8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Flammarion, 1918, in-12, 399 pp, broché, bon état (Coll. Bibliothèque de Philosophie scientifique)
"Henri Lichtenberger, collègue de Charles Andler à la Sorbonne, l'a aidé à mener à bien la réforme des études germaniques en France. Alsacien lui aussi, issu d'une vieille famille bourgeoise, ce patricien était toujours prêt à tempérer l'humeur combative d'Andler et de Lucien Herr, nourris d'une sève paysanne plus forte. Une particulière luminosité émane des ouvrages de Lichtenberger qui envisagent eux aussi l'Allemagne dans sa totalité, dans ses musiciens, ses philosophes et ses littérateurs aussi bien que dans ses hommes politiques et ses capitaines d'industrie..." (Robert Minder, Annales ESC, 1958)
Fata Morgana, 2002, in-8°, 276 pp, introduction de Marcel Kurz, avant-propos de Jean-Claude Goyon, professeur d’Egyptologie, avec la reproduction des 13 planches lithographiées de l’édition originale, tirage unique à 1000 ex. sur vélin ivoire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
“L’Etbaye, pays habité par les Arabes Bicharieh. Géographie, Ethnologie. Mines d’Or”, est la relation par lui-même de l’expédition de Louis Maurice Linant de Bellefonds, en 1831-1832 dans le désert de Nubie. Né comme Champollion en 1799, il est pris lui aussi par la passion de l’Égypte mais, plus aventurier enthousiaste qu’archéologue, il terminera sa longue vie en 1883 comme Pacha égyptien. Une substancielle introduction de Marcel Kurz détaché par l’IGN auprès de Madame Desroches Noblecourt pour les chantiers d’Abou Simbel et de la Vallée des Rois, permet d’apprécier, à leur juste valeur et dans leur contexte, le rôle essentiel et la personnalité étonnante de ce voyageur méconnu.
New York, Charles Scribner's Sons, 1912, in-12, 43 pp, une gravure de Lincoln sous serpente en frontispice, cart. demi-toile de l'éditeur, 1er plat illustré, bon état. Edition originale. First Edition, First Printing (March, 1912)
New York, Charles Scribner's Sons, 1907, in-12, 47 pp, une gravure de Lincoln sous serpente en frontispice, cart. demi-toile de l'éditeur, 1er plat illustré, bon état. Edition originale
New York and London, Harper & Brothers, 1909, in-12, 54 pp, une gravure en couleurs de Lincoln sous serpente en frontispice, cart. percaline gris-vert illustré de l'éditeur, bon état. Edition originale
New York, Thomas Y. Crowell & Co, 1901, in-12, 38 pp, cart. percaline crème de l'éditeur, titre doré avec décor floral au 1er plat, édition originale américaine, bon état. Edition originale
Address delivered before the Edinburgh Philosophical Institution, november 13th, 1900.
London, Harrison & Sons, 1900, gr. in-8°, 90 pp, broché, couv. imprimée, bords effrangées, pt mques au dos, sinon bon état, envoi a.s.
Joseph Hodges Choate (1832-1917), diplomate et homme de loi républicain, fut ambassadeur des Etats-Unis en Grande-Bretagne de 1899 à 1905.
