1954 1954. Henry Morton Robinson - Le Cardinal / 1954
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Unique volume répertorié présentant 9 éditions originales rarissimes, dont 3 manquant à la B.n.F., relatant les fêtes organisées à Rome en 1725 et 1729 pour célébrer le mariage de Louis XV et la naissance du Dauphin en reliure de l’époque. Volume in-4 relié en vélin ivoire de l’époque, dos lisse. 237 x 175 mm.
Le Cardinal Melchior de Polignac est nommé ambassadeur à Rome, son ambassade lui permet de donner libre cours à sa passion pour les antiquités romaines. Il entreprend des recherches dans Rome, participe à la découverte de sculptures antiques et ainsi se constitue une collection qu'il transportera ensuite à Paris pour l'installer dans son hôtel de la rue de Varenne. Il est aussi un ambassadeur fastueux et s'investit dans son rôle de représentation en donnant de grandes fêtes. La plus connue est donnée pour le mariage de Louis XV. En 1729, pour la naissance du Dauphin, une autre grande fête est organisée. Il en demande la représentation au peintre Giovanni Paolo Pannini qui peint Préparation du feu d'artifice et de la décoration de la fête donnée sur la place Navone à l'occasion de la naissance du dauphin, tableau conservé au Musée du Louvre. Un seul exemplaire à la B.N.F. (Richelieu + musique). 1/ Costanzi, Giovanni Battista (1704-1778). Carlo Magno festa Teatrale à l’occasion de la naissante de Delfino offerta alle… Re, e Regina de Francia dal Cardinale Otthoboni. Rome, Antonio de Rossi, 1729. In-4. Frontispice, titre, (20) et 64 pp., qq. trous de vers dans le f. final. Vignette de titre gravée des armes royales de France, frontispice gravé et 13 planches de Francesco Vasconi d’après Michetti, introduction historique en italien et français. Première édition et bel exemplaire. Costanzi a écrit cet opéra, «remarquable par la splendeur de sa mise en scène» (Grove II, p. 461), pour célébrer la naissance du Dauphin Louis, fils de Louis XIV et de Maria Leckzinska. Michetti (1704-1778) écrivit le livret alors qu’il était au service du Cardinal Pietro Ottoboni, au Palais duquel il fut représenté. L’un des deux cymbalistes représentés sur le frontispice pourrait être Costanzi. Cicognara 1497; Colas 1106; Berlin Kat. 4147. Il testo è preceduto da una "Notizia storica" in italiano e francese. Dedicato "alle Sacre Reali Maestà Cristianissime del Re, e Regina di Francia dal Cardinale Otthoboni, protettore degl'affari della Corona". Antiporta raffig. il proscenio del teatro, Armi di Francia inc. sul tit. e 13 magnifiche tavole f.t. illustranti le diverse scene della festa, disegnate da Nicolò Michetti, impresario del Card. Ottoboni, e finem. inc. in rame da Filippo Vasconi, Carlo Grandi, Paolo Pilaja e G. Massi. Di particolare importanza è l'antiporta, che costituisce una delle prime raffigurazioni di un'orchestra barocca, formata da 11 elementi e diretta dal Costanzi. Prima edizione di questo libretto d'opera in tre atti in versi, scritto dal Cardinale Pietro Ottoboni, nipote di Papa Alessandro VIII, per celebrare la nascita del Delfino di Francia, Luigi (1729-65), unico figlio di Luigi XV e di Maria Leckzinska e futuro padre di LuigiXVI; la musica venne composta da Giovanni Costanzi (noto come Giovannino del Violoncello, Roma 1704‑1778, grande compositore ed innovatore nella tecnica del violoncello), allora al servizio dell’Ottoboni e Maestro di Cappella in S. Luigi dei Francesi. Animarono la festa, che ebbe luogo in Piazza Navona, sontuosi fuochi d'artificio, ideati da Pierleone Ghezzi su incarico del Cardinale Melchior de Polignac, ambasciatore di Francia a Roma, il quale donò al Ghezzi un diamante del valore di oltre 200 doppie. (piccole macchie d'inchiostro nell'angolo alto delle pp. 33-34. «Le illustrazioni costituiscono un documento prezioso per la storia del