Gallimard (11/2021)
Reference : SLIVCN-9782075146401
LIVRE A L’ETAT DE NEUF. EXPEDIE SOUS 3 JOURS OUVRES. NUMERO DE SUIVI COMMUNIQUE AVANT ENVOI, EMBALLAGE RENFORCE. EAN:9782075146401
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M. Alexandre Bachmann
Passage du Rond Point 4
1205 Genève
Switzerland
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L’abondante illustration comporte le portrait de Nicolas Ier gravé par Piaud, d’après Raffet et 24 planches gravées hors texte, tirées sur Chine et montées sur papier fort, dont 1 planche de musique. Paris, Ernest Bourdin, 1840. Grand in-8 de (2) ff., vii pp. (préface), viii pp. (dédicace), 621 pp., (3) et 25 planches. Qq. rares ff. piqués. Relié en chagrin rouge vif, encadrement à froid sur les plats et large composition dorée baroque avec des feuillages, dos à nerfs couvert d’un décor baroque doré, tranches dorées. Reliure de l’époque. 255 x 163 mm.
Edition originale de cet ouvrage dans lequel Demidoff relate son voyage entrepris en Russie et en Crimée en 1837. Atabey 337; not in Blackmer; Brunet, II, 583. This is the first part of Demidov's account of his mission in Russia and the Crimea, an account of the voyage itself. The scientific observations by Huot, Leveille, Rousseau and Nordmann were published in three volumes in 1842, together with an atlas of natural history plates.'' (Atabey) Quelques très rares exemplaires possèdent une dédicace à «sa Majesté l’Empereur de toutes les Russies» en viii pp. reliée au début du volume, et le présent exemplaire en fait partie. L’abondante illustration comporte le portrait de Nicolas Ier gravé par Piaud, d’après Raffet et 24 planches gravées hors texte, tirées sur Chine et montées sur papier fort, dont 1 planche de musique. En 1837-1838, Démidoff organisa une expédition scientifique en Russie du Sud et en Crimée, dont il confia la direction scientifique à Frédéric Le Play. Elle comprenait 22 savants, écrivains et artistes français dont Auguste Raffet et le critique Jules Janin. L'expédition comprenait aussi Jean-Jacques Nicolas Huot (géologue), Louis Rousseau (aide naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle), Léon Lalanne (ingénieur des Ponts et chaussées), Henri Malinvaud, le dessinateur Raffet, et le comte de Saint-Aldegonde, qui a accompagné Le Play dans sa traversée prospective du bassin du Donetz. La présence de ce dernier personnage, polytechnicien, officier de l'artillerie français au service de la Couronne fait ressortir encore une particularité constatée à juste titre par A. Savoye : la commandite tripartite de l'expédition. En effet, celle-ci comprend d'abord Démidoff, initiateur et directeur du voyage, ensuite, d'une façon implicite, les administrations des Corps des Mines et des Ponts françaises sans l'aval desquelles les fonctionnaires de ces corps n'auraient pas pu être du voyage, enfin, les autorités russes qui, outre l'autorisation officielle de prospecter, lui apportent un soutien logistique subsistant. Notons que, de leur côté, les services de renseignement français ont porté de l'intérêt à ce voyage. En tout cas, dans les circonstances et au moment que nous ignorons, les rapports de Le Play et de Saint-Aldegonde relatifs à la prospection du bassin du Donetz leur ont été transmis ; le résultat de cette expédition fut publié sous le titre Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée avec une centaine de lithographies originales de Raffet. Le tsar, dédicataire de l'ouvrage, montra de l'irritation contre le fait que la plupart des membres de l'expédition étaient français. Démidoff voulait combattre certaines idées reçues des Français à l'encontre de la Russie. Néanmoins, ces comptes-rendus irritèrent le tsar Nicolas Ier par leur description du système féodal russe. Bel exemplaire bien complet de la préface, de la dédicace et de la planche de musique «Marche Valaque» qui manquent souvent, de cet intéressant récit de voyage, conservé dans sa reliure romantique de l’époque en chagrin rouge richement décoré.
