‎RECUEIL DE VERS CHOISIS.‎

‎Paris, Georges & Louis Josse, 1693. In 12, veau brun, dos à nerfs orné, coupes ciselées, tranches mouchetées, rousseurs éparses. [3 ff.], 330 pp., [7 ff.].‎

‎ÉDITION ORIGINALE de ce recueil de poètes du XVIIe siècle rassemblés par Bouhours. Nous y trouvons les seuls vers connus de quelques femmes oubliées pour la plupart. C’est dans ce volume que l’on trouve l’ensemble des vers connus de Mlle de la Vigne, qui avait la réputation d’être une des femmes les plus savantes et les plus spirituelles de son temps. On sait peu de choses sur elle sinon que, née à Vernon à une date inconnue, elle était fille d’un médecin du roi et qu’elle mourut de la pierre, jeune, en 1684. On trouve dans ce volume son ode Monseigneur le Dauphin au Roi, des vers adressés à Mlle de Scudéry, des réponses à des lettres et des poèmes à elle adressés dont une Réponse de Mlle de la Vigne à l’Ombre de M. Descartes. Si Mlle de Scudéry et Mme Deshoulières sont bien connues, il n’en va pas de même pour Mme Le Camus de Melsons épouse d’un conseiller d’État dont Bouhours publie A Uranie et son Epitre à M. le duc de Saint-Aignan ; Mlle Dupré sur laquelle on sait peu de choses sinon qu’elle connaissait le latin et l’italien et s’intéressait à la pensée de Descartes ; Mme de Liencourt ; la comtesse de Dalet, une des filles de Bussy-Rabutin dont Bouhours donne un conte en vers La Calomnie confondue ; et Mlle Bernard, une Lyonnaise. Du côté des messieurs : La Fontaine (p. 288, l’ « Epitaphe de Monsieur de La Fontaine faite par lui-même » sous forme de carton), Racine, Benserade, l’abbé Régnier, Fontenelle, Coulanges, Bussy, Pelisson, des Reaux, et le Père Commire sont à l’honneur. Ce volume est rare. ‎

‎Les Devotes Épistres. Publiées pour la première fois par M. l’abbé J.-J. Bourassé. ‎

‎Tours, Mame, 1861. in 8°, demi-maroquin rouge à coins, dos à 5 nerfs. (2)ff.-lx pp. ‎

‎EDITION ORIGINALE. Tirage limité à 180 exemplaires, celui-ci 1/110 sur vergé. Belle publication de la Société des Bibliophiles de Touraine d'après le manuscrit de la Bibliothèque nationale. Catherine d’Amboise, morte en 1550, était la fille de Charles d’Amboise, seigneur de Chaumont, gouverneur de l’Ile-de-France, de la Champagne et de la Bourgogne sous Louis XI. C’est pendant son mariage avec Philibert de Beaujeu qu’elle se retira dans son château de Linières et se consacra à la poésie. Elle y écrivit ses Dévotes Epistres « lettres versifiées remplies de charme et de grâce » (Vaillancourt, Les Ecrits féminins non fictionnels de la Renaissance, p. 11), adressées à Jésus-Christ et à la Vierge Marie. Ne doutant de rien, elle imagine la réponse que le Christ lui fait et la rédige à la première personne. (Taschereau, 1445). ‎

‎Poème.‎

‎S.l.n.d. [ca 1950]. in 4°, en feuilles, chemise. (2)ff., menus défauts à la chemise.‎

‎gravure de Hélène Azenor. ÉDITION ORIGINALE. Tirage limité à 5 exemplaires numérotés. L'édition a été faite entièrement à la main par Hélène Azenor (1910-2010).Axel et Azenor publièrent en 1947-1948 la revue Le Potomak. Azenor a également illustré la Chute de la maison Usher. ‎

‎Poems & Poèmes, autres alliances. ‎

‎Paris, New York, Emile-Paul, George H. Doran, 1920. in 4°, broché, couverture rempliée, petit manque au dos, étiquette de titre sur le premier plat. 38 pp.-(1)f.-29 pp. ‎

