1863 Une page et demie in-8 à l'en-tête imprimé de la librairie Hachette, Paris, 16 juillet 1863. Naturalisé français en octobre 1862 et à présent âgé de vingt-trois ans, le jeune Zola n’a encore publié aucun livre, seulement quelques textes dans des revues. Employé au bureau de la publicité par la librairie Hachette où il est entré comme commis en mars 1862, il écrit ici au directeur de la Revue du mois littéraire et artistique, dont il flatte le "grand amour pour la jeunesse et pour la liberté de pensée", afin de lui proposer "deux pièces de vers" : "Ne donnerez-vous pas l’hospitalité à un inconnu qui n’a justement pour toute recommandation que cette jeunesse et que cette liberté ?". Malgré l’espoir et la confiance (le premier mot est biffé au profit du second, puis finalement rétabli) "dans (s)es rimes et dans (la) bienveillance" de Géry-Legrand, ses vers (probablement "Doute" et "Nina" d’après Claude Bellanger) ne seront pas publiés. En revanche, preuve que comme l’espérait Zola "le poète (lui a) fait désirer de connaître le prosateur", deux de ses nouvelles le sont dès le mois suivant dans la revue, sous le titre générique des "Contes à Ninon" : "Le Sang" (10e livraison, août 1863, p. 443-452) et "Simplice" (12e, octobre, p. 539-546). Une émouvante lettre (publiée dans la Correspondance de Zola, tome I, n° 56), témoin des débuts de l’auteur, avec cette élégante et audacieuse formule terminale : "J’espère en vous."
J. Hetzel & A. Lacroix, Paris 1864, 11x18cm, relié.
Edition originale du premier ouvrage de l'auteur. Reliure en demi chagrin rouge, dos à quatre nerfs sertis de filets dorés orné de triples caissons dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tampon à froid de bibliophile en tête d'une garde, tranches mouchetées, reliure de l'époque. Précieux et rare envoi autographe signé d'Emile Zola sur ce texte à monsieur Boucher. Une pâle mouillure sur les 70 premières pages, quelques petites rousseurs. Il existe très peu d'exemplaires de ce texte enrichis d'un envoi autographe. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Charpentier, Paris 1881, 12x18,5cm, relié.
Edition originale. Reliure à la bradel en pleine percaline rouge, dos lisse orné d'un motif floral doré, date et double filet dorés en queue, pièce de titre de chagrin noir, reliure de l'époque signée à froid de Pierson. Envoi autographe signé de Emile Zola à Adolphe Racot. Quelques petites rousseurs affectant essentiellement les premiers et tous derniers feuillets. Ex-libris d'Adolphe Racot encollé au verso du premier plat de reliure. A propos de Victor Hugo, Alfred de Musset, George Sand, François-René de Chateaubriand, Théophile Gautier, Alexandre Dumas fils... - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris Charpentier 1881 1 vol. relié in-12, demi-veau beige, dos à nerfs avec pièces d'auteur et de titre de cuir rouge et vert foncé, 419 pp. Édition originale de ce recueil d'études sur Chateaubriand, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier, George Sand, Dumas fils... Bel exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur à Ludovic Halévy, relié à l'époque avec son ex-libris gravé.
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Charpentier, Paris 1886, 11,5x18cm, relié.
Réédition postérieure d'un an à l'originale. Reliure en demi percaline bleu gris à coins, dos lisse orné d'un fleuron doré au centre et d'un double filet doré en queue, pièce de titre de chagrin marron, discrètes restaurations sur les mors, reliure de l'époque. Envoi autographe d'Émile Zola à l'éditeur Ernest Flammarion. Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe de l'auteur sur le plus célèbre de ses Rougon-Macquart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Charpentier, Paris 1885, 11,5x18,5cm, relié.
Edition originale, un des 150 exemplaires numérotés sur hollande, seuls grands papiers après 10 japon. Reliure à la bradel en demi maroquin rouge à coins, dos lisse, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures et dos conservés, reliure début XXème signée Alfred Farez. Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe datée et signée de deux pages d'Emile Zola à Octave Mirbeau le remerciant de l'article bienveillant récemment consacré à Germinal,tout en se défendant d'être considéré comme le chef de file du Naturalisme : "... mais pourquoi dites-vous que je conduis le naturalisme ? Je ne conduis rien du tout... Je travaille dans mon coin, en laissant rouler le monde où il lui plait..." Bel et rare exemplaire parfaitement établi et enrichi d'une superbe lettre autographe signée traitant de Germinal et de la situation d'Emile Zola vis-à-vis de "l'Ecole Naturaliste". - Photos sur www.Edition-originale.com -
Bibliothèque-Charpentier - Eugène Fasquelle, Editeur Paris 1901 In-12 ( 185 X 120 mm ) de 314 pages, demi-chagrin grenat, dos à nerfs janséniste avec date dor&e en queue, couvertures conservées ( Reliure postérieure ). Bon exemplaire sur papier d'édition ( pas de grands papiers annoncés ) de l'EDITION ORIGINALE enrichi d'un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNE d'Emile ZOLA à Lucien VICTOR-MEUNIER.- Lucien-Victor MEUNIER, dit Lucien VICTOR-MEUNIER, né à Montfermeil le 2 août 1857 et mort à Paris le 24 mai 1930, est un journaliste, romancier et dramaturge français. Lors de l'Affaire DREYFUS, Lucien VICTOR-MEUNIER rejoint très vite le camp des dreyfusards et devient un membre actif de la Ligue des droits de l'homme, en tant président de la section bordelaise et membre non-résident du comité central de cette association. Défenseur du Bloc des Gauches, il est vice-président et délégué de la Vendée au sein du comité exécutif du Parti républicain, radical et radical-socialiste.
