Les Editions de Minuit, Paris 1972, 14,5x19,5cm, broché.
Edition originale de la traduction française établie par l'auteur, un des 50 exemplaires hors commerce numérotés sur vélin d'Arches, seuls grands papiers avec 292 autres vélin d'Arches. Précieux envoi autographe daté de Décembre 1972 et signé de Samuel Beckett à son ami le peintre Geer (Van Velde) et à sa femme Lise. Dos et plats marginalement insolés. « Que dire de ces plans qui glissent, ces contours qui vibrent, ces corps comme taillés dans la brume, ces équilibres qu'un rien doit rompre, qui se rompent, et se reforment à mesure qu'on regarde ? Comment parler de ces couleurs qui respirent, qui halètent ? de cette stase grouillante ? de ce monde sans poids, sans force, sans ombre ? Ici tout bouge, nage, fuit, revient, se défait, se refait. Tout cesse, sans cesse. On dirait l'insurrection des molécules, l'intérieur d'une pierre un millième de seconde avant qu'elle ne se désagrège. C'est ça la littérature. » (La Peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon, in Cahiers d'Art n°11-12, Paris 1945) Beckett ne parle pas ici, malgré les apparences, de son uvre littéraire mais de la peinture de Geer Van Velde, ajoutant quelques lignes plus loin: «[Bram] Van Velde peint l'étendue. G[eer] Van Velde peint la succession.» Cet éloge, publié à l'occasion de la double exposition des Van Velde, Geer chez Maeght et Bram à la galerie Mai, est le premier texte d'importance sur ces peintres alors à peu près inconnus du public: «On ne fait que commencer à déconner sur les frères VanVelde. J'ouvre la série. C'est un honneur.» Il est aussi le premier texte critique écrit directement en français par un jeune écrivain irlandais qui n'a encore jamais publié en France. Ainsi, le premier et plus important écrit sur l'art de Beckett, composé à l'aube de sa carrière littéraire, instaure, dès l'origine, une relation fondamentale entre son uvre en gestation et la peinture de ses amis: «Aussi a-t-on souvent lu ce texte en creux, ou en miroir, comme une des rares désignations de la poétique (à venir) de Beckett par lui-même, une sorte de programme anamorphique d'écriture» (Un pantalon cousu de fil blanc: Beckett et l'épreuve critiquepar Pierre Vilar) Véritable déclaration d'intention du dramaturge, ce texte fondamental - dont Beckett confesse dès l'introduction la valeur introspective: «avec les mots on ne fait que se raconter» - inaugure la période créatrice la plus fructueuse de l'écrivain. En effet, à l'instar d'Apollinaire et de Cendrars, Beckett puise dans les problématiques artistiques de ses contemporains le ferment de son écriture à venir par «la mise en cause la plus profonde des présupposés narratifs, figuratifs ou poétiques.» (Pascale Casanova inBeckett l'abstracteur) L'influence majeure de la peinture moderne sur la structure - ou déstructuration - narrative du théâtre et des romans de Beckett sera révélée et analysée par de nombreux penseurs, dont Gilles Deleuze, Julia Kristeva ou Maurice Blanchot. C'est justement à partir de la peinture des Van Velde, de Geer, puis de Bram, que Beckett formalise cette volonté de traduire la question picturale en dramaturgie. Ainsi refuse-t-il les décors de Nicolas de Staël pourEn attendant Godotcar: «Il faut que le décor sorte du texte, sans y ajouter. Quant à la commodité visuelle du spectateur, je la mets là où tu penses. Crois-tu vraiment qu'on puisse écouter devant un décor de Bram, ou voir autre chose que lui?» (Lettre à Georges Duthuit, 1952). Lorsqu'il rencontre Geer en 1937, «Beckett traverse une crise existentielle majeure, il vient de remodeler son premier romanMurphy, refusé par un grand nombre d'éditeurs, il sombre dans l'alcoolisme, quitte l'Irlande et s'installe définitivement à Paris» (Le Pictural dans l'uvre de Beckett,Lassaad Jamoussi). Il revient d'un long voyage artistique en Allemagne où il s'est imprégné d'uvres classiques et d'art contemporain - c'est lors de ce voyage qu'il découvre lesDeux hommes contemplant la lunede Caspar David Friedrich, à l'origine deEn attendant Godot. L'art est alors au cur de sa réflexion créatrice et l'amitié qui va le lier à Geer puis plus tard à Bram et à leur sur Jacoba (avec laquelle il entretint peut-être une relation plus qu'amicale) va profondément influencer sa vie et son écriture. Son premier écrit sur l'art est une courte notice sur Geer Van Velde dont il impose les uvres à sa nouvelle amante Peggy Guggenheim à l'occasion de la création de sa galerie londonienne. Malgré l'échec relatif de l'exposition (qui suit celle de Kandinsky), il obtient de Peggy une bourse d'un an pour son ami. James Knowlson avance même que «si Beckett a longtemps gardé des liens étroits avec Peggy, c'est d'abord et avant tout parce qu'elle était susceptible de donner un sérieux coup de pouce à ses amis artistes, à commencer par Geer Van Velde.» (inBeckettp. 