teatro, l’antiporta rappresentat l’unica raffigurazione conosciuta, all’infuori dei disegni di Juvarra, del teatro della Cancelleria» (Olivier Michel). Esposito, Annali di A. de Rossi, 449-50. Sonneck, Cat. of Opera Librettos, I, 259. Allacci 166. Sartori 5108. NOtizie su Costanzi in Diz. Biogr. It., vol. 30, pp. 380-3. Précédé de: 2/ Metastasi, Pietro. Componimento dramatico da cantarsi in occasione della felicissima nascita del real Delfino per ordine dell’eminentissimo signor cardinale di Polignac ministro di sua maestà cristianissima presso la Santa Sede. [Poesia del signor abbate Pietro Metastasio; music adel signor Leonardo Vinci]. In Roma, per Antonio de’Rossi, nella strada del Sem. Romano, 1729. 22, (2) pp.: ill. calcogr.; fol. Autori del testo e della musica a p. 3 2 parti Segn.: A12 Sul front. vignetta calcogr. (Cornucopie e serpenti. Spes populorum votum soluit libens merito) Testatine, finalini, iniziali calcog. In gran parte allusive al Delfino di Francia A p. 3 : Interlocutori A p. 4: Imprimatur Cantata nota anche col tit. La contesa de' Numi, fatta eseguire dal card. Polignac nel cortile di Palazzo Altemps il 26 e 30 novembre 1729 (25 nov. 1729 : New Grove 2. ed.), cfr. S. Franchi, Le impressioni sceniche, Roma 1994, p. 672, n. 129. Précédé de: Un seul exemplaire à la B.N.F. (Richelieu – Arts du Spectacle). 3/ Mancin, Giambattista. Per la Nascita del Real Delfino di Francia All’Eminentissimo… Cardinal di Polignac... Roma, Giovanni Maria Salvioni, 1729. Figurato ; Iniz. e Vign. inc. in rame, xv pp. Précédé de: Manque à la B.N.F. 4/ Raccolta di eruditi componimenti con una cantata à quattro Voci, Opera del Metastasio, e Notizie Generali delle Feste celebrate per il Felice Nascimento del Real Delfino… dedicata all’Emo… Cardinal di Polignac… Roma, Gio: Battista Caporali, 1730. Figurato; Iniz e Test. Inc. in rame; (8) pp., 70. L’opera di Metastasio, con musica di Leonardo Vinci, comincia a p. 16. Précédé de: Un seul exemplaire à la B.N.F. - Tolbiac. 5/ Rome. festivals. Circo agonale di Roma Restituito all’antica forma con illuminazioni e macchine artificiali dall’E. mo, e R. mo Cardinale di Polignac ministro di S. M. Christianissima per celebrate il felice nascimento del Delfino. Rome, Nella stamperia di Gio. Battista de Caporali, per andare all’Orso, 1729. In-4 de 32 pp. et une grande planche dépliante. Edition originale rarissime. Exemplaire de présent sur très grand papier vélin. Une grande initiale historiée, des pièces de tête et de queue décoratives. Aux armes du Cardinal Polignac sur la page de titre. Un récit très rare de la transformation élaborée de la Piazza Navona pour célébrer la naissance du Dauphin Louis, fils du roi Louis XV de France (1715-1774) et de son épouse royale MariaLeczinska (1703-1768). Le peintre rococo Pier Leone Ghezzi (1674-1750), chargé de la mise en scène des événements, fit "restaurer" la place à son ancienne gloire en tant que stade de Domitien, dont les fondations sont enfouies sous la place et donnent à l'espace moderne sa particularité, de forme oblongue. Le spectacle a été capturé par le peintre romain Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), qui a réalisé un tableau de la Place dans sa splendeur, dont il existe deux exemplaires. L'un se trouve au Louvre, l'autre à la National Gallery of Ireland. La place a été transformée par l'érection de magnifiques colonnes, de temples quadriformes (tous peints pour ressembler à du marbre), de statues monumentales et de fontaines où coulait du vin (qui était distribué aux spectateurs). La pièce maîtresse de la scène, la Fontaine des Quatre Fleuves du Bernin ; L'église Sainte-Agnès de Borromini a servi de décor imposant à cette splendide exposition. Tous ces éléments, dont les inscriptions, la symbolique de la statuaire, les blasons royaux, les guirlandes de lauriers, de