Paris, Ateliers Photomécaniques D.A. Longuet, s.d. [c. 1905]. 2 vol. in-folio, rel. éd. demi-chagrin vert, dos à nerfs réhaussés d'un filet doré, titre doré, plats de perc. verte. T. 1: 15 pp., 60 pl. numérotées I à LX regroupant 300 reprod. photogr. en n/b., T. 2 : 16 pp., 60 pl. numérotées de LXI à CXX présentant 370 reprod. photogr. en n/b., les planches sont montées sur onglets, notes bibliographiques.
Reference : 596958
Musée des Arts décoratifs – Palais du Louvre, Pavillon de Marsan. Très bel ensemble. - Frais de port : -France 10,8 € -U.E. 13 € -Monde (z B : 23 €) (z C : 43 €)
Librairie Le Trait d'Union
Mme Catherine Pierrang
168A Avenue Pierre Brossolette
10000 Troyes
France
contact@librairieletraitdunion.fr
+33 (0)3 25 71 67 98
Conditions de vente conformes aux usages du SLAM - Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne et de la LILA - Ligue Internationale de la Librairie Ancienne.
Couesnon & Cie, éditeur (pour les disques « Columbia »). 1927. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dun portrait de Wagner par Marcel Arthaud. Bois gravés à chaque page. 16 pages. E.O. 1/200 sur vergé de Rives. [10 japon impérial / 200 vergé de Rives + 20 H.C.]. Couverture très légèrement jaunie sur les bords ; bon état. Rare. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Plaquette publiée par les disques « Columbia » à loccasion de la parution dun coffret de douze disques consacrés au Festival de Bayreuth 1927. « Les meilleurs moments de sa vie [de 1901 à 1903] se passaient alors aux dernières galeries du Grand Théâtre, avec ceux quon appelait les « Frères des quatrièmes ». A Lyon, les « Enfants du Paradis » se nommaient plus simplement les « Gones du Poulailler ». Là, pour douze sous, on pouvait se saouler de lyrisme. Le jeune Henri sétait très vite fondu dans la bande détudiants et de rapins qui célébrait alors le tout nouveau culte de Wagner [on retrouvait dans ce groupe Charles Dullin, Alexandre Arnoux, Albert Londrès le futur Albert Londres]. Le prophète de Bayreuth était devenu leur prophète. » (Jean Butin, p. 34). /// Dans " Wagner sous le diaphragme ", Béraud évoque avec émotion son juvénile enthousiasme pour Wagner. Il fait aussi léloge du disque et des nouvelles conditions découte quil offre au mélomane (ce « diaphragme » est évidemment la partie pivotante de la tête de lecture des gramophones dantan). « Ce soir, chez moi, dans ma solitude rhétaise, tandis que, de toits en toits, le vent du large chasse le moine bourru, tout Bayreuth gronde avec une majestueuse et pure exactitude sous un couvercle dacajou. Il suffit quune aiguille frôle avec douceur un orbe de noire ébonite. Aussitôt, cuivres, bois, cordes, timbales, tout se déchaîne à mon appel, en un prodige inépuisable, contre les mugissements de la tempête. Jécoute, je rêve. A la voix de lorchestre, vous sortez un à un du coffret enchanté, chers fantômes de ma jeunesse » /// Henri Béraud nous confie encore son goût du phonographe au chapitre 5 du " Plan sentimental de Paris ", par sa fréquentation des « phonos payants » (ancêtres de nos obsolètes juke-boxes). « Si ce nétait lheure du théâtre ou des délassements libertins, je macheminais vers une de ces boutiques à phonographes où, contre une pièce de monnaie, lon peut entendre lair et le monologue de son choix. »
Couesnon & Cie, éditeur (pour les disques « Columbia »). 1927. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dun portrait de Wagner par Marcel Arthaud. Bois gravés à chaque page. 16 pages. E.O. 1/10 de tête sur japon impérial (sans la suite des illustrations annoncée). [10 japon impérial / 200 vergé de Rives + 20 H.C.]. Bel exemplaire. Evidemment très rare sur ce papier. