Révérend Père Augustin Colombel (1833-1905), missionnaire jésuite en Chine, père de l'astronomie moderne en Chine à qui on doit la construction de l'observatoire de Shanghai. L.A.S., Shanghai, 4 septembre 1890, 4p in-8. A sa soeur Marie-Thérèse Colombel (1839-1912), baronne Richerand : « Ma bien chère sour, C'est, je crois, le 4 septembre 70 que vous autres parisiens vous avez proclamé la R.F. et depuis la France l'a adoptée et, quoiqu'on en dise, les autres peuples la considèrent avec de grands yeux, sans savoir ce que deviendra cette nouvelle invention. Sera-t-elle le marchepied d'un trône, sera-t-elle la tempête qui s'étendra sur l'Europe entière, le monde entier peut-être ? Sera-t-elle le noyau d'une république universelle comme les avancées (?) le disent...? Dieu le sait, seul il le sait je crois. Les fr[anç]ais ne sont plus assez chrétiens pour mériter la bénédiction de Dieu, les aidera-t-il dans leur politique tout humaine ? Mais Dieu a promis son secours à l'Eglise, elle est certaine de durer toujours. Dieu a suscité des Empereurs et s'est servi d'eux pour son Eglise, puis des Rois... Empereurs et Rois ont bien mal répondu aux avances de Dieu, Dieu s'est retiré, ils tombent. Et maintenant, qu'est-ce que Dieu suscitera pour soutenir son Eglise ? Ici je m'arrête, je ne me sens pas l'esprit de prophétie. Mais j'ai confiance que le Bon Dieu tirera le bien du mal, que son Eglise trouvera toujours les secours qui lui seront nécessaires. Et en pratique tenons-nous toujours bien près d'Elle, pressons-nous sur son seul par la Foi, d'abord, par l'obéissance à tous ses commandements, par la pratique de ses sacrements et avec cela nous serons certains de recevoir notre part de la durée perpétuelle que Dieu lui a promise. Voila presque un sermon à propos de mal date. Tu vois où j'en suis en politique, c'est le cléricalisme à outrance, mais pas dans le sens commun. Oui j'ai reçu tous tes livres. Merci, merci et encore merci. Les Carmélites m'ont demandé le B. Verboyre, elles l'ont lu au réfectoire et viennent de me le renvoyer. Nos Pères de notre collège m'ont pris le général de Sonis et le lisent aussi au réfectoire, enfin la m. St Dominique m'a pris le dernier, la Campagne du Cassini pour le faire lire à ses sours. Tu vois que tes livres servent. Pour moi, je les lis tous, mais trop vite. En trois jours j'ai eu fini le général de Sonis et les autres encore plus vite. Ils sont très bien surtout le Gl. Il est consolant de voir que le Bon Dieu donne encore de tels hommes à la France même quand elle est en République. Je te prie de m'envoyer encore un ou deux livres. Je voudrais avoir les Confessions de St Augustins et les Soliloques du même saint. Mais en français. Je voudrais les faire lire, on ne les a pas ici. Je pense que tu trouveras cela facilement. Et encore, mais pour moi-même cette fois. J'ai vu le titre d'un livre, "Le culte de la croix avant J.C." par l'abbé Ansault. Je ne sais ce que c'est mais moi-aussi je crois retrouver en Chine des traces fort anciennes du culte de La Croix. Peut-être trouverais-je dans ce livre quelque-chose qui soit dans le courant de mes idées. Enfin, il se publie à Paris une "Revue des Religions". Le P. Delaporte te dira ce que c'est. Envoie m'en deux ou trois numéros comme spécimen. Tu vois ma chère sour que j'abuse de tes aumônes. Je crois que ta charité me le pardonnera et que le Bon Dieu t'en récompensera. Adieu, je vous embrasse tous bien fort. Ton frère Augustin. » Cette lettre a été publié avec quelques autres sur le blog du Bibliomane Moderne le 14 octobre 2021. Elles apportent un éclairage particulièrement intéressant sur le développement des missions jésuites en Chine et à Shanghai en particulier. [242]
Reference : 012488
Librairie Trois Plumes
Benoît Galland
131 rue du haut Pressoir
49000 Angers
France
+33 6 30 94 80 72
Conditions de ventes conformes aux usages de la librairie ancienne et moderne
1 feuillet 21 x 27 cm, papier pelure, daté du 8 février 1965, expédié de Saint-Cyr sur Morin (enveloppe jointe). Large signature ornée d'un dessin en rouge (stylo et crayon).
