Perrin (9/2018)
Reference : SLIVCN-9782262076511
LIVRE A L’ETAT DE NEUF. EXPEDIE SOUS 3 JOURS OUVRES. NUMERO DE SUIVI COMMUNIQUE AVANT ENVOI, EMBALLAGE RENFORCE. EAN:9782262076511
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M. Alexandre Bachmann
Passage du Rond Point 4
1205 Genève
Switzerland
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“A M. Emile Henriot, en témoignage de mon admiration et de mon amitié. C. de Gaulle. 4.7.56.” L’édition originale des Mémoires de guerre de Charles de Gaulle, précieux exemplaire offert et dédicacé par l’auteur à Emile Henriot. Paris, 1954-1956-1959. En Français dans le texte, 398. Gaulle, Charles de. Mémoires de guerre. L’Appel (1940-1942)- L’Unité (1942-1944)- Le Salut (1944-1946). Paris, Librairie Plon, 1954-1956-1959. 3 volumes in-8 de : I/ (4) ff., 680 pp., (2) ff., 1 carte dépliante; II/ (4) ff., 712 pp., (2) ff., 1 carte dépliante; III/ (5) ff., 653 pp., (1) f., 1 carte dépliante. Reliés en demi-maroquin rouge à coins, filet doré soulignant la séparation, dos à nerfs ornés de filets à froid, titre doré, tête dorée, non rognés, couvertures et dos conservés. Reliure signée A. & R. Maylander. 225 X 140 mm. édition originale des ‘mémoires de guerre’ du général de Gaulle, dont les deux premiers tomes font partie des exemplaires tirés sur alfa réservés aux anciens de la FranceLibre et aux membres des associations combattantes et résistantes de la guerre, celui-ci numéroté 1923. Le troisième tome imprimé sur bouffant spécial fut réservé pour Émile Henriot avec son étiquette. «Le 22 octobre 1954 paraissait ‘L’Appel’, premier volume des ‘Mémoires de guerre’ du général de Gaulle. Une fois de plus, l’homme du 18 Juin créait l’événement. Ayant quitté le pouvoir en janvier 1946 pour ne pas cautionner un gouvernement d’assemblée, il avait tenté sans succès d’y revenir par la voie des élections. Retranché à Colombey, il y poursuivait une amère traversée du désert.‘L’Appel’, loin de toute contestation politique, le remettait au premier plan. Retentissement national. Unanimité littéraire dans l’admiration. Cent mille exemplaires vendus en un mois et bientôt une diffusion mondiale : quatre ans plus tard, l’ouvrage était publié dans tous les pays non communistes d’Europe sauf la Grèce, ainsi qu’en U.R.S.S., aux États-Unis, en Amérique latine, à Beyrouth, en Israël et à Hong Kong. Le deuxième tome, sorti en 1956, eut un égal succès ; le troisième, publié alors que de Gaulle était revenu au pouvoir, fut discuté mais, dès 1961, la vente cumulée des trois volumes en France dépassait le million d’exemplaires. Grande œuvre littéraire, les ‘Mémoires de guerre’ ont comblé un vide historique. Aux Français des années 1950, abreuvés de littérature résistante, mais peu instruits de l’épopée de la France libre, ils ont révélé, documents à l’appui, le déroulement de la plus grande aventure collective française du siècle et la lutte acharnée menée par un rebelle hors du commun pour faire remonter la France de l’abîme et l’imposer comme puissance victorieuse. La réécriture de l’histoire par un de ses acteurs n’en diminue pas, pour l’essentiel, la véracité. Elle joignait à la chronique un message implicite : non seulement le maître d’énergie a entendu rappeler aux Français ce qu’ils lui devaient, mais il a souhaité les rassembler autour de la meilleure image d’eux-mêmes et les inciter à un avenir digne d’une grande nation. En cela, l’œuvre historique était également politique. Elle l’aura été doublement, car le succès des ‘Mémoires de guerre’ aura été une étape sur la voie du retour au pouvoir du général de Gaulle.» (Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Préface des Mémoires de guerre de De Gaulle dans la collection La Pléiade). Charles de Gaulle