Jules Claretie (1840-1913), écrivain, administrateur général de la Comédie-Française. L.A.S., 6 juillet 1886, 2pœ in-8. A l'écrivain Jules Barbey d'Aurévilly (1808-1889). Belle lettre de remerciements. Claretie est depuis peu administrateur : « Une des mélancolies de la situation que j'ai prise est de lire nombre de manuscrits médiocres et de négliger les beaux livres, réconfortants et mâles. Croyez-vous que j'ai, ces jours-ci seulement, dévoré, relu vos Sensations d'Arts ? Et je n'avais pas lu la dédicace au verso de la couverture et dont je vous remercie infiniment ! » Cette dédicace est : « à M. Jules Claretie, Sans feuilleton, ces Sensations d'Art qui ne veulent que les siennes » (Bonnefon, Les dédicaces à la main de M. J. Barbey d'Aurévilly. Paris, Blaizot, 1908, p.158, fac.simile). « J'ai, depuis des années, contracté envers vous une dette d'admiration reconnaissante. J'ai ceux que vous aimez, Stendhal, Balzac, Musset, Byron, Heine, les faux sceptiques, les croyants douloureux, les blessés qui mêlent de leur sang à leur encre. Il y a en vous du Lara et ce Lara, je voudrais le saluer. Je le ferai quelque jour. » Il souhaite les vers que Barbey écrit « dans le portrait d'Emile Lévy », le peintre qui fit de lui un portrait. Claretie demande donc un autographe ! Très beau courrier. [172b]
Reference : 010831
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Jules Claretie (1840-1913), écrivain, administrateur général de la Comédie-Française.
Reference : 010830
Jules Claretie (1840-1913), écrivain, administrateur général de la Comédie-Française. L.A.S., 25 novembre 1884, 3p in-8. A l'écrivain Jules Barbey d'Aurévilly (1808-1889). Longue lettre dans laquelle il remercie Barbey pour l'envoi deux volumes dont « L'Amour impossible et la bague d'Annibal, votre "premier vagissement" ». En effet, il envoya la réédition de 1884 de ces textes avec cette simple dédicace « A Monsieur Jules Claretie, Mon premier vagissement » (Bonnefon, Les dédicaces à la main de M. J. Barbey d'Aurévilly. Paris, Blaizot, 1908, p.138). L'autre ouvrage est très certainement Les Vieilles maitresses pour lequel il fit cette dédicace : « A Monsieur Claretie, soit pour la publicité, soit pour le silence, - à son choix. Mais à lui ? » (id., p.123). Concernant le vagissement : « vous seul pouviez écrire un pareil mot car vous êtes, au fond, un modeste comme dans les fards (?). C'est à propos de ces premiers écrits qu'on pourrait dire alors : Bien rugi, lion ! Si les lions ne commençaient point tout naturellement par rugir, parce qu'ils sont lions. » Après d'autres considérations sur le premier ouvrage cité : « Cet été, j'ai visité Caen, votre Mémorandum à la main ! J'ai cherché, au seuil des vieilles églises vos mendiants qui n'y étaient plus et je me suis trouvé seul au cimetière devant la tombe de Trébutien où, avant Trébutien, m'avait aussi le souvenir des Guérin morts. » Superbe courrier au Connétable. [172b]
Jules Claretie (1840-1913), écrivain, administrateur général de la Comédie-Française.
Reference : 010832
Jules Claretie (1840-1913), écrivain, administrateur général de la Comédie-Française. L.A.S. + enveloppe, 17 août 1886, 1p in-8. A l'écrivain Jules Barbey d'Aurévilly (1808-1889). Claretie avait demandé à Barbey une copie autographe de vers et ce dernier n'avait pas compris : « Monsieur et Cher Maitre, c'est moi qui vous demande pardon de mon indiscrétion. Ce que je voulais tenir de votre main, c'est le quatrain improvisé par vous devant votre portrait peint par Emile Lévy. Et, moi aussi, quelque jour, je dessinerai, si je reprends la plume du journaliste, votre portrait qui, je pense, ne vous déplaira pas. Nous avons communié en Scott, en Byron, en Heine et en Maurice de Guérin. » Joli courrier. [172b]
Longue et très intéressante lettre relative à sa publication « Monnus Normand », recueil fondé avec Alexandre Auguste de Berruyer en 1832. Il lui adresse le n° 12 du Monnus Normand, « …tout consacré à la prisonnière de Blaye, car ainsi que vous l’avez excellemment dit : Madame y tient sa cour plénière et tous les nobles cœurs y sont ses grands vassaux… ». Il s’agit en fait de la duchesse de Berry détenue dans la citadelle de Blaye. Cette publication fondée à Caen, qu’il poursuit pour la seconde année, en fonction de sa popularité, l’amène à lui demander un service. « Ce service le voici : Daignez, Monsieur, détacher une poésie inédite des trésors de votre portefeuille ….Voyez l’avantage d’être célèbre Monsieur, on sait à 300 lieues de vous ce que vous êtes, et c’est pour cela que je me hasarde à vous faire une prière qui de tout autre serait accueilli avec froideur ou repoussée bien loin comme une inconvenante importunité… ».