Bon exemplaire de ce très important voyage dans le Pacifique, conservé dans ses reliures uniformes de l’époque. Paris, J. Tastu, 1830-1834. 11 volumes grand in-8 et 3 parties en 1 volume in-4 pour le texte, 5 parties en 4 volumes in-folio pour les Atlas; des rousseurs à l'atlas historique. Demi-basane brune, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert. Reliure de l'époque. Dimensions des volumes de texte : 230 x 143 mm / 293 x 226 mm. Dimensions des atlas : 550 x 350 mm.
Edition originale du plus important voyage français entrepris dans le Pacifique au XIXe siècle. Bagnall, 1687 (partie); Davidson, pp. 115-6 (partie); Ferguson, 1341 (partie); Hill 2, 504 (partie); Hocken, p. 47 (partie); Sabin, 21210 (partie) ; Chadenat 60 ; Hill, p.88. Il s'agit de la première expédition de Dumont d'Urville, qui avait pour objet de préciser et de compléter les informations sur les îles du Pacifique déjà recueillies par Duperrey. Après avoir passé le Cap de Bonne Espérance, l'Astrolabe fit relâche à Port Jackson, avant de se diriger vers la Nouvelle Zélande et en particulier le détroit de Cook. Les navigateurs explorèrent ensuite les îles Tonga, une partie de l'archipel des Fiji, la Nouvelle Angleterre, la Nouvelle Guinée, Amboina, la Tasmanie, Vanikoro et Java. Grâce aux importantes collections et observations rapportées, l'expédition de Dumont d'Urville fut un grand succès scientifique. Les textes sont illustrés de 9 planches pour l'Histoire du voyage, 8 planches pour la Zoologie, 2 tableaux dépliants pour les Observations nautiques; les atlas contiennent un portrait, 8 cartes dont une en couleurs, et 239 planches (dont 57 coloriées) pour l'Histoire du voyage, 204 planches de zoologie, 80 planches de botanique. 1° Historique – 10 tomes en 5 vol. avec gravures, et 2 Atlas de 247 belles planches, noires et coloriées : vues, paysages, portraits, types d’indigènes, scènes de mœurs, etc. 2° Zoologie – 6 parties en 4 vol. in-8 avec 8 pl. et Atlas de 192 pl. coloriées. 3° Botanique – 2 tomes en 1 vol. et Atlas de 80 pl. noires et coloriées. 4° Entomologie – 2 tomes en 1 vol. et Atlas de 12 pl. coloriées. « The scientific voyage of the Astrolabe was arguably the most important and the most influential nineteenth-century French voyage to the Pacific. In addition to its comprehensive hydrographical work, especially in New Zealand, the Astrolabe scientists made extensive scientific observations and vast collections of natural history. The outstanding results of the expedition were published from 1830 to 1835. The atlases contain what are generally acknowledged to be some of the finest plates ever produced of the natural history, topography, and anthropology of the Australasian and South-west Pacific. Most of the fine topographical views are after Louis Auguste de Sainson. The official account of the voyage is rarely found complete ». Bon exemplaire de ce très important voyage dans le Pacifique, conservé dans ses reliures uniformes de l’époque. Il manque à cette collection les 2 tomes de texte de Philologie par Dumont d'Urville, et l'atlas d'hydrographie, d'un format supérieur aux autres atlas et qui manque souvent.
Précieux et rarissime ensemble complet des quatre atlas illustrant le récit d'un des plus célèbres voyages dans le Pacifique Paris, Bertrand, 1826-1827. L’exemplaire comporte l’ensemble complet des Atlas de ce voyage, à savoir : -Historique.. atlasin-folio comportant 60 planches en couleurs dans leurs 15 livraisons d’origine. -Zoologie.. atlasin-folio contenant 157 planches en couleurs dans leurs 27 livraisons d’origine. -Botanique.. atlas in-folio contenant 106 planches (25 en couleurs) dans leurs 15 livraisons d’origine. -Hydrographie.. atlas in-folio contenant 55 cartes et tableaux relié dans le cartonnage d’origine. Soit au total 57 livraisons conservées brochées telles que parues et un volume conservé dans son cartonnage d’origine. Très bon état de conservation des couvertures de livrasions. L’ensemble est conservé dans 5 boites protectrices en demi-maroquin bleu. 565 x 375 mm.
