Versailles, éd. Hautefeuille pour L'Association française Buchenwald-Dora, 16 octobre 1978, expl. n° 575/1000 sur vélin pur chiffon des Papeteries Arjomari, gd. in-4 non relié, en feuillets, sous emboîtage remplié cartonnage pleine toile grise avec 1 dessin de l'auteur collé sur la première de couv et texte en noir éd., le tout fermé par trois rubans toile grise éd., (4) - 12 - 4 pp, ill. par 111 dessins dont 98 au crayon noir de scènes au camps de concentration, 8 portraits en noir de ces amis de camps et 5 dessins rehaussés en coul de scènes au camps, avant-ropos de Marcel Paul, préface de Julien Cain, liste des 111 dessins avec le nom de ceux-ci, bel ENVOI et SIGNATURE du peintre à madame Perriand, épouse de Roger Perriand, un des anciens co-détenus du peintre à Buchenwald, Boris Taslitzky (1911-2005) est né à Paris, de parents russes immigrés après la révolution manquée de 1905, il commence à peindre adolescent et entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1928. En 1933, il adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires puis entre, en 1935, au PCF. Dès les années 1930, ses peintures et dessins sont portés par le combat pour une société plus juste. Mobilisé lors de la déclaration de guerre, Taslitzky est fait prisonnier en juin 1940. Il parvient à s’évader et s’engage dans la Résistance au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il est arrêté en novembre 1941 et condamné à deux ans de prison ; il passe par les prisons de Riom, Mauzac, puis au camp Saint-Sulpice-la-Pointe, où il participe aux activités culturelles clandestines, produisant des peintures et des dessins. En juillet 1944, il est déporté à Buchenwald. Il y réalise plus de deux cent dessins grâce à Pierre Mania, un artiste détenu, qui lui fournit le matériel nécessaire. Ces activités, évidemment interdites, sont couvertes par les organisations clandestines et la solidarité des détenus. L’ensemble rassemble des scènes du quotidien à Buchenwald, de temps de travail, de repos, ainsi que de nombreux portraits, certains esquissés, d’autres particulièrement achevés et d’une présence saisissante, comme ceux de Julien Cain et de Paul Goyard, artiste, conservés dans les collections du mahJ. L’artiste participe à l’insurrection qui mène à la libération du camp en avril 1945. Ces dessins que l’artiste réalise alors, s’attachant à représenter les corps de ses codétenus épuisés, ne parvenant plus à se maintenir debout, ou en proie à un profond désespoir. Leurs visages disparaissent alors cachés derrière les mains, comme tentant de s’extraire de leur environnement immédiat. TRES RARE exemplaire numéroté et surtout agrémenté d'un envoi écrit et signé de sa main, à l'épouse d'un ancien détenu. Très bon état, tant de l'emboîtage que du papier
Reference : 75527
Le Festin de Babette
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