Paris, Charles Lavauzelle editeurs militaires, 1939; in-8, 100 pp., br. Broché bon état - leur fabrication, propriétés physiques, chimiques et toxicologiques, detection et analyse. méthode de désinfection - 3e edition refondue. Préface du Général Duchêne.
Broché bon état - leur fabrication, propriétés physiques, chimiques et toxicologiques, detection et analyse. méthode de désinfection - 3e edition refondue. Préface du Général Duchêne.
A Paris, Chez Magimel, libraire pour l'art militaire, rue de Thionville n°9, 1810; grand in-12, (88)-XL, broché (un peu écorné ) (papier d'attente). État correct - rare -.
État correct - rare -.
Paris, Editions cosmopolites, 1934; in-8, 250 pp., br. Broché bon état.
Broché bon état.
Melun, Impr. Blériot & Devoiselle, 1939; in-8, 78 pp., br. Broché bon état - antiseptique, insecticide, antitoxique, neutralisation des gaz de combat.
Broché bon état - antiseptique, insecticide, antitoxique, neutralisation des gaz de combat.
Paris, Charles-Lavauzelle et cie, 1952; in-8, 437 pp., broché. Bon état.
Bon état.
S.l., 1916-1918 2 cahiers in-8, brochés sous couvertures factices modestes.
Ensemble très intéressant de deux petits cahiers régimentaires très correctement tenus, et renseignant, pour les années 1917-1918, sur la vie du 19e Régiment d'infanterie, qui servit à Verdun en 1916, fut touché par les mutineries de mai 1917, et posséda la particularité de figurer comme la dernière unité française à avoir eu connaissance de l'armistice (ce qui lui valut l'honneur de raviver la flamme du soldat inconnu à l'Arc de triomphe jusqu'en 1998, date de sa dissolution).I. Renforts : [50] ff. n. ch., du 12 décembre 1916 au 6 mai 1918 ; les listes du 19e sont précédées par leur équivalent pour les 124e et 99e régiments. - II. Punitions : [21] ff. n. ch., du 25 mars 1916 au 22 mai 1918. Ce dernier cahier est particulièrement détaillé : outre le nom du puni et la durée de sa peine, figure le motif, l'autorité prescriptrice, et la manière dont la peine a été accomplie. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. (1918) cahier in-8, [28] ff. n. ch., broché.
Etat nominatif sur quinze colonnes, très complet pour chaque mobilisé : noms & prénoms ; grade ; numéro de matricule ; dépôt de mobilisation ; bureau de recrutement ; dernière date d'arrivée au front ; personne à aviser en cas d'évènement grave ; date de naissance ; lieu de naissance ; profession ; filiation ; mariage ; enfants ; dernier domicile ; lieu de permissions.La liste court ainsi alphabétiquement de André à Vaillard, puis reprend sans ordre précis, pour une date ultérieure, mais non précisée (fin du conflit si 'on en juge par les numéros de classes des mobilisés).Constitué en 1914 à partir du 52e, le 252e Régiment d'infanterie fut dissous en juin 1918. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Ensemble de deux documents manuscrits sur parchemin :– La nomination elle-même, sur parchemin (29,5 x 48,5 cm), scellé du grand sceau de cire jaune sur simple-queue, signé "Louis" et "par le Roi le Duc d'Orléans Régent Présent, signé Le Blanc" (Claude, secrétaire d'État du département de la Guerre), en date du 31 mai 1722.– Le brevet de réception du sieur de Gauville, mestre de camp de l'Infanterie française, par Louis d'orléans, Duc de Chartres, Premier Prince de Sang, colonel général de l'infanterie française et étrangère, Gouverneur et Lieutenant Général par le Roy dans la province de Daufiné, Grand Maitre des Ordres Militaires de Notre Dame du Mont Carmel et de St Lazare de Jérusalem, à Versailles, le 17 juin 1722. Signé Louis d'Orléans et plus bas du secrétaire, scellé sur simple queue du sceau de cire jaune aux armes des Orléans.
Bel ensemble.
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S.l., s.d. (1908) in-4, [23] ff. n. ch., couverts d'une écriture fine, soignée et lisible (environ 30 lignes par page), avec 4 cartes et plans manuscrits (certains en couleurs), dont 3 sur calque brun et un sur papier blanc volant, broché sous couverture de papier noir, étiquette de titre contrecollée sur la première couverture.
Important journal des opérations de pacification de la frontière algéro-marocaine entrepris par la compagnie du capitaine Maury. Il court en fait jusqu'au 13 septembre 1908, avec, semble t-il, un manque entre le 14 mai et le début de juin.Les ff. 10 à 13, insérés entre les événements du 14 mai et ceux du 11 juin, contiennent un état des Militaires ayant pris part à la colonne du Sud Oranais du 7 avril au 31 mai 1908. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. in-4, en feuilles dans chemise demi-toile modeste, traces de rubans, coupures de presse contrecollées sur les plats (reliure de l'époque).
L'ensemble présenté forme un dossier assez touffu de notes et de pièces relatives à la Guerre russo-japonaise, vraisemblablement réuni par un journaliste ou un historien contemporain, qui avait besoin du plus grand nombre de matériaux possible (pour une éventuelle rédaction ?). Ce qui frappe le plus au premier abord est l'importance des coupures de presse, qui envahissent tout : non seulement, elles sont nombreuses à être contrecollées sur les feuillets manuscrits composant le texte proprement dit, mais elles sont de plus insérées entre les feuillets. Le problème est qu'elles ne sont généralement pas renseignées : ni le journal d'où elles proviennent, ni leur date ne sont précisées, ce qui diminue considérablement leur pertinence.Les notes et pièces ont été de plus regroupées en trois chemises distinctes :I. [Opérations]. Cette partie, de loin la plus importante, regroupe 79 feuillets chiffrés par le compilateur, mais sans compter les très nombreuses insertions de cartes (manuscrites ou imprimées), de feuillets intercalaires, et de coupures de presse. Les feuillets manuscrits donnent essentiellement, jour par jour, les opérations sur les différents fronts du conflit, à partir du 5 février 1904, et jusqu'au 9 juin 1905. Mais ils ne doivent pas se lire isolément : la plupart des informations importantes sont fournies en fait par les coupures de presse, et c'est l'ensemble qui dresse un tableau pour une période donnée. Le tout est assez confus, et devait correspondre aux habitudes de lecture et/ou de rédaction du compilateur du dossier, mais sa logique se laisse assez malaisément saisir à bien des occasions.II. Artillerie. Se compose de : deux cartes manuscrites, la plaquette imprimée du lieutenant Forner (Notes sur Port-Arthur prises au mois de décembre 1902. Paris, Henri Charles-Lavauzelle, 19 pp.), et de nombreuses coupures de presse.III. Infanterie. Se compose de : 4 feuillets de notes manuscrites, une contribution sur l'Armée japonaise signée M.B. et parue en 1904 dans les Annales des Sciences politiques (paginée 236-252), et encore de très nombreuses coupures de presse.On trouvera encore, en-dehors du classement des trois chemises, "in fine, une grande carte imprimée du théâtre de Port-Arthur et des coupures de presse.Aucune indication sérieuse ne permet d'établir l'identité du compilateur : il y a bien une lettre ou un brouillon de lettre de 4 feuillets, composé sur du papier à condoléances, daté du 9 février [1904 ?] et adressé à un colonel. L'auteur s'excuse pour le retard de son compte-rendu et donne des indications sur les opérations, mais la fin semble manquer et il n'y a aucune signature. Le tout fait très correspondant de guerre ou attaché militaire en observation, mais on ne peut en dire plus. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1803) in-8, 179 ff. partiellement chiffrées, couverts d'une écriture moyenne, soignée et très lisible (environ 25 lignes par page), avec une figure aquarellée à pleine page (la boussole), le feuillet 9 manque, vélin rigide à rabat inférieur, dos lisse (reliure de l'époque). Manque de cuir en coiffe inférieure, exemplaire déboîté.