"Faux frère, mes projets, moi je les réalise. Imprudent, je vais profiter de ton invitation : tu m'auras sur les reins 1 jour ou 2 dans la 1ère quinzaine de février ! Pour la photo, je t'expliquerai mon projet alors seulement car il y faut la chaleur des voix et des présences"... On joint, adressé aux mêmes destinataires :Un billet autographe : "Vous ne pouvez pas rater ça ! (ni moi !)" auquel est joint le programme de la "Fête cévenole" à Chamborigaud et Pont-de-Rastel qui aura lieu du 9 au 12 septembre 1965. Avec l'enveloppe d'expédition, signée au dos "JP Chabrol". Une photographie aérienne de la "Chabrolerie" maison l'écrivain à Saint-Cyr sur Morin, avec un mot manuscrit de son épouse Noëlle ; une lettre manuscrite signée de Noëlle, et un télégramme à propos de la santé de "Jean-Pierre" (16/09/1967).
1 page in-8 manuscrite et signée de la main de l'Intendant d'Auvergne ; à Clermont le 14 juillet 1733, adressée à M. Lafont (sans doute Lafont de Saint-Marts, qui fut longtemps subdélégué de la généralité de Riom à Issoire).
Daniel-Charles Trudaine avait été nommé intendant de la Généralité de Riom, fonction qu'il occupa de 1730 à 1734 avant de devenir intendant des Finances. Il a été aussi l'administrateur des ponts et chaussées (dont il fonde l'Ecole royale en 1747) et à ce titre le commanditaire du fameux atlas routier qui porte son nom et qui recense les routes de 22 généralités de la France. Il renvoie le délibératoire de la paroisse de Pardines [Puy-de-Dôme] et attend le procès-verbal qu'il a prié M. Bournet de dresser "pour voir ce que je pourray faire en faveur de ceux qui ont souffert par les accidents". Cette lettre fait écho à un glissement de terrain qui avait enseveli une partie du village de Pardines en juin 1733. On lit en effet dans le "Voyage fait en 1787 et 1788, dans la ci-devant Haute et Basse Auvergne", de Legrand d'Aussy, publié en 1788, le récit de cet événement : "Au pied des masses basaltiques, en descendant vers le vallon de Meillaux, était une fontaine qui servait en même temps d'abreuvoir et qui en portait le nom. En 1 713, elle tarit tout-à-coup. On n'a pu deviner la cause de cet événement, mais c'est à lui qu'on attribue la catastrophe de Pardines, et en effet, il se pourrait que les eaux arrêtées dans leur course par une cause quelconque, se fussent portées à l'Ouest vers le village et qu'en minant les terres sur leur passage, elles aient enlevé à la masse supérieure les fondements, et préparé la chute.... Peu de temps après l'époque où la fontaine cessa de couler, on s'aperçut que le terrain des environs perdait de son à-plomb, et que les maisons se lézardaient. D'année en année, le mal s'accrut. Enfin, le 22 juin 1733, un orage affreux ayant achevé de détremper les terres, le lendemain soir, à neuf heures, l'éboulement commença. A cet instant de la journée, la plus grande partie des habitants eût dû être écrasée sous ses toits, mais par le plus grand des hasards personne ne se trouva chez soi : c'était la veille de la Saint-Jean, on faisait en ce moment, à l'autre extrémité du village, le feu-de-joie. Un fait qui m'a été garanti également, mais auquel j'ajouterais plus de foi, c'est qu'après l'éboulement, la terre qui restait à découvert, parut délayée par l'eau et détrempée comme du mortier. En quelques endroits, cette eau était même assez abondante pour former des sortes de mares ; dans d'autres, où la pente se prêtait à sa chute, elle coulait en sources. Je ne doute point que la pluie qui avait eu lieu la veille de l'événement n'ait accru le réservoir, mais certainement elle n'avait point suffi pour le former, et sans doute, il ne fut dû qu'à cette source supprimée, qui s'étant jetée de ce côté-là, finit par en changer totalement la face... L'éboulement total dura 4 jours entiers, il ne cessa que quand les terres supérieures eurent acquis l'assiette qui leur était nécessaire pour se soutenir par elles-mêmes..."