‎ EDITION ORIGINALE. Tirage limité à 680 exemplaires. Ce volume comporte des poèmes en anglais et d’autres en français séparés par un feuillet en papier de soie imprimé. « Bal paré » rappelle le souvenir de Remy de Gourmont et celui de Verlaine auquel Barney n’hésite pas, avec désinvolture, à emprunter quelques « déguisements fantasques ». Amours vivantes («The weeping Venus, by Romaine» reprend le titre d’une toile de Romaine Brooks) et amours mortes («Mes morts» évoque «mon tout premier amour, ma morte…»: Renée Vivien – le poème paru en 1918 dans Les Écrits nouveaux se trouve ici avec des variantes dont une d’importance à l’avant-dernier vers qui en change le sens).‎

‎Prix Renée Vivien 1952. Manuscrit autographe signé sur papier à en-tête du 20 rue Jacob. ‎

‎ 2 pp. in 4°. ‎

‎ Elle passe en revue les postulantes pour le prix et détaille leurs mérites respectifs: madame Fourcade dont «les vers harmnieux et réguliers n’apportent rien de nouveau» si ce n’est leur perfection — Simone Chevalier dont «le style est parfois lâché» — Marguerite Soleillant «poétesse d’une rare pureté» — Lucienne Desnoues «ses images font preuve d’une observation riche et particulière»; «le mal des ormes» a ému Colette — Alliette Audra — Angèle Vanier — «Avouerai-je que ma préférence va à une jeune poétesse qui a publié «Paysages cruels» et l’année dernière «Demeures». Mais quoique ses vers soient en général réguliers, je doute que mon comité me suive à travers le dédale de ses inspirations, d’où jaillissent pourtant des vers comme dans son «Élégie»… Cette poétesse est Edith Boissonnas…»‎

‎Lettre autographe signée. 24 avril 1897. ‎

‎2 pp. in 12.‎

‎"Monsieur Catulle Mendès et M. Gustave Kahn, qui assiste à la lecture de la lettre adressée... à M. Mendès ne voient aucun inconvénient à la date du 13 juin proposée pour l'inauguration de la statue de Rémy Belleau à Nogent le Rotrou. Mais ils ne peuvent naturellement répondre que pour eux-même et non pour le comité entier [...].‎

‎Au soleil de la poésie, sous l’œil en fleur de Madame de Noailles. ‎

‎Paris, Librairie des Champs-Elysées, 1928. in 8°, broché, couverture rempliée, à toutes marges. 256 pp.‎

‎ EDITION ORIGINALE. 1/50 exemplaires numérotés sur Hollande. Anna de Noailles n'apprécia guère ce livre de Benjamin qui était pourtant un de ses fervents admirateurs. Il s'agit d'une suite de sketches dans lesquels il tente de saisir l'éloquence de la comtesse, la fulgurance de ses réparties.‎

‎Au soleil de la poésie, sous l’œil en fleur de Madame de Noailles. ‎

‎Paris, Librairie des Champs-Elysées, 1928. in 8°, 256 pp., broché, couverture rempliée, à toutes marges. ‎

‎EDITION ORIGINALE. 1/50 exemplaires numérotés sur Hollande. Anna de Noailles n'apprécia guère ce livre de Benjamin qui était pourtant un de ses fervents admirateurs. Les contemporains ont tous raconté – se plaignant, ironisant, admirant – de quelle façon Anna de Noailles, dans une assemblée, captait l’attention de tous par sa conversation scintillante, éblouissante. Benjamin dans cette suite d’anecdotes tente de saisir l’insaisissable : l’éloquence de la comtesse, la fulgurance de ses réparties.‎

‎Femmes antiques. La Légende – L’Histoire – La Bible.‎

‎Paris, Conquet, 1892. in 8°, demi-maroquin à coins, dos lisse orné d’un fleuron doré, couverture conservée (Reliure de Carayon). XII-148 pp., illustrations hors texte de Bouguereau, E. Adan, Falguière, Rochegrosse, Hector Le Roux, Maurice Leloir, Clairin, J.-P. Laurens, Ed. Toudouze, Lematte gravées par E. Champollion. Tirage limité à 250 exemplaires numérotés, celui-ci 1/50 de tête du Japon. ‎