474) Enigmatique, la petite note que Beckett rédige alors à la demande de Peggy contient déjà en germe la pensée du dramaturge: «Believes painting should mind it on business, i.e. colours. i.e no more say Picasso than Fabritius, Vermeer. Or inversely. » (« Pense que la peinture devrait se mêler de ses propres affaires, c'est-à-dire la couleur, c'est-à-dire pas plus de Picasso que de Fabritus ou Vermeer. Et inversement. ») Plus lents à croître, son amitié pour Bram et son intérêt pour sa peinture modifient peu à peu le regard de Beckett sur la peinture de Geer et lorsque, dix ans après sa première rencontre avec les frères, il écritLe Monde et le Pantalon, Beckett met à jour une dualité symbolisée par ce titre tiré d'une anecdote placée en exergue de l'article. Le monde, c'est l'uvre «imparfaite» de Dieu créé en six jours à laquelle le tailleur oppose la perfection de son pantalon achevé en six mois. La relation entre cette anecdote et les frères Van Velde est peut-être à chercher dans le second essai que Beckett leur consacre en 1948,Peintres de l'empêchement(Derrière le miroirn°11/12): «L'un d'eux dira: Je ne peux voir l'objet, pour le représenter, parce qu'il est ce qu'il est. L'autre: je ne peux voir l'objet, pour le représenter, parce que je suis ce que je suis. Il y a toujours ces deux sortes d'empêchement, l'empêchement-objet et l'empêchement-il. [...] Geer Van Velde est un artiste de la première sorte [...], Bram Van Velde de la seconde.». Résistance de l'objet ou impuissance de l'artiste, cette fable, «véritable noyau narratif premier en forme de kôan zen» (P. Vilar), se retrouvera ensuite dispersée dans l'ensemble de l'uvre de Beckett et occupera plus particulièrement une place centrale dansFin de Partie, dont Roger Blin, note par ailleurs la similitude avec l'uvre de Geer: «Il était ami à cette époque des frères Geer et Bram van Velde, hollandais et peintres tous deux. Geer était un peintre dans la lignée de Mondrian. J'ai le sentiment que Beckett voyaitFin de partiecomme un tableau de Mondrian, avec des cloisons très nettes, des séparations géométriques, de la géométrie musicale.» (R. Blin,Conversations avec Lynda PeskineinRevue d'Esthétique). L'affinité grandissante de Beckett avec l'uvre de Bram Van Velde et l'énergie qu'il dépense pour défendre son travail, notamment auprès de la galerie Maeght ou de son ami, l'historien d'art Georges Duthuit, se feront sans doute aux dépens de ses relations avec Geer. Cependant, malgré quelques malentendus, leur amitié ne sera jamais rompue, ni le dialogue silencieux mais agité que l'écrivain entretient avec l'uvre du petit frère van Velde dont il possédait deux grandes toiles: «Le grand tableau de Geer me fait enfin des signes. Dommage qu'il ait si mal tourné. Mais ce n'est peut-être pas vrai.» (lettre à Georges Duthuit, mars 1950) «Geer dégage un grand courage. Des idées un peu tranchantes, mais peut-être seulement en apparence. Je l'ai toujours beaucoup estimé. Mais pas assez je crois.» (lettre à Mania Péron, août 1951) La mort de Geer Van Velde en 1977 affecte profondément Beckett et coïncide avec une période d'intense nostalgie durant laquelle l'écrivain décide de se livrer à un «grand ménage» dans sa demeure pour vivre entre des «murs gris comme le propriétaire». Confiant ses états d'âme à son amie, la décoratrice de théâtre Jocelyn Herbert, Beckett témoigne de l'indéfectible affection qu'il porte au peintre depuis quarante ans:«plus de toiles sous les yeux, y compris celle du grand Geer Van Velde derrière le piano». Précieux témoignage de l'amitié de ces compagnons de route qui, depuisle premier roman de Beckett pour lequel ils vérifiaient ensemble la vraisemblance de la partie d'échecs opposant Murphy à M. Endon, ont affronté ensemble les grands enjeux de la modernité: «C'est qu'au fond, la peinture ne les intéresse pas. Ce qui les intéresse, c'est la condition humaine. Nous reviendrons là-dessus.» (Beckett à propos des frères Van Velde, inLe Monde et le Pantalon) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris, Les Editions de Minuit, 1972. Petit in-8 broché de 33-[3] pages, couverture imprimée. Non coupé.
Édition originale. Un des 92 exemplaires sur vélin cuve B.F.K. Rives réservés à la librairie des éditions de Minuit (82). Décharge de l'étiquette de justification.