fleurs et de fleurs qui unifiaient les éléments, les torches et candélabres qui illuminaient toute la scène, les différents instruments joués, etc., etc. sont décrits en détail. Les performances sont également décrites. Les musiciens jouaient depuis des scènes surélevées, ravissant la foule avec leurs chansons. Il y a eu des feux d'artifice (dirigés par les bombardiers papaux du Château Saint-Ange), un défilé de cavalerie et une représentation dramatique écrite par le célèbre librettiste Pietro Metastasio (1698-1782), sur une musique de Léonard de Vinci (1690-1730). La représentation a eu lieu dans la résidence de l'ambassadeur de France, le Patazzo Altemps, à l'extrémité nord de la place. La dernière page du récit nomme les artistes, le scénographe et les ingénieurs en charge du feu d'artifice. La deuxième partie du volume comprend des sonnets composés en l'honneur du Dauphin, de la mère du garçon, Maria Leczinska, et de l'ambassadeur de France au Vatican, le cardinal Melchior di Polignac. 6/ Distinta Relazione delle Feste celebrate in Roma per ordine dell’e... Cardinal di Polignac… in occasione della felice nascita del Real Delfino di Francia. Roma, Rocco Bernabò, 1729. 15 pp. 7/ Distinta Relazione e Notizie della Macchina di fuoco Artificiale, fatta in Piazza Navona… 4 Ottobre 1725... Dall’Emo… cardinale Melchiorre di Polignac… in occasione delle Reggie Nozze dell’istesse Sagre, e Reale Maestà di Luigi XV, e Maria. Roma, Pietro Ferri, 1725. 4 Aucun exemplaire à la B.N.F. 8/ F. L. A sua Eminenza il Sig. Cardinal di Polignac in occasione… Sonetto. Roma, Bernabò, 1725. Aucun exemplaire à la B.N.F. 1 c. ripieg., déchirure. 9/ Componimento per musica da recitarsi nel Palazzo dell’Emo… Cardinal di Polignac… in occasione delle Felicissime Nozze… Music adel Sig. Francesco Gasparini. Roma, 1725. Figurato; pp. 14 + 2 tavole ripieg. inc. in rame; Iniz. e Vign. inc. in rame, déchirure à une planche. Réjouissances faites à Rome, au sujet du Mariage du Roi. Extrait d'une Lettre écrite de cette ville le 10 Octobre 1725: La Fête que le Cardinal de Polignac, chargé des Affaires du Roi en cette Cour, donna a l'occasion du Mariage de S.M. commença le 24 du mois dernier à l'entrée de la nuit, par une décharge de cent boëtes disposés dans la Place de l'Apollinaire, où est le Palais de ce Cardinal. Elle étoit illuminée par un grand nombre de pots à feu, par des lampions à toutes les fenêtres des maisons, & par des flambeaux de cire blanche à toutes les façades, & au milieu on avoit élevé un Fort à quatre bastions, au haut duquel s'élevoit un grand bassin, d'où couloient cinq fontaines de vin. Les Tambours & les Trompettes succédèrent aux boëtes, & toute la Ville vint voir l'illumination. Il y en eut le même soir une magnifique à l'Église Nationale de S. Louis. & de très-belles à celle de la Trinité du Mont, de S. Antoine, de S. Yves, de S. Claude, de S. Denis, de N.D. des Miracles, même au Couvent de S. Esprit, dont les Religieuses sont Italiennes, mais sous la protection du Roi. Les Palais des Cardinaux Ottoboni, Gualterio, Cienfuegos, l'Académie de France pour la Peinture & Sculpture, & le plus grand nombre des Palais & des autres maisons de la Ville furent aussi illuminez. Le 25 au matin le Cardinal de Polignac, accompagné d'un grand nombre de Prélats, alla en grande cérémonie à l'Église de S. Louis, où les Cardinaux Ottoboni & Gualterio se rendirent, ainsi que les principaux Seigneurs de cette Ville. [...] L'Évêque d'Eleuteropolis célébra la Messe, qui fut chantée par une excellente Musique, de même que le Te Deum, pendant lequel on tira une grande quantité de boëtes. Les fontaines de vin continuèrent à couler ce jour-là. Le soir les illuminations recommencèrent, & il y eut une Cantate chez le Cardinal de Polignac. (...) La galerie du Palais, en face de laquelle on avoit