1618 L.A.S. adressée au directeur du Journal des Débats, Georges Patinot. Paris, 16 novembre 1889. 2 pages in-8, avec enveloppe.
Paris Charpentier 1877 1 vol. Relié in-12, demi-maroquin tabac à coins, dos à nerfs, tête dorée, couvertures et dos conservées (Vermorel), III + 569 pp. Édition originale peu commune et, selon Clouzot, "très recherchée, même sur papier ordinaire". Exemplaire revêtu d'une belle reliure signée, quasi contemporaine, et enrichi d'un précieux billet autographe inédit de Zola à Mallarmé (une page in-8 datée du 7 février 1877, plat supérieur de l'enveloppe conservé). Cette brève missive, au propos assez anodin, n'est autre que la réponse de Zola à la longue et brillante lettre que Mallarmé venait de lui adresser après avoir lu L'Assommoir. On sait que Mallarmé saluait dans sa lettre du 3 février 1877 les qualités esthétiques du roman, parlant d'une "admirable tentative linguistique", là où la plupart des contemporains s'indignaient des crudités de langage. Aussi est-il surprenant de découvrir ici que Zola ne relève dans le courrier de son "cher confrère" que les considérations les plus triviales : sa proposition d'aller lui "serrer la main" l'un de ces jeudis et "l'étrange lapsus" que Mallarmé lui a signalé. "Tout le monde a passé à côté sans l'apercevoir", note Zola qui semble lui-même ne pas mesurer l'importance de la lettre à laquelle il répond. Comme le résument les éditeurs de la correspondance de Zola, "les deux hommes s'estimaient, [mais] Zola, certes, ne comprenait pas bien les recherches de Mallarmé".
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G. Charpentier & Cie, Paris 1887, 11,5x18cm, relié.
Réédition postérieure de neuf ans à l'originale. Reliure en demi percaline bleu gris à coins, dos lisse orné d'un fleuron doré au centre et d'un double filet doré en queue, pièce de titre de chagrin marron, discrètes restaurations sur les mors, reliure de l'époque. Quelques légères piqûres sans gravité. Envoi autographe d'Émile Zola à l'éditeur [Ernest] Flammarion. Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe de l'auteur sur l'un de ses chefs-d'uvre. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 8 juillet 1891, 13,5x21,4 cm, une feuille.
Lettre autographe signée d'Emile Zola, adressée à son «vieil ami»Henry Céard et datée du 8 juillet 1891. Seize lignes à l'encre noire sur un feuillet remplié sur papier vergé filigrané Lacroix frères, traces de pliure inhérentes à la mise sous pli de la lettre. Cette lettre a été retranscrite dans la correspondance d'Emile Zola établie parBernouard (1872-1902, lettre 134). Loin d'être une simple invitation à dîner, cette missive témoigne de la fameuse méthode zolienne du dossier préparatoire. L'écrivain, préalablement à la phase d'écriture, réunissait en effet tous les documents concernant le sujet de son futur roman. La Débâcle marque le point culminant de cette habitude, Zola compilant pas moins de 1250 feuillets de recherches pour sa préparation :«Je travaille ici violemment pour entamer mon terrible bouquin, et je crois bien que tous les documents étant à peu près digérés, je vais me mettre à écrire sous peu de jours.» Ces «documents» revêtent une importance capitale: ce sont eux qui permettaient à Zola de répondre à ses détracteurs quant au réalisme de ses romans. Intéressante lettre de Zola à son très proche ami Henry Céard, comme lui membre du groupe de Médan. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 3 juin 1881, 13,3x20,9cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Gabriel Thyébaut,«le grand jurisconsulte et conseil juridique des Rougon-Macquart» ; deux pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet de deuil à encadrement noir. Enveloppe manuscrite assortie jointe. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été retranscrite dans la correspondance d'Emile Zola établie parBarend HendrikBakker en 1978. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. La lettre que nous présentons ici a été rédigée après la fin de l'établissement du plan du romanPot-Bouilledixième volume desRougon-Macquartdont Zola démarra la rédaction le 16 juin 1881. Alors qu'il achève le plan de son récit, l'écrivain sollicite l'une de ses connaissances, Gabriel Thyébaut: « Le jeudi 3 mars [1881], les Zola reçoivent à dîner Céard, Huysmans, Alexis, et, pour la première fois, Gabriel Thyébaut, un Champenois, ami de Céard, juriste et fonctionnaire dans l'administration de Paris - le futur informateur juridique des Rougon-Macquart, que Zola mettra à contribution dès la préparation dePot-Bouille. » (Henri Mitterrand,Zola, Tome II. L'Homme de Germinal. 