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Plaquette publiée par les disques « Columbia » à loccasion de la parution dun coffret de douze disques consacrés au Festival de Bayreuth 1927. « Les meilleurs moments de sa vie [de 1901 à 1903] se passaient alors aux dernières galeries du Grand Théâtre, avec ceux quon appelait les « Frères des quatrièmes ». A Lyon, les « Enfants du Paradis » se nommaient plus simplement les « Gones du Poulailler ». Là, pour douze sous, on pouvait se saouler de lyrisme. Le jeune Henri sétait très vite fondu dans la bande détudiants et de rapins qui célébrait alors le tout nouveau culte de Wagner [on retrouvait dans ce groupe Charles Dullin, Alexandre Arnoux, Albert Londrès le futur Albert Londres]. Le prophète de Bayreuth était devenu leur prophète. » (Jean Butin, p. 34). /// Dans " Wagner sous le diaphragme ", Béraud évoque avec émotion son juvénile enthousiasme pour Wagner. Il fait aussi léloge du disque et des nouvelles conditions découte quil offre au mélomane (ce « diaphragme » est évidemment la partie pivotante de la tête de lecture des gramophones dantan). « Ce soir, chez moi, dans ma solitude rhétaise, tandis que, de toits en toits, le vent du large chasse le moine bourru, tout Bayreuth gronde avec une majestueuse et pure exactitude sous un couvercle dacajou. Il suffit quune aiguille frôle avec douceur un orbe de noire ébonite. Aussitôt, cuivres, bois, cordes, timbales, tout se déchaîne à mon appel, en un prodige inépuisable, contre les mugissements de la tempête. Jécoute, je rêve. A la voix de lorchestre, vous sortez un à un du coffret enchanté, chers fantômes de ma jeunesse » /// Henri Béraud nous confie encore son goût du phonographe au chapitre 5 du " Plan sentimental de Paris ", par sa fréquentation des « phonos payants » (ancêtres de nos obsolètes juke-boxes). « Si ce nétait lheure du théâtre ou des délassements libertins, je macheminais vers une de ces boutiques à phonographes où, contre une pièce de monnaie, lon peut entendre lair et le monologue de son choix. »
Chez Léon Willem, libraire. Sans date [vers 1880]. In-8° broché. 45 vignettes gravées sur bois. 60 pages. 1/470 sur hollande. [3 peau de vélin / 30 chine / 470 hollande]. Bon exemplaire. Peu courant.
Belle réédition de cette satire originellement imprimée par le libraire lyonnais Antoine Volant vers 1550. Plus récemment, en 1993, la maison charentaise Plein Chant a poursuivi, à son tour, la tradition de rééditer ce livre avec soin et confidentialité. /// Dans son intéressante introduction, Anatole de Montaiglon explique comment les bois gravés du Triumphe de haulte et puissante Dame Vérole (Lyon, François Juste, 1539) furent opportunément adaptés par Antoine Volant à ce Triumphe de haulte folie.
Marcel Seheur, éditeur. 1920. Grand in-8°, reliure cartonnage à la bradel, recouvert de papier marbré, couverture conservée. 11 bois gravés en couleurs hors texte (dont un en frontispice) de Lucien Boucher ; 23 bois gravés en couleurs dans le texte (vignettes, lettrines, culs-de-lampe). Non paginé [56 pages + 32 pages de suite]. 1/100 exemplaires coloriés sur vélin, avec suite en noir sur vergé de Hollande de toutes les illustrations in et hors texte. [25 coloriés sur japon avec suite en noir / 100 coloriés sur vélin avec suite en noir / 400 tirés en noir sur Sorel-Moussel].
Cartonnage légèrement usagé sur les bords, les angles et les coiffes ; très propre à part cela. Peu courant.
Édition originale ornée de 141 bois gravés entièrement coloriés à la main en 1522, dont le portrait à pleine page de Geyler, 40 bois à pleine page et 100 bois dans le texte. Strasbourg , J. Schott, 1522. In-folio, car. goth., 35 ff. (sur 37) ornés de 6 grands bois à pleine page; 118 ff. ornés d’1 bois gravé à pleine page ; (28) ff. (sur 29) ornés de 18 grands bois à pleine page ; 110 ff. ornés de 6 grands bois à pleine page ; 41 ff. (sur 42, manque le f. 38) ornés de 9 bois à pleine page. Port. sur bois au titre, attribué à Wechtelin. [Postille sur les quatre évangiles pour toute l’année, le carême et les fêtes de quelques saints.] Manque les feuillets xv-xvi de la 1ere partie, a1 de la 3e partie, xxxviii, soit 332 feuillets sur 336. Principales déchirures : page de titre de la 2e partie déchirée, une demi-page de texte manquante au feuillet lxiii, déchirure avec manque aux ff. C6 et E2 partie 2. Demi-vélin à nerfs, plats cartonnés décorés. Reliure de l’époque. 282 x 192 mm.