dressé un Théâtre pour la Musique, etoit occupée par les Cardinaux, qui s'y trouvèrent au nombre de 19 par l'Ambassadeur de Venise, par les Princes Romains, les Prélats & et les Gentilshommes du premier ordre ; par les Princesse & les autres Dames de cette Ville. & par un grand nombre d'Étrangers de considération, & les autres personnes qui n'avoient pu être placées dans la Galerie, le furent sur des bancs rangez des deux cotez du Théâtre. On distribua une grande quantité de rafraîchissemens : & après la Cantate on servit une collation très-magnifique de confitures, & de fruits glacez. Cette Cantate, dont les paroles sont d'Ignazio de Bonis, de l'Académie des Arcadiens, & la Musique de Francesco Gasparini, tous deux Auteurs renommez, parut à tous les connoisseurs parfaitement belle, & d'une exécution admirable. On l'a faite imprimer ici ; & je vous en envoyé un Exemplaire. Il y a parmi les vignettes, qui sont très bien gravées, & qui ont rapport à ce grand sujet, plusieurs emblèmes & devises que vous goûterz sans doute : celle-ci entre les autres. Le Globe terrestre qu'éclairé un Soleil Levant, avec ces mots, Jam magnus, sed quantus erit. Cette Fête devoit être terminée par un feu d'artifice, qui avoit été préparé dans la Place Navone pour le 26 mais la pluye continuelle obligea de le remettre au 4 de ce mois. [...] Le Cardinal Ottoboni avoit prêté au Cardinal de Polignac, pour recevoir la Compagnie, le Palais Ornani, situé vis-à-vis le feu. Comme la Place de l'Apollinaire s'unit à la Place Navonne, S.E. avoit choisi ce vaste lieu pour y élever la machine du feu d'artifice. [...] Il y avoit des échaffauts par tout, & on voyoit du monde jusques sur le toits. Description du Feu d'artifice [...] Le principal sujet de la décoration representoit le Mariage de Cupidon & de Psyché, célébré sur le Mont Olympe. On voit par l'estampe qui en a été gravée ici, & que je vous envoyé, Jupiter qui préside aux noces, Venus & les Grâces qui sont près de l'Amour & de Psyché, Ganimede qui leur donne le Nectar. La Déesse de la Beauté y paraît avec celle de la Sagesse sur laquelle elle s'appuye. La jalouse Junon n'a point été appellée à la Fête. Apollon y représente ce qu'il y a de plus poli, la Cour, les Grands, les Villes, les Gens de Lettres, Pan & Sylvain représentent les Peuples de la Campagne. La Seine & la Vistule, dont les Dieux sont représentez au bas du Mont avec les symboles convenables, mêlent leurs eaux ; les Zephirs enfin sont prêts à servir les jeunes Epoux. On commença à une heure de nuit à mettre le feu à tout l'artifice, au son des Tambours des Trompettes. Il réussit dans la dernière perfection, & dura sans être interrompu d'un moment, près de deux heures, toujours de la même force & dans la même abondance. Cette vaste Place étoit pleine de spectateurs, & le peuple de Rome, qui depuis longtems n'aime rien tant, comme vous sçavez, que les jeux & les grands spectacles, témoigna sa joye par des acclamations continuelles. Ce serait faire tort au mérite & à la vertu. & supprimer aussi une circostance considérable de cette Fête, en omettant qu'elle a eu un Surintendant & un Conducteur, qui a beaucoup contribué à son succès ; c'est le Chevalier Ghezzi, homme d'un goût admirable. & d'un excellent caractère, lequel s'est donné plus de peine dans cette occasion, que s'il eut été question de la fortune. Il est né avec des talents rares qui ont été cultivez par son père, Peintre de réputation. [...] Voici l'Estampe reçue de Rome, réduite à la juste moitié de sa grandeur, que nous avons fait graver pour la satisfaction de nos lecteurs. Unique recueil répertorié réunissant neuf éditions originales rarissimes, dont trois manquent à la B.N.F, relatives aux fêtes organisées par le Cardinal de Polignac à Rome en 1725 et 1729 pour célébrer le mariage de Louis XV et la naissance du Dauphin.
