‎PFLIMLIN (Pierre).‎
‎Mémoires d'un Européen. De la IVe à la Ve République.‎

‎ Fayard, 1991, gr. in-8°, 391 pp, 16 pl. de photos hors texte, une lettre du général de Gaulle en fac-similé, index, broché, couv. illustrée, bon état‎

Reference : 82405
ISBN : 9782213028095

‎"« Tu ne pourras jamais vraiment devenir populaire, car il est impossible à une bouche française d'articuler "vive Pflimlin !" », lui avait dit au début de sa carrière Maurice Schumann. Si ce nom ne résonne que faiblement aujourd'hui en dehors de son Alsace natale, on ne saurait pour autant prétendre que celui qui fut l'avant-dernier président du Conseil de la IVe République et le prédécesseur à ce poste du général de Gaulle, n'a pas connu une riche et captivante vie publique. Triple carrière à dire vrai, puisque Pierre Pflimlin fut tour à tour et néammoins simultanément alsacien – maire de Strasbourg et député, il défendit les intérêts économiques de l'espace rhénan – , figure de la vie politique nationale non seulement en tant que chef de gouvernement mais aussi comme ministre de l'Agriculture, des Finances ou de la France d'outre-mer, et enfin européen convaincu – c'est sa profonde divergence de vues sur la construction de l'Europe qui le contraint à rompre avec de Gaulle en 1962. (...) Rencontre avec l'Europe, rencontre avec l'Etat dont il se veut un ardent réformateur au plus fort des crises qui affectent la IVe République moribonde, rencontre enfin avec le général de Gaulle, « le seul grand homme que j'aie connu dans ma vie publique ». En relatant les nombreux entretiens que le père de la Ve République lui a accordés – notamment la fameuse entrevue secrète de Saint-Cloud du 26 mai 1958 – , Pierre Pflimlin éclaire sans doute l'histoire de la genèse du nouveau régime : le Général y est dépeint « fatigué et pessimiste » , mais résolu à assumer sa « mission ». Plus tard, les deux hommes s'interrogent sur l'unité de la France, et de Gaulle d'évoquer la monarchie : « dans ce système, le problème dont nous parlons est résolu ; il ne se pose même pas ». Est-ce par crainte d'une dérive trop personnelle du pouvoir que Pierre Pflimlin votera la censure en 1962 et préconisera le vote blanc aux présidentielles de 1965 ?" (Thomas Bonnel, Politique étrangère, 1992) ‎