expose dans cet ouvrage l'épopée de la France Libre au cours de la Seconde Guerre mondiale et décrit son déroulement avec beaucoup de minutie. Il inclut pour étayer ses propos des documents en annexe tels que de nombreux télégrammes échangés pendant la guerre entre diverses personnalités politiques et militaires, ou des cartes des diverses opérations militaires entreprises par la France. «Les ‘Mémoires de guerre’ sont un beau succès de librairie. La vente atteint rapidement les 100000. Quand paraîtra le troisième tome, 150000 exemplaires de l’ouvrage complet garniront les bibliothèques privées et publiques. A ce jour, il en aurait été vendu en tout 750000, et l’ouvrage a été traduit en vingt-deux langues, parmi lesquelles le chinois, le finnois, le turc. La presse, d’emblée, a été admirative. ‘Chez de Gaulle écrivain, on trouve le même esprit et la même discipline qui animait l’homme d’action, la même flamme…’ (Marcel Arland, Nouvelle revue française). ‘La lecture de ces Mémoires achève de convaincre qu’un grand homme est presque toujours un grand écrivain’ (Georges Duhamel, Nouvelles littéraires). ‘Il est prestigieux dans ses raccourcis… avec des traits à la Tacite, à la Retz, à la Saint-Simon’ (Emile Henriot, Le Monde)… Les ‘Mémoires de guerre’ sont aussitôt devenus un grand classique du genre et l’écrit contemporain le plus propre à entretenir dans les nouvelles générations le sens de la patrie.» (En Français dans le texte, 398). Alors que l’année 2010 marque les 120 ans de la naissance du général de Gaulle, les 70 ans de l’Appel du 18 juin 1940 et les 40 ans de la mort du général de Gaulle, elle marque également les 10 ans de l’entrée des Mémoires du général dans la Bibliothèque de la Pléiade. Précieux exemplaire de présent portant sur les faux-titres de chacun des trois tomes un respectueux envoi autographe signé du Général de Gaulle à Emile Henriot: ”A M. Emile Henriot, dont j’admire fort le talent avec le témoignage de ma haute considération. C. de Gaulle. 18 octobre 1954” (tome 1) / «A M. Emile Henriot, en témoignage de mon admiration et de mon amitié. C. de Gaulle. 4.7.56» (tome 2) / «En gratitude et en admiration. C. de Gaulle. 7.11.59» (tome 3). L’exemplaire est en outre truffé de deux lettres autographes du Général de Gaulle (chacune d’1 feuillet in-8) datées du 13 novembre 1954 et du 29 juin 1956, dans lesquelles il adresse ses remerciements a Emile Henriot, son “ cher Maitre”, pour ses articles parus dans le Monde concernant les deux premiers tomes de Ses Mémoires. L’exemplaire contient également dans le tome 2 le brouillon de la lettre de remerciement qu’Emile Henriot adresse au Général le 9 juin 1956, après avoir reçu un exemplaire de ce même tome. Emile Henriot (1889-1961) est un poète, romancier, essayiste et critique littéraire français. Journaliste au Temps entre les deux guerres, il devient le critique littéraire du Monde, héritier du Temps à la Libération. Il fut élu à l'Académie française en 1945. Au sujet de l'appel du 18 juin, Emile Henriot a écrit : « Un homme seul avait parlé, et il avait parlé au nom de la France... Aussi bien, voilà l'homme tout d'une pièce, comme il s'est voulu, durci en lui-même, appelé à répondre de tout, conscient de ce que l'on peut dans la solitude si l'on est pourvu d'une âme opiniâtre... Alors que dans la France humiliée, un vote changeait la forme des institutions, le refus de cette humiliation, le refus de consentir à la défaite, la certitude qu'une bataille perdue n'est pas la guerre perdue et que l'espoir restait ouvert, faisaient entrer dans l'Histoire un homme de quarante-neuf ans que le destin jetait hors de toutes les séries ». Précieux exemplaire, grand de marges car non rogné, offert et dédicacé par De Gaulle a Émile Henriot.