« Ces annales sont un des documents historiques les plus précieux que l’on possède. » Montauban, chez Jerosme Legier, et se vend à Paris, chez Claide-Jean-Baptiste Herissant, s.d. [1752]. In-12 de (8) ff., 556 pp., (1) f. Veau brun, filet à froid autour des plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, coupes décorées, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 162 x 91 mm.
Édition originale de ces annales retraçant le récit de la création à Québec du premier hôpital par les Hospitalières de Dieppe sous les auspices de la duchesse d’Aiguillon, nièce du cardinal de Richelieu. Barbier, II, 686. Chassés de la Nouvelle-France après la chute de Québec aux mains des frères Kirke en 1629, les Jésuites y retournent trois ans plus tard après que le Traité de Saint-Germain-en-Laye (1632) ait rendu à la France sa colonie et, pour un temps, « l’Église canadienne sera missionnaire », avec à sa tête le père Paul Le Jeune. C’est lui qui, en 1634, exprime le besoin d’un hôpital pour soigner les autochtones et les quelques colons qui s’y trouvent. C’est en pensant surtout aux autochtones que le père Le Jeune demandait la venue à Québec de religieuses hospitalières. « S’il y avait ici un Hopital il y aurait tous les malades du pays, & tous les vieillards, pour les hommes nous les secourerons, selon nos forces, mais pour les femmes il ne nous est pas bien seant de les recevoir en nos maisons», écrit-il. L’institution souhaitée était en effet moins destinée aux Français qu’aux autochtones, « sujets à de grandes maladies, et qui n’avaient aucun moyen d’adoucir la misère dont ils étaient accablez surtout dans leur extreme vieillesse». « L’élan mystique qui traverse la France dans les premières décennies du XVIIe siècle coïncide avec le mouvement colonisateur » et il n’est pas étonnant que plusieurs religieuses d’ordres et monastères manifestent un vif intérêt pour le projet du jésuite. Toutefois, les conditions matérielles pour l’établissement de religieuses et l’aménagement d’un monastère-hôpital à Québec sont à toutes fins utiles inexistantes. Le père Le Jeune lance alors nouvel appel mais cette fois il s’adresse aux personnes « capables de supporter financièrement l’entreprise ». La réponse est venue de la cour de France. La duchesse d'Aiguillon, mariée à 16 ans au marquis de Combalet, selon la volonté de son oncle, le cardinal de Richelieu, devient veuve à 18 ans ; elle ne se remarie pas et emploie presque toute sa fortune à soulager les pauvres et à fonder des établissements de charité. À 31 ans seulement, elle est déjà très engagée à ces fins. Elle est notamment la principale fondatrice du grand hôpital de Paris, rappelle l’historien Henri-Raymond Casgrain. Sous la conduite spirituelle de saint Vincent de Paul, promoteur et initiateur de nombreuses œuvres de charité et marquée par sa lecture des Relations des Jésuites, notamment celle de 1635 du Père Le Jeune, la duchesse prend conscience de l’importance des missions canadiennes dans l’histoire de l’Église. En 1636 en effet, la duchesse d’Aiguillon « se résolut de fonder à ses dépens un Hôtel-Dieu ». Et, pour réaliser cet ambitieux projet, elle choisit de faire appel aux Religieuses Hospitalières de l’Ordre de Saint-Augustin, dites alors Filles de la Miséricorde, installées au monastère de Dieppe. « Le Cardinal de Richelieu, son oncle, voulut entrer dans la bonne œuvre, & jusqu’à leur mort ils eurent l’un et l’autre une affection singulière pour cette maison, ils donnerent quinze cent livres de revenu au capital de 20000 liv. à prendre sur les coches et carosses de Soissons qui leur appartenoient, le contrat fut passé le 16 août 1637. ». Le Dr Yves Morin décrit la « jonction des quatre facteurs » qui ont