1871-1893) On sait quel acharnement Zola mettait à collecter des informations, créant de gigantesques dossiers de «documents» voués à rendre ses romans les plus réalistes possibles. Cette collecte de renseignements a lieu en parallèle de la mise en place du plan et avant la phase de rédactionet Zola s'aide de plusieurs informateurs: «Il fait plus exclusivement appel à ses amis pour établir le profil professionnel de ses personnages masculins, et les conditions juridiques de leurs arrangement familiaux. [...] Le troisième informateur est Gabriel Thyébaut. Il a fait la connaissance de Zola précisément au moment où celui-ci préparaitPot-Bouille; et il est désormais, selon les mots mêmes de Zola, "le grand jurisconsulte et conseil juridique des Rougon-Macquart". Il participe pour sa part à la création du personnage qui s'appelle encore Duverdy, et qui sera conseiller à la cour d'appel [...]» (ibid.) Notre lettre témoigne de cette aide capitale apportée à la création de l'important personnage d'Alphonse Duveyrier:«Je vous remercie mille fois des renseignements que vous voulez bien m'envoyer. Mais, puisque vous vous mettez si obligeamment à ma disposition, j'abuserai et je vous demanderai des détails plus précis. Mon conseiller est à la cour d'appel de Paris. (Je voudrais le mettre dans une affaire de cour d'assises, est-ce possible ?) Que gagne-t-il ? Quelles sont les heures où il est pris, et combien de fois par semaine ? Quels sont les travaux qu'il a à faire chez lui ? Comment est-il arrivé à son poste ? (il n'a que 42 ans et doit tout à la faveur.) Enfin quel peut être son, avenir, si je veux lui donner une situation supérieure ?»On connaît les réponses détaillées de Gabriel Thyébaut à ces questions très précises grâce à la numérisation par la BnF de tout le dossier de travail d'Emile Zola pourPot-Bouille. Le juriste répond point par point aux sollicitations de son ami, dressant le portrait du conseiller à la cour d'appel, tel qu'il apparaîtra dans la version finale du roman. Mais Zola ne s'intéresse pas qu'à la véracité de ses personnages, il a également besoin que les intrigues soient plausibles et demande alors:«Autre question, sur un cas déterminé. Comment mon conseiller peut-il agir, quelle coquinerie légale peut-il commettre (légale ou tolérée ou même ignorée) - à la mort de son beau-père, dont on vend une maison - pour se faire adjuger cette maison à bas prix, de façon à frustrer les autres héritiers.»Cette question qu'il juge «un peu générale» donne lieu à un important développement de la part de Thyébaut: «Le notaire qui n'est pas un honnête homme et qui ne serait pas fâché de faire plaisir à X [Duveyrier] dont il espère l'appui, pour se faire nommer juge de paix, plus tard, s'aperçoit du désir qu'a notre conseiller d'avoir la maison dans les prix doux. [...] Le notaire persuadera aux autres héritiers que, pour attirer les amateurs, il serait habile de baisser la mise à prix de la maison, beaucoup de monde viendra [...] alléché par le bas prix, puis à la chaleur des enchères, la maison arrivera à se payer très cher. Les autres héritiers, qui n'y connaissent rien, sont enchantés de cette excellente idée, la maison est mise en vente à la moitié ou aux deux tiers de la valeur, et le jour de la vente qui a lieu chez le notaire, celui-ci, au bout de deux ou trois enchères d'un millier de francs chacune, adjuge la maison à X qui a enchéri; le tour est joué.Je ne l'invente pas malheureusement, car la pratique l'a plus d'une fois révélé. » ...et c'est bien ce qu'il se passera dans le roman: «Duveyrier se chargea de tout, au nom de sa femme. D'abord, il persuada aux deux frères de ne pas laisser faire la licitation devant le tribunal ; s'ils s'entendaient, elle pouvait avoir lieu devant son notaire, maître Renaudin, un homme dont il répondait. Ensuite, il leur souffla l'idée, sur le conseil même du notaire, disait-il, de mettre la maison à bas prix, à cent quarante mille francs seulement : c'était très malin, les amateurs afflueraient, les enchères s'allumeraient et dépasseraient toutes les prévisions. [...] Puis, le jour de la vente, après cinq ou six enchères, maître Renaudin adjugea brusquement la maison à Duveyrier, pour la somme de cent quarante-neuf mille francs. » (Pot-Bouille, chapitre 11). Cette importante lettre révèle la volonté d'Emile Zola de décrire non seulement une société réelle, construite d'après une documentation détaillée, mais avant tout de doter son roman d'une intrigue plausible pour le lecteur. On assiste avec lui à l'abandon du miroir réaliste, reflétant l'azur du ciel et la fange des chemins, pour le microscope naturaliste, se glissant dans les appartements et les alcôves des bourgeois parisiens. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris 11 février 1888, 13,2x20,5cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Henry Fouquier, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal. Belle lettre évoquant La Terre et La Puissance des Ténèbres de Tolstoï. Henry Fouquier (1838-1900) fut critique littéraire et chroniqueur pour de nombreux journaux. Proche ami de Guy de Maupassant, il appuya la candidature d'Emile Zola à l'Académie française. Cette lettre lui a été adressée au lendemain de la représentation de La Puissance des Ténèbres de Tolstoï au Théâtre-Libre. Nous n'avons pu trouver trace d'un article dans lequel le journaliste aurait fait le rapprochement entre le drame russe et La Terre d'Emile Zola, mais ce dernier lui adresse ici des remerciements: «Merci, mon cher Fouquier, de ce que vous voulez bien dire de «la Terre», si attaquée. J'en suis touché vivement, et croyez à toute ma gratitude.» Il faut dire que la critique n'a pas été tendre avec le quinzième volume des Rougon-Macquart qui, dès sa parution en feuilleton dans le Gil Blas, déchaîna les passions. Le 18 août 1887, alors que la fin du roman n'est même pas encore révélée au public, paraît dans Le Figaro le «Manifeste des Cinq», rédigé par Paul Bonnetain, J.