Laffont, 1963, gr. in-8°, 403 pp, traduit de l'italien, index, broché, couv. illustrée, bon état
Contribution à l'histoire du fascisme italien, vu "de l'intérieur" par un condisciple et ami de Vittorio Mussolini, le fils du Duce. Zangrandi fut fasciste avant de passer à l'opposition et de fonder en 1939 le Parti Socialiste Révolutionnaire ; il fut finalement arrêté et déporté en Allemagne, dont il reviendra en 1946. — "Le témoignage personnel de Zangrandi ... qui se rapproche le plus de l'aventure intellectuelle de milliers de jeunes Italiens anonymes. Ami de Vittorio Mussolini, sans aucune attache avec l'ancien régime, c'est à l'intérieur même du fascisme que ses efforts de clarification l'ont porté vers l'opposition. Un témoignage passionnant." (Revue française de science politique, 1964) — C'est en 1946, à son retour de déportation en Allemagne – voir « Le convoi du Brenner » publié en 1962 – que Ruggero Zangrandi entreprend la composition de cette « contribution à l'histoire du fascisme » qui a suscité en Italie des discussions passionnées et que, dans une édition à laquelle l'auteur a apporté tous ses soins, nous présentons aujourd'hui au public français comme le document le plus révélateur sur le fascisme italien. En effet, le fascisme est vu ici « de l'intérieur », par quelqu'un qui – condisciple et ami de Vittorio Mussolini, le fils du Duce – fut fasciste avant de passer à l'opposition et de fonder en 1939 le Parti Socialiste Révolutionnaire. Voici donc le fascisme réel, celui des espérances vaines et des tromperies, des concessions et des réalisations incomplètes, du chantage à la confiance et au patriotisme ; voici les Faisceaux, les Groupes Universitaires Fascistes, la presse, le monde syndical et celui des élites – et comment, dans tous ces domaines, l'opposition tente de s'exprimer et de s'affirmer. Cette vie interne du monde fasciste, personne ne l'avait jusqu'alors si précisément décrite, et cela suffirait à soi seul à faire de cet ouvrage un document exceptionnel. Mais Ruggero Zangrandi ne s'en tient pas là : il met en lumière les responsabilités des classes dirigeantes préfascistes, de l'Eglise, de la magistrature, de tous ceux – universitaires, écrivains, artistes, journalistes – qui se firent les complices du régime, sans omettre cependant ceux qui surent résister ni ceux qui, après avoir fait un certain chemin avec le Duce, s'en séparèrent pour, à la fin, le combattre les armes à la main. Ce « long voyage », enfin, apparaît comme un témoignage singulièrement émouvant : il est le livre de toute une jeunesse, avec ses rêves, ses enthousiasmes et ses désillusions, le livre d'une « génération perdue ». (4e de couverture)