Hachette, 1875, in-12, 256 pp, un portrait gravé en frontispice, reliure demi-basane verte, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur, titre et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Bon exemplaire sans rousseurs. Edition originale (Lincoln Bibliography, 3833)
"Ce livre a été commencé à Washington quelques jours après la mort du grand citoyen dont je veux raconter l'instructive et touchante histoire. (...) Après avoir visité tout le nord des États-Unis, j'arrivais à temps dans la capitale pour assister, le 4 mars 1865, à la cérémonie qui devait inaugurer la seconde présidence d'Abraham Lincoln. (...) Le Congrès venait de voter le treizième amendement à la Constitution, qui abolit l'esclavage aux États-Unis. Les forces du Sud étaient épuisées..." (Introduction)
Chicago, A.C. McClurg & Co, 1908, pt in-8° oblong, (104) pp, second printing, non paginé, un portrait gravé en frontispice, illustrations en vert et brun dans les marges, cart. demi-toile havane de l'éditeur, plats illustrés avec vignette de titre au 1er plat et au dos, très bon état
New York, Francis D. Tandy, 1908, in-8°, 64 pp, une gravure de Lincoln et sa famille sous serpente en frontispice, cart. percaline vert-clair de l'éditeur, 1er plat avec titre "Lincoln Anthology" et filet d'encadrement en vert foncé, bon état. Edition originale
New York, McClure, Phillips & Co, 1907, in-12, 40 pp, une gravure en couleurs de Lincoln sous serpente en frontispice, 6 gravures en noir hors texte, cart. percaline verte de l'éditeur, 1er plat avec titres et profil doré de Lincoln, très bon état. Edition originale
Philadelphia, Biddle Press, 1909, in-12, 53 pp, une gravure de Lincoln sous serpente en frontispice, cart. percaline rouge illustré de l'éditeur, très bon état. Edition originale
Plon, 1936, in-12, 267 pp, 2 photos et 20 cartes (dont une dépliante hors texte) établies par Charles Lindbergh, broché, bon état
Flammarion, 1928, in-12, 282 pp, préface de Myron T. Herrick, ambassadeur des Etats-Unis, traduit par Léon Lémonnier, 24 pl. de photos hors texte, cart. vert illustré de l'éditeur avec photo de Lindbergh devant son avion en médaillon, bon état
Dans cet ouvrage écrit et publié peu de temps après son exploit, Charles Lindbergh ne s’étend guère sur le voyage du Spirit of Saint Louis. Il apporte par contre un saisissant témoignage sur l’aviation américaine de l’entre deux guerres. Il y évoque son apprentissage et sa "carrière" de pilote forain itinérant, sans oublier ces fameux "cirques volants" auxquels il participa.
Cercle Européen du Livre, 1973, gr. in-8°, 316 pp, traduction du commandant Jouan, révisions techniques du colonel de Marolles, titre anglais de l'ouvrage : The Spirit of St Louis, texte sur 2 colonnes, illustré de 229 gravures et photos, reliure simili-cuir bordeaux de l'éditeur, dos et 1er plat ornés, rhodoïd, bon état (Coll. Les Grandes Heures de l'Histoire)
Réédition de “Trente-trois heures pour Paris” [“The Spirit of St-Louis”] sous un nouveau titre, augmenté de chapitres sur les grands exploits aériens, la technologie de l'aviation, d'un dictionnaire des pilotes et de très nombreuses gravures et photos. — Le 21 mai 1927 Charles Lindbergh (1902-1974) atterrissait au Bourget, réalisant ainsi la première traversée de l'Atlantique nord sans escale. Profitant de l'enthousiasme populaire et de la confusion qui régnait ce soir-là sur l'aéroport, un admirateur indélicat vola le journal de bord du Spirit of Saint-Louis, privant Lindbergh et ses contemporains d'un document « vécu » irremplaçable. L'aviateur mit plus d'une vingtaine d'années pour reconstituer l'enchaînement des événements. L'ouvrage parut finalement en France aux Presses de la Cité en 1953 sous le titre “Trente-trois heures pour Paris”. Mêlant souvenirs d'enfance et récit objectif de la traversée, le livre est particulièrement intéressant.
L'Harmattan, 1988, in-8°, 216 pp, une carte, biblio, index, broché, bon état
La Guinée Equatoriale fournit un résumé de l'histoire africaine. Ses populations ont été marquées par une Espagne qui a hérité du Portugal de vastes territoires aux creux du Golfe de Guinée, en 1778. Mais l'Allemagne, l'Angleterre et la France grignotèrent ses possessions. En 1900 ne subsistaient plus que la province continentale du Rio Muni et les îles de Fernando Poo et d'Annobon. Le XXe siècle a été pour la Guinée Equatoriale celui des dictatures, d'abord espagnoles, avec Primo de Rivera et Franco, puis autochtones, avec Macias Nguema et son neveu Obiang Nguema. Depuis l'indépendance (1968), quelques dizaines d'hommes, qualifiés de « nguemistes » ou « clan de Mongomo » accaparent le pays. Népotisme, corruption, torture et assassinats ont poussé à l'exil un tiers des 350.000 ressortissants. Macias Nguema cultivait des amitiés communistes et s'entourait de Cubains. Depuis 1979, Obiang Nguema courtise l'Occident et s'abrite derrière six cents gardes marocains... Une histoire marquée depuis deux siècles par d'incessantes immixtions étrangères.