amené la duchesse à exécuter son œuvre : « (…) l’esprit de charité de la duchesse, son influence à la cour par le biais de son oncle, le cardinal Richelieu, sa connaissance de la Nouvelle France grâce aux Jésuites et le rôle essentiel de l'Hôtel-Dieu de Dieppe, un des établissements prééminents en France ». En avril 1639, le roi Louis XIII accorde des lettres patentes pour l’établissement de l’hôpital et mentionne explicitement les motifs religieux de la duchesse. Il y aura aussi un second contrat en 1640 où ces mêmes motifs seront énoncés. Dans sa lettre à Marie Guenet de Saint-Ignace, première supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, la veille du départ pour Québec des trois Augustines, la duchesse d’Aiguillon écrit clairement que l’Hôtel-Dieu devra être « dédié à la mort et au précieux Sang du fils de dieu répandu pour faire miséricorde à tous les hommes et pour lui demander qu'il l’applique sur l’âme de Monseigneur le Cardinal Duc de richelieu, et celle de Madame la Duchesse Daiguillon et pour tout ce pauvre peuple…». La duchesse obtient de la Compagnie des Cent-Associés une concession de sept arpents dans l’enclos où on avait commencé à bâtir Québec et un fief de soixante arpents dans la banlieue, entre Cap-Rouge et le coteau Sainte-Geneviève, ce terrain qu’on avait désigné sous le nom de Sainte-Marie. Les mères Anne Le Cointre de Saint-Bernard (28 ans), Marie Forestier de Saint-Bonaventure-de-Jésus (22 ans) et Marie Guenet de Saint-Ignace (29 ans), qui deviendra la première supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, quittent familles et amis, et leur monastère de Dieppe, établi depuis 1285, le 4 mai 1639, à destination de Québec. « De 1739 à 1779, Latour publia une imposante somme de sermons, panégyriques, discours dogmatiques, mémoires liturgiques, canoniques et autres. En quittant le Canada, il avait emporté une copie manuscrite des ‘Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec’ rédigées par Jeanne-Françoise Juchereau de La Ferté, dite de Saint-Ignace. Il fit paraître ce texte en 1752 à Montauban, sous le titre d’’Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec’ ». « Dans ses notes bibliographiques touchant les sources de sa propre « Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec », Montréal, éd. C. O. Beauchemin & Fils, tome 4, p. 11, l’historien Henri-Raymond Casgrain écrit à propos de l’« Histoire de l'Hotel-Dieu de Québec », par la mère Juchereau de Saint-Ignace : « Cette Histoire a été écrite d'après les renseignements de la mère (Marie Guenet) de Saint-Ignace et rédigée par la mère de Sainte-Hélène. Une copie de ces annales ayant été fournie à M. de La Tour, doyen du chapitre de Québec, qui retourna en France en 1731, il prit sur lui de les faire imprimer à l'insu de la communauté de Québec. Cette impression se fit sans beaucoup de soin, et il s'est glissé dans l’ouvrage un grand nombre de fautes typographiques. Heureusement qu'on possède encore à l'Hôtel-Dieu la copie originale de la main même de la mère (Marie-André Duplessis) de Sainte-Hélène, et signée par la mère (Marie-André Duplessis) de Sainte-Hélène, et signée par la mère Jeanne-Françoise Juchereau de Saint-Ignace. CES ANNALES SONT UN DES DOCUMENTS HISTORIQUES LES PLUS PRECIEUX QUE L’ON POSSEDE. » Le texte de Jeanne-Françoise Jucheron a été réédité à Québec par Dom Albert Jamet en 1939 sous le titre de « Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec, 1636-1716 » ». Précieux exemplaire de ce rare canadiana conservé dans sa reliure de l’époque.
, , 1649. 2 parties en 1 vol. in-folio de (14)-230-(2)-168-183-(1)-332-(2)-70-(2) pp., veau havane, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin brun (reliure de l'époque).