Un exceptionnel témoignage sur l'expédition d'Égypte.L'explicit de ce très intéressant manuscrit nous éclaire un peu sur sa genèse : "J'obtins une permission de trois mois pour venir chez ma mère à Chauvirey-le-Châtel, département de la Haute-Saône, et où je déposai le présent journal, qui contient l'exacte vérité de ce que j'ai vu depuis ma première sortie de la maison paternel [sic] et pendant toutes les campagnes de la Révolution. Je demande l'indulgence du lecteur et lui expose que je n'ai fait aucune étude". Cette dernière affirmation est à relativiser : l'auteur écrit très correctement, et commet peu de bourdes orthographiques, à la différence de nombre d'officiers plus gradés que lui à la même époque. Sinon, l'aspect très net du texte, qui ne comporte ni rature ni biffure plaide en faveur de la mise au net de carnets qui ont dû subir intempéries et aléas des campagnes ; ce, d'autant que la seconde partie comporte plusieurs copies de proclamations des généraux en chef de l'Armée d'Orient, qui ont dû figurer dans la documentation de Martin sous forme imprimée.A. Martin est originaire de Vitry (Haute-Saône) [Vitry-lès-Cluny], et un de ses frères servait déjà dans l'armée depuis huit ans comme fourrier quand le jeune homme décida de s'engager le 26 février 1792 pour le premier régiment d'infanterie [ancien Régiment Colonel-général], deuxième bataillon, alors stationné à Dunkerque, et où son frère était engagé. Un paraphe sur les dernières gardes du volume, comportant "André. An X" suggère que son prénom était André. Ni Tulard, ni Meulenaere ne signalent une édition de cette relation ; les catalogues de bibliothèques ne semblent pas posséder de copie manuscrite de notre texte.Cette relation est extrêmement structurée, par campagnes, et, à l'intérieur de celles-ci, par éphémérides. Elle se concentre, du moins pour la première partie, uniquement sur les aspects militaires globaux, vus d'en bas, et sans détails superflus, avec même une discrétion peu habituelle sur la carrière et les activités de l'auteur. Pour la commodité, on peut la diviser en deux parties principales.I. De 1792 au 17 Floréal an VI [6 mai 1798], date de l'ordre d'embarquement pour l'Égypte depuis Marseille.1. Campagne de 1792 (ff. 4-8). Le régiment participa au Combat de Quiévrain (29 & 30 avril), qui fut un échec face aux troupes impériales, et aux batailles de Valmy et de Jemappes (non relatées ici).2. Campagne de 1793 (ff. 10-17). Elle se déroule entièrement dans les Pays-Bas autrichiens, avec des pointes aux Provinces-Unies, et le récit se termine par la "trahison" du général Houchard, avant le passage au calendrier révolutionnaire.3. Campagne de l'an II (ff. 18-24r). Elle est marquée par la prise d'Ypres, le siège de Nieuport, un curieux projet de regroupement de 30 000 hommes à Dunkerque pour effectuer un débarquement en Irlande.4. Campagne de l'an III (ff. 24v-29r). Elle se déroule pour la demi-brigade (deuxième demi-brigade de ligne à partir de Germinal an III) entièrement dans les Provinces-Unies, depuis Clèves (prussienne) : Utrecht, Wageningen, Deventer, Enschede, Zutphen), jusqu'à la formation de la République batave. En messidor, cantonnement à Aix-la-Chapelle.5. Campagne de l'an IV (ff. 29v-37r). Le 24 Pluviôse [13 février 1796], Martin fut nommé sergent-major. Cette année est entièrement occupée par les opérations en Allemagne contre les Impériaux : bataille de Sulzbach (19 août 1796), bataille de Wesburg.6. Campagne de l'an V (ff. 37v-41). Traversée du Rhin à Cologne, puis cantonnement d'hiver en Palatinat (Kaiserslautern, Kircheimbolanden, Neusatdt, Landau), puis en Alsace et en Franche-Comté. La demi-brigade est affectée à l'armée d'Italie, et parvient à Milan le 30 Pluviôse [18 février 1797]. L'itinéraire la conduit ensuite par Brescia, Peschiera, Mantoue, Crémone. Le 26 Messidor [14 juillet 1798], première mention du général Bonaparte : "Nous célébrâmes à Milan la fête des Victoires et nous reçûmes du général en chef Bonaparte nos nouveaux drapeaux". En fin d'année, garnison à Alexandrie.7. Campagne de l'an VI (ff. 42-60). La demi-brigade est détachée en Provence, pour y rétablir l'ordre dans certaines localités : itinéraire par Nice, Toulon, Marseille, Brignoles, avec de ci de là quelques anecdotes locales : "Nous logeâmes à Aubagne, petite ville ; quelque tems auparavant [elle] avoit eu l'effronterie de brûler Bonaparte en effigie. La municipalité fut au devant du général Lanne pour le féliciter, mais fut très mal reçue, les trois quarts de ses habitans avoient pris la fuite dans les montagnes à notre approche". Après la signature des préliminaires de paix, l'unité demeure en Italie comme troupe auxiliaire de la République ligurienne, formée du territoire de l'ancienne République de Gênes. Puis elle est réaffectée en France, avec garnison à Marseille, pour une brève période, car "notre demi-brigade faisoit partie des troupes qui devoient embarquer pour l'expédition secrette". En effet, à partir du f. 45 et jusqu'à la fin du texte, tout le récit est occupé par l'Expédition d'Égypte. Ce n'est pas seulement l'objet qui change, mais aussi la manière : aux notations souvent sèches et lacunaires de la première partie, succèdent des narrations plus détaillées et circonstanciées ; on devine que cette expédition fut la grande affaire de la vie militaire de Martin.II. L'Expédition d'Égypte (ff. 45-177).La relation est extrêmement détaillée, depuis l'embarquement à Marseille, et Martin cultive enfin le détail, non seulement des opérations, mais aussi des monuments aperçus, et des particularités des populations des pays traversés, se faisant comiquement apprenti ethnologue. Voici par exemple son passage sur les nomades du désert : "Les Bédoins sont des Arabes qui habitent les déserts de l'Affrique et de Syrie. Ils ne vivent que de meurtre et de brigandages, outre qu'ils sont bien armés et montés sur des chevaux d'une vitesse incroyable ; ils s'assemblent en assez grand nombre, puis se mettent en course, pillent les caravaniers, mettent les villages à contribution, et enfin ruinent le malheureux pays qu'ils parcourent. Quoique les femmes ne soient pas l'objet de leur affection, ils attachent un grand prix à leur beauté ; ce peuple ne fait point usage de vin, ni d'autres liqueurs fortes, il est musulman. Sa passion favorite est ce crime qui, outrageant la nature, provoqua autrefois contre Sodome la vengeance céleste. Plusieurs malheureux soldats tombés en leur pouvoir après avoir été victimes de cette infâme passion, périrent de la main de ces barbares." Qu'en termes choisis cela est dit. De temps à autre, un excursus plus développé se veut une description globale du pays, comme cette partie intitulée "Quelques observations sur l'Égypte, sa situation, sa manierre d'être gouvernée, sa fertilité, &c.", qui occupe les ff. 57-58, et reprend au demeurant des passages de Volney. Enfin, à l'occasion du début du Ramadan correspondant au 1er Nivôse an IX [22 décembre 1800], on a droit à un long excursus sur l'Islam (ff. 145-150), qui fait la part belle à tout ce qui est le plus superficiel, et où la célèbre anecdote du chat de Mahomet l'emporte en longueur sur les principes de la religion.Sinon, le déroulement des opérations est suivi avec une précision qui n'exclut pas le lyrisme, totalement absent de la première partie : on lira dans cette perspective, par exemple, le récit de la bataille de Chébréis du 25 Messidor an VI [13 juillet 1798] (ff. 53-54). L'essentiel du texte tourne évidemment autour de l'aspect militaire de l'expédition, et peu d'épisodes ne sont pas rapportés, depuis la défaite mamelouke initiale, en passant par l'expédition de Syrie (prise de Jaffa, le siège d'Acre avec ses 8 assauts), la bataille d'Aboukir, jusqu'au départ de Bonaparte pour la France, fort laconiquement signalé : "Lorsqu'en arrivant à la Coubée, nous apprîmes que le général en chef Bonaparte, avec tout son état-major, et plusieurs généraux, s'étoit embarqué le 5 courrant pour la France, que les nouvelles peu satisfaisantes qu'il avoit reçues l'avoient déterminé à faire ce voyage, cette nouvelle nous fut d'autant plus sensible que les soldats furent de suitte comme abattus de tristesse".Le reste de l'expédition se déroule sous le commandement de Kléber, puis Menou, et est dominée par les difficiles négociations engagées avec les Anglais pour l'inévitable évacuation de l'Égypte, le refus de la Convention d'El-Arich par le cabinet britannique, la bataille d'Héliopolis, l'insurrection du Caire et l'assassinat de Kléber. C'est au cours de cette dernière période que Martin fut nommé enfin sous-lieutenant le 9 Pluviôse an VIII [29 janvier 1800]. Les funérailles de Kléber sont décrites avec un luxe de détails impressionnant, puis tout tourne autour de l'encerclement par les armées ottomanes et anglaise, des négociations pour l'évacuation (les articles de la convention sont d'ailleurs intégralement reproduits) et du retour en Europe par