‎Beau volume de vers qui évoque Psyché, Lanto et Circé (la Légende) — Sémiramis, Amata, Phryné et Messaline (l’Histoire) – Déborah, Seilé et Judith (la Bible). Née à Bordeaux en 1868, de son vrai nom Berthe Le Barillier, Jean Bertheroy se fit d'abord connaître par ses vers avant de se consacrer au roman, puisant généralement ses sujets dans l'Antiquité, et laissant couler « pleins bords le sensualisme le plus raffiné » ((Bethléem, Romans à lire, romans à proscrire). Elle occupe une place distinguée dans les lettres de son temps et devint la première secrétaire du jury Fémina en 1904. Joint : Lettre autographe signée, Ermitage [14 décembre 1900]. 2 pp. in 12 : « J’ai reçu votre lettre au sujet des Femmes antiques ; je suis heureuse que le livre vous ait plu ; vous y aurez discerné certainement beaucoup de choses qui échappent aux profanes…. » ‎

‎2 Lettres autographes signées à Jules Levallois. ‎

‎ 1860. 2 pp. in 8° ‎

‎ 4 août : “Devant partir lundi matin sans faute, je vous serais mille fois reconnaissante de vouloir bien m’adresser le petit paquet de livres que vous m’avez destinés pour mon séjour de campagne. Je joindrais ce remerciement à tous ceux que je vous ai déjà e[...]” – 14 novembre : “Madame Blanchecotte recommande bien forcément le petit livre de ses tristes vers, en réclamant l’indulgence du critique pour toutes les négligences, répétitions et monotonies auxquelles elle n’a rien pu, n’ayant pas eu une minute de liberté d’esprit pour s’en occuper dans ce moment où des leçons impossibles et de grandes préoccupations l’accablent. Puisse ceux qui s’intéressent à une position, sinon à une personne, lui venir efficacement en aide. Les nouvelles Poésies ont paru aujourd’hui.”‎

‎3 Lettres autographes signées à Théodore de Banville.‎

‎ 1868-1873. 3 pp. in 8°, 1 p. in 12. ‎

‎ – 17 avril 1868, “vous seulement entrevoir, ne pas vous voir du tout, manquer de toutes façons votre bonne visite ne fait nullement l’affaire d’une personne comme moi, qui ai mille lacunes rétrospectives à combler à votre sujet et une vraie relation future à fonder, et je viens vous prier, au nom de nos amis communs, [...] de vouloir bien, dans ma toute petite intimité de haute tour solitaire, venir passer la soirée avec nous vendredi prochain, 24. Un oui est de rigueur, un non ne serait pas plus reçu qu’une lettre non affranchie, et je vous remercie d’avance, monsieur, with all my heart, du prompt oui que je veux.» – – 31 juillet 1872: Si quelque chose, Monsieur, peut ajouter au sentiment ému que m’a fait éprouver la réception de votre très-bienveillant et tout cordial article, c’est la vive impression de votre aimable lettre, venant gracieusement et personnellement me dire l’obligeante sympathie dont vous veniez d’entretenir pour moi en si bon lieu le grand public [...]” – 27 février 1873: «Comme vous m’avez poétisée, monsieur! Comme je me trouve idéalisée dans votre perle de livre et votre livre de perles! Je suis infiniment flattée et profondément émue. Quant à ma gratitude, vous sentez certainement quel prix un poëte attache à être célébré par un poëte tel que vous, monteur en or et orfèvre en pierres précieises et rares. L’exquise médaille dont vous m’avez gratifiée va éclairer tout mon vieux gîte [...]» ‎

‎Lettre autographe signée. ‎

‎Paris, 5 janvier 1872. 1 p. in 8° ‎

‎ « … votre très-indulgente et très aimable appréciation de mes vers, et cette bienveillance gracieuse m’a semblé pour mes vieux «Rêves et réalités» un charmant souhait de bonne année pour leur rajeunissement et leur nouvelle présentation en ce monde…»‎

