‎POITRINEAU (Abel).‎
‎Les Mythologies révolutionnaires. L'utopie et la mort.‎

‎ PUF, 1987, in-8°, 258 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Histoires)‎

Reference : 105447

‎"Dans son exposé, M. Poitrineau distingue théorie et pratique, éléments constitutifs et étapes successives du mouvement révolutionnaire en général, d'une part, histoire de quelques révolutions dont le déroulement illustre la description théorique, de l'autre, bref, ce que l'auteur dénomme « physiologie de l'utopie et de l'idéologie appliquées » (p. 11-103) et « profils perdus de révolutions » (p. 105-251), les deux axes autour desquels s'ordonnent les douze chapitres du livre. «Physiologie», c'est-à-dire d'abord ressemblances et surtout différences entre utopies et idéologies ; ensuite, analyse des phases des mouvements révolutionnaires : systématique (caractères communs et traits propres des concepts révolution, idéologie, utopie et millénarisme), épidémique (voies et méthodes de la propagande subversive), critique (maniement des foules et vocation des grandes révolutions à l'immortalité), topique (régime de la Terreur, des purges), enfin, « thermodynamique révolutionnaire » (comparaison originale mais alambiquée entre le principe du moteur thermique et l'explosion révolutionnaire). (...) Pour vérifier le bien-fondé de cette théorie, M. Poitrineau esquisse sept « profils perdus » de révolutions : taborisme bohémien, révolutions anabaptiste, anglaise (1642), française et celles de Saint-Domingue, de Russie et des khmers rouge. Les sept chapitres sont construits sur le même scheme : racines idéologiques et sociales, diffusion des idées nouvelles, explosion révolutionnaire, vicissitudes de l'insurrection. L'auteur met judicieusement en relief la complexité des composantes originelles des mouvements révolutionnaires. On appréciera aussi le sens de la synthèse, frappant dans le chapitre relatif à la révolution française (p. 165-191). (...) Ce qui ne gâte rien, M. Poitrineau manie la plume avec aisance. Il possède un vocabulaire très riche, il a un style fluide, il sait conter. Si l'on en juge par certains de ses portraits (Jacques Ier Stuart, Toussaint Louverture, Norodom Sihanouk), il ferait un redoutable polémiste. En sa compagnie, le lecteur ne s'ennuie certes pas." (Jacques Paquet, Revue belge de philologie et d'histoire, 1991) ‎