Marseille. Les derniers feuillets relatent les étapes de la réinsertion de la demi-brigade dans la France du Consulat : affectation en Haute-Provence (Saint-Maximin) sous forme de petits postes détachés pour réduire le brigandage endémique et très mobile qui sévissait dans la région ; casernement à Montpellier ; révolte de Sète ; enfin, réorganisation de l'unité qui ne devait plus compter que trois bataillons : effectuée à Nîmes, elle aboutit à la réforme de 15 officiers et à l'affectation à Autun. Martin pour sa part fut affecté au 3me bataillon. Il obtint le 1er Nivôse an XI [22 décembre 1802] une permission de trois mois, qu'il alla passer chez sa mère à Chauvirey. Ici s'interrompt le manuscrit du sieur Martin, sans que l'on sache à ce stade (cf. infra) la suite de sa carrière militaire. Il est à supposer que la mise au net de notre texte remonte à cette période de permission.ON JOINT : une autre version de la même relation, rédigée bien après le retour d'Égypte, passablement différente de la première, mais formée sur le même canevas. Elle se présente sous la forme d'un volume in-4 relié en plein vélin rigide, dos lisse muet, texte réglé et soigneusement écrit, se distribuant comme suit :1. Un premier ensemble de 133 pp., qui forme la mise au net de la première partie du texte précédent, à savoir depuis l'engagement de Martin en février 1792 jusqu'au 22 Messidor an VI [10 juillet 1798], soit le début de la campagne d'Égypte. Plus soignée, la rédaction est également plus complète, et contient des détails que l'on ne trouve pas dans la première ; par exemple, ce passage relatif à l'exécution de Louis XVI, absent de la rédaction initiale (par prudence ? par suite d'un changement d'opinion rétrospectif ?) : "Je ne sçai ce qu'a produit en France la mort ignominieuse de ce trop faible et vertueux Roi, mais les Belges chez qui nous étions en furent indignés : l'armée en parut surprise. Nous ne fûmes point trompés sur les suites que cela nous occasionnerait, et dès ce moment nous nous attendîmes à une guerre des plus terribles".2. Une suite de 107 ff. vierges, très probablement destinés à recevoir une nouvelle rédaction des événements de l'Expédition d'Égypte, mais qui ne put être réalisée pour des raisons inconnues.3. Un second ensemble paginé 347-431 et donnant la suite de la vie militaire de Martin depuis le 25 germinal an XI [15 avril 1803], soit la fin de sa permission de trois mois (cf. supra) jusqu'en février 1809. C'est ici que l'on peut connaître l'évolution de la carrière de l'auteur, ainsi que les campagnes auxquelles il participa de nouveau : départ pour les garnisons de Landau, Wissembourg, Lauterbourg ; formation d'un bataillon d'élite composé de trois compagnies de grenadiers et de trois compagnies de chasseurs, chacune de 100 hommes, qui fut envoyé à Arras ; participation au camp de Boulogne ; défense des côtes de Normandie et de Picardie contre les entreprises anglaises lors de la reprise des hostilités ; campagne d'Allemagne de 1805, avec un récit détaillé de la bataille des 10-11 Frimaire an XIV - 2 décembre 1805. Ceci dit, l'abondance de copies de proclamations et la relation de négociations diplomatiques auxquelles Martin ne put évidemment pas assister montrent à l'envi que le brave officier passe progressivement d'un journal personnel à une histoire de la période. On gagne ici en cohérence et en exposition ce que l'on perd en immédiateté et en spontanéité rédactionnelle.À partir de la page 407, on a affaire à une copie d'un autre auteur, et nous en sommes dûment avertis : "Ce que je vais raconter de ce qui se passa sur la fin de 1806 et dans le courant de 1807, n'est point écrit par l'auteur de cet ouvrage". Et, en fait, cette copie concerne toute la fin du texte jusqu'aux brèves notations de février 1809 (l'année 1808 ne fait l'objet d'aucune relation).4. Enfin, une suite de 67 ff. vierges, peut-être destinée à la rédaction d'une suite.Il est évident que Martin a voulu donner de ses souvenirs une rédaction soignée et définitive, peut-être destinée à être imprimée, et que ce second jet atteste un début de réalisation. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (vers 1800) in-4, [6] ff. n. ch., couverts d'une écriture moyenne, soignée et très lisible (environ 30 lignes par page), en feuilles, cousu.
Exceptionnelle diatribe en vers contre la vie militaire, rédigée par un engagé de la Révolution.La pièce est signée d'un certain citoyen Fromentel, sergent de la 33e demi-brigade, ce qui permet de la dater approximativement : en effet, créée en 1796 lors du second amalgame à partir des 10e, 90e demi-brigades et d'un bataillon de la 11e demi-brigade, la 33e demi-brigade d'infanterie de ligne ne garda cette dénomination que jusqu'au 24 septembre 1803, date à laquelle elle devint le 33e Régiment d'Infanterie de Ligne. C'est donc entre 1796 et 1803 que notre poésie a été rédigée. Au regard du contenu du texte, il est dommage que l'on ne puisse préciser l'identité et le parcours de son auteur, apparemment engagé depuis cinq ans lorsqu'il prit la plume (f. 1r, ligne 21), sensible alors à la gloire proposée aux défenseurs de la patrie, mais profondément dégoûté au moment où il rédige ces lignes. Des allusions aux campagnes d'Italie (Mantoue, Milan), et la pique finale contre Bonaparte (cf. infra) placent la rédaction après 1797.Fort peu héroïque ou martiale en effet, cette poésie au demeurant pas mal composée du tout vise à décourager un ami cherchant à s'engager dans l'armée : "Ami, que m'apprends-tu . D'où te vient ce délire ? / Le Démon des combats te possède et t'inspire ; / De ton heureux loisir, tu te sens oppressé, / Un vain désir de gloire dans ton coeur s'est glissé (...). / Imprudent ! A quels maux viens-tu te dévouer ? / Est-il quelque forfait qu'il te faille expier ? / Sais-tu bien à quel joug tu vas offrir ta tête ? "Le tableau dressé ensuite de la vie militaire est digne des détracteurs les plus féroces : "Qu'est-ce donc qu'un soldat ? C'est un sot automate, / Qu'on vante, qu'on punit, qu'on moleste & qu'on flatte, / Qu'on s'applique à plier sous un joug trop honteux, / Et qui la foudre en main n'ose dire : je veux. "L'on trouve même à la fin une opposition entre la renomméé de Bonaparte et l'anonymat des simples soldats qui concourent à sa gloire : "Mais lorsque Bonaparte enchaînant la fortune, / Venge des nations la querelle commune, / Lorsque de mille honneurs on le voit décoré, / Crois-tu que Fleur d'épine [maître d'armes] en soit moins ignoré ? / Vingt mille hommes parmi nous méritent la couronne ; / Mais dans un si grand nombre on ne connaît personne."On ne peut que souligner le caractère peu commun de ces sentiments, exprimés en pleine exaltation patriotique : si les épreuves et les déconvenues des campagnes ne les rendent pas inattendus, en revanche, leur expression aussi nette tranche avec les panégyriques de la guerre qui se répandent alors dans toutes les classes de la société. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l.n.d. in-8, [9] ff. n. ch., broché.
Regroupe en fait trois listes successives : une par escouade ; un contrôle nominatif des gradés ; une par ordre d'arrivée.Comme ses homologues, le 101e Régiment d'infanterie territoriale, formé au Puy le 3 août 1914, regroupait les hommes âgés de 34 à 39 ans, considérés comme trop âgés et plus assez entraînés pour rejoindre une unité de ligne ou de réserve. Cependant, à mesure que la guerre s'éternisait, les territoriaux furent de plus en plus souvent engagés en première, cependant que les plus jeunes de leurs membres étaient reversés dans les régiments d'infanterie pour compenser les pertes. Le 1er août 1918, tous les régiments territoriaux furent officiellement dissous, et leurs hommes répartis dans les régiments d'active et de réserve. Ainsi, le 101e fut-il engagé à Verdun et subit des pertes sévères en 1916. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
[Paris], s.d. (1824); in-folio, 4 pp., [3] pp. n. ch., écriture large et lisible (environ 25 lignes par page), en feuilles.
Ce petit mémoire qui n'a pas fait l'objet de publication constitue en fait un vademecum préliminaire au travail de révision de la justice militaire demandé par l'Ordonnance royale du 20 août 1824 pour rattacher plus étroitement l'armée à la personne du Roi. Après une introduction générale, se trouve la première partie du texte, Coup d'oeil historique sur les dispositions législatives et réglementaires qui se sont succédées depuis 1790, complétée par un tableau indicatif des différentes lois depuis celle du 29 octobre 1790.En revanche, les deuxième et troisième parties (Discussion sur le meilleur mode à suivre / Projets de lois et d'ordonnances dressés en conséquence des discussions) manquent à notre exemplaire. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l. [Paris], s.d. (février-juillet 1822); in-12, 12 ff. imprimés, les 5 premiers renseignés manuscritement, broché sous couverture de papier bleu.