Édition originale ornée de 141 bois gravés entièrement coloriés à la main en 1522, dont le portrait à pleine page de Geyler, 40 bois à pleine page et 100 bois dans le texte. Geyler de Kaiserberg est un fameux prédicateur, né à Kaiserberg (Alsace) en 1445, mort à Strasbourg en 1510. Il étudia la philosophie et les belles-lettres à Fribourg en Brisgau, puis la théologie à Bâle. En 1478, il fut appelé à Strasbourg comme prédicateur. Sa réputation fut immense ; il s’élevait avec indignation contre l’incurie et les vices des moines dans un langage pittoresque et imagé qui, à cette époque, arrachait des larmes d’admiration, et qui, aujourd’hui, paraîtrait baroque et dépourvu de goût. On dut à ses prédications l’abolition de certaines cérémonies catholiques contraires à la dignité du culte divin. La chapelle de Saint-Laurent, où il prêchait, étant devenue trop petite, on construisit, en 1486, la magnifique chaire qu’on voit encore aujourd’hui dans la cathédrale de Strasbourg. « Ouvrage très rare ; avec beaucoup de gravures sur bois de la main de Hans Wechtlin (nommé Pilgrim), sur le titre le portrait de l’auteur. Incomplet ». (Catalogue de la collection de tableaux anciens et modernes de M. C. Rhaban Ruhl, n°596) Superbe illustration, principalement due à Hans Wechtlin, constituée d’un grand portrait de Geiler au titre, de quarante grands bois gravés à pleine page (huit de ces planches sont répétées, soit un total de 32 bois originaux), et de 100 bois gravés (quart-de-page ou de moindre taille), certains répétés. « L’art de Hans Wechtlin, artiste cité au début du XVIe siècle dans les archives de la ville de Strasbourg, est connu uniquement par la série des quarante-trois gravures sur bois représentant différents épisodes de la vie de la Vierge et de la vie du Christ. Ces gravures n’apparaissent jamais toutes dans un même livre et la première d’entre elles à avoir été imprimée se trouve dans un ouvrage de 1506 (...) sorti des presses de Johann Knobloch (...). Par la suite, et hormis deux exceptions qui peuvent s’expliquer par un prêt ponctuel, l’ensemble des bois se trouve en la possession de l’imprimeur Johann Schott. (...) Devant la force de ces images et leur impact sur les fidèles, il n’est pas étonnant que Johann Schott ait pu facilement les réutiliser pour illustrer d’autres textes religieux (...). Les estampes de Hans Wechtlin ont certainement été vendues à l’unité, car elles remplaçaient facilement, et à moindre coût, les petites peintures de dévotion. Le prédicateur strasbourgeois Johann Geiler y fait d’ailleurs allusion dans un de ses sermons : « Si tu ne sais pas écrire ni même lire, alors prends pour toi une image où est dessinée la visite de Marie à Élisabeth, tu en achètes une pour un pfennig, regarde-là et considère combien elles ont été heureuses, et reconnais‑le dans la foi ». (...) Johann Schott est l’imprimeur strasbourgeois qui a commandé très tôt et presque systématiquement des bois sur mesure à des peintres, et l’art de Hans Wechtlin est, en ce début de siècle, un des plus novateurs à Strasbourg » (Alice Klein). Les gravures sur bois de notre recueil avaient donc pour fonction d’instruire, d’émouvoir et de marquer les esprits. Le fait que ces gravures soient ici coloriées renforce encore l’impact que ces images pouvaient avoir sur les lecteurs, et le caractère précieux de l’objet. Hans Wechtlin était peintre à la cour du duc René II en 1506 et fut actif à Strasbourg jusqu’à la fin de la deuxième décennie du XVIe siècle. « En 1516, le peintre et dessinateur Hans Wechtlin se trouve désigné comme membre de la maitrise de la corporation des peintres et indiqué comme un des principaux maîtres dans les différends qui surgirent entre la Municipalité, le Conseil des Vingt et les gâte-métiers, et ceux où fut mêlé Hans Hage, établi depuis 1506 à Strasbourg. Il faut remarquer que dans les registres de Strasbourg il est nommé toujours comme peintre, mais jamais comme graveur sur bois, de manière à nous laisser dans l’incertitude quant à cette dernière attribution […] Il se rapproche dans son style de celui de