolue, le fait qu'il était cardinal. Cela n'a pas empêché qu'ils deviennent amants, et les lettres de Christine, décryptées pour la première fois à la fin du XIXe siècle, révèlent la passion qu'elle ressentait pour lui. C'est un amour qui dura toute sa vie, car à sa mort en 1689 elle nomma Azzolino son unique héritier. Le thème la préoccupa jusqu'à la fin de ses jours puisqu'une trentaine d'années plus tard elle commanda à Alessandro Guidi de composer une pastorale en musique sur les mêmes amours dont le texte ne nous est pas parvenu. Certains observateurs romains remarquèrent qu'après le dîner elle se plaisait à lire à ses invités les passages où Diane déclare son amour pour Endimion. Lors d'une visite à Paris en 1658, elle vit représenter la pièce par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne. 1 Gabriel Gilbert (vers 1620-vers 1680), poète et auteur dramatique, secrétaire de la duchesse de Rohan et secrétaire des commandements de la reine Christine de Suède en 1656, est notamment l'auteur de tragi-comédies et de tragédies telles que Marguerite de France, Téléphonte, Rodogune, Sémiramis ou encore Hypolite ou le garçon insensible. Les fonds publics n'en compteraient que 6 autres exemplaires donc 5 situés en France : Comédie-Française, Mazarine, Besançon, Lille, Rouen et Modène. Garde blanche inférieure absente, 2 coupures aux coupes en gouttière laissant apparaître le carton.
Paris Toussaincts du Braye 1606 In-12° (149 x 80mm), 400 pp. - [1] p. bl. - [2] ff. (numérotation très défectueuse, sign : à4 A-Z12 Aa-Kk12 Ll6), veau caramel, dos à 4 faux-nerfs richement orné, encadrement sur les plats d'une frise à froid avec étoile en écoinçons et fleuron doré au centre, roulette à froid sur les coupes, roulette à froid intérieure, tranches rouges étoilées (reliure pastiche postérieure datée de 1958)
Rarissime première édition collective de ces « précieuses » nouvelles Remise en vente de la première édition collective de 1605 partagée entre les éditeurs Anthoine du Brueil et Toussaincts du Braye avec un titre de relais à la date de 1606. Les « amours » présentes dans ce volume, courtes histoires d'amour tragique, sont au nombre de sept. Les éditions postérieures comprendront neuf, puis dix nouvelles. Antoine de Nervèze (circa 1570 - circa 1622), au service d'Henri IV de France comme secrétaire à la chambre du roi, fut l'un des romanciers phares de sa génération, connu surtout comme auteur de roman sentimental' ou roman d'amour. Il en publia dix qui furent réédités à de nombreuses reprises, témoignant de leur grand succès. On découvre, avec les Amours diverses, cette facette de l'écrivain qui s'exprime par un style alambiqué, hyperbolique, riche en métaphores et soucieux de séduire son lecteur. Mais de Nervèze s'illustra tout autant par sa dévotion, et signa des livres de morale, de méditation ou encore de poésie spirituelle. Nancy Oddo, dans son article « Antoine de Nervèze : pieux Protée ou caméléon mondain ? » (1997), explique en quoi la double-contrainte de ces identités contradictoires aurait contribué à former son style « labyrinthique ». Cependant, l'étude de ces textes permet de mettre en lumière des techniques d'écriture non dénuées d'intérêt et, surtout, la démarche personnelle de ce dévot de coeur, mondain par inclination et par nécessité. On peut reconnaître Antoine de Nevèze comme précurseur de la Préciosité, du Roman dévot et l'initiateur d'une conception morale de la noblesse qui annonce celle de « l'honnête homme ». On ne recense que deux exemplaires de l'ouvrage à la date de 1605 (BnF Tolbiac, Poitiers) et un seul à la date de 1606 (Bnf Ars.) PROVENANCE : Philippe-Louis de Bordes de Fortage, d'après une note en haut du verso de la première garde. bibliophile bordelais de renom issu d'une famille de parlementaires reconvertis dans le commerce. Les 3 ventes de sa bibliothèque en 1924, 1925 et 1927 marquèrent les esprits. Ulysse Gayon, avec petite étiquette manuscrite contrecollé sur le plat supérieur. Ulysse Gayon, doyen de la faculté des Sciences de Bordeaux, directeur de la Station agronomique et oenologique et fondateur de l'école de chimie de ladite ville, côtoya Bordes de Fortages notamment à l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, dont il fut le trésorier. Il lui aurait achetait l'ouvrage le 31 mai 1923 soit avant son décès. Gayon a couvert les gardes de notes, plutôt personnelles. Frottements, mouillures sur les premières pages ; Raisin-Fabre, Andrée. Édition critique des « Amours diverses » d'Antoine de Nervèze, 2009.