Livret de Gaston-François de Lévis, duc de Ventadour (1794-1863), chef d'escadron et aide-de-camp du duc d'Angoulême depuis 1814.Né en émigration, il servit cependant, sous l'Empire, comme sous-lieutenant d'infanterie. Mais, au retour des Bourbons, en 1814, il se rallia avec enthousiasme à la Restauration. Il fut créé aide de camp du duc d'Angoulême et garde du corps du Roi. En 1823, il prit part à l'expédition d'Espagne, comme chef de bataillon, puis, en 1828, à l'expédition de Morée, comme colonel. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. (1915-18) in-8, [68] ff. n. ch., réglés (cahier scolaire), écriture large et lisible, et [39] ff. volants, toile Bradel grise modeste, dos muet (reliure de l'époque).
La partie contenue dans le cahier couvre les dates du 10 août 1915 au 17 janvier 1916, tandis que les feuillets volants commencent le 6 décembre 1917 et se terminent le 2 novembre 1918, soit dix jours avant l'armistice.L'ensemble forme en fait un recueil de notes quotidiennes concernant les tâches à faire ou les taches accomplies ; le style est concis, le cahier étant à usage personnel, et nullement destiné à la communication, comme le confirme la graphie négligée. L'essentiel concerne l'armement, sa fabrication, des essais (séances de tir), sa livraison, ce qui laisse supposer que son auteur était affecté aux services du matériel pour l'artillerie de campagne. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1796) in-folio, [20] ff. n. ch., couverts d'une écriture moyenne, soignée et très lisible (environ 30 lignes par page), en feuilles, cousu, dans emboîtage demi-basane violine, dos à nerfs orné de filets et pointillés dorés, filet et pointillés dorés sur les plats.
Passionnant rapport au Directoire exécutif d'un "informateur" envoyé en Angleterre, grosso modo un espion.Le texte, bien rédigé, soigneusement calligraphié, entremêle les étapes de son voyage avec des résumés de mémoires sur les différents objets qui faisaient partie de sa mission d'information, ce qui donne à son récit un côté brouillon. On a en effet successivement :1. Le récit de son arrivée à Douvres, via Calais, où il se débrouilla pour créer un incident douanier au secrétaire de l'ambassade d'Espagne.2. Une série d'aperçus successifs (et brefs) sur la composition du cabinet britannique, sur les principales figures politiques de l'émigration française, sur la police londonienne, sur un projet d'expédition de secours pour les Chouans. Ce dernier retient l'attention de notres espion : on parle de débarquer à Avranches. A partir de là, l'envoyé fait ce qui semble le plus naturel : une infiltration. Il cherche à se faire passer pour un agent des Chouans auprès des émigrés les plus impliqués dans un débarquement éventuel.3. Le compte-rendu de plusieurs conférences qu'il eut en cette qualité avec un des représentants de l'émigration, qu'il appelle Nantier, mais qui est plus vraisemblablement celui qui se faisait appeler le baron de Nantiat, et dont il est question dans les Mémoires de Puisaye, comme d'un agent particulièrement remuant des milieux français londoniens. Il avait été l'un des principaux organisateurs de l'Expédition de Quiberon.4. Un long exposé intitulé Forces générales de la Grande-Bretagne (ff. 6v - 11), dans lequel il essaye de donner un aperçu des plus détaillés de la situation des forces armées britanniques, divisées en quatre classes : troupes de ligne, milice, les Fencibles (de "defencible") - levées de volontaires encadrés par des officiers d'active et destinés à protéger le territoire d'un débarquement hostile -, et naturellement la marine, force la plus considérable du pays.5. L'analyse d'une brochure anglaise sur le caractère de Georges-Félix de Wimpfen (ff. 11v - 12). Ce dernier se cachait alors dans la région de Bayeux après son imprudente action en faveur des Girondins en juin 1793.6. Un compte-rendu des agissements prévaricateurs d'un dénommé Courson, inspecteur général de l'artillerie, chargé de l'achat de 1000 chevaux à Wesel.7. Le récit très détaillé de son arrestation un 14 février, de sa comparution devant un juge de paix, de ses interrogatoires devant le Privy Council, et de sa détention dans une prison londonienne avant son expulsion à Hambourg où il arriva le 30 avril (ff. 14-17). Il y demeura jusqu'au 11 mai avant de retourner à Paris. D'après les informations collectées, il semble qu'il fut trahi auprès de Nantiat par des fuites en provenance de Calais. Ce dernier était d'ailleurs venu le visiter en prison deux jours avant son expulsion, pour lui révéler qu'il n'avait jamais été dupe de sa qualité d'espion du Directoire. Les interrogatoires menés par le duc de Portland (William Cavendish-Bentick, 1738-1809) comme secrétaire d'Etat de l'Intérieur portèrent sur les activités (commerciales) du prévenu, sa connaissance du Directoire, la possession de cartes de la Grande-Bretagne trouvées dans ses papiers, etc.8. Un rapport final sur l'accessibilité des ports anglais (Deal et Douvres).Un dernier mot sur le dernier feuillet promet un rapport plus complet : "Je remettrai au Directoire un supplément dans lequel se trouveront les détails que le tems ne me permet pas d'insérer dans le présent rapport et qui ne seront cependant pas dénués d'intérêt".Tel quel, ce rapport est passionnant non tant par les événements décrits que par la lumière qu'il jette sur les pratiques d'information en usage chez les deux gouvernements ennemis de France et de Grande-Bretagne, avec, comme intermédiaire nécessaire, les milieux émigrés de Londres. De chaque côté, l'enjeu immédiat est d'organiser un débarquement militaire sur les côtes de l'adversaire (ce fut Quiberon en juin 1795 pour les Anglais et les émigrés ; l'Irlande en 1797 pour le Directoire).La date et l'attribution sont en revanche plus délicates à établir. Pour la date, on peut suggérer avec vraisemblance le début de l'année 1796 (le Directoire est en place,consécutivement à l'Affaire de Quiberon, les services sont obsédés par les possibilités de débarquement). En revanche, il semble très difficile d'attribuer avec certitude le texte à un agent précis, le Directoire ayant employé quantité de personnes (pas forcément liées au régime) pour les missions de renseignement. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1726) 2 vol. in-4, titre, 155 ff., ff. 47-49 reliés par erreur après 51, avec 12 tableaux dépliants hors texte ; titre, 137 ff. (avec de nombreuses erreurs de chiffrage), avec 29 pièces dépliantes hors texte, manuscrites ou imprimées, écriture moyenne et d'une lisibilité variable (environ 30 lignes par page), basane brune granitée, dos à nerfs cloisonnés et fleuronnés, tranches mouchetées de rouge (reliure de l'époque). Dos légèrement frottés.