‎Les Greniers et la guitare de Marceline. ‎

‎Paris, Seheur, 1931. in 8°, broché, couverture rempliée, petite brunissure en tête et en pied, non coupé, non coupé, non rogné. 79 pp.-(22)ff., ‎

‎illustrations hors texte, musique notée. ÉDITION ORIGINALE. Tirage limité à 375 exemplaires numérotés sur Hollande. Anthologie de romances de la poétesse, complétée par la partition de celles qui furent mises en musique par son amie Pauline Duchambge, élève de Cherubini et de Dussek. ‎

‎Tablettes de Cire. ‎

‎Paris, Calmann Lévy, 1913. in 12, plein maroquin bordeaux, dos à nerfs orné de caissons à froid, encadrement de quintuple filet à froid sur les plats, double filet doré sur les coupes, tranches dorées, contreplat de maroquin fauve avec encadrement de grecque à froid, gardes de soie rouille (Reliure de Gruel). (2)ff.-216 pp.‎

‎ EDITION ORIGINALE. 1/25 exemplaires numérotés sur Japon (tirage de tête). Renée de Brimont, petite-nièce de Lamartine, qui fut par la suite une proche de Milosz, publia ses premiers textes dans la Revue des Deux-Mondes et dans la Revue de Paris. Très encouragée, elle fit paraître ce livre qui obtint le prix Archon-Desperouses de l'Académie. Plus tard Gabriel Fauré mit en musique quelques-uns de ses Mirages. L'inspiration saphique de nombre des poèmes de Tablettes de cire est évidente. Le cycle final du volume « Des échos et des reflets » est certainement une discrète référence à Renée Vivien qui avait publié sous le pseudonyme de Paule Riversdale un volume intitulé Echos et Reflets.En tête : Lettre autographe signée, 7 juin 1915, 2 pp. in 12 — Poème autographe signé « Jardin nocturne».Magnifique exemplaire parfaitement établi par Gruel. RARE.‎

‎Les Sonnets portugais. Traduits en sonnets français avec notice, texte anglais, commentaire et notes par Fernand Henry.‎

‎Paris, E. Guilmoto, 1905. in 8°, broché, couverture rempliée, tirage à petit nombre sur vergé de Rives, dos passé. (2)ff.-LXIV-136 pp.-(2)ff.‎

‎Fatime, ou Les Soirées du Génie Azaël ; par Sid-Aïddinn. Traduction libre de l’arabe.‎

‎Paris, Moreau, 1846. in 8°, demi-veau rouge, dos à nerfs orné de filets dorés, chiffre en pied, rousseurs éparses. [2 ff.], 460 pp. ‎

‎EDITION ORIGINALE. L'ouvrage est divisé en vingt Soirées, au cours desquelles le génie Azaël qui s’est introduit chez le docteur Sit-Hamed et son épouse Aischa, fait alterner les récits merveilleux, ceux des combats contre les chrétiens, des amours de Lhia, et celles de Fatime qui aima un chrétien et en mourut (Bourquelot VI, 374). Etienne Hervier (1790-1871), né et mort dans le Puy-de-Dôme, fit toutes les guerres de l’Empire avant d’être mis en demi-solde en octobre 1815. Il comença à se consacrer à des travaux archéologiqueset littéraires. La Monarchie de Juillet le rappela sous les drapeaux et il fut envoyé en Afrique où il commença d’écrire ce long poème. Bourquelot VI, 374 ; Lambert-Playfait, Bibliographia of Algeria, 1191. ‎

‎Mer-Meurtre. Poème.‎

‎Cholet, Alain Guinhut, mai 1977. 10 x 19,2 cm, en feuilles, chemise. Illustré d'une linogravure numérotée et signée par Cartherine Riland.‎

‎Édition originale. Tirage à 61 exemplaires numérotés imprimés sur papier buvard vert, celui-ci le n° 3 nominatif (pour André Marissel).‎

‎Etapes d’amour. Poèmes. ‎

‎Paris, Messein, 1941. in 8°, en feuilles, chemise, non rogné, envoi. 60 pp.-(2)ff.‎