En août 1951 Maurras est transféré de la prison de Clairvaux à l'Hôtel Dieu de Troye en raison de son état de santé. C'est de là qu'il écrit à Henri Massis à propos du livre "Maurras et notre temps" qu'il vient de faire paraître. Maurras lui adresse son immense gratitude, mais lui demande aussi des précisions sur les phrases ou expressions qu'il ne se souvient pas d'avoir employées ; il souligne le bien fondé de telle ou telle mise en lumière d'épisode politique et évoque quelques souvenirs personnels. Il termine par ces mots : "Que nous aurions de choses à nous dire, mon cher ami ! D'ouvertures mutuelles à nous donner ! Cette jeune génération que j'ai à peine entrevue et que vous avez suivie, que vous pressez encore de la pointe du fer sacré, vous m'en feriez une seconde révélation, à laquelle ma vieille tête aimerait rêver longtemps prise entre les meminisse juvabit et des vues d'avenir qui sortent d'elles-mêmes, toutes nues ou long voilées, des plages perdues du passé ! Enfin ce sera peut-être pour bientôt. Soit que les portes s'ouvrent, soit que vous les perciez de votre fer de lance, je vous dis de toute façon à bientôt, au milieu de tous les mercis explosifs et inarticulés qui ont dû échapper de ce papier dès que vous l'avez ouvert" Il signe "Charles Maurras, Vieillard de Troie". Cette lettre a paru dans l'ouvrage réalisé également par Henri Massis : "Lettres de prison", sélection de lettres rédigées entre le 8 septembre 1944 et le 16 novembre 1952, et publiée par Gallimard en 1958 (pages 194-196, dont nous donnons la copie).
Victor de Laprade fut un célèbre poète, un peu oublié aujourd'hui, qui succéda à Alfred de Musset à l'Académie française. Né à Montbrison dans la Loire (1812-1883), il publia plusieurs essais et une douzaine de recueils de poésies, dont "Les symphonie" dont il est question dans cette lettre à son éditeur. Il s'étonne de la lenteur de l'impression, de ne plus recevoir d'épreuves depuis quinze jours, voudrait que son éditeur intervienne auprès de M. Gratiot, l'imprimeur, pour que le volume paraisse en octobre, époque à laquelle il doit faire un assez long séjour à Paris. "Plus tard, je ne pourrais m'occuper moi même de toutes les démarches qui peuvent aider au succès d'une oeuvre littéraire". Lorsqu'il écrit cette lettre V. de Laprade résidait à Aurillac, chez M. de Parieu, qui fut ministre de l'Instruction publique.
Paris le 19 juin 1875. 1 page et demie, in-8. On joint un portrait de Théodore de Banville, gravé à l'eau-forte par Dehodencq, paru en frontispice des Exilés" chez Lemerre en 1867. (Dehodencq eut pour élève Georges Rochegrosse, le fils adoptif de Banville qui lut un poème aux obsèques du peintre en 1882 et qui lui sert désormais d'épitaphe).
Belle lettre rédigée d'une écriture fine et bien lisible, dans laquelle le poète remercie son correspondant de ne pas l'avoir oublié. "Je viens de commencer la lecture de votre livre que je trouve infiniment curieux et tout à fait digne de fixer l'attention, et je serai très heureux d'en parler dans le National..." Il s'excuse cependant de ne pas avoir la possibilité de le faire rapidement, mais il s'y engage : "je ferais pour vous et avec joie, non pas seulement la chose difficile, mais la chose impossible"...