‎FAVARON, Jean-Louis. ‎
‎Les Charpentiers de Paris. Album. ‎

‎Paris, sans nom d’éditeur, sans date [1905]. 27 x 35,5 cm. Cartonnage de l’éditeur à la bradel en pleine percaline bleue, dos orné du titre et de décors dorés, encadrement et décors d’angles à froid sur les plats, titre en lettres dorées dans une typographie Art Nouveau sur le premier plat. 158 pp., (3p.). Plaisant ouvrage contenant 103 planches + 7 planches annexes, soit 110 planches (lithographies et phototypies) au total, illustrant les chantiers et réalisations de l’association coopérative ouvrière fondée par Louis Favaron en 1893, parmi lesquels des pavillons de l’Exposition Universelle de 1900, des édifices publics (églises, banques, immeubles, magasins…) ou privés (propriétés particulières). In-fine, liste des architectes et liste des travaux exécutés par les membres de la société. Présentation des Charpentiers de Paris au début du volume par Pierre de Maroussem, Professeur au Collège libre des Sciences sociales. Superbe album valorisant à la fois la démarche utopique et coopérative (dans le sillage du fouriérisme), la réussite commerciale et sociale et bien entendu la qualité technique de l’entreprise, qui associe plusieurs corps de métiers (menuiserie, serrurerie, construction…), donc diverses compétences professionnelles.Son fondateur, Louis Favaron (1856-1931), originaire de Haute-Garonne, est un charpentier compagnon du Devoir, franc-maçon, qui quitte la société des Ouvriers charpentiers de la Villette qu’il dirigeait pour créer en 1893, avec une vingtaine d’ouvriers compagnons, la coopérative des Charpentiers de Paris. Rapidement renommée, la jeune société anonyme ouvrière obtient de nombreuses commandes publiques et privées, s’étend en province et à l’étranger, puis multiplie les récompenses lors des Expositions Universelles. La réputation de Favaron, connu comme « le Napoléon de la charpente », lui vaut d’être nommé vice-président du conseil administration de l’Ecole d’architecture, de siéger dans plusieurs instances coopératives et associatives (Banque coopérative, Conseil supérieur du travail, Conseil supérieur des habitations à bon marché, Société d’éducation sociale) et de recevoir la Légion d’Honneur. Il fait également partie des comités pour les statues de Fourier et de Victor Considérant, mais s’éloigne de plus en plus des projets phalanstériens. Dans les années 1920, son évolution autoritariste et ses positions antisyndicales engendrent de nombreuses contestations au sein même de son entreprise, dont la direction reviendra, après sa mort, à son gendre René Marchand. ‎

Reference : 2493

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