Très intéressants mémoires-journaux de guerre (et de paix) qui faisaient partie d'un ensemble plus important (les volumes sont tomés 2 et 3 aux dos), mais qui couvrent de façon cohérente les opérations de la Guerre de Succession d'Espagne et la période de paix qui suivit Utrecht. Ils furent rédigés entre 1715 et 1726, comme on peut en inférer d'un passage en II, 54 ("C'est dans cette heureuse et tranquille retraite que je me suis occupé à mettre succinctement au net les remarques faictes pendant mes campaignes").Leur auteur se découvre par la correspondance insérée au volume II (en regard du f. 54) et qui contient les échanges qu'il a eus en 1716-1717 avec l'administration de la guerre concernant ses pensions de retraite : il s'appelle Boscher ou Bocher, était maréchal des logis et se retira à Montivilliers (actuellement en Seine-Maritime). Le début d'une lettre adressée à la Reine (cf. pièce jointe "in fine") permet de le présenter mieux : "Boscher cy devant premier mareschal des logis de la Compagnie des Chevau-légers de Vostre Majesté, dans laquelle il a eu l'honeur de servir pendant trente quatre années sans interruption de campaigne dans le temps mesme de quatre considérables blessures". Un brave à trois poils, appartenant à l'une des unités de la prestigieuse Gendarmerie de France donc, dont on apprend incidemment (lettre du comte de Coetanfao du 2 décembre 1716) qu'il avait perdu un bras au service du Roi, ce qui est confirmé dans le récit même (cf. infra) A l'époque, la fonction de maréchal des logis gardait encore son sens primitif d'officier chargé du logement et du cantonnement des troupes. De surcroît, l'homme est explicitement un des clients et protégés du maréchal de Villars comme on l'apprend sur la fin (cf. II, 51 : "La protection de monsieur le mareschal duc de Villars m'avoit esté si favorable auprès du Roy qu'elle me fit obtenir le 22 de décembre 1712 de Sa Majesté une pension de cinq cent livres pour mon bras perdû") ; il effectua toute sa carrière aux Chevau-légers de la Reine (créés en 1660 pour Marie-Thérèse d'Autriche).I. Volume I.Il commence juste après la paix conclue en 1697 avec l'Espagne et l'Empire (traités de Ryswick), et égrène quelques activités courantes, avant de se plonger dans l'acceptation du Testament de Charles II et dans la guerre générale qui s'ensuivit, et que l'historiographie dénomme comme "Guerre de Succession d'Espagne", mais qui constitua en réalité une lutte acharnée pour maintenir l'équilibre européen. Dès lors, sont détaillées toutes les marches, opérations, batailles auxquelles la compagnie de Boscher participa, avec de nombreuses précisions visuelles, qui rendent le document précieux : campagnes en Italie du nord en 1701-1703 ; venue de Philippe V en Italie du Nord pour défendre ses possessions transalpines ; bataille de Luzzara (15 août 1702) ; transfert de la compagnie d'Italie à l'Armée du Rhin (mars-mai 1703) ; siège de Vieux-Brisach ; reprise de Landau ; campagne de Bavière en 1704 ; la désastreuse bataille de Höchstädt (ou de Blenheim, 13 août 1704) ; campagne de la Moselle en 1705-1706 ; campagnes d'Allemagne en 1707 et de Flandres en 1707-1708 ; bataille d'Audenarde (11 juillet 1708) ; siège de Lille.On peut difficilement imaginer relation plus concrète : comme elle n'émane pas d'un officier général ou d'un officier de liaison entourant ces derniers, elle suit au plus près la vie de l'unité, entremêlant ses marches et opérations aux nouvelles politiques et princières qui parviennent régulièrement aux armées. Une table des lieux très utile termine le volume (ff. 102-105), la fin du texte étant occupée par des pièces d'intérêt général (recueil d'extraits littéraires, de maximes françaises ou latines, de présentation des différents Etats de l'Europe, etc.).II. Volume II.Il débute juste après la catastrophique campagne de 1708, qui ouvrait la route de Paris aux armées alliées, et sur laquelle le jugement de notre auteur est avisé : "Si dans la dernière campaigne, l'armée des Alliés en Flandre s'estoit trouvée beaucoup plus nombreuse que la nostre, elle n'en profita pas moins de la contrariété de nos généraux dans la résolution qu'il falloit prendre pour empescher ses progrès, que de sa supériorité en troupes." De fait, c'est la division du commandement et les luttes de chefs qui furent les plus préjudiciables à la France dans le conflit.Suivant toujours la fortune de Villars, Boscher raconte en détail la bataille de Malplaquet (9-11 septembre 1709), qui amorça un changement net dans le paysage uniforme des revers français face à Marlborough et au Prince Eugène. Mais, ayant perdu le bras gauche dans le combat (l'amputation eut lieu immédiatement derrière les lignes, cf. f. 7), il passe rapidement sur les opérations des annnées 1710-1714, auxquelles il n'a probablement pas participé aussi activement à cause de sa mutilation. Il demeura néammoins en service jusqu'en novembre 1713 et la prise des quartiers d'hiver. Après la publication de la paix qui suivit la signature du Traité de Rastatt (6 mars 1714), les unités de gendarmerie restèrent stationnées pendant quelques mois encore. La mort de Louis XIV est l'occasion d'une longue rétrospective de son règne qui occupe les ff. 44-47. Désormais en retraite à l'âge de 55 ans, Boscher touche une pension d'invalidité de 500 livres (portée à 700 par le Régent), en sus de sa pension de retraite de maréchal des logis (200 livres) et des appointements de réforme, en tout 1400 livres de rente. Il s'en montre apparemment content, en dépit de quelques regrets clairement formulés : "Je sçavois que peu de maréchaux des logis auparavant moy avoient obtenu une retraite aussi advantageuse, ce ne fut cependant pas sans regret que je quitois un corps si distingué parmi la milice, où j'avois servi avec tant dattache et dagrément depuis trente quatre ans, et où je me voiois le premier à avoir part aux promotions puisque de mes quatre aisnés, un avoit la commission de colonel et les trois autres celle de lieutenant colonel ..." (f. 51).Du coup, le reste du texte est consacré à ses démarches pour la liquidation de ses pensions, ainsi qu'à celles effectuées par la suite pour leur revalorisation (ff. 52-54), rien que de classique à toute époque pour ceux qui ont cessé de servir. Le tout est ensuite complété par la notation d'événements dont il est désormais le témoin, et non plus l'acteur, comme il l'exprime au f. 54 : "Je continue à escrire ce que j'aprens qui se passe depuis la paix généralle. J'y adiouteray aussi ce que jay trouvé de curieux dans les livres qui m'ont servi d'occupation." De fait, le reste du volume forme une chronique de seconde main poursuivie jusqu'en 1726.III. Les pièces annexes jointes en hors texte ne manquent non plus pas d'intérêt pour les effectifs militaires engagés dans toutes les opérations du conflit :[Volume I :] 1. Estat des troupes du Roy dans Crémone lorsque Mr. le Prince Eugène voulut exécuter son entreprise (f. 8). - 2. Ordre de bataille en Italie en 1702 (f. 12). - 3. Ordre de bataille de l'armée impérialle le 15 daoust 1702 à Luzara [Luzzara] (f. 18). - 4. Estat de l'armée de l'Empereur en Italie commandée par Mons. le Prince Eugène en 1702 (f. 19). - 5. Disposition des troupes pour circonvallation de Brisach, 1703 (f. 31). - 6. Copie de la lettre de Monsieur de La Serre aide-major de la gendarmerie à Mons. de Chamillart (f. 57). - 7. Ordre de bataille de l'armée de la Moselle, 1705 (f. 61). - 8. Armées d'Allemaigne commandées par Mons. le Mareschal Duc de Villars en 1707 (f. 81). - 9.-10. Ordre de bataille de l'armée de Flandres, 1707 [et des armées sous les ordres de Marlborough] (f. 83). - 11.-12. Ordre de bataille de l'armée de Flandres au camp de Breme Lalleu [Braine-L'Alleud] le 18 juin 1708 [et troupes de Marlborough] (f. 90). [Volume II :] 1. Lettre d'un seigneur retiré à La Haye à un de ses amis à la Cour (f. 1). - 2. Plan de la bataille de Malplaquet [imprimé et rehaussé de couleurs, avec un feuillet de légende en regard] (f. 7). - 3. Armée du Roy en 1710 commandée par Monsieur le Mareschal Duc de Villars (f. 13). - 4. Lettre de Mr. de Feuquières au Roy écrite deux heures avant sa mort, en janvier 1711 (f. 14). - 5. Ordre de bataille de l'armée du Roy en Flandre commandée par Monsieur le Mareschal de Villars en 1711 (f. 14). - 6. Troupes des Alliés en Flandre en 1712 (f. 16). - 7. Ordre de bataille de l'armée de Flandre en 1712 (f. 16). - 8. Estat des troupes destinées pour le siège de Lendau [Landau] en 1713 (f. 25). - 9. Estat des troupes de l'armée de Monseigneur le Mareschal Duc de Villars en Allemaigne, 1713 (f. 26). - 10. Investissement de Fribourg en 1713 au quartier-général qui estoit à Zeingen [Zähringen] (f. 29). - 11. Discours de Monseigneur le Mareschal Duc de Villars à l'Académie Françoise (f. 38). - 12. Plénipotières [sic] à Utrecht (f. 39). - 13. Règlement fait par S.A.R. Monseigneur le Duc d'Orléans Régent, concernant la gendarmerie [imprimé] (f. 48). - 14. Discours de S.A.R. Monseigneur le Duc d'Orléans prononcé au Parlement le 2 7bre 1715 (f. 50). - 15.-24. Correspondances personnelles de 1716-1717 (f. 54). - 25. Epitaphe de Charles XII de Suède (f. 82). - 26. Copie de la lettre écrite par Monsieur Le Blanc secrétaire d'Estat de la guerre à M. le comte de Coetanfao (f. 96). - 27. Instruction que S.A.R. a fait expédier aux directeurs & inspecteurs généraux d'infanterie (2 ff. imprimés). - 28. Nomination aux éveschez & abbayes vacantes. Du 8 janvier 1721 (2 ff. imprimés). - 29. Etat du ciel pendant l'éclipse totale du soleil qui doit arriver à Paris le 22 may 1724 (une gravure dépliante).Il est enfin à noter que la pagination continue du dernier volume recouvre aussi l' insertion d'imprimés que l'auteur a voulu joindre à sa narration, soit, dans l'ordre :I. Manifeste sur les sujets de rupture entre la France et l'Espagne (Paris, Imprimerie royale, 1719, folioté 69-80). - II. Ordonnances du Roy, pour régler le rang que tiendront à l'avenir dans la cavalerie, les officiers des compagnies des gendarmes & chevaux-légers de ses ordonnances, composant le corps de la gendarmerie (Paris, Imprimerie royale, 1719, folioté 92-95). - III. Arrest de la Cour de Parlement, qui ordonne la suppression d'un imprimé contenant quatre pièces (...) (Paris, veuve de François Muguet, Hubert Muguet, Louis-Denis de La Tour, 1719, folioté 96-99). - IV. Lettre du Roy écrite à Mr. le Marêchal Duc de Berwick (...) ((Paris, Imprimerie royale, 1719, folioté 100-102). - V. Arrest de la Cour de Parlement, qui ordonne la suppression d'un imprimé (...) (Paris, veuve de François Muguet, Hubert Muguet, Louis-Denis de La Tour, 1719, folioté 103-106). - VI. Ordonnance du Roy, portant augmentation des troupes, tant de gendarmerie, de cavalerie & de dragons que d'infanterie (Paris, Imprimerie royale, 1719, folioté 121-126).On joint : Une copie de lettre non datée, mais probablement de 1726, adressée à la Reine (un feuillet in-4 écrit au recto). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1914-1916) grand in-folio (56 x 40 cm), en feuilles.
