‎SADOUN, Katia, SCHMIDT, Valérie, SCHULTZ, Eberhard‎
‎Les 'Boutiques d'enfants' de Berlin : Education autoritaire et lutte pour le socialisme‎

‎Les « boutiques d'enfants » de Berlin. Education anti-autoritaire et lutte pour le socialisme.‎

‎ Maspero, 1972, in-8°, 201 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Textes à l'appui)‎

‎"Ce livre fait le récit et l'analyse d'un essai d'éducation antiautoritaire tenté sur des enfants d'âge préscolaire par des étudiantes au début de 1968 au moment où l'université de Berlin-Ouest s'insurgeait contre des structures universitaires et sociales qu'elle jugeait périmées. Cette expérience intéresse le public et s'étend, mais en été 1969 elle est stoppée par le Sénat en raison de l'inquiétude qu'elle provoque. Dès lors elle s'émiette. En 1970, date à laquelle a été écrit le livre elle est réduite à des expériences de groupe. Les étudiants et les étudiantes, théoriciens de ce mouvement, considérant que la phase primaire de socialisation de l'enfant (jusqu'à 6 ans) est le fondement des possibilités futures de l'individu, cherchent comment améliorer les conditions d'éducation de façon à aboutir à un épanouissement maximum de l'être. Dans la société bourgeoise de la civilisation industrielle, les moyens de socialisation sont l'angoisse, la punition, l'exemple critiquable des parents. Cette éducation crée une structure caractérielle autoritaire, structure qui recèle, ainsi que l'a montré Adorno, des dangers de fascisme. L'expérience s'est inspirée des tentatives de Vera Schmidt à Moscou en 1924 et se fonde sur les découvertes de la psychanalyse. Le principe fondamental de cette éducation est de rendre possible la libre satisfaction des besoins dans le collectif d'enfants. Les adultes interviennent le moins possible de façon à éviter le refoulement des pulsions et à leur permettre de les vivre puis de les sublimer. C'est ainsi que l'on renonce à dresser l'enfant à la propreté sachant qu'elle se produira d'elle-même, que l'on favorise son intérêt, temporaire mais nécessaire à son développement psychique, pour l'analité et les jeux sexuels. L'énergie psychique, qui n'est plus évacuée et retenue sous forme de culpabilité ou d'angoisse, peut alors devenir productrice et aboutir au renforcement du Moi. Le second principe d'éducation repose sur l'autonomie de l'enfant qui ne peut être atteinte que par une rupture de l'attachement exclusif aux parents grâce au collectif d'enfants..." (Michèle Tournier, Revue française de pédagogie, 1972) ‎