-H. Rosny, Lucien Descaves, Paul Marguerite et Gustave Guiches. Ces jeunes auteurs dressent un constat sans appel: «La Terre a paru. La déception a été profonde et douloureuse. Non seulement l'observation est superficielle, les trucs démodés, la narration commune et dépourvue de caractéristiques, mais la note ordurière est exacerbée encore, descendue à des saletés si basses que, par instants, on se croirait devant un recueil de scatologie : le Maître est descendu au fond de l'immondice.[...] Nous répudions ces bonshommes de rhétorique zoliste, ces silhouettes énormes, surhumaines et biscornues, dénuées de complication, jetées brutalement, en masses lourdes, dans des milieux aperçus au hasard des portières d'express. De cette dernière uvre du grand cerveau qui lança L'Assommoir sur le monde, de cette Terre bâtarde, nous nous éloignons résolument, mais non sans tristesse. Il nous poigne de repousser l'homme que nous avons trop fervemment aimé. » Zola, qui mûrissait l'idée d'un roman paysan depuis une dizaine d'années, est profondément touché et bien qu'il n'ait aucune réaction publique à ces accusations, sa correspondance est essaimée d'explications de l'uvre dont seule la brutalité semble avoir retenu l'attention des lecteurs: «Mais vous ajoutez que notre thèse, à Tolstoï et à moi, est la même et peut se résumer en ceci: le travail de la terre est corrupteur. Tolstoï, il me semble, protesterait bien haut, et quant à moi, je vous affirme que je n'ai jamais voulu prouver une telle chose, radicalement fausse à mon avis. Ce que je pense, c'est que la petite propriété, telle qu'elle existe chez nous, c'est que la suite de faits sociaux qui ont abouti à notre forme sociale, nous ont donné notre paysan d'aujourd'hui, avec ses qualités et ses vices. Notre paysan est le prisonnier de sa terre, et non l'homme libre qu'il devrait être. Comment voulez-vous qu'il n'y étouffe pas, dans son ignorance et sa passion unique? Labourer est très sain, mais à la condition qu'on sera le maître de son champ, au lieu d'en être le forçat. Je me suis exténué à faire sortir cette vérité de mon livre, si l'on ne m'a pas compris, la faute en est sans doute à moi.» Très belle lettre du maître du naturalisme révélant une nouvelle facette de l'un des plus brutaux volumes des Rougon-Macquart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
L'Estaque - Marseille 22 septembre 1877, 13,3x20,8cm, 3 pages 1/2 sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Louis-Edmond Duranty, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Quelques ratures et corrections ; pliures inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal. Longue lettre évoquant la canicule à l'Estaque, Une page d'amour et Edouard Manet. «Il y a quatre mois que nous sommes ici, et je vous avais promis de vous écrire. Mais j'ai tant travaillé et j'ai eu si chaud, que vous m'excuserez de mon apparente paresse. Imaginez-vous que jusqu'au 15 août, la température a été très agréable; il faisait beaucoup moins chaud qu'à Paris et nous respirions chaque soir une brise de mer délicieuse. Puis, voilà que, brusquement, lorsque je nous croyais hors de toutes mauvaises plaisanteries de la chaleur, le thermomètre est monté à 40 degrés et s'y est maintenu nuit et jour. Nous avons ainsi passé deux semaines intolérables. Aujourd'hui, la fraîcheur est revenue, et nous allons rester jusqu'aux premiers jours de novembre pour jouir des charmes d'un bel automne.» En cet été 1877, Zola quitte la tumultueuse capitale pour un séjour de cinq mois à l'Estaque («banlieue de Marseille») en compagnie de son épouse Alexandrine et de sa mère, Emilie Aubert. Cette longue parenthèse méridionale lui rappelle sa jeunesse aixoise: «Je suis d'ailleurs enchanté de mon été. Les pays est splendide et me rappelle toute ma jeunesse.» «Pour finir avec moi, j'ajouterai que j'ai travaillé vigoureusement à mon roman, sans pourtant l'avancer autant que je l'aurais voulu. Ce roman doit paraître dans le Bien Public à partir du 14 novembre. J'en serai quitte pour donner encore un vigoureux coup de collier à Paris.» Le nouveau roman dont il est ici question est Une page d'amour dont l'intrigue et le style tranchent complètement avec le précédent volume des Rougon-Maquart: «Je ne sais vraiment pas ce que vaut mon travail. J'ai voulu donner une note absolument opposée à celle de L'Assommoir, ce qui me déroute parfois et me fait trouver mon roman bien gris. Mais je vais tout de même bravement mon chemin. Il faudra voir.» Mais cette «page d'amour» en cache une autre et, durant ce séjour dans la fournaise marseillaise, Emile Zola songe déjà au tome suivant:«Ce qui mijote dans sa marmite méridionale, ce n'est rien de moins qu'une nouvelle bombe. Non pas Une page d'amour: «c'est une uvre trop douce pour passionner le public». Mais estNana d'ores et déjà annoncée: «Je rêve ici une Nana extraordinaire. Vous verrez ça.» [lettre à Marguerite Charpentier du 21 août 1877]» (Henri Mitterrand, Zola) Même si Une page d'amour n'emporta pas un grand succès auprès du public, la critique fut quant à elle relativement enthousiaste. Ainsi Flaubert écrit-il à Zola: «Lundi soir, j'avais fini le volume. Il ne dépare pas la collection. Soyez sans crainte. Et je ne comprends pas vos doutes sur sa valeur. Mais je n'en conseillerais pas la lecture à ma fille si j'étais mère !!! - Car, malgré mon grand âge, ce roman m'a troublé. Et excité. On a envie d'Hélène, d'une