Cet ensemble d'amateur, mêlant texte manuscrit (écriture fine et lisible), illustrations et coupures de presse, se compose de la façon suivante :I. Six bifeuillets chiffrés [Planche] 7-13, comportant chacun un titre, un exposé et/ou une iconographie :1. Relation de la bataille de Champaubert (planche 7) : [2] ff. de texte, plus un encart volant sur le monument commémoratif érigé dans la localité.2. Charge des cuirassiers du général Bordesoule (planche 8) : une page dde texte, avec une petite carte contrecollée et en plus une gravure de Pourvoyeur d'après Langlois, contrecollée.3. Convois de prisonniers de guerre et de blessés français à Paris, mars 1814 (planche 9) : une page de textes (extraits de Houssaye, des souvenirs du peintre Lamy, et des Mémoires d'un bourgeois de Paris), avec 3 cartes postales contrecollées.4. Bataille de Montmirail. Le champ de bataille (planche 10) : une page de texte sur trois colonnes agrémenté de 6 cartes postales et accompagné d'une grande gravure lithographiée par Motte, d'après Marin Lavigne.5. Les Gardes d'honneur à la Bataille de Montmirail (11 février 1814) (planche 12) : une page de texte, avec 3 cartes contrecollées, dont deux en couleurs, un feuillet volant (Les Marie-Louise de la campagne de 1814) et une grande photogravure à double page.6. Les Cosaques aux armées alliées, Campagne de France (planche 13) : une page de texte sur deux colonnes (extrait d'un texte de Jean Richepin, daté de 1916), et 2 illustrations dont une en couleurs.II. Un feuillet isolé , non chiffré : 7. Regroupant deux extraits de presse (le numéro 284 du Journal politique du département de l'Aube, 19 septembre 1822 ; un extrait du Journal de l'Aube, même date). Sur des cérémonies commémoratives des déprédations de 1814 dans le département.Il semble que l'on ait affaire à un pot-pourri composé à partir de pièces diverses par un amateur de la Campagne de 1814. La numérotation des parties montre qu'il nous manque plusieurs éléments. Faut-il appliquer à l'ensemble ou seulement à la planche 7 ce qui est dit dans le feuillet isolé sur le monument ? En voici le texte : "Ce qui précède a été extrait d'une série d'articles (il y en a 13 ou 14) intitulés ''Il y a cent ans : autour de la bataille de Montmirail" de Edgar Grosjean (...) publiés entre le courant de janvier et la fin de février 1914, à l'occasion de la restauration de la colonne commémorative". En réalité, le texte de Grosjean parut d'abord en 1900 à l'adresse de Châlons-sur-marne, et connut ensuite plusieurs rééditions (1905, 1908). Il est possible que l'ouvrage n'ait fourni que les explications de la planche 7. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. (1777) in-folio, [5] ff. n. ch., un feuillet vierge, demi-basane aubergine, dos lisse orné de filets dorés (reliure du XIXe s.). Dos insolé, accrocs aux deux coiffes.
Cette pièce est mi-imprimée mi-manuscrite : il s'agit en fait d'un formulaire pré-imprimé destiné à être renseigné à la main pour les revues, et il a de fait été rempli à la fois des données chiffrées exigées et de nombreuses indications de noms et de qualités des officiers. C'est en 1776 que le second Régiment de Cambrésis vit le jour par amalgame de deux bataillons du Régiment de Flandres (le premier à porter ce nom fut réformé en 1775). Ce sera l'ancêtre du 20e de Ligne (1791).Reliés à la suite deux états similaires : I. [MANUSCRIT] Inspection de 1777. Infanterie. Régiment de Bresse. Revüe faite à Crozon par Mr le Mis de Langeron lieutenant gnéral des armées du Roy le 11 septembre 1777. S.l.n.d. [1777], [7] ff. n. ch., entièrement manuscrits, trois feuillets vierges. II. [MANUSCRIT]. Régiment de Bresse. Etat de messieurs les officiers dudit régiment par rang d'ancienneté. 1780. S.l.n.d. [1780], [12] ff. n. ch. et régés, entièrement manuscrits, avec une collette complémentaire entre les ff. 11 et 12.Créé en 1776 également à partir de deux bataillons du Régiment du Poitou, le Régiment de Bresse est l'ancêtre du 26e Régiment d'Infanterie. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
(ca 1780) 67 x 163 cm, Encadré de bois noir et doré (encadrement moderne). Quelques restaurations au papier mais bon état général.
Très impressionnant tableau manuscrit sur l'état de la France à la veille de la Révolution.Entièrement manuscrit à l'encre et surmonté des armes royales aquarellées, il propose de nombreuses informations distribuées en colonnes, le tout encadré au trait : - Les provinces, avec pour chacune une colonne avec ses subdivisions administratives et ses principales villes.Ces tableaux sont complétés par une Récapitulation des villes par chaque gouvernement ou province et un dénombrement des paroisses et habitants renfermés dans chaque Généralité du Royaume. Chaque province a son résumé historique.- État du Clergé Séculier et Régulier de France.- État Militaire des troupes de France.- État des Parlements.- État des Chambres des Comptes, Cour des Aides, Cours des Monnaies, Conseils Supérieurs.Doument rare et didactique. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l.n.d. (1814) 2 opuscules in-folio, [4] ff. n. ch. ; [8] ff. n. ch., en feuilles. Bords salis.
Dossier qui propose, sous forme d'un projet de loi, le rétablissement de la fonction et de la juridiction de l'Amiral de France, après les dispositions prises sous l'Empire."Le sénatus-consulte du 28 floréal an XII [18 mai 1804], en créant un grand-amiral, n'a établi qu'une dignité, sans jurisdiction et sans fonctions réelles. Aussi, quand celui qui en était revêtu quitta la France pour aller figurer sur un trône [Joachim Murat], ne crut-on pas devoir s'occuper de lui donner un substitut. Le véritable amiral de France, au contraire, était le chef de toute la marine du Royaume (...)". Sur ces bases, est proposé un projet de loi en 29 articles visant à ressusciter l'ancienne Amirauté, supprimer le Conseil des prises et rétablir 21 tribunaux d'amirauté, 4 conseils et une cour suprême. Le Conseil des prises maritimes se trouve particulièrement dans le viseur du rédacteur, qui en dit tout le mal possible. De fait, il sera supprimé le 9 janvier 1815, avant son rétablissement en 1854 (il existe toujours actuellement).Comme l'on sait, si la dignité d'Amiral de France existe toujours actuellement dans l'État (même sans titulaire vivant, comme pour celle de maréchal de France), elle est purement honorifique et ne confère pas de juridiction particulière sur la marine. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. (1796) in-folio, [468] pp. n. ch., couvertes d'une écriture moyenne, régulière, assez lisible (environ 40/45 lignes par page), vélin souple, dos lisse muet, tranches marbrées (reliure moderne). Gardes refaites.
Passionnantes lettres de campagnes.Il s'agit d'un ensemble incomplet (la numérotation commence à 37), regroupant de nombreuses missives chiffrées 37-1055 et s'étageant seulement du 8 ventôse au 21 germinal an IV [27 février - 10 avril 1796]. De nombreuses lettres sont adressées au général Jean-Auguste Ernouf (1753-1827) comme chef d'état-major ; ce qui correspond à la période où il exerça ces fonctions à la tête de l'Armée de Sambre-et-Meuse, commandée alors par le général Jourdan, soit du 4 juillet 1794 au 20 septembre 1796. Dès lors, en raison du très grand nombre de missives expédiées sur une si courte durée, de leur nature diverse (billets à des particuliers, circulaires générales, consignes détaillées, réponses hiérarchiques, etc.), et avec des destinataires extrêmement variés (commissaires des guerres, expéditeurs et inspecteurs des vivres, représentants en mission, etc.), on a certainement affaire à un registre général concernant toute l'armée : les expéditeurs ne sont pas précisés, mais sont probablement multiples. À partir du 7 germinal seulement [27 mars 1796], figure une localisation qui est successivement : Berghem - Cologne - Düren, et qui correspond au passage des unités de la Hollande conquise en 1795 à la Rhénanie (pour y affronter l'armée autrichienne). Il va de soi que tous les aspects des unités en campagne sont abordés, mais spécialement ceux tenant au ravitaillement, aux fourrages, aux vins, ce qui laisse suggérer une provenance depuis le commissariat des guerres.Cf. Six I, 425. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l. [Nîmes, puis Casablanca et Mazagan], 1911 - 1913 112 pièces in-12 ou in-8, en feuilles.