Cassell and Company | London New York Toronto Melbourne 1917 | 13.50 x 20.50 cm | reliure de l'éditeur
Retirage de mars-avril 1917, postérieur d'un mois à l'édition originale parue en février de la même année. Reliure de l'éditeur en pleine toile rouge, dos lisse. Exceptionnel envoi autographe signé d'H. G. Wells à André Citroën?: «?To André Citröen who has to do his share in making a new world out of a very shattered old one. From H.G. Wells?» («?à André Citröen, qui contribue à créer un monde nouveau à partir d'un monde en ruines. De la part d'H.G. Wells?»). L'envoi fait un écho au chapitre du livre intitulé New arms for old ones, dans lequel Wells décrit l'usine d'armement créée par Citroën pour remédier à la faiblesse de l'artillerie française. Reconvertie à la fin de la guerre, l'usine deviendra la première manufacture d'automobiles Citroën. * Superbe témoignage de l'amitié naissante entre l'industriel André Citroën et l'écrivain H.G. Wells, qui dans ce même ouvrage, consacre un chapitre à la nouvelle usine de munitions conçue par Citroën, ainsi qu'au progrès social qu'il apporta chez ses quelque treize mille «?munitionnettes?». War and the Future, ouvrage de propagande écrit au cur de la première guerre mondiale, réunit diverses observations sur le conflit en cours, soulignant le changement radical de l'art de la guerre qu'imposent les nouvelles technologies d'armement. Wells y expose sa théorie d'un nouvel ordre mondial scientifique et technique, qui imprégnait déjà ses chefs-d'uvre de science-fiction de la fin du siècle dernier (War of the Worlds, The Time Machine). De son côté Citroën, ayant compris l'importance capitale de l'artillerie dans la guerre moderne, fit le pari en 1915 de concurrencer la puissance des usines d'armement Krupp. Abandonnant son projet d'usine automobile le temps de la guerre, il construisit à ses propres frais un immense complexe industriel sur le quai de Javel, qui produisit 23 millions d'obus pour les armées alliées. War and the Future porte les marques de l'admiration de Wells pour Citroën, qu'il rencontra l'année précédente lors de son tour d'Europe pour l'écriture de ce livre?: «?He is a compact, active man in dark clothes and a bowler hat, with a pencil and a notebook conveniently at hand. He talked to me in carefully easy French, and watched my face with an intelligent eye through his pince-nez for the signs of comprehension.?» («?C'est un homme compact, dynamique, vêtu de noir et portant un chapeau melon, gardant un carnet et un crayon toujours à portée de main. Il m'a parlé en un français facile, et guettait d'un il alerte à travers son pince-nez des signes de compréhension?», page 141). à l'immobilité du Front qu'il visite en 1916 l'écrivain oppose l'incroyable dynamisme de l'usine Citroën, véritable temple de l'industrie moderne, qu'il décrit comme «?les hangars [...] les plus actifs et vivants de toute la guerre?» («?The busy sheds of Paris struck me as being the most living and active things in the entire war machine?», page 139). Les quelques heures passées avec ce pionnier de l'ingénierie militaire eurent un impact considérable sur l'écrivain, qui sut reconnaître en lui un innovateur à son image, s'activant à la construction du monde moderne. Au sortir de la guerre, Citroën mit fin à la production d'armes et fonda la fameuse entreprise Citroën, faisant de l'usine sa toute première manufacture automobile. à l'instar d'autres personnalités comme Joséphine Baker ou Rudolph Valentino, H. G. Wells deviendra un habitué de la marque Citroën et demeura un fervent admirateur du génie de son fondateur. Réalisée à l'aube du XXème siècle, cette superbe dédicace autographe de Wells à Citroën sur l'ouvrage qui célèbre ses talents de visionnaire, témoigne de l'admiration d'un homme qui rêva le futur pour celui qui le réalisa. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Berger-Levrault, 1926, in-12, ix-340 pp, 51 photographies et fac-similés, 4 cartes, broché, couv. illustrée (lég. salie), bon état