façon démesurée. Et on comprend très bien votre docteur.» (vers le 25 avril 1878) L'éloignement de la capitale n'empêche pas Emile Zola de penser à ses amis restés à Paris: «Je n'ai eu des nouvelles de Manet qu'indirectement, par Duret. Travaille-t-il, est-il dans un bon état d'esprit ? - On m'a dit que la déconfiture d'Hoschedé avait jeté la misère dans le camp impressionniste. Je prévoyais ce plongeon depuis l'année dernière.» «Duret et Duranty envoient [à Zola] quelques échos de la vie des peintres. Duret l'a entretenu de Manet en détail, évoquant les portraits qu'il a commencés, «d'une note hardie et dans le mouvement», mais aussi de son insuccès persistant. [...] Zola apprend d'autre part par Marguerite Charpentier, «la déconfiture» d'Ernest Hoschedé, fastueux commerçant en tissus et en vêtements, grand amateur d'art, et collectionneur de la «nouvelle peinture», qui a jeté une fois de plus la misère et l'inquiétude parmi les peintres impressionnistes. «Il doit deux millions, écrivait Marguerite Charpentier; on a tout vendu chez lui, jusqu'aux robes de sa malheureuse femme qui ne savait rien, et elle s'est sauvée avec ses cinq enfants et est accouchée en chemin de fer.» Non seulement les impressionnistes perdent un client et un amphitryon généreux, qui les recevait royalement dans son château de Montgeron, mais ils prévoient aisément que la vente forcée de ses collections, à l'Hôtel Drouot, va faire chuter leurs cotes dans des proportions humiliantes.» (Henri Mitterrand, Ibid.) Ernest Hoschedé et cette banqueroute préfigurent le personnage de Naudet dans L'uvre qu'Emile Zola publiera en 1896. Longue et intéressante lettre évoquant les passions zoliennes: la Provence, l'écriture et la peinture. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Rome] Dimanche [4 novembre 1894], 13,2x20,5cm, une page sur un double feuillet et une enveloppe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Ugo Ojetti. Une page rédigée à l'encre noire sur la première page d'un double feuillet. Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. Cette lettre fut adressée par le père du naturalisme au journaliste Ugo Ojetti alors qu'il venait d'arriver à Rome : "Monsieur, je vais remercier infiniment le comte Joseph Primoli de l'amabilité qu'il a mise à vous adresser à moi, et je serai très heureux de vous recevoir, si vous voulez bien me venir voir le soir qu'il vous plaira, à six heures."Arrivé quelques jours auparavant dans la ville éternelle afin d'effectuer des recherches pour Rome, Emile Zola espérait pouvoir y croiser le comte Joseph Primoli. Celui-ci est hélas à Paris, mais il lui envoie ce jeune journalise àLa Tribunaqui lui servira de guide, mais aussi de secrétaire. Les deux hommes s'entendirent visiblement bien et Zola autorisa même Ojetti à tirer un livret d'opéra de sa fameuse Nana. Le projet ne verra jamais hélas le jour. Joseph Napoléon, comte Primoli (1851-1927), est l'arrière-petit-neveu de Napoléon Bonaparte. Très lié à la famille impériale sous le Second Empire, il fréquente ensuite avec fidélité le Salon de sa tante bien-aimée, la princesse Mathilde, dans son hôtel particulier de la rue de Berri. Sa conversation raffinée et spirituelle y fait des merveilles et il y rencontre, en bibliophile passionné, certains des plus grands écrivains de son temps : Gustave Flaubert, Théophile Gautier, les Goncourt ou encore Guy de Maupassant. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Bénodet (Finistère) 10 septembre 1883, 13,2x20,3cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola - apparemment inédite - adressée à une correspondante inconnue, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Intéressante lettre relatant la traduction des uvres d'Emile Zola et les démêlés juridiques inhérents à leur diffusion clandestine. Cette missive est visiblement adressée à une correspondante envisagée pour la traduction allemande de La Joie de vivre: «Je vous prierai de me donner la réponse la plus prompte possible, au sujet de la traduction de La Joie de vivre ; car je reçois déjà des propositions d'Allemagne, et je voudrais savoir à quoi m'en tenir. » En cet automne 1883, Zola - pourtant en villégiature en Bretagne - est très pris par la gestion de la traduction de ses uvres qu'il gère directement avec les éditeurs. On voit ici de l'acharnement avec lequel il mène les négociations: «Je vous répète que je n'accepterai qu'une somme fixe et payée d'avance. C'est plus simple, et sans surprise possible.» Mais les choses ne sont pas simples et Zola, dont les uvres connaissent déjà un fort succès, doit lutter contre l'édition clandestine de ses romans.Totalement éludés par les biographes, les démêlés avec l'éditeur hongrois Gustav Grimm sont pourtant un leitmotiv de la correspondance zolienne: «Le sieur Grimm de Buda-Pesth, est un simple voleur, qui fait traduire mes romans au fur et à mesure de leur publication dans les journaux français, sans autorisation aucune. Déjà la Nouvelle Presse libre, de Vienne, lui a fait un procès en mon nom. Mais il paraît que nous n'avons pas de traité avec la Hongrie. J'attends la signature d'un traité, qu'on dit prochaine.» En effet, Grimm avait déjà fait publier sans l'autorisation de Zola les traductions en langue allemande de deux romans: Nana (1881) et Pot-Bouille (Der häusliche Herd, 1882) Ces parutions illégales