Ensemble cohérent de lettres adressées au moins une fois par semaine (parfois tous les trois jours) à ses parents et frère par Auguste Arnaud (1890-1946), un canonnier, conscrit de Sarras (Ardèche), incorporé en octobre 1911 au 38e Régiment d'artillerie, et originaire d'une famille vraisemblablement paysanne et même viticole, étant données les nombreuses considérations sur les travaux des champs et le soin des vignes ; rédigées généralement sur un bifeuillet, soit à l'encre soit au crayon de bois (surtout les marocaines), elles courent du 10 octobre 1911 au 7 octobre 1913, soit la presque totalité de son temps de conscription (soumis encore à la loi des deux ans), et se présentent dans un langage élémentaire mais correct, sans trop de fautes d'orthographe. À noter cependant, un petit post-scriptum en dialecte local à la fin des lettres 72, 74, 78, 81 et 93.On peut diviser naturellement ce dossier en deux parties : la vie de garnison à Nîmes (octobre 1911 - août 1912), avec des lettres débordant de considérations familiales, de détails répétitifs sur la vie quotidienne du soldat, envisagée sous son côté le plus terre à terre ; la campagne de "pacification" du Maroc, effectuée à la suite des émeutes de Fès du 17 avril 1912.Le conscrit Arnaud représente vraiment le degré le plus élémentaire du soldat de la IIIe République : comptant dans presque toutes ses lettres le nombre de jours le séparant de la "classe" [ = "quille"], il ne se préoccupe guère que de ses conditions matérielles d'existence (permissions, gamelle, couchage, parties de piquet et de manille avec les copains), sans qu'il s'attarde véritablement sur les missions proprement militaires de son séjour marocain. Quant aux populations locales côtoyées pendant son temps de service africain, ou ses étapes dans l'arrière-pays, elles sont unilatéralement considérées de façon négative (e.g. "Moukères, elles ne sont vraiment pas belles"). Il en va de même pour la nourriture locale (le couscous est considéré comme immangeable ...). Il s'indigne quand même du traitement "barbare" infligé à une prisonnier marocain : "Seul un blessé a été trouvé, et quel sort on lui a fait subir, c'est barbare pour des gens civilisés, laisser faire des choses pareilles : devant un lieutenant et d'autres hommes, un Sénégalais a jeté le malheureux dans un silo, a rempli le trou de buissons que des trainglos ont allumés et ont ainsi brûlé vivant le Marocain" (lettre 82).PREMIÈRE PARTIE [Nîmes] : 1. Lettre du 10 octobre 1911 : arrivée au quartier du 38e Régiment d'artillerie à Nîmes et affectation à la 3e batterie, avec son ami Saunier. - 3. Du 17 octobre 1911 : aperçu de la vie de quartier (punaises, mauvaise nourriture, etc.). - 3. Du 1er novembre 1911 : sur la rareté des permissions. - 4. Du 2 novembre 1911 : sur l'entraînement à cheval. - 5. Du 8 novembre 1911 : sur une revue par un général. - 6. Du 15 novembre 1911 : sur une marche de 12 km en-dehors du quartier. - 7. Du 23 novembre 1911 : banalités du quotidien. - 8. Du 29 novembre 1911 : idem. - 9. Du 7 décembre 1911 : visite de la Tour Magne et des arènes à Nîmes. - 10. Du 13 décembre 1911 : sur un défilé au champ de tir. - 11. Du 19 décembre 1911 : sur la permission de Noël et le retour à la maison à cette occasion. - 12. Du 29 décembre 1911 : retour de permission, vague à l'âme ... - 13. Du 7 janvier 1912 : reprise de l'exercice, banalités du quotidien. - 14. Du 14 janvier 1912 : banalités du quotidien. - 15. Du 21 janvier 1912 : détail des manoeuvres de la semaine. - 16. Du 27 janvier 1912 : exercices de tir. - 17. Du 2 février 1912 : revue de mobilisation par le commandant du corps. - 18. Du 8 février 1912 : préparation de nouvelles revues. - 19. Du 17 février 1912 : revue du général et marches de nuit. - 20. Du 25 février 1912 : permission à Montpellier le dimanche précédent et participation au carnaval. - 21. Du 3 mars 1912 : visite à la foire de Nîmes. - 22. Du 7 mars 1912 : sur un accident survenu au retour d'un exercice au polygone. - 23.-24. Des 14 et 22 mars 1912 : banalités du quotidien. - 25. Du 3 avril 1912 : annonce de 6 jours de permission pour Pâques. - 26. Du 14 avril 1912 : un "bleu" passe en conseil de guerre. - 27. Du 21 avril 1912 : arrivée d'un nouveau capitaine. - 28. Du 28 avril 1912 : banalités du quotidien. - 29. Du 5 mai 1912 : différentes sanctions de militaires dans le corps. - 30. Du 8 mai 1912 : visite au dentiste, qui propose de remplacer 10 dents cariées irrécupérables. - 31. Du 15 mai 1912 : suite de l'affaire du dentiste. - 32. Du 19 mai 1912 : premiers exercices et revues avec le nouveau capitaine. - 33. Du 30 mai 1912 : arrivée de 2000 réservistes. - 34. Du 13 juin 1912 : permission de 6 jours accordée à la demande des parents (vraisemblablement pour travaux agricoles). - 35. Du 27 juin 1912 : suite de l'affaire de la permission. - 36. Du 7 juillet 1912 : quartier désert à cause du grand nombre de permissionnaires. - 37. Du 19 juillet 1912 : proposition d'un lieutenant pour devenir son ordonnance (n'a pas de suite). - 38. Du 29 juillet 1912 : exercices de tir (très détaillés). - 39. Du 3 août 1912 : banalités du quotidien. - 40. Du 11 août 1912 : pose de l'appareil dentaire. - 41. Du 18 août 1912 : le 38e doit fournir deux batteries sur pied de guerre pour le Maroc, mais on ignore encore lesquelles seront désignées par tirage au sort ("Ne vous faites par du mauvais sang pour celui qui ne s'en fait pas", conclusion de cette missive). - 42. Du 19 août 1912 : "Depuis hier, il y a bien du nouveau ; aujourd'hui, nous sommes renseignés sur les batteries qui partent au Maroc, le sort est tombé sur la 3me et la 6me ... Je sais que cela va vous faire beaucoup de la peine et c'est ce qui m'attriste, sans cela je partirais volontiers. Ne vous faites pas du mauvais sang, c'est tout ce que je demande : si vous me le promettez, je partirai heureux de voir des pays qui me sont encore inconnus". SECONDE PARTIE [Maroc] : 43. Du 30 août 1912 (écrite de Marseille) : arrivée au port de Marseille pour l'embarquement le dimanche suivant sur l'Anatolie. - 44. Du 6 septembre 1912, première missive écrite de Casablanca : débarquement des chevaux après la traversée. - 45. Du 8 septembre 1912 : débarquement à Casablanca, premières nuits à terre. - 46. Du 18 septembre 1912 : visite de Casablanca, incendie d'un cinéma. - 47. Du 28 septembre 1912 : nouvelle affectation comme garçon d'hôtel au mess des officiers, amélioration du quotidien, cérémonie de dégradation militaire de soldats de l'infanterie coloniale. - 48. Du 6 octobre 1912 : punition de deux camarades retrouvés ivres. - 49. Du 8 octobre 1912 : banalités du quotidien. - 50. Du 11 octobre 1912 : départ le lendemain pour Mazagan (= El Jadida). - 51. Du 14 octobre 1912 : petites étapes vers Mazagan. - 52. Du 17 octobre 1912 : arrivée sur place, installation. - 53. Du 20 octobre 1912 : séjour à Mazagan. - 54. Du 22 octobre 1912 : départ de Mazagan, étape à Aïn Schrama. - 55. Du 28 octobre 1912 : étapes de Ouled Ranem [= Ouled Ghanem], Ouali Dia et Si Aïssa [= Safi]. - 56. Du 3 novembre 1912 : retour d'une mission de 4 jours. - 57. Du 7 novembre 1912 : nouvelle étape. - 58. Du 11 novembre 1912 : difficultés pour trouver de l'eau potable. - 59. Du 17 novembre 1912 : nouvelle étape aux abords de Marrakech. - 60. Du 21 novembre 1912 : banalités du quotidien. - 61. Du 27 novembre 1912 : considérations sur le climat local. - 62. Du 29 novembre 1912 : Arnaud a assisté à une séance de derviches, à laquelle évidemment il ne comprend rien. - 63. Du 2 décembre 1912 : considérations sur la violence des pluies. - 64. Du 6 décembre 1912 : retour à Mazagan et installation malcommode. - 65. Du 12 décembre 1912 : détails de l'installation (couchage, etc.). - 66. Du 20 décembre 1912 : nettoyage du matériel. - 67. Du 25 décembre 1912 : ennuis de la vie de garnison, une fois le nettoyage du matériel terminé. - 68. Du 1er janvier 1913 : festivités du Nouvel an. - 69. Du 17 janvier 1913 : arrivée depuis Casablanca d'une colonne composée de 3 compagnies de tirailleurs et d'une compagnie d'infanterie coloniale, destinée à Mogador [= Essaouira]. - 70. Du 19 janvier 1913 : banalités du quotidien. - 71.