Intéressant ouvrage, très documenté sur l'espionnage et la propagande allemande pendant la Première Guerre mondiale. Charles Lucieto fut l'un des nombreux agents français résidants aux Pays-Bas pendant la guerre, avec liberté de mouvement en territoire ennemi et à Paris, où il rendait compte à ses chefs ; un homme qui entre autres déguisements opérait sous la couverture un d'homme d'affaires, et dont la mission la plus connue a consisté à voler une nouvelle formule du gaz moutarde introduit dans des obus que les Allemands, en contradiction avec toutes les conventions internationales, ont commencé à employer sur le front en 1915. Il décrit dans le chapitre 2 l'organisation et la structure des services secrets allemands, avant, pendant et après la guerre, présentés comme une monstrueuse machine criminelle, omnisciente, presque toute-puissante, parfois stupide... Dès son second livre, Lucieto passa franchement à la fiction et écrira nombres d'aventures d'espionnage (présentées comme des "romans documentaires"), avec des titres tels que : La Vierge rouge du Kremlin, Le Diable noir, L'Espion du Kaiser, etc. — "Il y a eu la guerre des baïonnettes, la guerre des grenades, la guerre des canons, la guerre des mines, la guerre des gaz. Il est juste de ne pas oublier la guerre des cerveaux. C'est ainsi que Ch. Lucieto dans son curieux livre « En missions spéciales ». désigne la lutte menée contre les espions allemands par les agents du contre-espionnage allié. J'aurai de nouveau l'occasion de parler de ce livre, car sa lecture a produit sur moi une impression profonde et il est juste que les combattants connaissent ce nouvel aspect de la guerre." (Jacques Péricard, L'Ouest-Éclair, 3 novembre 1926) — "Auteur mystérieux, censé être un ancien agent du renseignement français, Charles Lucieto connut un grand succès de librairie dans les années 1920-1930 avec une série d'ouvrages sous-titrée "La Guerre des Cerveaux", et qui prétendaient révéler les ficelles de l'espionnage international pendant la Première Guerre Mondiale et les années qui précédèrent. Ce genre d'ouvrages était courant à cette époque, mais ceux de Lucieto étaient généralement fort documentés, avec bordereaux, fiches anthropométriques, photos confidentielles. Si Lucieto n'était pas lui-même l'agent secret qu'il prétendait être, il bénéficiait indéniablement d'informateurs et de sources. Toujours est-il que ses livres documentaires connurent un tel succès qu'il en signa au final pas moins de onze volumes, publiés en un temps record entre 1926 et 1932. Parallèlement, on lui doit aussi une saga romanesque, éditée en 12 fascicules, "Les Merveilleux Exploits de James Nobody". En effet, ce qui frappe au premier abord, quand on ouvre ce livre de Charles Lucieto, c'est que, espion ou non, on a affaire à un écrivain, c'est-à-dire à un conteur qui sait allier une certaine rigueur factuelle avec un indéniable talent de feuilletonniste, qui ne craint ni l'emphase ni les rebondissements téléphonés, ni les effets de style propres au roman populaire. "En Missions Spéciales" n'est pas seulement un document informatif sur l'espionnage, mais un reportage palpitant sur les acteurs de l'ombre en temps de guerre. Cette vivacité narrative, qui nuit néanmoins au sérieux de l'ouvrage, fut sans doute pour beaucoup dans le succès que connut cette série. Ce premier tome est divisé peu ou prou en deux parties : – La première s'intéresse avant tout à l'espionnage allemand durant la Première Guerre Mondiale, et à la manière dont les agents du contre-espionnage français parvenaient à traquer et à arrêter les espions allemands agissant en France. Tous les chapitres concernant les courriers secrets et les instructions confidentielles est particulièrement intéressant, et tout à fait crédible : 80% de l'espionnage au XXe siècle était avant tout un travail autour de messages à envoyer, de courrier à intercepter, et de lettres à ouvrir puis à refermer afin qu'on ne sache pas qu'elles ont été lues. Ce trafic d'informations occupait la plupart des espions du monde qui, de ce fait, étaient loin d'avoir une vie aventureuse à la James Bond. Ici, on découvrira volontiers des micro-messages pliés en quatre, collés sous un timbre pour affranchir une enveloppe qui ne contenait qu'une lettre manuscrite sans valeur, mais aussi des dessins aux fusains de peintres du dimanche qui recouvrent le plan d'une base navale française, d'autres messages dissimulés en code au travers des notes d'une partition musicale ou dans le texte d'une petite annonce publiée dans un journal, etc, etc... Ces "trucs" d'espionnage sont