Précieux et rarissime ensemble complet des quatre atlas illustrant le récit d'un des plus célèbres voyages dans le Pacifique, édité en livraisons de 1825 à 1835 et dont la publication ne fut jamais achevée. Borba de Moreas, p. 275-76; Ferguson, 1069; Hill, 517; Hocken, 42; Sabin, 21353; Nissen IVB, 280; Nissen BBI, 1210. Parti de Toulon le 11 août 1822 à bord de la Coquille avec Dumont d'Urville comme second, Louis-Isidore Duperrey (1786-1865) traversa l’Atlantique et se dirigea vers le Brésil, puis le Chili, où il mène une enquête ethnographique sur les Indiens Araucans. Il explora ensuite les Iles du Pacifique (Touamotou, Tahiti, Bora-Bora), la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande et les Moluques. La Coquille traverse le canal d’Ombay, pour atteindre finalement Sidney en janvier. En avril 1825, l'expédition est de retour à Marseille. Sitôt revenu de son voyage, Duperrey s'attelle à sa publication dont il se réserve la partie "historique", l'hydrographie et la physique. Ce voyage qui n'a essuyé aucune perte et aucune avarie majeure, suscite l'enthousiasme. Les contemporains de Duperrey sont impressionnés par la réussite sanitaire et la portée scientifique de la campagne. Les résultats de l'expédition sont évalués par une commission d'éminents scientifiques de l'Académie des sciences : "L'académie trouvera, dans les analyses qui précèdent, la preuve que le voyage de la Coquille mérite d'occuper un rang distingué, parmi les plus brillantes expéditions scientifiques exécutées, soit par la marine française, soit par celle des autres nations." Les collections récoltées sont d'une richesse surprenante en quantité et en qualité. Les collections zoologiques s'élèvent à près de 1900 échantillons (insectes, poissons, oiseaux, reptiles) et 3000 espèces ont été recueillies en botanique. Le naturaliste Lesson a méthodologiquement dessiné ces espèces. Des témoignages sur le mode de vie des Carolins, Tahitiens, Zélandais, Papous et Alfourous ont été recueillis. Gabert a constitué des lexiques et glossaires des mots les plus utilisés par les populations visitées. Les croquis réalisés par Jules-Louis Lejeune sont remarquables et constituent un véritable témoignage ethnologique. Ses dessins (calques, croquis, dessins aquarellés) sont en grande partie gravés pour être intégrés aux albums de l'expédition. Il a réalisé 43 portraits, 40 "petits tableaux", 43 vues ou paysages, 59 dessins "représentant des armes, des ustensiles de ménage et divers autres objets". L'enseigne de vaisseau Bérard a dessiné différents types de pirogues. Des observations ont été réalisées en astronomie, en magnétisme, en météorologie, des études sont effectuées sur la zoologie, la botanique. Le voyage constitue également une source pour la médecine puisque les maladies survenues à bord et celles diagnostiquées parmi les indigènes ont été recensées. 53 cartes ont été élaborées. Elles complètent les cartes établies lors de précédents voyages par d'autres explorateurs et en corrigent les erreurs grâce aux avancées technologiques (notamment l'invention des chronomètres) permettant le calcul de la longitude. En effet, si la configuration du Pacifique est déjà connue grâce à Bougainville, Cook, Lapérouse et d'Entrecastreaux, les connaissances géographiques, ethnologiques et biologiques de certains espaces sont superficielles, lacunaires voire totalement erronées. La cartographie de l'Océanie est approximative car le calcul de la longitude est mal maîtrisé jusque-là. C'est ainsi que figurent sur certaines cartes des îles imaginaires, des écueils, des bancs de sable qui n'existent pas. Duperrey est le premier à élaborer une carte où figurent les méridiens et les parallèles magnétiques. Resté inachevé, ce récit d'un des plus célèbres voyages dans le Pacifique fut publié sous forme de livraisons de 1825 à 1835. Le nombre de volumes diffère donc suivant les exemplaires et les bibliographies; l'ouvrage est cependant le plus souvent relié en 11 volumes et comprend toujours 4 volumes d'atlas. L'atlas de Zoologie est divisé en sept parties (oiseaux, reptiles, poissons, mollusques, insectes, crustacés et zoophytes). L'Histoire du voyage est illustrée de belles planches représentant des vues de villages, des habitations, des indigènes, etc. Rare et précieux ensemble complet des quatre atlas du récit de voyage de Duperrey, conservés tels que parus sous forme de livraisons brochées.