1972 Paris, Les Éditions de Minuit, 1972. Édition originale, traduite de l'anglais par l'auteur. Un des 92 exemplaires numérotés sur vélin Arches marqués "92" (celui-ci n° 19) et réservés à la librairie des Éditions de Minuit. Plaquette in-8 brochée, 14,5 x 19 cm., 33 pp. Couverture à rabats. Légère insolation en bordure du premier plat, une pliure en coin du second plat, un mini tache brune sur le dernier feuillet. Bel exemplaire malgré les petits défauts signalés, non coupé.
LES EDITIONS DE MINUIT. 1975. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 112 pages.. . . . Classification Dewey : 820-Littératures anglaise et anglo-saxonne
Classification Dewey : 820-Littératures anglaise et anglo-saxonne
Les éditions de Minuit. 1975. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 112 pages. Quelques annotations au crayon de papier dans le texte.. . . . Classification Dewey : 792-Théâtre
Classification Dewey : 792-Théâtre
Paris, Editions de Minuit, 1993. in-12, 112 pages, broche, couverture illustree.
Bel exemplaire. [CL-5]
Les Editions de minuit, 1975. In-12 broché, couverture illustrée.
Pièce en un acte pour quatre personnages, écrite en français entre 1954 et 1956.
Editions de mInuit Paris, Editions de minuit, 1981. In-12 broché de 112 pages. Très bon état
Toutes les expéditions sont faites en suivi au-dessus de 25 euros. Expédition quotidienne pour les envois simples, suivis, recommandés ou Colissimo.
Paris, Les Éditions de Minuit, 1957. In-8°, pleine reliure de box gris clair; décor de larges bandes de box noir troué; au travers des déchirures apparaissent des fonds de box rouge vif sur le 1er plat et bleu sur le 2ème; doublure et gardes de daim gris; non rogné; tête dorée; couverture et dos conservés; chemise doublée et étui (Leroux, 1963). Édition Originale. Tirage à 65 exemplaires, celui-ci le numéro 33 des 55 sur vélin pur fil du Marais, 2ème papier après 4 sur vélin d’Arches.
Très belle reliure , d'époque!
Paris, Editions de Minuit, 1957. Pt. in-8°, 124p. Broché.
Année de l'originale [achevé d'imprimer 18 mai 1957]. Dos taché.
Paris, Editions de Minuit, 1957. Pt. in-8°, 124p. Broché.
Edition originale sur papier ordinaire qui fut tirée à 3000 exemplaires [achevé d'imprimer 30 janvier 1957]. Papier uniformément jauni.
Paris, Minuit, 1957 In-8° broché, couverture blanche (dos insolé), 122 pages, première édition (achevé d'imprimer 30.01.1957), bon état
Paris, Les Editions de Minuit, 1969. 1 vol. in-12 br., couv. impr., 124 pp., (2) ff. Exemplaire en excellent état.[G11]
Phone number : 02 47 97 01 40
Ed de minuit 1961 in12. 1961. broché. 124 pages. Etat Correct d'usage
Paris, Les éditions de minuit, 1957. In-8 broché de 122-[6] p., couverture imprimée. Bel état.
Edition originale, après 10 Arches et 50 Marais.
Les éditions de minuit. 1967. In-8. Broché. Bon état, Tâchée, Dos abîmé, Papier jauni. 124 pages.. . . . Classification Dewey : 792-Théâtre
Classification Dewey : 792-Théâtre
éd. de Minuit 1957 ça commence comme ça : « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir », pas de doute, c’est du Beckett, édition originale, dos légèrement gauchi, couv. et pages légèrement jaunis
LES EDITIONS DE MINUIT. 1969. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 124 Pages. . . . Classification Dewey : 94.4-Editions numérotées
Exemplaire N°782 Classification Dewey : 94.4-Editions numérotées
Faber and Faber, London, 1958. In-8 p., cartoncino, sovrac. illustr. a colori, pp. 22. "From an abandoned work", a meditation for radio, was first broadcasted by the B.B.C. in the Third Programme on December 14th 1957. It was spoken by P. Magee; and the producer was D. McWhinnie. "Prima edizione" a stampa. Ben conservato.
London John Calder 1964 In-8 Reliure de l'éditeur
EDITION ORIGINALE de la traduction en anglais par l'auteur lui-même, de ce texte paru premièrement en français. Un des 100 premiers exemplaires sur papier à la main, numérotés et signés par Beckett, sous reliure éditeur : pleine basane gold, lettre et filets or au dos lisse, tête dorée, étui. Ce tirage hors commerce a paru avant l'édition courante. Très bon 0
London Calder and Boyars 1956 plaquette in-12 Reliure de l'éditeur
EDITION ORIGINALE anglaise de la traduction du français par Beckett lui-même. UN DES 100 PREMIERS exemplaires de tête sur hand-made paper, sous reliure éditeur, numérotés et signés par l'auteur. Ce tirage hors commerce parut avant les exemplaires ordinaires brochés. Ce texte sortit la même année en français aux éditions de Minuit, sous le titre IMAGINATION MORTE IMAGINEZ. Bel exemplaire en reiure éditeur : pleine percaline tourterelle, encadrement et lettre or sur le premier plat, étui assorti. Très bon 0