Hans Baldung Grün, mais avec moins de fantaisie et d’énergie dans le dessin. Ses premières gravures sur bois, comme celles de la Passion de 1508 et quelques-unes de ses pièces en clair-obscur, appartiennent encore à l’ancien style allemand de composition du commencement du XVIe siècle, tandis que ses clairs-obscurs postérieurs dénotent un développement plus libre de son talent et plus analogue à l’époque… » (J.D. Passavant, Le peintre-graveur). Hans Wechtlin was a German Renaissance artist, active between at least 1502 and 1526, whose woodcuts are his only certainly surviving work. He was the most prolific producer of German chiaroscuro woodcuts, printed in two or more colours, during their period in fashion, though most of his output was of book illustrations. He was born in about 1480-85, presumably in Strasbourg, then in Germany and now in France, where his father, also called Hans Wechtlin, was a cloth merchant. Most of his identified works are woodcut book illustrations, the first, scenes from the Life of Christ, are from a Strasbourg book of 1502, and the last is a Strasbourg title-page of 1526. In 1505 he began a year of employment as a painter to René II, Duke of Lorraine in Nancy. After he left Nancy he was in Wittenberg in 1506‑1507, where he must have met the court painter, Lucas Cranach the Elder. He became a citizen of Strasbourg in 1514, and by 1519 was a master of the painter’s guild there. He left 19 single-leaf woodcuts, apparently made in the period 1505-15, and is mainly remembered for his 12 chiaroscuro woodcuts, which are all extremely rare. The dating of these has been much discussed by art-historians, as part of the very tangled issue of the development of the German chiaroscuro woodcut. Bartrum assigns them "towards the end" of the 16th century. No surviving paintings are attributed to him, although a few drawings have been, tentatively. As with most artists in woodcut, art historians now consider that Wechtlin probably just designed the woodcuts, leaving the block-cutting to a specialist "formschneider" who pasted the design to the wood and chiselled the white areas away. The quality of the final woodcuts, which varies considerably, depended on the skill of the cutter as well as the artist. His best known book illustrations in his own time were 135 woodcuts from Sebastian Brant's 1502 edition of Virgil's Aeneid, "perhaps the most influential book illustrations ever produced in Europe", though the attribution to him is not universally agreed. This was the first printed Virgil with illustrations. En tête du volume se trouve relié : Beringer, Jacob. Das Nüw Testament kurtz und grüntlich in ein Ordnung und Text die vier Evangelisten mit schoenen Figuren durch auss geführt sampt den anderen Apostolen : und in der keiserlichen Stat Speyer volendet durch Jacobum Beringer Leuiten. Strasbourg, Johann Schott, 1527. In-folio de 217 feuillets, 63 grands bois à pleine page enluminés à l’époque, manquent le titre et les 3 feuillets xii, xiii et ccv avec deux bois, 2 ff. avec des bois coupés aux 2/3. Édition originale de ce Nouveau Testament, dans la traduction luthérienne, « harmonisé » par Jacob Beringer, chapelain de la cathédrale de Spire et sympathisant luthérien. Ouvrage illustré de 63 grands bois à pleine page en coloris d’époque, attribués pour certains à Henrich Vogtherr (1490-1556). Cinq de ces illustrations ont été caviardées en raison de la présence de scènes de nudité ou de représentations du diable. Jacob Beringer a combiné entre eux les quatre Évangiles pour en faire un récit continu, pratique relativement courante au XVIe siècle. « D’où la conception de grandes planches précédées d’un résumé de huit vers et présentant simultanément plusieurs scènes qui s’inscrivent dans l’espace et visualisent les événements ou paraboles principaux, selon l’ordre chronologique. L’esprit en est analogue à celui de vitraux narratifs, mais l’espace restreint de la feuille et la non séparation des épisodes aboutissent à des collages parfois disparates, mais qui, dans les meilleurs planches, celles de Voghterr