New York, Macmillan, 1923, fort in-8°, xxv-637 pp, 8 planches hors texte, index, reliure pleine percaline bleue de l'éditeur, manque au dos, trace de mouillure ancienne en marge des derniers feuillets, rousseurs. Texte en anglais
New York, Harper & Brothers, 1932-1968, 26 vol. in-8°, 364 pp, 312 à 585 pages chacun, cartes, index dans chaque volume, reliures toile éditeur, état correct. Texte en anglais
Importante collection de cette intéressante publication annuelle traitant des relations étrangères des Etats-Unis, publiée pour le Council on Foreign Relations de 1932 à 1972 (années 1931-1933 par Walter Lippmann en collaboration avec William O. Scroggs et autres ; années 1934/35-1940 par Whitney H. Shepardson en collaboration avec William O. Scroggs ; années 1945/47-1948/49 par John C. Campbell ; depuis 1949 par Richard P. Stebbins). Nous proposons un ensemble presque complet (26 volumes sur les 30 premiers), du premier paru, concernant l'année 1931, jusqu'à l'année 1967, moins quatres volumes (1933, 1937, 1939 et 1940) (la série a été interrompue de 1941 à 1945). Le volume sur 1956 est un reprint, celui sur 1966 est broché. Ouvrage annuel de référence (au même titre que l'Année politique) sur les principaux événements internationaux qui ont marqué l'année couverte. Le plan suit la division géographique (Europe. Moyen-Orient, etc.). L'accent est mis sur la politique américaine. Un chapitre est consacré à l'élaboration de la politique américaine. Pour donner une idée de la richesse d'informations contenue dans ces volumes, voici ce que disait la Revue française de science politique des éditions de 1960 et 1966 : "Dans cette collection désormais classique, le volume consacré à l'année 1959 passe en revue la politique extérieure des Etats-Unis par grands secteurs : défense du monde libre ; économie mondiale ; rapports avec le camp communiste ; problèmes de Berlin, du désarmement, des armes nucléaires ; Communauté atlantique ; Proche-Orient ; indépendances africaines ; Asie du Sud-Est ; Chine ; Amérique latine et Canada ; Nations Unies. L'action extérieure des Etats-Unis s'étendant au monde entier, c'est en fait un tableau de l'évolution de la politique internationale en 1959 que dresse Richard Stebbins avec beaucoup de clarté. Le chapitre introductif rappelle le contexte de la politique américaine (mort de Foster Dulles, voyage de M. Khrouchtchev aux Etats-Unis et diplomatie personnelle d'Eisenhower, importance des considérations budgétaires pour la fixation des dépenses militaires). Une chronologie des événements mondiaux en 1959 (classés par pays) et plusieurs cartes ajoutent encore à l'utilité de l'ouvrage." (Revue française de science politique, 1961) - "Ce volume de la série The U.S. in world affairs est en tous points digne des précédents. Il parvient à présenter un tableau clair et concis des grands problèmes auxquels les Etats-Unis se voient confrontés au cours de l'année 1965, tout en cherchant à définir le nouveau cours que la politique étrangère américaine va prendre sous l'administration Johnson : escalade au Vietnam, intervention à Saint-Domingue, difficultés au sein de l'alliance atlantique, etc. Une chronologie des événements et une bibliographie complètent cet ouvrage dont on peut certes récuser les conclusions, mais qui n'en constitue pas moins un très utile instrument de travail." (Revue française de science politique, 1968)
Payot, 1948, in-8°, 255 pp, traduit de l’américain par le professeur G. Montandon, une carte, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état (Coll. de documents et de témoignages pour servir à l'histoire de notre temps)