Édition originale. Historien ecclésiastique connu en religion sous le nom de Père Charles de Saint-Paul, feuillant et évêque d'Aranches, Charles Vialart ne vit pas la premère édition de son Histoire du ministère du Cardinal de Richelieu publiée cinq ans après sa mort survenue en 1644. « Charles Vialart ne s'astreint pas à composer une oeuvre purement historique dont les développements se suivront selon l'ordre chronologique : il coupe le récit par des réflexions politiques ou morales formant des paragraphes spéciaux. Il s'occupe de toutes les affaires et fréquemment des affaires extérieures (Italie). Hostile aux protestants, il renseigne avec abondance sur le siège de La Rochelle en 1628 : hostile encore à Marie de Médicis, il raconte avec des détails la maladie de Louis XIII à Lyon et la Journée des Dupes. Son ouvrage va de 1624 à 1633 : le style est celui d'un pédant sans doute mais il ne faut pas oublier que Vialart avait eu communication des mémoires et des papiers de Richelieu. Il dut en user avec une trop grande liberté d'esprit puisqu'à la requête de la duchesse d'Aiguillon, nièce et héritière de Richelieu, le Parlement de Paris condamna, par arrêt du 11 Mai 1650, ce livre parce qu'il contenait « des discours faux, calomnieux, scandaleux, injurieux et impertinents ». A la fin se trouvent les pièces relatives aux affaires d'Italie en 1629 (Affaires d'Italie de l'Année 1639 passées entre Madame la Duchesse & Princes de la Maison de Savoye. Contenant Plusieurs Lettres & Negotiations pour les Affaires de Piedmont & Montserrat) : ce sont des lettres de Richelieu au cardinal de La Valette, et de la duchesse de Savoie ; du cardinal de La Valette, de Particelli d'Hemery à Richelieu, des mémoires, des instructions etc. C'est évidemment la partie la plus utile de cet ouvrage ». (Bourgeois et André, I, 622).Portrait de Richelieu gravé en frontispice. Reliure défraîchie, manque de cuir sur le second plat. Trace de mouillure marginale sur les 10 premiers feuillets et plus étendues sur les 30 derniers feuillets.
Paris, Camus, 1844. In-8 de IV-378 pp., frontispice, demi-basane aubergine, dos lisse orné (reliure de l'époque).
Édition Sionnet des mémoires du cardinal Pacca publiés une première fois en 1832. « Source capitale pour l’histoire religieuse du XIXe siècle. Farouchement hostile à Napoléon, Pacca soutint le pape Pie VII. Le 6 juillet 1809, il est enlevé du Quirinal avec Pie VII, puis enfermé dans la prison d’État de Fenestrelle (Piémont) jusqu’au 5 février 1813. Il rejoint le pape à Fontainebleau le 18 février et soutient sa décision, prise préalablement, de désavouer le projet de concordat que Napoléon a arraché au souverain pontife, le 25 janvier précédent. De retour à Rome le 24 mai 1814, il assure l’intérim du secrétariat d’État de mai 1814 à juin 1815, en l’absence du cardinal Consalvi qui participe au congrès de Vienne » (Tulard). Cachet ancien, pâles rousseurs. Tulard, 1111 (pour d'autres éditions).
A Lausanne, Chez Marc-Michel Bousquet & Compagnie, 1753. In-12 de XXX-460 pp. Relié à la suite : Bolingbroke (Henry St. John). Testament Politique de Milord Bolingbroke, écrit par lui-même ; ou considérations sur l'Etat présent de la Grande-Bretagne, principalement par rapport aux Taxes & aux Dettes nationales, leurs Causes & leurs Conséquences. Traduit de l'Anglois. A Londres, 1754. In-12 de (2)-IV-103 pp.Les deux pièces reliées en 1 vol. in-12, veau havane, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré sur les plats (reliure de l'époque).
1 - Édition originale. Testament apocryphe du cardinal Giulio Alberoni (1664-1752). Joseph-Marie Durey de Morsan (1717-1795), « après avoir à Madrid rassemblé de nombreux documents relatifs au cardinal, les refondit et leur donna le titre de Testament… Dans un voyage qu'il fit en Hollande, il montra son manuscrit à Maubert de Gouvest, qui, tout en disant que ce travail ferait fortune, n'en donna que vingt écus, et le publia avec ses initiales (M.D.G.) » (Michaud).2 - Première édition française. « Ecrit inséré déjà sous le titre de Réflexions politiques parmi les discours de David Hume. Bolingbroke n'a pas mis la dernière main à ce travail, sans quoi le titre de Testament Politique lui eût paru trop pompeux pour un opuscule de 103 pp. Il y décrit la situation financière de l'Angleterre sous un jour très sombre, dénonce les dilapidations commises et l'accroissement considérable de la dette, etc. » (Stourm). Stourm, 98 ; Kress, 5330. Bel exemplaire.