pour les Épîtres, sont d’un effet visuel assez étonnant, grâce à une composition habile, où un humour bonhomme et faussement naïf est souvent présent. Huit illustrations sont de Voghterr (titre - ici absent -, pl. 27 des Évangiles, 7 et 11 des Actes des Apôtres, 5 à 7 et 11 des Épitres), les autres provenant de deux mains différentes, deux compagnons restés anonymes. On sent tout de même que Voghterr a été le maître d’œuvre et qu’il a supervisé l’ouvrage de ses aides, esquissant plus d’une fois une composition ou un personnage (...). Les illustrations, surtout celles de la main du maître, contiennent d’assez nombreuses attaques anticatholiques (…). En‑dehors du frontispice et de quelques planches de Voghterr d’une composition claire et équilibrée malgré les contraintes particulières qui lui étaient imposées, on aurait tendance à juger trop sévèrement la majorité des autres planches, souvent trop foisonnantes et dont les nombreux petits personnages parfois malhabiles prêtent à sourire. Mais le plaisir de la narration est si apparent, de nombreux détails si savoureux qu’il ne faut pas bouder son plaisir et considérer ces images comme des bandes dessinées avant la lettre ». (Muller). Ce graveur vécut principalement à Augsbourg, Wimpfen, Strasbourg, Zürich et Vienne. A travers l’évolution de la vie mouvementée de cet artiste contemporain de Luther (1490-1556), nous notons une double influence. D’une part, celle de la Réforme sur les productions artistiques : celles-ci changent de nature, de support, de thème et de fonction, pour devenir essentiellement des images imprimées illustrant ou accompagnant l’écrit. D’autre part, l’influence inverse de l’art sur la Réforme : les transformations artistiques et esthétiques ont accompagné - et parfois précédé- les idées de la Réforme, l’art de la gravure ayant surtout un rôle pédagogique, didactique, et propagandiste. Mais pas uniquement ; il sait parfois être également ludique et décoratif. Les caractéristiques principales de ce graveur sont : - la dialectique très présente chez Vogtherr entre l’art engagé (propagande religieuse) et l’art ornemental (jouissance privée). - l’appartenance et la fidélité de l’artiste à la Réforme sans laquelle "il serait sans doute resté un artiste, ou plutôt un artisan de second ordre". - son insertion (mais de manière moins radicale que Dürer) dans le mouvement social et politique qui a abouti à la guerre des paysans de 1525, surtout à travers la figuration du Karsthans, le paysan évangélique des Flugschriften, les tracts illustrés et polémiques. - la spiritualité propre de Vogtherr, très anti-cléricale, et nourrie d’une véritable spiritualité évangélique. Vogherr graveur étant aussi écrivain, les sources écrites sont prises en considération. Parmi les images les plus intéressantes pour un bibliste et théologien, mentionnons sa collaboration à la Leieinbibel de 1540, une Bible entièrement en images (186 gravures), ses 200 vignettes pour la Bible de Köpfel - die gantz Bibel - (1529-1530), ses métaphores visuelles de la foi (Le navire des pèlerins ; le réformateur en jardinier), d’étranges gravures comme L’homme divinisé (Der vergottet Mensch), où textes et images s’interpénètrent en une sorte de profession de foi mystique. En matière d’image, la Réforme ne fut pas uniquement iconoclaste ; elle fut aussi iconographe, c’est-à-dire qu’elle utilisa l’image comme une écriture. Recueil exceptionnel dont les 204 gravures, 103 à pleine page et 101 in texte, ont été magnifiquement peintes à la main à l’époque. Bibliographie : Premier titre : Dacheux 8 ;. VD16 G 788 ; Alice Klein, Les gravures d’illustration de Hans Wechtlin, peintre et graveur à Strasbourg à l’aube du XVIe siècle. Ritter 986. Illustration : 141 bois gravés (portrait de 19 x 16 cm environ, 40 bois de 21,5 x 16,5 environ, et 100 bois de 8 x 5 cm environ). Second titre : Pietsch 114 ; Bibelsammlung der Wurttembergischen Landes-bibliothek, Stuttgart 1987, n° E 167 & 168 VD16 B 4378 ; Frank Muller, Heinrich Voghterr l’Ancien. Un artiste entre Renaissance et Réforme, pp. 244 à 246 ; Ritter 2309.