particulièrement attendrissants, parce qu'ils appartiennent à une époque totalement révolue. L'avènement d'Internet, du cryptage informatique, des messageries instantanées, du wi-fi, du Bluetooth, font qu'il n'a jamais été aussi simple d'échanger des informations, et que face à l'immense foisonnement des milliards de messages échangés chaque jour, l'espionnage a sans doute considérablement changé de forme. Charles Lucieto nous conte néanmoins, avec l'émerveillement joyeux d'un homme qui apprécie dans l'espionnage ces petits exercices cérébraux qui font alors partie du métier, toute une galerie d'exemples très représentatifs de ce que pouvait être le travail d'un espion. Enfin, d'un espion allemand naturellement, car aux dires de Lucieto, il n'y avait pas de méthodes comparables effectuée par des espions français en Allemagne. Seuls les allemands sont à la fois capables de tout et bons à rien, Lucieto le répète suffisamment pour que cela justifie toute action française effectuée contre eux. D'ailleurs, Lucieto est trop patriote pour faire preuve de beaucoup d'empathie. À plusieurs reprises, il affirme bien que tel espion pris sur le fait, même jeune, même embrigadé par chantage ou l'appât du gain, est quelqu'un dont on "s'occupe" et qu'on ne "revoit" plus. – Dans la deuxième partie de ce livre, Charles Lucieto change quelque peu de ton et aborde le sujet alors très fantasmatique des belles espionnes internationales, en s'arrêtant longuement sur trois cas qui l'ont beaucoup préoccupé : Elsbeth Schragmüller, dite "Fraulein Doktor" (décrite ici comme "Mademoiselle Doktor", son vrai nom n'ayant filtré qu'en 1945, plusieurs années après sa mort), notre Mata-Hari nationale (ou presque) et une allemande du nom d'Irma Staub, qui semble avoir beaucoup hanté Charles Lucieto, y compris dans une dimension érotique, et à laquelle il consacre de très longs chapitres. Il n'est pas inutile de préciser qu'il n'existe aucune autre source sur Irma Staub, qui se faisait appeler en France "comtesse de Louvain", que celles avancées par Lucieto. Il y aurait de sérieuses raisons de remettre en cause l'existence réelle de ce personnage un peu romantique, si Charles Lucieto ne publiait sa photo dans son livre. Sur Fraulein Doktor, Lucieto est nettement moins disert, bien qu'il prétende l'avoir vue une fois et avoir été saisi du regard glacé et impitoyable qu''elle posait sur toutes choses, ce que les quelques photos d'elle existant ne semblent pas confirmer. de par ce pseudonyme par lequel elle s'était fait connaître dans le milieu de l'espionnage, Fraulein Doktor avait alimenté bien des fantasmes et des rumeurs sur la cruauté de ses tortures et de ses mutilations. En réalité, Elsbeth Schragmüller s'était surnommée ainsi parce qu'elle était doctorante en sciences politiques, et non pas doctoresse ou chirurgienne. Il semble que sa principale activité fut de former et d'initier à l'espionnage des jeunes filles chargées de séduire les officiers militaires français et de leur soutirer sur l'oreiller des renseignements. Il est avéré aujourd'hui que Mata Hari et Marthe Richard bénéficièrent de sa formation. Cependant, bien des points sont restés obscurs sur les activités complètes de "Fraulein Doktor". Il n'empêche que Charles Lucieto ne fait à son sujet que ressasser les rumeurs la concernant pendant la guerre. Il ne semble pas en savoir plus, ou du moins être décidé à en dire plus long. Sur Mata Hari, par contre, Charles Lucieto n'est pas avare de détails et le chapitre qu'il lui consacre mérite une lecture, ne serait-ce que parce qu'il va à contrario de tout ce qui a été affirmé par la suite. Il est tacitement admis de nos jours que les activités d'espionnes de Mata Hari ont été un peu surestimées, que ce n'était au final qu'une cocotte un peu amatrice, qui, en temps de guerre, s'est brûlé les ailes à vouloir jouer l'espionne par appât du gain. Charles Lucieto tient un tout autre discours : avec moults renseignements à la clé, et en affichant la photo anthropométrique originale de Mata Hari lors de son arrestation, Charles Lucieto affirme que Mata Hari travaillait pour le renseignement allemand dès 1904, que loin d'être une amatrice, elle était au contraire une professionnelle aguerrie, ce qui expliquerait d'ailleurs le courage avec lequel elle a affronté le