découragèrent les éditeurs allemands Curt Busch et George Kuhr qui, très intéressé par la diffusion du roman auprès des lecteurs germanophones, déclarèrent forfait. Gustav Grimm, qui consentit finalement à respecter les traités commerciaux, remporta la partie et fit paraître la toute première traduction allemande de La Joie de vivre en 1889 sous le titre Die Lebensfreude. Celui que Zola qualifie ici de «simple voleur» obtiendra finalement l'autorisation de diffuser la traduction allemande de l'intégralité des vingt volumes des Rougon-Macquart entre 1892 et 1899. Intéressante lettre révélant les rouages éditoriaux des Rougon-Macquart et témoignant de l'ardeur avec laquelle Zola mena les négociations inhérentes à la traduction de sa grande fresque héréditaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 23 juin 1882, 13,4x21,6cm, 1 page 1/2 sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart: Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire du Bonheur des Dames mis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Cette réponse serait donc la toute première que l'écrivain adressa au chef de rayon, en réponse à sa lettre du 19 juin 1882. Bien loin d'imaginer le vif succès que remportera ce nouveau roman, Zola semble même le prendre à la légère: «Je désire simplement toucher au sujet dans mon livre, pour le besoin du petit drame commercial qui me sert de fable. Vos notes sont excellentes.[...] Enfin, me voilà au travail. Le sujet est à la fois bien vaste - et bien ingrat pour un roman. On devra me tolérer un peu de fiction, car il faut bien que je passionne la matière. Mais je tâche de m'en tenir le plus strictement possible à mes notes. » Il faut dire que Carbonnaux prend son rôle d'informateur très à cur et, n'ayant aucun doute quant au succès du livre, il écrit: «Dans le bâtiment chez nous d'ailleurs, partout on attend votre livre. Les lecteurs ne vous manqueront pas. Soyez-en sûr. Vous n'en êtes plus à compter les succès celui-là s'annonce comme devant dépasser les autres.» (lettre du 19 juin 1882) Car un autre ouvrage, sur le même sujet, vient de paraître: «J'ai lu le volume de Pierre Giffard. Il me paraît comme vous injuste et même faux dans plusieurs parties. C'est bâclé. Il aurait fallu, pour un pareil ouvrage de documents purs, une entière exactitude. Moi qui écris une uvre d'imagination, je ne me permettrai pas de tels écarts.» C'est Carbonnaux qui avait signalé l'ouvrage à Zola: «Pierre Giffard du Figaro vient de faire paraître chez Havard un vol de 300 pages intitulé « Les Grands bazars de Paris ». [...] On sait que le Figaro est inféodé au Louvre [magasin concurrent au Bon Marché] & on peut assurer que ce livre a été commandé et bâclé dès que votre intention de traiter le même sujet a été connue. [...] Il fallait déguiser un peu la réclame pour le Louvre.» (lettre du 19 juin 1882) On voit bien ici à quel point les grands magasins fascinent et l'on comprend l'immense succès que remportera ce roman de Zola décrivant leur avènement et leur suprématie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 16 novembre 1882, 13,6x21,4cm, 2 pages sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart:Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire duBonheur des Damesmis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. «J'ai pris l'inventaire comme cadre à un de mes chapitres. D'ailleurs je n'ai spécialement besoin que du travail dans le rayon des confections et dans le rayon des soieries. Il est inutile de me renseigner sur les autres rayons.» Grâce à cette importante lettre on comprend que c'est Léon Carbonnaux qui fournit l'essentiel des renseignements à Emile Zola pour la rédaction de son très beau onzième chapitre consacré à l'inventaire: «Vous avez eu l'obligeance de me donner certains détails sur l'inventaire. Vous m'avez dit qu'on choisissait le premier dimanche d'août, qu'on fermait les portes et que tous les employés s'y mettaient. On vide toutes les cases, n'est-ce pas? on jette les marchandises sur les comptoirs ou à terre, et l'inventaire n'est terminé que lorsqu'il n'y a plus absolument rien en place.» La version finale du Bonheur des Dames contient toutes les précieuses informations fournies par le chef de rayon du Bon Marché: «Le premier dimanche d'août, on faisait l'inventaire, qui devait être terminé le soir même. Dès le matin, comme un jour de semaine, tous les employés étaient à leur poste, et la besogne avait commencé, les portes closes, dans les magasins vides de clientes. [...] Neuf heures sonnaient. [...] Dans le magasin, inondé de soleil par les grandes baies ouvertes, le personnel enfermé venait de commencer l'inventaire. On avait retiré les boutons des portes, des gens s'arrêtaient sur le trottoir, regardant par les glaces, étonnés de cette fermeture, lorsqu'on distinguait à l'intérieur une activité extraordinaire. C'était, d'un bout à l'autre des galeries, du haut en bas des étages, un piétinement d'employés, des bras en l'air, des paquets volant par-dessus les têtes ; et cela au milieu d'une tempête de cris, de chiffres lancés, dont la confusion montait et se brisait en un tapage assourdissant. Chacun des trente-neuf rayons faisait sa besogne à part, sans s'inquiéter des rayons voisins. D'ailleurs, on attaquait à peine les casiers, il n'y avait encore par terre que quelques pièces