‎MILLEVOYE (Charles) ‎
‎Œuvres complètes de Millevoye.‎

‎ 1822 À Paris, chez Ladvocat, 1822. ‎

Reference : 350

‎4 volumes in-8 (20,5 cm x 12 cm), maroquin rouge à longs grains (reliure de l’époque), dos à nerfs orné de motifs dorés, dentelle dorée en encadrement des plats, tranches dorées. [6]-xxxi-1 bl.-364 ; [8]-389-1 bl. ; [8]-392 ; [8]-357-1 bl. pages (complet). Légers frottements à la reliure, claires rousseurs. État très correct. Première édition collective ornée d’un portrait en frontispice. À cheval sur deux siècles, Millevoye (1782-1816) fait partie des poètes de transition : il fait le joint entre le classicisme déclinant et l'aube du romantisme. De santé chétive, avec une mauvaise vue, poitrinaire, il alternait la vivacité et la mélancolie, l'impétuosité et l'amertume, le travail et la dissipation. Ses discours en vers composés pour les prix académiques, le relient au XVIIIe siècle didactique. Il prolonge les essais d'André Chénier (dont il a eu les brouillons en main) dans la voie du syncrétisme en ajoutant au fonds gréco-latin (notamment à travers des traductions de Virgile, Homère, Lucien, Anacréon) et biblique, le folklore d'inspiration nordique et médiévale. Il glisse de la romance à la ballade, qu'il acclimate en France et où il excelle. Il vise également au genre héroïque et narratif avec Charlemagne à Pavie, Alfred, La Peste de Marseille. Ce sont autant de préparations du romantisme qui le rendent très proche de Vigny et de Victor Hugo dans leurs débuts. Élégiaque, il chante ses émois, son mal de vivre, le tourment de sa précarité et de sa fin prochaine dans des textes expressifs. Bel exemplaire. ‎