Traduction de "In search of Soviet gold" (1938). A l'automne 1927, un Bolchevik haut placé visite l'Alaska. John D. Littlepage, ingénieur américain spécialisé dans l'extraction de l'or de cette région, lui sert de guide. Etrangement, le représentant de la Russie "rouge" n'a pas un couteau entre les dents et semble être un ingénieur hors pair. Les deux hommes s'apprécient et le Soviétique propose à Littlepage de venir s'installer en Russie avec sa famille, pour organiser le "Trust soviétique de l'or". L'auteur y passera près de dix années. Il sera le témoin de la collectivisation des campagnes, de la dékoulakisation et assistera à l'émergence de la nouvelle société soviétique. — "La Kolyma entra dans la course à l'or dans la quatrième décennie du vingtième siècle. Staline fut lui-même l'instigateur d'expéditions de prospection menées par des géologues bien formés dans les nombreux instituts du pays. Les endroits les plus difficiles d'accès de l'Arctique furent atteints, des cartes et des plans furent dressés. Vint ensuite la planification de l'exploitation de l'or sur tout le territoire national. En 1927 un ingénieur qui dirigeait depuis des années l'industrie du pétrole, Aleksandr Sérébrovski, se vit confier la création d'un trust étatique – le Trust de l'or soviétique. Auparavant, pendant un séjour en Californie, en Alaska et au Colorado il s'était initié aux techniques de prospection et d'extraction. Il choisit pour proche collaborateur le spécialiste américain John D. Littlepage, qui fut nommé en 1928 ingénieur en chef adjoint du trust de l'or, et il invita quelques dizaines d'ingénieurs des Etats-Unis à travailler sous ses ordres. Sérébrovski occupa pendant plusieurs années le poste de commissaire du peuple à l'Industrie aurifère. Littlepage remit sur pied de nombreuses mines défaillantes. En 1937 il en visita plusieurs en Iakoutie ; on ne sait s'il se rendit dans le bassin de la Kolyma. Il vécut de longues années avec sa famille dans la Sibérie qu'il sillonnait pour son travail d'expert et d'inspecteur. Son livre “A la recherche des mines d'or de Sibérie” est très documenté et loyal. L'auteur justifie la discrétion qu'il observe par rapport au travail servile dans les entreprises russes de la façon suivante : « Les autorités soviétiques gardent secrets les détails de cette industrie et je ne désire pas dévoiler des faits susceptibles de les contrarier ». Mais sa vision de la stratégie économique de Staline est réaliste..." (Mireille Berutti, Varlam Chalamov, chroniqueur du Goulag et poète de la Kolyma, 2013)
P., Editions des Portiques, 1930, pt in-8°, 111-(2) pp, broché, très belle couv. rempliée illustrée en couleurs par Charles Martin, pt manque en haut du dos, sinon bon état (Coll. A la belle enseigne). Edition originale, un des 1350 sur vergé Alfa de Corvol
P., Nouvelle Revue Critique, 1927, pt in-4°, 90 pp, broché, couv. blanche rempliée, titre en brun au 1er plat et au dos, bon état. Edition originale tirée à deux mille exemplaires, tous numérotés, celui-ci un des 1940 sur papier alfa spécial des papeteries Outhenin-Chalandre
Par le traducteur des Robaiyat de Omar Khayyam. L'action se déroule dans le Nedjd, région du centre de l'Arabie Saoudite qui abrite Riyad, la capitale.
Hachette, 1883, in-12, xx-339 pp, 7e édition, 4 gravures et une carte dépliante hors texte, cart. percaline rouge de l'éditeur, dos lisse avec titres dorés et caissons à froid, encadrements à froid sur les plats, fer doré de prix au 1er plat, cart. lég. sali, qqs rousseurs, qqs marques au crayon, état correct
Missionnaire, explorateur et médecin écossais, David Livingstone contribua à la lutte contre la traite esclavagiste et à l'évangélisation du sud du continent africain. Il participa au mouvement d'exploration et de cartographie de l'intérieur du continent africain précédant le « partage de l'Afrique » entre grandes puissances européennes. Il fut notamment le premier Européen à découvrir la vallée du Zambèze et consacra une partie de sa vie à rechercher les sources du Nil.
Hachette, 1866, gr. in-8°, 580 pp, 26 planches et 4 cartes dépliantes hors texte, qqs gravures dans le texte, reliure demi-toile écrue, pièce de titre basane orange (reliure modeste de l'époque), dos et coupes frottés, déchirure à une page réparée sans manque, qqs rousseurs, état correct
Première édition française, traduite par Henriette Loreau. Missionnaire, explorateur et médecin écossais, David Livingstone contribua à la lutte contre la traite esclavagiste et à l'évangélisation du sud du continent africain. Il participa au mouvement d'exploration et de cartographie de l'intérieur du continent africain précédant le « partage de l'Afrique » entre grandes puissances européennes. Il fut notamment le premier Européen à découvrir la vallée du Zambèze et consacra une partie de sa vie à rechercher les sources du Nil. Bon exemplaire quasi exempt de rousseurs.