d'étoffe. La machine devait s'échauffer, si l'on voulait finir le soir même.» (Au bonheur des Dames, chapitre XI) Soucieux de conférer à ce chapitre - comme à tout le reste de son uvre - une grande véracité, le naturaliste interroge son correspondant des éléments très pointus: «Mais il me faudrait maintenant des détails sur les écritures. D'abord le premier et le second ont-ils des rôles spéciaux dans l'inventaire ? Quel (sic) est leur part de besogne ? Et ensuite que font les commis qui écrivent ? Dresse-t-on des listes, pointe-t-on sur des registres ? Y a-t-il un travail préparatoire ? Enfin quelle est exactement la nature et la marche de la besogne, ce jour-là ?» Le 30 novembre 1882, Léon Carbonnaux répondra de manière précise à ces sollicitations: «Le samedi soir toute la marchandise est sortie des casiers et mise en pile s'il s'agit d'étoffes en tas ou ballots si ce sont des confections - ce sont à terre ou sur les comptoirs - chaque sorte ou genre espacés afin de rendre la besogne de vérification intelligible à première vue. La marchandise ainsi classée est inscrite sur des notes de papier distribué par le bureau de comptabilité générale et numérotées de 1 à ... par comptoir. Le dimanche - grand appel. C'est là le jour d'inventaire. Un patron les note à la main vérifie - une pile par ci - une pile par là - suivant qu'un gros chiffre, prix ou quantité l'a frappé. Si la quantité est reconnue exacte - il paraphe la note - S'il y a erreur on rectifie. Cela arrive quelquefois mais c'est rare. Ce travail de vérification a été fait plusieurs fois par le premier ou les seconds. Quand le patron a terminé les commis remettent tout en place pour la vente du lendemain. Alors quelqu'un d'autorisé, premier ou second, appelle ces notes numérotées et paraphées - non plus les sommes ou totaux mais le détail à un caissier présent pour la circonstance. Derrière le caissier est un commis qui surveille si l'écrit est conforme à l'appel. C'est cet écrit qui reste pièce officielle dans les archives de la maison. Chaque rayon mis en ordre, les vendeurs s'en vont. Après eux chefs et sous-chefs de comptoir dès que l'appel est terminé - et ensuite les caissiers après que les tirages et additions sont faits. Quelques jours après le patron vient dire au chef de rayon le résultat de l'inventaire. Le chiffre de bénéfice donné inférieur ou supérieur au chiffre demandé par instructions générales - éloge ou blâme.» On note que ces abondantes explications dépassent les demandes de Zola et lui permettront de préciser d'autant plus la description de l'inventaire annuel, comme en témoigne le chapitre qui sera finalement publié. Très importante lettre retraçant l'élaboration de l'un des plus beaux chapitres d'Au bonheur des Dames. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 28 novembre 1882, 13,6x21,5cm, 1 page sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe.Une petite déchirure sans manque en marge basse, ne touchant pas le texte. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart:Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire duBonheur des Damesmis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Sans réponse à sa précédente lettre du 16 novembre, Zola relance ici son informateur: «Excusez-moi, si j'insiste, si je deviens tout à fait importun. Vous seriez bien aimable de m'envoyer le plus tôt possible les renseignements que je vous ai demandés sur l'inventaire. J'attends pour me mettre à l'uvre. Ne me donnez que les grandes lignes, cela suffira. C'est malheureusement très pressé.» Deux jours plus tard, Carbonnaux répondra à l'écrivain, lui adressant une longue lettre, commençant ainsi: «J'étais retenu à la campagne près de ma mère malade lorsque votre lettre m'est parvenue.» Ce bref courrier est un précieux témoignage du rôle de premier ordre que jouèrent les conseillers de Zola dans la composition des Rougon-Macquart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris Charpentier 1894 1 vol. Relié in-12, demi-chagrin vert, dos à nerfs, tranches mouchetées, 598 pp. Édition originale avec un envoi de l'auteur au journaliste Ernest Gay. Reliure d'époque modeste avec le dos légèrement passé.
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Charpentier, Paris 1897, 12,5x19cm, relié.
Edition originale. Reliure en à la bradel demi percaline verte, dos lisse orné d'un fleuron central doré, date et double filet dorés en queue, pièce de titre de maroquin bordeaux comportant de très légères éraflures marginales, plats de papier marbré, une petite tache claire sur le premier plat, couvertures conservées, reliure de l'époque signée Vié & Sevin. Gardes partiellement ombrées. Envoi autographe d'Emile Zola à Henri Lavedan. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Charpentier & Cie, Paris 1887, 13x19,5cm, relié.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grand papier de cette adaptation théâtrale de "La curée". Reliure en plein papier à motifs décoratifs, dos lisse, pièce de titre de maroquin marron, couvertures conservées, reliure signée T. Boichot. Précieux envoi autographe signé d'Emile Zola à son ami Léon Hennique qui participa aux "soirées de Médan" qu'il organisa chez lui. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Société des amis des livres & Alphonse Lemerre, Lyon & Paris 1892, 12x18,5cm, 2 volumes reliés en 1.