‎ EDITION ORIGINALE. Tirage limité à 378 exemplaires numérotés, celui-ci 1/25 sur Madagascar, exceptionnellement enrichi d’une aquarelle originale signée (seuls les 3 exemplaires de tête sur Japon en comportent normalement une). Bel envoi au docteur Bertillon.Maryse Choisy laisse une œuvre multiforme dont l'importance n'a pas encore été évaluée. Cette personnalité peu banale, commença une analyse avec Freud qu'elle interrompit avant de la reprendre avec Laforgue. Elle fonda l'Alliance mondiale des religions et s’intéressa aux philosophies orientales. Psychanalyste chrétienne, elle dirigea la revue Psyché. Journaliste, elle fut une pionnière du «reportage vécu». Sa bibliographie est impressionnante: romans et essais, et ce recueil de poèmes, fort peu courant.‎

‎« Cher Poëte… ». Lettres à Robert de Montesquiou, 1901-1921. Édition établie par Chantal Bigot et Ralph Brauner. Introduction et notes par Chantal Bigot. ‎

‎Venise, L'Amazone retrouvée, 2021. In-8, broché, couverture à rabats, non coupé. 135 pp., 2 portraits.‎

‎ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 100 exemplaires numérotés sur papier « Old Mild Avorio, Fedrigoni ». Modèle du dandy décadent, maltraité par Huysmans et Proust dans A Rebours et La Recherche, Montesquiou fut un écrivain singulier et un fin lecteur. Il aida les jeunes écrivains et c’est lui qui fit connaître Lucie Delarue-Mardrus à un public choisi. Elle ne l’oublia pas et entretint avec lui une corrrespondance littéraire et amicale, admirative et affectueuse. Elle fut une des rares qui résista au goût prononcé de Montesquiou pour les ruptures !‎

‎Occident.‎

‎Paris, Editions de la Revue Blanche, 1901. in 8°, demi-maroquin à grain long, dos lisse orné légèrement, filet doré sur les plats, tête dorée, couverture conservée (Reliure de Vermorel). 269 pp.-(1)f.‎

‎ ÉDITION ORIGINALE. Le premier recueil de vers de Lucie Delarue-Mardrus, publié aux Editions de la Revue Blanche grâce à son mari le docteur Mardrus que le succès de sa traduction des Mille et une nuits y rendait très influent. «Mes vers furent eìcrits dans le silence et la solitude et non pour paraître ; et… jusqu’aÌ sa [Mardrus] venue bienheureuse, j’eìtais seule aÌ les connaître, au moins en ce qui concerne les pieÌces intimes, au milieu, pourtant, d’une bien nombreuse famille. C’est lui seul qui s’est occupeì de les publier et cet Occident si blanc et si noir dans sa couverture symbolique est, en somme, son œuvre.» (A Joachim Gasquet). Lucie Delarue-Mardrus qui fut surtout connue comme romancière, disait qu’elle n’était que poète. ‎

‎Poésies inédites publiées par M. Gustave Revilliod. ‎

‎Genève, Jules Fick, 1860. in 8°, cartonnage bleu de l’éditeur, plats estampés à froid, coins légèrement écrasés, rousseurs. (2)ff.-281 pp.-(1)f, ‎

‎ornements et lettrines par Burillon. ÉDITION ORIGINALE. Recueil posthume, publié un an après la mort de Marceline. Non seulement il n’a pas été composé de glanes mais il est un de ses recueils majeurs : Il contient quelques-uns de ses plus beaux poèmes, notamment ceux en vers impairs. Citons « Les Roses de Saadi », « La Rose flamande », « Un Ruisseau de la Scarpe » et le célèbre « Rêve intermittent d'une nuit triste ». Ce livre exerça une influence à proportion inverse de sa diffusion: sur Rimbaud tout d'abord, mais on y voit également le Verlaine de Romances sans parole, ainsi que Francis Jammes (Vicaire, III-198).Élégante publication d’un intérêt majeur. ‎

