‎DAUDET (Alphonse).‎
‎Port-Tarascon. Dernières aventures de l’illustre Tartarin. Illustrations de Bieler, Montégut, Montenard, Myrbach et Rossi.‎

‎ P., Librairie Marpon et Flammarion, E. Flammarion, succr, s.d. (1891), in-12 (11 x 19 cm), 348 pp, nombreuses illustrations dans le texte et à pleine page, reliure bradel demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane cerise et fleuron doré, couv. illustrées conservées (rel. de l'époque), bon état (Collection Édouard Guillaume)‎

Reference : 126466

‎Edition parue l'année de l'originale, avec les nombreuses illustrations de Bieler, Montégut, Montenard, Myrbach et Rossi. — "L’odyssée tragique de Port-Tarascon. Dernières aventures de l’illustre Tartarin, parue en 1890, s’inspire de la gigantesque escroquerie de Port-Breton, imaginée par le pseudo-marquis de Rays, qui ruina et fit mourir nombre de personnes poussées par le goût de l’aventure mais trop naïves et confiantes. Rappelons rapidement les faits. Le 26 juillet 1877, une annonce parue dans Le Petit Journal proposait la vente de terres pour cinq francs l’hectare : « Colonie libre de Port-Breton. Terrain à cinq francs l’hectare. Fortune rapide et assurée sans quitter le pays. Pour tous renseignements, s’adresser à M. du Breil de Rays, consul de Bolivie, au château de Quimer’ch en Banalec (Finistère) ». Monsieur Charles-Bonaventure du Breil de Rays était en vérité "un pauvre hobereau breton, légitimiste de droit divin, réactionnaire, dominateur et imaginatif, hanté à la fois par l’horreur de la France laïque et par les expériences colonialistes, dans lesquelles il apercevait maintes possibilités pour quelqu’un qui voyait large et pensait judicieusement..." (Jacques-Henri Bornecque).Un fou, ou plutôt un génie attiré par la Nouvelle-Irlande, île océanienne qu’il se fit vendre fictivement par le roi Lamboum. Le succès fut immédiat et les acheteurs (apprentis-colons, pauvres paysans, aventuriers) partirent vite vers cette terre qui n’existait en fait que dans l’esprit de celui qui l’avait inventée. La réalité dépasse la fiction. Embarqués clandestinement le 11 septembre 1879, les colons qui purent résister aux anthropophages, aux épidémies et à la famine furent rapatriés en février 1882. Au début de l’année 1884, du Breil de Rays fut condamné à quatre années de prison et à trois mille francs d’amende par la 8e Chambre correctionnelle de la Seine. Sa peine purgée, il réintégra son logis breton où il mourut dix ans plus tard... Alphonse Daudet oriente le fait divers-escroquerie selon une tonalité comique où pastiches et références intertextuelles abondent..." (Bernard Urbani, Port-Tarascon entre illusion et réalité, 2020) ‎