Grenoble, éditions du Grésivaudan, 1971. In-folio, 249 pp., en feuilles, couverture originale muette, étui et chemise roses de l'éditeur (quelques petites traces de poussière à l'étui et la chemise, portefeuille de suites manquant).
Reference : 21388
Édition illustrée de 16 lithographies originales en couleurs de Roger Forissier. Un des 48 exemplaires sur vélin d'Arches, signé par l'artiste à la justification. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
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Publié en 1785, sans l’assentiment de l’auteur, «Le Diable au corps» a été condamné à la destruction par un arrêt de la cour d’assises de la Seine, en date du 9 août 1842 et par un jugement prononcé par la 6ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 12 mai 1865. Londres, 1785. In-12, maroquin rouge, double filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées. Reliure de la fin du XIXè siècle. 131 x 80 mm.
Edition originale «introuvable aujourd’hui» de la première parution du «Diable au corps», imprimée dès l’année 1785, l’un des plus illustres romans érotiques parus simultanément avec les œuvres du Marquis de Sade. Ce titre sera repris par Raymond Radiguet (1903-1923) pour son roman autobiographique paru l’année de sa mort. Le Diable au corps est un tableau des mœurs parisiennes un peu avant la Révolution et ce tableau, Nerciat l'a complété par un autre: les Aphrodites, qui a lieu une quinzaine d'année plus tard, pendant les premières convulsions révolutionnaires. C'est sans aucun doute à propos du Diable au corps et Les Aphrodites que Baudelaire écrivit cette note qu'il avait l'intention de développer « La Révolution a été faite par des voluptueux ». Cette rarissime édition originale est ornée de 4 figures érotiques. Publiée de manière clandestine en 1785, sans l'assentiment de l'auteur, cette édition livre au public la première version de la première partie du Diable au corps (1803), dont le texte à l'époque était toujours en cours d'écriture par Nerciat. Ce récit très libre se présente sous la forme d'un dialogue au verbe croustillant et érotique entre plusieurs personnages: une superbe marquise, la comtesse de Motte-en-feu, véritable laidron piquant et blonde ardente qui porte un certificat non équivoque des plus nombreuses & des plus chaudes aventures, une soubrette, un prélat, etc. Le Diable au corps a été condamné à la destruction par un arrêt de la cour d'assises de la Seine, en date du 9 août 1842 et par un jugement prononcé par la 6ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 12 mai 1865. Si Nerciat, qui joua sur les deux tableaux (royauté ou république), souvent par nécessité financière ou par simple sécurité pour sa personne, ne fut pas aussi fin politique ou chanceux qu'un de ses illustres patrons, Talleyrand, il laissa à la postérité une œuvre littéraire autrement moins périssable. Ses romans, si raisonnables et convenables en philosophie politique, fourmillent de joie de vivre et de santé heureuse, tout à l'opposé du cynisme et de la dureté de la vie politique de son époque, particulièrement corrompue et sanglante. Si son œuvre reflète sa vie, le chevalier, subtil libertin, dut connaître à travers tant de vicissitudes professionnelles de très joyeux moments. Si elle ne la reflète nullement, cette vie chaotique dut lui être particulièrement pénible pour soutirer de lui une telle compensation imaginaire. S'il faut trancher, son œuvre est largement autobiographique et propose un miroir très fidèle des mœurs fort libres (mais sans leur corruption et leurs violences) de l'aristocratie française que la réaction, lors de la Restauration post-napoléonienne, n'avait pas encore assombri de son implacable répression des mœurs. En somme, sa vie fut aussi dangereuse que son œuvre est joyeuse. «André et Nerciat aurait écrit Le Diable au Corps quelques années avant la Révolution et l’eût fait imprimer dès 1789 ou 1790, si les évènements n’eussent entraîné l’ajournement de son projet. Il s’est plaint d’avoir été victime dès 1785 d’un contrefacteur qui, avant même que la rédaction de l’ouvrage fût achevée, en aurait publié une partie en y introduisant beaucoup de fautes et en y apportant ça et là de désastreuses retouches: «Pas le moindre écart, pas la moindre addition, le moindre retranchement qui ne soit un contre-sens, une platitude, ou du moins une faute contre le goût, sans parler des innombrables difformités purement typographiques». Cette contrefaçon, ou plutôt cette pré-façon, introuvable aujourd’hui, avait pour titre: les Écarts du tempérament ou le Catéchisme de Figaro, esquisses dramatiques. Londres, 1785, in-18, et portait en épigraphe: Et flon flon, lure lure lure, Chacun à son ton et son allure, Elle fut réimprimée quelques années plus tard sous un titre différent: les Écarts du libertinage et du tempérament ou Vie licentieuse de la comtesse de Motte-en-feu, du Vicomte de Molengin, du valet Pinefort, de la Conbanal, d’un âne et de plusieurs autres personnages. Nouvelle édition. A Conculix, chez l’abbé Boujarron, bon bretteur, 1793, in-18 de 132 pages avec gravures. Il est peu probable que la première de ces deux éditions d’une partie du futur Diable au corps ait été vraiment publiée sans la complicité de l’auteur. Il est possible, certes, qu’elle ait été imprimée sans que Nerciat ait pu se relire sur épreuves et signer le bon à tirer, mais il va de soi que l’éditeur a disposé d’un manuscrit qui n’a pu être mis en circulation que par Nerciat lui-même. Les protestations de celui-ci ressemblent un peu aux plaintes de la prostituée dont la pudeur se trouve offensée». Pascal Pia, Les livres de l’enfer.
PARIS. NOUVELLE LIBRAIRIE DE FRANCE. GUY-VICTOR LABAT, EDITEUR. 1996. PETIT IN-4 (24 X 29,5 X 7,5 CENTIMETRES ENVIRON) DE 374 + (3) PAGES, RELIURE DE L'EDITEUR PLEIN VEAU ROUGE, DOS A QUATRE NERFS SOULIGNES DE FILETS DORES, PLAT SUPERIEUR ORNE D’UNE GRANDE VIGNETTE EN COULEURS, TITRE ET TETE DORES, SOUS ETUI BORDE. PREMIER TIRAGE LIMITE A 1840 EXEMPLAIRES NUMEROTES, DONT 40 HORS COMMERCE, TOUS SUR VELIN D'ARCHES PUR CHIFFON FILIGRANE, CELUI-CI PORTANT LE NUMERO 1354. EXEMPLAIRE A L’ETAT DE NEUF, DANS SON EMBALLAGE D’ORIGINE.
PARIS. EDITIONS GEORGES GUILLOT. 1957. IN-4 EN FEUILLES (24 X 30 X 5,5 CENTIMETRES ENVIRON) DE 180 ET (4) PAGES, SOUS COUVERTURE CREME REMPLIEE, TITRE IMPRIME EN ROUGE, CHEMISE ET ETUI CARTONNES DE L’EDITEUR. AVEC UNE PREFACE INEDITE DE JEAN COCTEAU. ILLUSTRE DE 16 COMPOSITIONS ORIGINALES MISES EN COULEURS A LA MAIN. PREMIER TIRAGE LIMITE A 1030 EXEMPLAIRES NUMEROTES DONT 30 HORS COMMERCE. UN DES 940 SUR VELIN DE RIVES A LA FORME, CELUI-CI PORTANT LE NUMERO 857. PETITS DEFAUTS SUR L’ETUI, SINON BON EXEMPLAIRE.
PARIS. CERCLE EUROPEEN D'EDITIONS. 1981. PETIT IN-4 (23 X 29,5 X 5 CENTIMETRES ENVIRON) DE 206 + (4) PAGES, RELIURE DE L'EDITEUR PLEINE BASANE MAROQUINEE ROUGE GRENAT, DOS A CINQ NERFS ORNE DE CAISSONS DORES, PLATS ENCADRES D'UN TRIPLE FILET DORE AVEC FLEURONS DORES AUX ANGLES, TITRE ET TETE DORES, SOUS ETUI BORDE. ILLUSTRE DE 12 PLANCHES HORS TEXTE EN COULEURS. PREMIER TIRAGE LIMITE A 1542 EXEMPLAIRES NUMEROTES, DONT 42 HORS COMMERCE, TOUS SUR VELIN D'ARCHES. TRES BEL EXEMPLAIRE, A L'ETAT DE NEUF.
Paris, Grasset, 1923. In-8 (204 x 136 mm), 238 pp. Maroquin rouge foncé janséniste, dos à nerfs, auteur, titre et date en pied dorés, encadrement de maroquin serti d’un filet à froid aux contreplats, gardes de moire rouge, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, étui bordé, légère patine au dos (Mercher 1971).
Édition originale du chef d’œuvre de Radiguet. Un des 50 exemplaires sur Hollande Van Gelder. Annoncé à grand renfort de publicité par Jean Cocteau et Bernard Grasset, Le Diable au corps connut un succès retentissant, porté par le parfum du scandale. Cette histoire d’amour adultère entre un jeune garçon et la femme d’un soldat au front charma par sa grâce autant qu’elle dérangea par son absence de morale. La revue les nouvelles littéraires dirigée par maurice Martin du Gard, neveu de l’écrivain, fut au premier plan dans la polémique autour du Diable au corps. Le 10 mars parut un article promotionnel de Raymond Radiguet, revendiquant le droit à l’écriture pour la jeunesse, suivi des bonnes feuilles du roman ; deux semaines plus tard, le 24 mars, François Mauriac livra une critique mi-figue mi-raisin, échaudé par l’immoralité du livre et le tapage médiatique. Dès les premiers mots du roman, le « plus jeune romancier de France » faisait fi de la déférence aux glorieux aînés, comparant la grande guerre à « quatre ans de grandes vacances ». Le roman s’écoula à plus de 100 000 exemplaires en trois mois, et la mort de Raymond Radiguet, emporté par la fièvre typhoïde sept mois après la publication, paracheva le mythe naissant. Exceptionnel exemplaire à très grandes marges, dans une parfaite reliure de Henri Mercher.