‎ENGELHARD Maurice‎
‎Les Rouges d'aniline. L'azaléine et la fuchsine. Mémoire pour M. Gerber-Keller, fabricant de produits chimiques à Mulhouse, contre MM. Renard frères et Franc, teinturiers à Lyon ‎

‎Mulhouse J.-P. Risler 1861 in-4 broché ‎

Reference : 35125

‎70 pp.Un seul exemplaire au CCF (BnF). Très rare mémoire d'avocat dans une affaire de brevets et de contrefaçon autour d'un colorant artificiel : François-Emmanuel Verguin avait déposé le 8 avril 1859 un brevet pour un colorant rouge violacé qu’il avait réussi à synthétiser, et le vendit la même année à la société Renard Frères qui la mit sur le marché sous le nom commercial de magenta, tandis que d'autres producteurs la nommaient fuchsine évoquant la couleur des fleurs de fuchsia. En même temps, des industriels mulhousiens, Jean Gerber-Keller (1811-1887) et son fils, commencèrent, dans le courant de la même année, la production d'un colorant rouge breveté le 29 octobre 1859 sous le nom d'azaléine, obtenu aussi à partir d'aniline mais par action de nitrate mercurique. Ce colorant, vendu à un prix inférieur à celui de la fuchsine, l'éclipsa rapidement, ce qui provoqua une plainte en contrefaçon des établissements lyonnais. La justice ayant admis, après expertise, l'identité chimique des deux colorants fabriqués par des voies différentes, la Maison Gerber-Keller fut néanmoins condamnée, car la loi française de 1844 sur les brevets d'invention protégeait le produit fabriqué, quel que soit le procédé de fabrication. La firme lyonnaise obtint de surcroît un monopole pour la production de la fuchsine en France et l'interdiction d'importation.L'avocat strasbourgeois Maurice Engelhard (1819-1891) devait ultérieurement faire une carrière politique à la municipalité de Paris ‎