A Paris, chez Denys Bechet, 1666.In-8 de (1) f.bl., (6) ff., 1 carte dépliante, 245 pp., (3) pp., (1) f.bl. Relié en plein veau brun granité de l’époque, dos à nerfs orné, coupes décorées, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 179 x 113 mm.
Rare edition originale du premier livre français jamais publié sur le Siam. Cordier, Bibliotheca Sinica, 827-828 ; Brunet, I, 1179. « Les premiers contacts entre la France de Louis XIV et le Siam de Phra Naraï remontent aux années 1660, lorsque des vicaires apostoliques et des ecclésiastiques des jeunes Missions étrangères de Paris s’installent à Ayutthaya, la capitale du royaume de Siam. L’un d’eux, Jacques de Bourges, a fait partie du premier groupe de missionnaires arrivés à Ayutthaya en 1662. Il est l’auteur du premier livre français jamais publié sur le Siam, la Relation du voyage de Monseigneur de Beryte […] jusqu’au royaume de Siam, publié à Paris en 1666. C’est une traditionnelle relation viatique qui propose le récit du voyage principalement terrestre au Siam (l’aventure), et une description systématique de ce royaume (l’inventaire). Challe, qui se vante d’ « avoir lu toutes les relations qui ont été imprimées, tant sur les terres que sur la religion… », ne connaissait pas ce livre, car il poursuit : «… mais je ne me souviens point d’en avoir jamais lu de Messieurs des Missions étrangères… » ». « Monseigneur Lambert de La Motte et les missionnaires apostoliques Jacques de Bourges et François Deydier s’embarquèrent à Marseille en novembre 1660 pour Alexandrette, d’où ils commenceraient un voyage surtout terrestre qui les conduirait par Alep, Baghdâd, Bassora et Ispahan à Bandar Abbas sur le détroit d’Ormuz. Un vaisseau de la East India Company les déposerait à Surate d’où ils traverseraient le sous-continent indien jusqu’à Masulipatam sur la côte de Coromandel. Un dhow maure les conduirait de là à Mergui, port siamois. Un dernier voyage fluvial et terrestre, et voilà nos gens à Ayuthia, capitale du royaume de Siam, où ils débarquent en août 1662, après un voyage extrêmement éprouvant de vingt et un mois. Ce périple mémorable nous est bien connu grâce à la Relation du voyage de Monseigneur l’évêque de Béryte, vicaire apostolique du royaume de la Cochinchine, par la Turquie, la Perse, les Indes, &c. jusqu’au royaume de Siam et autres lieux, par M. de Bourges (Denys Bechet, Paris, 1666 ; réédité en 1668 et 1683). Précédant de vingt ans la grande vogue siamoise des années 1685-1688, la Relation de Jacques de Bourges nous propose la première relation et description française du Siam, et ceci au début du règne de Somdet Phra Naraï qui recherchera l’alliance et l’amitié de Louis XIV avec qui il échangera des ambassades dans les années 1680 ». (De branche en branche. Etudes sur le XVIIe et le XVIIIe siècles français. Dirk Van der Cruysse). Le présent ouvrage est illustré d’une carte dépliante gravée par Du Val retraçant le parcours des missionnaires francais depuis paris jusqu’au Siam. Exemplaire grand de marges car conservé dans sa reliure de l’époque, de cet intéressant récit de voyage capital pour la connaissance du Siam au XVIIe siècle. Aucun exemplaire de cette rare originale n’est répertorié dans ABPC depuis 1989.
Très rare en aussi belle reliure à la cathédrale de l’époque. Paris, Victor Magen pour les tomes I & II, 1835 ; Dumont pour les tomes 3, 4 & 5, 1837. 5 tomes en 5 volumes in-8 de: I/ (4) pp., 388 pp., (1) f. de table ; II/ (4) pp., 368 pp., (1) f. de table; III/ (4) pp., 372 pp.; IV/ (4) pp., 340 pp. ; V/ (4) pp., 404 pp., petite restauration marginale p. 27 du vol.1 sans atteinte au texte. Demi-veau glacé havane, dos à nerfs, coiffes et nerfs ornés d'estampages à chaud, entre-nerfs ornés de fleurons estampés à froid, tranches jaunes. Élégantes reliures de l’époque. 205 x 124 mm.