Edition originale absolument rarissime du roman libertin dont Louis XIV est le héros, qui défraya tant la chronique littéraire, politique et bibliophilique. Imprimé en Hollande vers 1667. Petit in-12 de 96 pages, titre compris, dernière page en 15 lignes. Plein maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure signée de Thibaron-Joly. 127 x 72 mm.
Edition originale absolument rarissime de ce roman libertin dont Louis XIV est le héros qui dÉéraya tant la chronique littéraire, politique et bibliophilique. Willems, 1770, Tchemerzine, II, 166. Willems dans sa bibliographie des Elzévier, rapporte cette savoureuse histoire : « Nous lisons dans une Lettre à Achille Jubinal, qui fait partie du Pêle-mêle philosophique et littéraire de F. Grille (Paris, 1850) : « Vous qui courez et dénichez les raretés, dites moi, je vous prie, si vous avez rencontré de par le monde un petit livre intitulé : Les Amours du Palais Royal, qui parut sous Louis XIV. MM. Brunet, Beuchot, Jacob et Quérard n’en parlent pas. Ce livre fut imprimé en Hollande ; un exemplaire en fut envoyé à Louvois qui le porta au Roi, le Roi le montra à Mme Henriette ; elle y était, avec lui, fort compromise. Elle en parla à l’évêque de Valence, Cosnac ; l’évêque disparut et s’en alla à La Haye ; au bout de huit jours il revint chargé de toute l’édition qu’il avait achetée pour la brûler. Trois exemplaires étaient restés, la princesse les eut entre les mains et les jeta au feu. Cependant on les vit ; il y en eut des copies, d’incomplètes copies sur lesquelles on fit une seconde édition, pleine de lacunes ». Grille n’indique pas où il a pris cette piquante anecdote, mais le fond en est exact, et les Mémoires de Dan. de Cosnac, publiées en 1852, sont venues la confirmer, au moins dans ses points principaux. » Barbier (Dictionnaire des anonymes) ignorait lui aussi l’existence de cette édition originale non datée, et citait les deux copies, datées 1667, la première, avec la dernière page en 15 lignes, la contrefaçon, avec la dernière page en 10 lignes. À Pâques 1659, le comte de Bussy-Rabutin prend part à une orgie au château de Roissy, où il médit outrageusement et scandaleusement sur les mœurs de la cour, sur le roi et sur la famille royale (décrit plus tard dans son œuvre « Histoire amoureuse des Gaules »). Il est alors condamné, trois mois plus tard, à un premier exil de la Cour de France par le jeune roi Louis XIV, dans le château familial de Bussy de son domaine bourguignon. En 1660, incorrigible, il écrit sans vouloir le publier son pamphlet satirique et calomnieux « Histoire amoureuse des Gaules », chronique sur les frasques de certaines personnes de la cour et sur les premières amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini (nièce du cardinal - premier ministre Jules Mazarin) qu'il tourne en ridicule, pour amuser sa maîtresse, la marquise de Montglas et quelques-uns de ses amis. L'intrigante marquise de la Baume fait alors secrètement copier l’œuvre, puis répandre sa publication en avril 1665 à Liège, à l'insu de l'auteur. L'œuvre scandaleuse parvient à la cour et au jeune roi qui fait arrêter l'auteur en 1666, le destitue de toutes ses charges et le fait enfermer treize mois à la Bastille (alors qu'il vient juste d'être élu à l'Académie française) avant de le faire exiler et disgracier à vie, pour la seconde fois, dans son château en Bourgogne, où ce dernier passera dix-sept années d'exil et la fin de sa vie. La rareté de cette originale est légendaire puisque la famille royale l’acheta en bloc pour la détruire et jusqu’à ce jour, un seul autre exemplaire était répertorié, celui de La Villestreux et L. de Montgermont relié par Lortic en maroquin rouge et cité par Willems et Tchemerzine. Magnifique exemplaire, à belles marges, reliÉ en maroquin rouge de Thibaron‑Joly.