Genève, Slatkine, 2019. In-8 broché, couverture illustrée par Exem.
Reference : 25224
"Genève n’a pas toujours célébré l’Escalade autour d’un défilé historique. Entre les années 1860 et 1939, la fête avait avant tout la forme d’un carnaval. Alors que le canton connaissait une forte immigration et devenait majoritairement catholique, des dizaines de milliers de fêtards profitaient de l’anniversaire de la bataille de 1602 pour faire les fous lors de mascarades de rue et de bals masqués. Ils paradaient dans les Rues-Basses, s’invectivaient, badinaient, buvaient, dansaient au son de musiques diverses. Mais une partie des Genevois ne supportaient pas ces amusements. Patriotes et protestants, ils voulaient qu’on célèbre la victoire du 12 décembre 1602 en rendant grâce à Dieu et à la patrie. Se déguiser et se masquer, selon eux, ne pouvait se faire à ce moment de l’année. Ils fondent en 1906 une Association patriotique destinée à organiser des cortèges historiques pour reconquérir la rue laissée à « la masse flottante d’émigrés », selon les mots du Journal de Genève d’alors. Le combat a été mené par deux présidents successifs de l’Association des intérêts de Genève, Jules et Louis Roux. Ces deux frères ont déclenché une véritable guerre contre les mascarades de l’Escalade avec l’appui des milieux économiques, politiques et médiatiques. Face à des anonymes désorganisés, ils ont réussi à éliminer le carnaval pour lui substituer un cortège patriotique et des Fêtes de Genève plus propices aux affaires. Les vainqueurs n’ont rien fait pour garder le souvenir des vaincus. Il était temps de retracer la naissance, l’importance et la mort du carnaval de l’Escalade."
La Bergerie
Mme Aline Berger
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