Fayard, 1990. Grand et fort volume in-8 broché, couverture illustrée. 2 cahiers de hors-texte en noir.
Reference : 20090
"Lorsqu'elle mourut, en 1954, elle était sans doute la femme de lettres la plus célèbre du monde. Ses livres des vingt dernières années étaient admirables, on s'arrachait ses Claudine, ses Chéri, sa Gigi, elle siégeait à l'Académie royale belge et on la représentait sous les traits d'une vieille dame à la fois débonnaire et malicieuse, auréolée d'un cocon de cheveux blancs, penchée à la fenêtre de son appartement du Palais-Royal. Mais auparavant... Auparavant, elle avait été une petite campagnarde couvée d'un oeil inquiet par sa mère, Sido, puis la femme-enfant d'un monsieur moustachu, viveur célèbre de la Belle Epoque, Willy. Lancée par les Claudine, elle grimpa sur les planches, affola et scandalisa tout Paris en montrant son sein nu, quitta Willy pour une femme qui était aussi le plus extravagant des maîtres de cavalerie, Mathilde de Morny, marquise de Belbeuf, dite Missy, fit, en France et à l'étranger, tournée sur tournée, puis devint en 1921 la respectable épouse d'un notable, Henry de Jouvenel. Au seuil de la cinquantaine, elle eut son Chéri, avant de rencontrer, d'aimer, puis d'épouser celui avec qui elle allait passer les vingt-six dernières années de sa vie, un homme qui aurait presque pu être son fils, Maurice Goudeket, et que, parce qu'il était juif, elle faillit perdre pendant les sombres années de l'Occupation. Si Herbert Lottman nous conte toute cela et bien d'autres choses encore, moins connues et souvent déroutantes, son grand mérite est, en juxtaposant ici, par le biais de la vie et de l'oeuvre, toutes les Colette, de nous permettre, à nous lecteurs, d'additionner visages et avatars et de découvrir -de décider- qui fut la grande Colette."
La Bergerie
Mme Aline Berger
Paiement par virement bancaire en francs suisses ou en euros (sans frais). Les paiements par PayPal ne sont plus acceptés, suite à un différend qui nous a décidés à nous passer de leurs services. Les livres sont expédiés dans les jours suivant la réception du montant demandé.
France loisirs 1996 in8. 1996. Relié jaquette. 496 pages. Très bon état
Livrede poche + j'ai lu collection divers dates. poche. Sans date. broché. 5 volume(s). le blé en herbe + duo suivi de la toutounier + chambre d'hotel + l'entrave + la vagabonde Bon Etat intérieur propre
Livre de poche + j'ai lu poche. Sans date. broché. 6 volume(s). l'entrave + claudine à paris + claudine en ménage + la maison de claudine + julie de Carneilhan + dialogues de bêtes Bon Etat intérieur propre
Paris Grasset 1955 in-8, reliure à la bradel de maroquin lavallière, plats, doublures et gardes de papier brique, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 114 pp. Édition originale ornée d'un portrait de Colette par Jean Cocteau en frontispice. Un des 35 exemplaires numérotés sur vergé de Montval, tirage de tête. On joint, montée sur onglet en début de volume, une lettre autographe signée (inédite ?) de Colette à Cocteau : "Cher Jean, je me suis chargée d'un message auprès de toi parce qu'il m'est bien agréable. Ne veux-tu pas me rejoindre à l'académie Goncourt qui unanime te désire ? Je t'embrasse, cher Jean, Colette" (1 page in-4 sur papier bleu, s.d., légères traces de papier adhésif). Fine reliure signée.Près de 30 ans après l’élection de Colette au fauteuil d’Anna de Noailles, c’est Jean Cocteau qui lui succède à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Colette et Cocteau se connaissaient de longue date. Dans ses Portraits-souvenir publiés en 1935, le poète se rappelait avoir croisé Colette en compagnie de Willy et de Polaire au Palais des Glaces, dans les premières années du siècle. De loin en loin ils échangèrent leurs livres et quelques lettres, mais c’est le Palais-Royal qui va les réunir, cette fois, en voisins. Colette évoque ses fréquentes visites dans L’Étoile Vesper et Le Fanal bleu. En témoignent de nombreuses photographies, des enregistrements sonores et quelques films. On y devine, derrière le caractère spectaculaire, parfois, de leurs démonstrations d’amitié, une évidente complicité. Sans doute Cocteau n’était-il pas dupe de l’image de la bonne dame du Palais-Royal que Maurice Goudeket, avec l’assentiment de Colette, voulait imposer. Rappelant leurs fréquentes rencontres, il note chez elle «un regard de fauve pensif» et se souvient que «sa patte de velours sortait vite ses griffes.» Loin de l’image respectable de ses dernières années, il aime à rappeler ses années d’apprentissages lorsqu’elle était l’épouse de M. Willy, l’amie de Polaire et du Tout-Paris lesbien des années 1900. «N’allez pas prendre Madame Colette pour une bénisseuse», prévient-il, «bien souvent, prise à l’improviste, sous le bonnet de la grand-mère, je lui voyais le museau du loup»…Le voisinage de Cocteau au Palais-Royal ne suffisait apparemment pas à Colette qui espéra un temps que son ami la rejoindrait à l’Académie Goncourt. Le projet n’a pas abouti, Cocteau ayant sans doute déjà en vue le prestigieux quai Conti. La lettre pourrait avoir été écrite à la fin des années 40, en 1948 ou 1949, après les évictions successives de Sacha Guitry, Jean de La Varende, René Benjamin et Jean Ajalbert.Sans doute l’un des plus beaux textes d’hommage à Colette, enrichi d’une lettre inédite. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)