‎[G. Rodo Boulanger] - ‎ ‎G. Rodo Boulanger‎
‎G. Rodo Boulanger Gravures 1961-1972‎

‎G. Rodo Boulanger Gravures 1961-1972 de G. Rodo Boulanger chez Lublin Graphics Inc en 1973. Un des 3000 exemplaires sur papier Rives, Hommage de l'artiste. Le livre est illustré de 128 héliogravures - couleurs et noir été tirées par M. Nourisson et 8 lithographies originales tirées sur les presses de Matthieu A.G. Le livre mesure 25x33 cm et pèse 1,300 kg (c) pour 82 pages. Reliure d'éditeur cartonnée. Le livre est en très bon état. Anglais, français, espagnol et allemand. ‎

Reference : 057

‎Je suis née en 1935 en Bolivie, à La Paz. Cependant mes plus lointains souvenirs remontent à Oruro, petite ville minière perdue dans le froid de l' « altiplano », où mes parents s'étaient installés. Je me revois, enfant, dessinant mille danses imaginaires à côté du piano où ma mère aimait à jouer Brahms, Bach ou Schubert. Musique et dessin qui allaient déterminer toute mon existence, étaient pour moi plus séduisants que n'importe quel autre jeu d'enfants. Notre maison se trouvait en face de la gare et je crois que les trains qui passaient sans cesse et que je contemplais avec ma sœur, me parlaient déjà de voyages, de rencontres, de départs et du mystérieux va-et-vient de la vie. Tout naturellement, je commençais à apprendre le piano avec ma mère et je venais d'avoir sept ans lorsque le travail de mon père l'appela à La Paz. Là, j'entrais à l'école allemande, tout en continuant le piano et le dessin. Un jour, mon père qui avait toujours encouragé mon amour pour la peinture me prit par la main et m'emmena pour la première fois, dans un «véritable» atelier de peinture : celui du peintre Rimsa. Je venais d'avoir 11 ans. Je pénétrais dans un monde nouveau... A quinze ans, je donnais mon premier récital et je partais pour Santiago du Chili, où pendant une année je suivis les cours du Conservatoire National de Musique et de l'École des Beaux-Arts. En 1952, je faisais mon premier voyage seule en Europe. J'allais étudier à Madrid. Mais au cours d'une tournée à travers quelques villes européennes je fus séduite par Vienne où je décidais de m'installer. De cette ville abîmée par la guerre, encore occupée par les Russes, les Américains, les Anglais et les Français, je ne retins que le son des pianos, des flûtes ou des violons qui émanaient de toutes les maisons, rendant plus doux et plus supportable ce premier hiver qui fut particulièrement rigoureux et où je vis tomber la neige pour la première fois...‎