Genève, Cercle du bibliophile, s.d. (1971), in-8°, xii-471 pp, préface de Pierre Sabbagh, photos des auteurs en frontispice, 24 pl. de gravures de l'époque et 4 pl. de cartes hors texte, reliure simili-cuir noir de l'éditeur, dos et 1er plat ornés, bon état
Edition établie par Alain Gheerbrant d'après « Narrative of an Expedition to the Zambezi and its Tributaries » par David et Charles Livingstone (1865) et « How I found Livingstone » par Henry Morton Stanley (1872).
Seuil, 1976, in-8°, 250 pp, 40 photos dans le texte et à pleine page, une carte, glossaire, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Recherches anthropologiques). Edition originale
Les Yanomami vivent au fond de la forêt vénézuélienne en petits groupes itinérants (une quarantaine de personnes) qui, à chacune de leurs étapes, construisent un auvent circulaire sous lequel ils vivent en commun ; un auvent ouvert en son centre : et c'est comme la place du village, le cercle des feux. Chronique du banal comme de l'exceptionnel, où passent les jeux et les violences de l'amour dans des hamacs accueillants, l'approche des esprits par la drogue insufflée dans des sarbacanes, la passion des guerriers, coiffés, et parés de fards, guettant le surgissement d'une proie. Il serait trop facile de mettre l'accent soit exclusivement sur la dureté, la cruauté de cette civilisation, soit sur les qualités "positives" des Indiens : la richesse de leur vie sociale, la liberté de leur morale, la complexité de leur univers religieux. De n'avoir gommé ni d'un côté ni de l'autre, est un des traits où s'atteste l'exemplaire justesse de ce Cercle des feux. — "Il en va en ethnographie comme en littérature : les bons ouvrages ne donnent pas prise au temps. Point ici de formules raides, de profondeurs faussement énigmatiques, mais une volonté de clarté, un désir d'authenticité. “Le Cercle des feux” se lit comme on regarde un film. Spectacle vivant puisque joué par les Indiens eux-mêmes et dans leur propre rôle, celui du quotidien. Sur les pas d'Hebëwë, Turaewë et autres personnages, on se fraye un chemin ; et c'est toute la culture matérielle, sociale et religieuse d'une population yanomami des bords de l'Orénoque qui se livre à mesure. Jamais, cependant, l'auteur ne monte sur la scène ; trop impliqué encore par sa propre expérience, mais aussi trop soucieux de la parole de l'Autre pour être Narcisse. Parce qu'il est habité, qu'il dégage une atmosphère, bref parce qu'il flatte l'émotivité, on peut dire que l'ouvrage tient du roman. Du roman cependant il n'a que l'allure, car c'est d'ethnographie qu'il s'agit bien ici. D'histoires en anecdotes, de faits en dits, il serait vain de chercher une croyance qui ne fût vérifiée, un détail qui ne relevât du vu, de l'entendu. Des analyses, des interprétations, on en trouve bien sûr, mais brèves, discrètes, et comme suggérées. Avec cela, il y a tous ces discours enregistrés – rêves, mythes, initiation chamanique de Rikômi, etc. – qui, à l'avantage de transporter le magnétisme de la voix, mêle assurément celui de pousser vers d'autres abstractions. Pour écrire, dit-on, il faut faire de véritables rencontres. C'est parce qu'il s'est forgé ce privilège durant six longues années que Jacques Lizot montre les Yanomami dans ce qu'ils ont de plus vrai : sexualité (1ère partie), chamanisme (2e partie), fête (3e partie). Au delà de ces courants choisis comme représentatifs, un leitmotiv : la vitalité des Indiens. Aussi nettes qu'apparaissent leur sensibilité, leur tendresse, le livre n'en excelle pas moins en effet à les rendre volontiers frondeurs, prompts à railler, à se gausser, à exploser en un éclat de rire. Qu'on imagine les difficultés du chercheur ! Et la violence enfin ? Elle est présente certes, mais çà et là, par accès, loin en tous cas d'exercer cette souveraineté que d'aucuns, par ouï-dire ou par goût du tapage, se plaisent à lui prêter. De là le faible développement dévolu à la guerre..." (Patrick Brasselet, L'Homme, 1987)