‎GÉNÉRAL X… :‎
‎La paix française [dos et plat sup. de couv.]. A la France ! A l’Armée française ! En témoignage d’amour, de respect et d’admiration ! [ en tête, sur le titre]‎

‎ Paris, Imprimerie J. Mersch [et] l’Echo de Paris, Avril-Juillet 1917. Petit in-8, 100pp. [dont faux-titre et titre], (2)ff.[table, blanc], broché, couverture imprimée grise ( marges un peu jaunies ; curieuse « fasce » jaune sur la première garde ; bon exemplaire). Préface signée « JUNIUS », datée du 15 avril 1917 (pp.5-8). Illustré de sept cartes déplantes hors-texte, curieusement « chiffrées » : de 1 à 7, mais, la première est notée « A », une est non chiffrée ; pas de n° 5 et ni n° 6 ! L’EDITION : ce général X… semble inconnu dans le monde de l’édition… bien qu’il ne soit « pas inconnu du Public. C’est un écrivain militaire dont les œuvres (…) sont encore dans toutes les mémoires », nous apprend Junius. Pas de traces à la BNF ni au CCFr. A ce jour, rien dans le e-commerce. En revanche, on trouve dans « L’Echo de Paris » (n°12157 du 28/11/17, en première page, un entrefilet publicitaire : « Ce petit livre, qui devrait être dans les mains de tous les Français, etc. », ces quelques lignes voisinant avec un article de Maurice BARRÈS, chantre et héraut du jusqu’auboutisme. Et la BNF nous apprend, que durant la période 1908-1909, dans ce même journal, JUNIUS fut un pseudonyme collectif utilisé par Maurice BARRÈS, Denys COCHIN et Albert de MUN (ce dernier pour mémoire, décédé en 1914). Or, on retrouve, en 1915, un « Billet de Junius, par Junius » (19/07 et 11/08, liste non exhaustive, in Gallica), renaissance de ce Phénix. En 17 (de mars à août), Denys COCHIN était alors sous-secrétaire d’Etat dans le cabinet Ribot. On peut, peut-être, en déduire que Junius, Barrès et le général X… ne sont alors qu’une seule et même personne… LE TEXTE est celui d’un violent pamphlet anti-boche : le ton est vite donné : « il faut que la Prusse disparaisse comme grande puissance (…). Il faut que l’Empire d’Allemagne cesse d’exister et que les divers Etats qui le composent reprennent leur indépendance et [ ??] leur autonomie » (p.13). Ce qui rassure, c’est qu’ « il ne s’agit pas de mettre l’Allemagne en morceaux » (sic, pour un dépeçage en règle). ‎

Reference : 20002

‎ LA CENSURE : l’ouvrage a été largement caviardé. On dénombre de nombreuses coupures, chacune chiffrée (3, 12, 9, etc.) « lignes censurées », une par ci par là, sept « pages censurées » intégralement ; une carte partiellement amputée, la carte n°4 « La Rive Gauche du Rhin après le Traité de Paix »… « Carte interdite par la Censure » et, le croquis n°7 : « La Syrie Française », page quasiment vierge, car « Croquis interdit par la Censure », etc.. Même le titre ! précision de la p.6 : « La Paix française : //le reste du Titre censuré » (On ne comprend pas bien les motifs d’Anastasie : le ton général de l’ouvrage n’est pas la recherche de la paix des braves, encore moins celle des pacifistes (Zimmerwald, « Le Bonnet Rouge », etc.), bien qu’il faille fixer le montant d’une indemnité payable à la France, mais « dans des limites raisonnables », avec comme garantie « l’occupation du duché de Bade et la Westphalie » avec, accessoirement, ce conseil : « mettons la main sur le produit des riches mines de houille de cette province » (p.99). « Traitons [l’ennemi ] comme il nous a traités en 1870 » (sic, pour 1871). Document intéressant ; de toute rareté. BUR(H6/17) ‎