-72. Des 26 et 29 janvier 1913 : sur les retards du courrier. - 73. Du 2 février 1913 : vives inquiétudes d'Auguste ne recevant plus de courrier. - 74. Du 7 février 1913 : attente de l'arrivée du général Lyautey. - 75. Du 12 février 1913 : banalités du quotidien. - 76. Du 14 février 1913 : rumeurs d'un départ pour Marrakech. - 77. Du 18 février 1913 : banalités du quotidien. - 78. Du 23 février 1913 : le général Lyautey, attendu sur place, n'est pas venu. - 79. Du 26 février 1913 : annonce du départ de Mazagan pour la semaine suivante. - 80. Du 9 mars 1913 : départ de Mazagan, transit d'une nuit à Casa, puis formation d'une colonne vers Berrechid. - 81. Du 14 mars 1913 : étape à Bir Mezoui, intensification des reconnaissances comme des attaques marocaines. - 82. Du 22 mars 1913 : composition de la colonne (environ 3000 hommes pris dans différentes armes et sous les ordres de deux colonels ; deux batteries), opérations brutales. - 83. Du 25 mars 1913 : évacuation des malades. - 84. Du 28 mars 1913 : Séjour à l'infirmerie de Ben Ahmed (près de Casa) pour une bronchite "droite simple". - 85. Du 31 mars 1913 : nouvelles d'un combat du 27 mars qui aurait fait 7 morts parmi les Français. - 86. Du 4 avril 1913 : "De ma vie, je n'ai jamais passé de si beaux jours qu'ici" (à l'infirmerie). - 87. Du 8 avril 1913 : départ annoncé de l'infirmerie ("Je vais tâcher de me faire exempter de service encore quelque temps, ce sera toujours ça de tiré en attendant la classe"). - 88. Du 11 avril 1913 : évacuation d'Arnaud au dépôt des convalescents de Berrechid, séjour qui l'enchante ("On est bien nourri .. la boustifaille est bonne" ...). - 89. Du 15 avril 1913 : toujours une prodigieuse activité guerrière ("Le soir, je suis libre d'aller à la maison du soldat, où il y a à boire et à manger ... C'est une vie de bourgeois, jamais je n'avais passé de jours comme j'en passe en ce moment ici"). - 90. Du 21 avril 1913 : nouvelles de la colonne Mangin. - 91. Du 24 avril 1913 : banalités du quotidien. - 92. Du 30 avril 1913 : un convoi de Marrakech amène 25 convalescents au dépôt. - 93. Du 8 mai 1913 : arrivée d'un convoi amenant une centaine d'évacués, dont 56 blessés de guerre. Écho de combats meurtriers. - 94. Du 15 mai 1913 : inquiétudes au sujet du vote éventuel de la loi des trois ans (qui sera acceptée le 7 août 1913). C'est que, lorsque les appelés de la classe 1911 - dont faisait partie Arnaud - apprirent que leur temps de service allait être prolongé d'un an, un vif mécontentement se déclencha dans nombre d'unités. - 95. Du 18 mai 1913 : renforcement de la colonne qui combat dans les zones non pacifiées. - 96. Du 25 mai 1913 : rapatriement du 4e Chasseurs en France. - 97. Du 30 mai 1913 : "C'est toujours la même vie tranquille ces jours-ci". - 98. Du 8 juin 1913 : banalités du quotidien. - 99. Du 12 juin 1913 : toujours au dépôt depuis plus de deux mois. - 100. Du 18 juin 1913 : arrivée d'un important convoi de blessés venant de Tadlas [= région de Tadla]. - 101. Du 24 juin 1913 : toujours des inquiétudes sur la loi de trois ans. - 102. Du 28 juin 1913 : "La classe s'approche et la perspective d'aller en colonne est passée". - 103. Du 2 juillet 1913 : sortie du dépôt le 1er juillet et attente d'un convoi pour se rendre à Oued-Zem. - 104. Du 11 juillet 1913 : arrivée hier à Oued-Zem, retour de la 6me batterie à Casablanca. - 105. Du 14 juillet 1913 : arrivée à Kasbah Tadla. - 106. Du 17 juillet 1913 : banalités du quotidien. - 107. Du 24 août 1913 : incertitudes autour de la "classe", Arnaud va fêter ses 23 ans. - 108. Du 7 septembre 1913 : "Ici tout se passe comme vous savez déjà, quelques coups de fusil de temps en temps et c'est tout". - 108. Du 17 septembre 1913 : "Il serait temps de quitter ce sale pays qui est si peu fait pour nous". - 109. Du 20 septembre 1913 : annonce officielle du départ de la batterie pour Casa. - 110. Du 30 septembre 1913 : "Maintenant nous ne bougeons plus d'ici jusqu'à notre départ pour la France". - 111. Du 3 octobre 1913 : le rapatriement serait prévu le 9 du mois ("Maintenant, on commence à sentir un peu cette vie civile ; il n'y a plus que quelques jours qui nous séparent, aussi sommes-nous tous contents en attendant ce bateau libérateur"). - 112. Du 7 octobre 1913 : "Je crois que c'est la dernière fois que je vous écris de ce Maroc que nous allons quitter après-demain. Je vous assure que c'est sans regret que je vais lui dire adieu, car il nous a assez fait souffrir". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l. [Fès], s.d. (1956-58); cahier petit in-8, [86] ff. n. ch., 7 ff. vierges, avec de nombreux dessins au crayon de bois ou à l'encre noire et colorisés, ainsi que quelques petites photographies en couleurs contrecollées, en feuilles spiralées, sous jaquette à rabats.
Sous un titre fantaisiste tracé sur le protège-cahier qui sert de jaquette, sans doute destiné à égarer les investigations des gradés, il s'agit d'un "cahier de bidasse" appartenant à un appelé du 2me escadron du 4e Régiment de Spahis marocains, alors stationné à Fès, avant d'être déplacé à Pforzheim au moment de l'indépendance du Maroc. Aucun élément biographique n'est à repérer tout au long du texte.Ce cahier est très soigneusement rédigé et illustré ; l'absence de mouillures ou de marques diverses doit être notée, car elle est très inhabituelle pour ce genre de texte, généralement trimbalé au hasard des affectations et des déplacements. Il est également agrémenté de nombreux cachets officiels utilisés en douce pour en marquer les pages (c'était une des règles de ces compositions). En revanche, son contenu n'offre vraiment aucune surprise par rapport aux très nombreux spécimens du même "genre littéraire", si l'on ose dire. Pour résumer :1. Une orthographe et une grammaire très défectueuse, plus en tout cas que la moyenne des conscrits de l'époque. - 2. La présence des deux obsessions majeures de tout appelé qui se respecte : les femmes (abondance de pin-ups dévêtues dans l'iconographie, fréquence des chansons et poésies salaces, récurrence de sentences désobligeantes qui feraient actuellement s'évanouir la moins inclusive des féministes) ; la quille (sans cesse désirée, sans cesse mise en scène par des décomptes). - 3. Beaucoup de plaisanteries sur la vie de quartier, les misères endurées de la part de l'encadrement (les sous-officiers surtout, directement au contact des appelés), la mauvaise qualité de la nourriture, etc. Bref, tout ce qui faisait l'ordinaire des jeunes appelés du contingent avant que le président Jacques Chirac ne décide la suppression du service militaire.On se contentera, pour donner une idée, du début d'un morceau typique de ce cahier (l'orthographe a été corrigée) : "Quand il rentre au quartier / Pour accomplir ses 18 mois, / Le bleu regarde d'un oeil terne / Ce que devient son nouveau chez soi. / Très vite, il se mécontente / De la soupe et du logement, / Et, pour tromper sa longue attente, / Il chantonne tout doucement : / Vive la quille". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT