Paris: Calmann-Lévy, 1928 in-8, iv-331 pages. Broché (couv. brunie sur les bords), rousseurs éparses. Exemplaire numéroté sur papier vélin du Marais.
Reference : 1297400
Au Maroc. (Paris: Calmann-Lévy, 1928). [M.C.: Maroc, voyages]
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Hachette, 1955, in-8°, 316 pp, 34 photos sur 16 pl. hors texte, biblio, vocabulaire, broché, couv. illustrée, bon état
Sous forme de chronologie, le livre retrace la vie du Maroc sur quarante années (du début du Protectorat à l'Indépendance) et met en relief les travaux réalisés et les progrès accomplis... Table : Ce Maroc de 1912 ; L'aube de l'ère nouvelle ; Ce Maroc de jadis et de naguère ; L'œuvre de pacification 1912-1936 ; Ce Maroc de 1955 ; Appendices : les grandes directions de la Résidence générale, les finances générales... — Voici un bon livre et un livre de bonne foi. Nul ne s’en étonnera en notant le nom de l’auteur, grand écrivain, voyageur impénitent et parcoureur passionné des roules, pistes et sentiers marocains. Or, dans son « avertissement », il présente magistralement son livre. Donnons-lui la parole, car au demeurant, nous acquiesçons volontiers à ses propos. « Voici un livre qui souhaiterait être autre chose qu’un ouvrage de plus sur le Maroc. Il a été écrit sans passion, en toute bonne foi, alors que, ici et là-bas, la mauvaise foi et les passions semblent trop souvent maîtresses de l’heure. Il ne constitue ni un plaidoyer, ni un réquisitoire ; il s’efforce simplement de rappeler un certain nombre de faits indiscutables et d’affirmer quelques vérités trop négligées dont l’Histoire du Maroc démontre qu’ils forment des sortes de « constantes » dans la vie du Maghreb. Ces faits et ces vérités, il est indispensable qu’en France, comme au Maroc, on ne les perde pas de vue, si l’on veut comprendre les causes et les origines de la nouvelle crise que traverse « l’Empire fortuné » ! Si l’on ne veut point s’en exagérer la gravité. Si l’on veut, surtout, la résoudre. Malheureusement, ici comme là-bas, trop rares sont ceux qui se sont souciés d’étudier le problème marocain à la lueur des expériences et des enseignements du passé. Or, à celui qui se soucie d’ouvrir les dossiers de l’histoire marocaine, s’imposent, avec force, et les vérités et les constantes dont j’ai parlé tout à l’heure. Terre de division, de révolte et d’anarchie, le Maroc n’a été, à travers les âges – chaque fois qu’il a été abandonné à lui-même – qu’un vaste foyer de perpétuel désordre et d’insurrection chronique avec de brutales explosions de cruauté et de farouches déchaînements de xénophobie. De temps immémorial, les peuples du Maroc se sont battus, sans trêve et sans pitié, contre leurs souverains pour qu’ils ne puissent pas réaliser l’unité du Maghreb, ni lui assurer – dans l’ordre et l’autorité – la paix indispensable à tout pays pour grandir et prospérer. Cette paix, cet ordre et cette autorité, seul le Protectorat français a pu enfin les apporter au Maroc. Oui... mais seulement après vingt-cinq années de luttes et de combats acharnés, et après y avoir sacrifié des dizaines de milliers de jeunes Français parmi les meilleurs de la race. Grâce au Protectorat – et pour la première fois dans l’histoire – les trois Maroc et leurs peuples ont pu enfin être soudés en un bloc solide et ont trouvé leur unité sous l’autorité d’un sultan unique et d’une dynastie stable, faisant ainsi de leur pays, un État, une Nation. Par suite de trente années de paix, de travail en commun et de prospérité – sous l’égide de la France et malgré des erreurs et des faiblesses – ces mêmes peuples marocains, enfin unis pour un commun destin, sont devenus le peuple marocain, acquérant, du même coup, le sens d’un nationalisme qu’il avait toujours ignoré ou repoussé et que nous lui avons inculqué – et qu’il retourne contre nous aujourd’hui. » (Revue Défense Nationale, 1957)
France-Empire, 1953, in-12, 414 pp, broché, bon état
"La question marocaine est tombée depuis quelques années dans le champ des controverses partisanes et les spécialistes eux-mêmes ont du mal à résister à l'annexion des clans adverses qui se disputent leur témoignage. Le principal mérite de l'éminent spécialiste qu'est M. Robert Montagne aura sans doute été de refuser le point de vue polémique sans fuir pour autant les thèmes d'actualité les plus brûlants. L'ouvrage n'appartient pas à la série des études savantes chargées de notes et de références ; c'est une série de tableaux et de portraits destinés à fournir au grand public les données essentielles de la question marocaine. L'objet de l'auteur semble avoir été de montrer les facteurs révolutionnaires qui bouleversent profondément et irrémédiablement un pays dont l'aspect traditionaliste ne sera bientôt plus qu'une façade. A ce point de vue l'étude des « trois crises » (le prolétariat, la jeunesse, l'Etat) démontre qu'il est vain d'appuyer une politique sur des données artificiellement entretenues mais réellement périmées. C'est là, semble-t-il, l'apport le plus intéressant de l'étude de M. Montagne. Sa conclusion envisage trois hypothèses d'avenir. L'auteur ne cache pas sa réprobation à l'égard des solutions assimilatrices et son scepticisme à l'égard de la transformation du Maroc en nation arabe indépendante. Mais si le « nationalisme ouvert » qu'il préconise est peut-être la meilleure solution théorique, on ne voit pas très bien quels sont les moyens pratiques de la faire admettre par les parties intéressées. La parole n'est plus ici à l'homme de science mais aux diplomates..." (Marcel Merle, Revue française de science politique, 1954) — Une « synthèse vivante de la crise marocaine » qui a abouti à la proclamation de deux Sultans, Sidi Mohammed ben Arafat, proclamé à Marrakech par les chefs de tribus et soutenu par la presque totalité des Français du Maroc, et Sidi Mohammed ben Youssef, le futur Mohammed V, exilé en Corse par la France, et soutenu par une grande partie de la jeunesse citadine, de la bourgeoisie marocaine, du petit peuple des villes et de la gauche française. — Par Robert Montagne (1893-1954), orientaliste, ethnologue et anthropologue. Spécialiste du monde berbérophone, il est l'auteur de nombreux travaux sur l'Afrique du Nord et le Maroc en particulier. Ancien officier de marine, versé dans l'Aéronavale après la guerre de 1914-1918, Robert Montagne fut amené à faire des levers topographiques au Maroc. Remarqué par Lyautey, dont il devint le conseiller, notamment pour les questions tribales, il joua un rôle dans la reddition d'Abdelkrim et réalisa des études ethnologiques sur les populations marocaines. Maître de conférences à l'Institut des hautes études marocaines à Rabat (Maroc) de 1924 à 1930, il achève en 1930 une thèse d’anthropologie politique sur Les Berbères et le Makhzen dans le Sud du Maroc, source d'une production scientifique très riche et soutenue. Robert Montagne a exercé de multiples fonctions à la tête d’institutions administratives mais également scientifiques : bureaux des Affaires indigènes, Institut français des études arabes de Damas (IFEAD), Centre des hautes études d’administration musulmane (CHEAM, devenu Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes), qu'il a fondé en 1936 et dirigé jusqu’à sa mort. Il a été nommé en 1948 à la chaire « Histoire de l'expansion de l'Occident » du Collège de France. Administrateur, meneur d'enquêtes collectives, chercheur de terrain, savant de cabinet, Montagne a été à la confluence de la politique et de la science : il a suscité des études, formé des administrateurs, informé des décideurs politiques. Il fut un chercheur de terrain éprouvé, « à l'écoute de ce qui reste méprisé par les orientalistes de son temps : Berbères du Haut-Atlas, dont la siba prend, sous sa plume, les proportions d'un système politique ; Bédouins dont il reconstitue la représentation du monde ; prolétariat néo-urbain à Casablanca, qu'il arrache à la sociologie passéiste de son époque ».
Félix Alcan, 1926, gr. in-8°, xl-288 pp, annexes, broché, couv. lég. salie, état correct
« Négocier plutôt que combattre, attirer les indigènes pour collaborer avec eux, se faire aimer après s'être fait craindre », telle était la formule colonisatrice de M. Steeg, qui a hâté la pacification du Maroc. — Une contribution importante pour l'histoire de la politique française en Algérie et au Maroc. Théodore Steeg (1868-1950) est nommé résident général du Maroc en 1926. — "Steeg le pacificateur, c'est bien le nom que mérite notre ancien Résident général au Maroc, car, si l'on considère son oeuvre africaine, on voit en tous lieux se déployer avec une parfaite unité son effort pacificateur. M. Théodore Steeg appartient à l'école des « expansionnistes » français, qui n'admettent pas la colonisation si elle n'est pas justifiée par un apport de progrès et de civilisation, capable de récompenser les indigènes des concessions que, de gré ou de force, ils ont été obligés de consentir. Notre présence sur des terres nouvelles ne se comprend que si nous savons mettre en valeur, pour le bien commun de l'humanité, tout un ensemble de richesses morales et matérielles. Dans son livre “La Paix française en Afrique du Nord”, M. Théodore Steeg montre avec clarté que son constant souci a été d'assurer un sort meilleur aux populations algériennes et marocaines qui nous sont confiées, et de les engager dans les méthodes régénératrices propres à accroître l'essor de leur pays. « L'élan est donné, affirme M. Théodore Steeg dans la préface de son livre. Un instrument économique de rajeunissement et de recréation multipliant les produits, les variant surtout, rénovera le pays dans sa figure morale comme dans son aspect physique. La multiplicité des tâches accomplies avec une meilleure certitude de succès renforcera cette collaboration de tous qui, entrant dans l'ordre naturel des choses, fondera sur l'intérêt collectif la réconciliation ethnique, la pacification définitive des esprits. » Au Maroc, M. Théodore Steeg a su adapter ses qualités de pacificateur aux nécessités de l'heure et aux problèmes spéciaux du pays. C'était une succession délicate à recueillir que celle du maréchal Lyautey, alors que nous nous battions avec Abd el Krim ! La diplomatie de M. Théodore Steeg s'exerça, néanmoins, de telle sorte qu'il n'y eut pas de conflit et que, gardien fidèle des prérogatives du pouvoir civil, le second Résident général sut accomplir la tâche qu'il s'était fixée en s'associant les chefs de notre armée. Il leur démontra qu'il importait, selon les principes du maréchal Lyautey, de ne négliger aucune occasion de négocier avec l'adversaire du moment pour l'amener, autant par la force de persuasion que par la force des armes, à cesser le combat. Malgré les emballements de nos « jusqu'au-boutistes » marocains – et l'on peut bien le dire, malgré leurs intrigues, – M. Théodore Steeg – qui voulait terminer la guerre le plus vite possible – se servit avec habileté des émissaires en contact avec Abd el Krim. Il prépara savamment la capitulation du roghi. Il nous épargna, ce faisant, de durs combats et des pertes sanglantes. C'est par les mouvements de dissidence qu'il provoqua dans les tribus, mouvements qui gagnèrent de proche en proche, que M. Théodore Steeg influença le chef rebelle. Celui-ci comprit que la partie était extrêmement compromise, sinon perdue pour lui. Au moment psychologique intervinrent la mission sanitaire, les envoyés officieux de la Résidence, les conseillers subtils qui persuadèrent Abd el Krim de l'inutilité d'une résistance prolongée... On connaît le reste de l'histoire. Comme le dit M. Théodore Steeg : « II faut, en pays musulman, montrer sa force. Mais, là comme ailleurs, il faut aussi s'ingénier à panser les blessures qu'elle a causées et savoir se faire aimer après s'être fait craindre. » C'est la vraie formule." (François de Tessan, La Dépêche de Toulouse)
Charles-Lavauzelle, 1928, in-8°, 227 pp, 3 cartes du Maroc dépliantes hors texte, reliure demi-basane noire, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, état correct. Peu courant
"L'auteur a réuni dans ce volume tout ce qui est nécessaire de savoir sur le Maroc. Son étude comprend la géographie et la situation politique (les zones d'influence, l'hydrographie, l'orographie, la géographie humaine}, un résumé de l'histoire du Maroc, les grandes étapes de la pacification militaire, des renseignements sur la composition, les qualités des contingents militaires marocains (avec des détails sur leur administration), des notions sur les routes, les voies ferrées, les ports, sur le commerce, sur les ressources agricoles et minières, sur le régime foncier, sur le fonctionnement des affaires indigènes, sur l'administration du protectorat, l'organisation du Maghzen, sur le régime financier, sur la justice indigène ; enfin l'ouvrage contient des notions générales sur le droit musulman. C'est, comme on peut s'en rendre compte, une petite encyclopédie d'une incontestable utilité pour ceux qui servent ou serviront au Maroc." (Revue militaire française)
Payot, 1931, in-8°, 554 pp, 5 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bibliothèque historique)
"Mes plus chaleureuses félicitations pour votre "Histoire du Maroc". Sitôt reçue, je viens d'en lire attentivement la table et de feuilleter le livre, et je ne sache rien qui ait été fait jusqu'ici de plus complet, de plus clairement et méthodiquement présenté. C'est un ouvrage définitif. Merci et encore tous mes compliments." (Lyautey) — "Ce livre n'est pas une histoire du protectorat français, avec laquelle nous ont déjà familiarisés nombre d'érudits : le Maroc préhistorique, berbère et romain, les alternatives de puissance et de lamentable anarchie du Maroc musulman y tiennent la plus large place. Avec raison, car ce passé, même le plus lointain, survit et chaque jour nous composons avec lui. M. Coissac de Chavrebière, dont la documentation semble inépuisable, nous le raconte en cinq cents pages bourrées de faits..." (A. Reussner, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)