Edition originale, un des 20 exemplaires numérotés sur Hollande, tirage de tête après 5 chamois. Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, couvertures conservées, deux coins légèrement émoussés, tête dorée, reliure signée Canape & Corriez. On a relié en tête de l'ouvrage, l'édition originale, également sur Hollande, de la lettre du capitaine Tanera sur la Débâcle parue chez Alphonse Lemerre en 1892. Agréable et rare ensemble. Envoi autographe signé d'Emile Zola : "A M. Rubattel, en remerciement de la très aimable idée qu'il a eue de publier cette élégante plaquette". - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 1er décembre 1882, 13,6x21,4cm, 2 pages sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite - rédigée à l'encre noire sur un double feuillet et adressée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola : elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire du Bonheur des Dames mis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée « Notes Carbonnaux », que ce chef de rayon au Bon Marché fournit à Zola un nombre important d'informations, notamment sur les murs des employés, leur rémunération et surtout sur les techniques d'inventaire. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Très importante lettre inédite apportant un éclairage nouveau sur la publication pré-originale d'Au bonheur des dames. Dans sa biographie d'Emile Zola, Henri Mitterrand écrit: «Avant même que le roman ne soit achevé, Zola en donne un extrait au Panurge, en novembre; et le 23 novembre 1882, le Gil Blas en annonce la proche publication dans ses colonnes.» Notre lettre, évoquant justement cette prétendue prépublication dans le Panurge, atteste qu'il s'agit tout bonnement d'une plaisanterie et dément ainsi Henri Mitterrand : «Mais votre lettre m'étonne et me chagrine un peu. Comment avez-vous pu vous laisser prendre à la plaisanterie imbécile du Panurge ? Vous n'avez donc pas remarqué que tout le numéro est une « farce » ? Pas un des articles n'est authentique, ce sont des pastiches, et même fort mal faits.» En effet, la lecture dudit extrait ne peut tromper le lecteur assidu de Zola, malgré l'introduction que les journalistes ont rédigée: «Après Nana et Pot-Bouille, ces épopées du vice élégant et du vice bourgeois, M. Emile Zola a voulu faire celle de l'honnêteté: Au bonheur des Dames, qui va paraître prochainement, est une peinture rassérénante de l'innocence et de la vertu; le plus grand succès est assuré à cette nouvelle uvre dont les personnages se meuvent dans le décor d'un grand magasin de nouveautés; le haut commerce parisien n'attendra pas longtemps son observateur et son peintre. Nous remercions Emile Zola d'avoir bien voulu, tout spécialement pour Panurge, découper quelques feuilles de son ouvrage encore inédit, et nous sommes fiers de donner les premiers au public un extrait de cette uvre d'une si haute moralité et d'un si puissant intérêt.» (Panurge n°4 du 22 octobre 1882) Les phrases de ce faux texte zolien sont exagérément longues et le Panurge a pris la liberté de doter le roman d'un personnage principal masculin, Denis Mouret, amalgame de Denise (véritable héroïne du livre à paraître) et Octave Mouret. On peut penser qu'il s'agit d'un texte composé à partir d'éléments de Pot-Bouille, précédent volume des Rougon Macquart où Octave - futur patron du Bonheur des Dames - exerçait la fonction de commis avant sa fulgurante ascension sociale: «Depuis déjà plus de deux mois, il était attaché au rayon des «soieries et fourrures»; il arrivait le matin à sept heures pour ne rentrer chez lui, sa journée finie, qu'à neuf heures du soir, quand Paris tout entier bruissait étrangement d'une animation fiévreuse de plaisir et de jouissance, et, en s'en retournant, il suivait badaudant les grands boulevards encombrés, où flambaient les cafés pleins de filles, et où, sur l'asphalte, à la porte des théâtres, se bousculait la foule avec, ça et là, dans la rumeur vague du piétinement et de la presse, l'intonation voyou des cris des marchands de programmes et des vendeurs de billets.» (Panurge) Dans sa lettre du 30 novembre 1882, Léon Carbonnaux - lisant l'extrait du Panurge - avait reproché à Zola ses erreurs: «Nulle part excepté aux Fabriques de France plan des Halles on n'arrive à 7h du matin. C'est au plus tôt 7h œ mais plus souvent 8h et encore. Il n'y a pas au Louvre de comptoir de soieries et fourrures. [...] Il vous est si facile d'être exact que les erreurs de ce genre surtout si elles se répétaient ne vous seraient pas pardonnées.» Le Maître se défend de ces remontrances dans notre lettre: «L'extrait donné n'est pas de moi, il est plein d'inexactitudes comme vous l'avez remarqué, sans compter qu'il est inepte au point de vue littéraire. Détrompez ceux qui ont pu m'attribuer une pareille chose.» Lettre fondamentale pour le rétablissement de la vérité et la compréhension d'un point de détail de l'annonce faite dans Panurge de la publication du onzième volume de la fresque naturelle et sociale d'Emile Zola. - Photos sur www.Edition-originale.com -
[SCELLIER] - ZOLA Emile (Avec un envoi à Madame André Maurois)
Reference : 8534
(1966)
1966 Paris FASQUELLE "CENT FEMMES AMIES DES LIVRES" 1966 In-folio 92 p. en feuilles sous couvertture vélin rempliée, double emboîtage. 15 lithographies originales de Madeleine SCELLIER Un des 100 exemplaires numérotés tirés sur vélin de Montval (48/100) et nominatif, celui-ci étant l'exemplaire numéroté de Madame André Maurois portant un envoi autographe signé: "Pour Madame André Maurois en toute admiration Madeleine Scellier" Bon état