‎GOROCHOV (Nathalie).‎
‎Le Collège de Navarre, de sa fondation (1305) au début du XVe siècle (1418). Histoire de l'institution, de sa vie intellectuelle et de son recrutement. (Thèse).‎

‎ Honoré Champion, 1997 gr. in-8°, 753 pp, 22 tableaux et graphiques, sources et biblio, notices biographiques, index, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état (Coll. Études d'histoire médiévale)‎

Reference : 125088
ISBN : 9782852036109

‎Thèse sous la direction de Bernard Guenée. — Fondé en 1305 par la reine de France Jeanne de Navarre pour accueillir soixante-dix étudiants, le collège de Navarre est à la fin du Moyen Age le plus grand des collèges parisiens. Jusqu'aux années 1360, il fonctionne mal, connaît plusieurs crises graves et ne semble pas avoir les écoles actives que la fondatrice avait prévues. En revanche, sous les règnes de Charles V (1364-1380) et de Charles VI (1380-1422), il prend une place centrale dans l'Université de Paris tandis que le Roi et les princes y recrutent de fidèles et jeunes conseillers. Ses écoles forment de brillants intellectuels, humanistes et théologiens. La plupart des archives propres au collège de Navarre ont aujourd'hui disparu, et l'histoire de cette institution, de sa vie intellectuelle et de son recrutement de 1305 à 1418 a donc été retracée à partir de sources de substitution, essentiellement les archives de l'Université et du Parlement de Paris, et les lettres et suppliques conservées aux Archives du Vatican. — "L'université de Paris suscite trop peu d'intérêt de la part des historiens pour qu'on ne se réjouisse pas de cette publication sur un de ses collèges les plus célèbres au Moyen Âge comme à l'époque moderne. Les recherches sont facilitées sur Navarre par l'existence d'une histoire érudite, écrite au XVIIe siècle. Son auteur, Jean de Launoi (1603-1678), qui résidait au collège et avait accès à ses archives, a dressé la liste des boursiers depuis l'origine. Nathalie Gorochov est partie de ces listes et a complété les renseignements qu'elles fournissaient par d'autres documents : suppliques vaticanes, registres du Parlement et de la Chambre des Comptes. La base de la recherche est en effet prosopographique : il s'agit de cumuler sur ces boursiers le plus d'informations possible, avant, pendant et après leur scolarité, et de faire l'histoire de l'établissement à partir de ces biographies. Les quelque sept cents boursiers ainsi soumis au fichage font d'ailleurs l'objet d'un précieux dictionnaire publié en annexe. La méthode, associée à une très bonne connaissance de la bibliographie, se révèle fructueuse. La confrontation entre les documents de nature et d'origine variées, qui permet de croiser les approches sur les personnes à une période où les archives sont encore rares, produit une érudition particulièrement féconde. L'histoire du collège en elle-même est articulée en trois périodes. Les césures (1338-1340, 1380, 1418) correspondent à des crises qui sont aussi des dates clés de l'histoire politique : même si le lien étroit du collège avec la monarchie n'était pas inscrit dans la fondation, le roi prend une place prépondérante dans l'administration du collège après avoir résolu la première crise. C'est le confesseur du roi qui a désormais la haute main sur les nominations, donc indirectement sur le collège..." (Marie-Madeleine Compère, Histoire de l'éducation n° 81, 1999) ‎