peloton d'exécution. Néanmoins, s'il est difficile de prendre en faute Charles Lucieto, tant il dispose de références et d'arguments sérieux, on ne peut qu'être gêné de la haine absolue qu'il voue à cette femme. En effet, déjà en 1926, la légende s'emparait de cette vestale des temps modernes avec une tendresse tout à fait complaisante, et cela faisait entrer Charles Lucieto dans une colère noire. Pour lui, non seulement Mata Hari était une ennemie de la France, qu'il était scandaleux d'aduler, mais en plus, par les trahisons et les fuites qu'elle avait fait durant toutes ces années, elle portait probablement la responsabilité de la mort et de la torture de nombreux agents français. Les mots de Lucieto sont donc extrêmement durs, d'autant plus qu'en devenant une saltimbanque renommée, Mata Hari s'était affranchi de tout le devoir de discrétion d'un véritable agent secret, tout cela à la seule fin de se retourner contre le pays qui la célébrait et qui avait fait d'elle une personnalité du monde des arts, ce qui, aux yeux de Lucieto, confine à la plus écoeurante des perversions. Comme on le voit, Charles Lucieto surprend par son absence de neutralité ou de réserve sur les sujets qu'il aborde, ce en quoi il se démarque de la plupart des espions racontant leurs souvenirs. Si la démonstration est rigoureuse, le ton est particulièrement nerveux, l'émotion est soigneusement entretenue et une telle exubérance a de quoi surprendre chez un ancien agent secret. Il est vrai qu'en préface, Charles Lucieto dit au final écrire les mémoires d'un autre agent secret, toujours en exercice, et qui ne se sentait pas le talent de prendre la plume lui-même. Faut-il y voir justement l'ébauche d'une collaboration entre un authentique espion, et un écrivain-rédacteur qui, petit à petit, s'identifie à son modèle et s'y sent plus à l'aise ? J'avoue que je serais tenté de le supposer, car le livre commence de manière très factuelle, et "s'échauffe" progressivement jusqu'à se montrer très parti-pris dans son dernier tiers. Toujours est-il que, s'il répond finalement à peu de questions cruciales sur la guerre ou l'espionnage, ce premier volume de "La Guerre des Cerveaux" apporte tout de même un grand nombre d'anecdotes et d'informations sur ce que pouvait être, à cette époque-là, le métier d'espion en temps de guerre. Malgré une certaine inégalité dans l'intérêt de ces anecdotes, on passe néanmoins un agréable moment dans ces coulisses de la guerre secrète qui se jouait dans d'autres coulisses, celles de la Grande Guerre..." (Dorian Brumerive, Babelio)
Il s’agit du seul ouvrage contemporain des faitspublié en France sur le sujet. Paris, Ponce, s.d. [vers 1783]. Grand in-4 de 16 planches gravées, plein maroquin vieux rouge, triple filet doré autour des plats, dos à nerfs richement orné, double filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure signée Zaehnsdorf, England. 202 x 224 mm.
Édition originale de premier tirage de cette suite complète de 16 planches gravées retraçant les origines et les évènements marquants de la Révolution Américaine. Sabin, n°68421; Cohen, 490; Howes, C-576 ; Winsor, VI, p. 185. Recorded here are some of the major events of the War and of the larger global conflict between Great Britain and France, including the tarring and feathering of John Malcom at Boston, the battle of Lexington, the capitulation of Burgoyne at Saratoga, the capture of Dominica, Senegal, Grenada, Pensacola, and Tobago, the surrender of Cornwallis at Yorktown, the battle of St. Eustache, the siege of Fort S.Philippe, and the attack on Brimstomhill. There is also a general map of the United States and a composite map of the Gulf of Mexico, Barbary, Minorca, and Tobago. Below each view, forming part of the engraved surface is brief explanatory text by Niquet. The engraved title contains a précis of the War, surmounted by five inset views of military and naval engagements, while the final plate, decorated with four similar insets, gives a précis of the Treaty of Versailles in 1783 and a list of the principal officers killed or wounded in the war. Howes describes this as the first French book with a title-page mentioning the United States. Cet extraordinaire ouvrage sur la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique se compose de belles fresques (180 x 235 mm) gravées par Ponce, Godefroy, Le Barbier, Marillier… illustrant les évènements marquants de la Révolution Américaine: – Titre gravé orné de cinq vignettes de combats navals et terrestres dont La défaite anglaise en Louisiane et la prise du Fort de la Mobile le 14 mars 1780. – John Malcom ou les Origines de la Révolution Américaine. – Journée de Lexington. – Sarratoga, le 17 novembre 1777. – Prise de la Dominique. – Prise du Sénégal. – Prise de l’isle de La Grenade. – Prise de Pensacola le 9 mai 1781. – Prise de Tabago. – Reddition de l’armée de Lord Cornwallis. – Surprise de St Eustache. – Siège du Fort S. Philippe le 4 février 1782. – Attaque de Brimstomhill. – Carte des Etats-Unis. – Cartes particulières. – Précis du Traité de Paix. Il s’agit du seul ouvrage contemporain des faits publié en France sur le sujet et du premier ouvrage français à évoquer les Etats-Unis sur sa page de titre. “This beautiful series of plates is often cited as the first French book on the "United States" since it used that name in the title. This work was of great influence in creating the iconographic model for the new democracy”. Superbe exemplaire de la plus grande rareté dont l’ensemble des 16 planches gravées ont été délicatement mises en couleurs à l’époque. Nos recherches nous ont permis de trouver trace d’un seul autre exemplaire en coloris de l’époque passé sur le marché depuis le début des relevés, en juin 2013, il y a 11 ans. Admirable recueil d’estampes sur la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique.
De la bibliothèque de Louis de Monteynard, secrétaire d’Etat à la guerre de 1771 à 1774. Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, 1769. In-8 de xvi pp., 147 pp., (9), 3 planches hors-texte dont 1 dépliante, 3 cartes dépliantes. Plein veau marbré, filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, tranches rouges. Reliure de l'époque. 200 x 120 mm.
Première édition en français, traduite par le philologue Charles-Guillaume Dumas d'après l'édition donnée à Londres trois ans plus tôt. 2 jolies figures gravées d'après Benjamin West, représentant la conférence entre les Indiens et le colonel Bouquet en octobre 1764, et la reddition des captifs anglais en novembre de la même année, et 4 cartes et plans dépliants, dont un plan de la bataille de Bushy Run et une carte du cours de l'Ohio & du Muskingum. Le colonel Henry Bouquet (1719-1765) s'illustra durant la guerre de Pontiac (du nom d'un chef indien allié des Français), conflit opposant de 1763 à 1766 les Anglais aux tribus indiennes de la région des Grands Lacs, de l'Illinois et de l'Ohio. Rédigé par le révérend William Smith d'après les papiers de cet officier et publié pour la première fois à Philadelphie en 1765, le récit raconte l'expédition victorieuse de Bouquet à la bataille de Bushy Run (1763) qui mit fin au siège de Fort Pitt. Selon Field, il s'agit de la première victoire des Anglais sur des Indiens armés de fusils. L'édition contient une courte biographie de Bouquet par Dumas. D'intéressantes Réflexions sur la Guerre avec les Sauvages de l'Amérique Septentrionale occupent les pp. 89-147: on y trouve notamment le nom des différentes nations indiennes qui vivaient en Amérique du Nord, avec le nombre approximatif de leurs combattants. (Field, An Essay towards an Indian bibliography, n°1443). A translation of Smith's "Historical Account," taken from the London, 1766 edition. For another issue of the same sheets, see below "Voyage Historique." The maps and plates are re-engraved from the London edition of 1766, the two parts of the map appearing separately. West's two plates are re-engraved by "P. V. S." An adaptation of the "Marche du Colonel Bouquet," or "topographical plan," is in Avery, vol. 4/1908, p. 374. The preface includes a biographical sketch of Bouquet by Dumas. It is translated, into English in "The Olden Time," vol. I, pp. 203-207, May, 1846, and pp x—xvi of it are translated in the Cincinnati 1868 edition of the "Historical Account." Sabin, n°84647. Très bel exemplaire de cet Americana illustré de 2 gravures de l'éminent peintre Benjamin West (1738-1820), le père de l'école américaine. De la bibliothèque Louis-François de Monteynard (1713-1791), secrétaire d'Etat à la guerre de 1771 à 1774, avec son ex-libris armorié gravé.