Exemplaire magnifiquement relié de ce texte célèbre d’Alexandre Dumas, de toute rareté en édition originale. Les tomes 3, 4 et 5 parus chez Dumont en 1837 sont ici en édition originale. Les deux premiers volumes formant pour ainsi dire une première partie présentent ici le texte de l’édition originale de 1834 avec un titre de relais portant la mention deuxième édition et la date de 1835. Les cinq volumes furent reliés à l’époque pour un amateur exigent en demi veau orné en queue des dos d’un décor à la cathédrale. «L’ensemble est rare» (Carteret, I, 229). «Un pur régal que les voyages du Dumas père en Suisse» (Mortimer). «Ce livre d’Alexandre Dumas père (1803-1870), publié entre 1835 et 1859, ne manque ni d’intérêt, ni de qualité. L’insatiable curiosité de l’auteur nous vaut de nombreuses descriptions et des notes sur quantités de pays […]. Ces Impressions de voyage sont, pour Dumas, un moyen de donner libre cours à son étonnante facilité de conteur et mettent puissamment en lumière ses dons d’observateur.» (Dictionnaire des Œuvres, III, 693). «Après s’être fait un nom au théâtre, Alexandre Dumas s’est essayé dans le roman, et a utilisé, dans des compositions d’un genre nouveau, les souvenirs, les tableaux, les anecdotes qu’il avait recueillis dans plusieurs voyages en Suisse et en Italie. Les premiers volumes des Impressions de voyage ont obtenu un succès mérité par la gaieté, l’entrain, l’esprit qui y étincellent à chaque page. Le style de cet ouvrage est franc, rapide; les allures de la narration sont vives, libres et dégagées, comme le caractère et l’humeur de l’aimable touriste.» (Dictionnaire encyclopédique de Ph. Le Bas, 775). «Ces Impressions de voyage sont le premier très long récit de Dumas: il est frappant que l'on y trouve, en germe, tous les genres qui donneront plus tard naissance à ses grands succès. Le terme « impressions » est on ne peut mieux choisi. Dumas est un impressionniste, avant même que l’on associe ce qualificatif aux peintres. Le journal de voyage est bien un recueil d'impressions, devant les êtres et la majestueuse nature. Dumas les dépose sur le papier, et donne envie au lecteur d'aller les vérifier sur place. Il est peintre à sa façon. Et pourtant, modestement, Dumas, dans une description presque féerique d'une vieille et de son fils, prétend qu'il faudrait être « Rembrandt pour fixer sur la toile, avec sa couleur ardente et son expression pittoresque, ce tableau bizarre ». Mais la description qu’il en fait est si précise, elle laisse tellement ressentir la puissante poésie de la scène, qu'il n'est nul besoin d'un peintre pour en saisir davantage. Dumas est, réellement, un peintre des mots. Ce qui donne davantage de valeur à ces récits, ce sont les réflexions philosophiques qu'ils éveillent chez Dumas. Dans la plupart des œuvres qui suivront, l’auteur s’éloignera régulièrement de l’histoire pour la commenter. Ici, plus que jamais, il laisse libre cours à ses pensées qui ne peuvent manquer de faire réfléchir le lecteur. Ainsi, quand Dumas découvre que la pêche et la chasse ne sont pas toujours des jeux, mais peuvent aussi, pour certains, être un dur travail, parfois mortel, il écrit : «C'est dans les hommes mêmes qu'elle veut faire libres que la liberté trouve ses plus grands obstacles». Ailleurs, méditant sur le deuil, Dumas constate : « ... aux ailes de la poésie et de la religion, comme à celles des aigles, il faut la solitude et l'immensité ». On ne peut passer sur de telles observations sans s’arrêter, sans chercher à aller plus loin. Les Impressions de voyage n'ont pas à être lues page après page. On peut les prendre n'importe où, pour simplement goûter une partie de ce long itinéraire. On peut également, si l'on est impatient, sauter quelques pages pour retrouver plus rapidement un personnage attachant ou intrigant : par exemple, cet Anglais ou Pauline que Dumas croise à différents moments du voyage.» (Marie Douville). Hormis quelques rousseurs éparses naturelles dans un exemplaire en condition d’époque non lavé remarquable exemplaire d’un livre fort rare en très élégante reliure romantique de l’époque. «Un bel exemplaire en reliure d’époque mérite un net effort financier». (Clouzot).