‎Poësies.‎

‎A Paris, Chez la veuve de Sebastien Mabre-Cramoisy, 1688. in 8°, veau brun, dos à nerfs orné, double encadrement de filets dorés, fleurons dorés aux écoinçons, lors et coins restaurés, tranches dorées, ex-libris manuscrit, annotations anciennes sur les feuillets blancs (Reliure du XVIIIe siècle). (1)f.-220 pp.-(6)ff.‎

‎ ÉDITION ORIGINALE (seule la vignette gravée sur le titre permet de différencier l'édition originale de la contrefaçon parue la même année sous le même nom d'éditeur. cf. Tchemerzine IV, 317).C'est pour Antoinette Deshoulières (1638-1694), première femme à avoir été élue membre d'une académie de France (celle d'Arles en 1689) que fut inventé le mot « académicienne ». Mme de Genlis notait : « Non-seulement madame Deshoulières a fait des idylles d'un mérite supérieur, mais nul auteur français n'a pu l'égaler dans ce genre » (De l'influence des femmes..., p. 146). La célébrité de son poème sur les petits moutons a nui à sa réputation. Pourtant, « elle vaut, elle valait beaucoup mieux que sa réputation d'aujourd'hui... Il y a des pensées sous ses rubans et ses fleurs. Elle est une digne contemporaine de M. de La Rochefoucauld ; on s'aperçoit qu'elle savait à fond les choses de la vie, qu'elle avait un esprit très ami du vrai, du positif même...» (Sainte Beuve). (Brunet II, 626).‎

‎L’Ombre des Roses. Poèmes, suivis du Gilles en blanc. ‎

‎S.l. [Bruxelles], Édition du Cylamen, 1901. In 8°, toile bicolore, pièce de titre en maroquin, dos légèrement bruni, couvertures conservées, non rogné, petites piqûres. 78 pp., [1 f.], ornements in texte non signés mais certainement de Théo Van Rysselberghe. ‎

‎ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 355 exemplaires non numérotés, 1/5 sur Japon. Ce recueil de vers de Jean Dominique (pseudonyme de Marie Closset 1873-1952) parut la même année que Etudes et Préludes de Renée Vivien, Occident de Lucie Delarue-Mardrus et Le Cœur innombrable d'Anna de Noailles. Moins connue que ses consœurs, la poétesse belge semble avoir été la plus novatrice dans son écriture. Est-ce pour cela qu'elle est avec Laurent Evrard (Isabelle de La Baume Pluvinel) la seule femme présente dans la liste établie par André Suarès des auteurs qui devaient composer la bibliothèque littéraire de Jacques Doucet ? Pour Francis de Miomandre qui la connut bien elle était le plus pur et le plus sensible des poètes, d'une sincérité absolue. Avec ses amies Blanche Rousseau et Marie Gaspar elle avait fondé une société, les Peacocks, qui se réunissaient chez elle. Elle s’y livraient à d’importantes et sérieuses occupations qui consistaient, tout en prenant le thé, à « faire n’importe quoi d’absurde, d’ingénu et de spontané », comme par exemple tourner en dérision ses propres œuvres, tenir des conversations interminables où, à des citations de Claudel et de Mallarmé, s’entremêlaient des discussions sur le prix du beurre et de savantes considérations sur l’infini, les néons et les ions. Irrésistible, n’est-ce-pas ? ‎

‎2 lettres autographes signées à Jules Lemaître. ‎

‎ 6 pp. in 12, ‎

‎ — 17 octobre: «Voilà bien longtemps que votre présence visible me fut déniée, mais je vous ai suivi à travers l’Europe… Je vous écris aux bruits tonnants d’une mer démontée qui bat la dune à 8 mètres de mon seuil, aux cris sifflants d’un fort noroit… Donnez-moi des nouvelles de vous et de Mme Lemaître… son souvenir casqué d’ébène et sa douce voix me poursuivent dans ma solitude… Laissez-moi vous prier de ne pas oublier la notice sur mes travaux… au livre du Dr Mariani…» — Cabourg: «… Laissez-moi vous dire combien je suis heureuse de vous savoir hors d’atteinte… Les vipères et les reptiles mordent toujours mais les fils d’Apollon doivent mépriser leur bave…»On joint: notice imprimée de l’album Mariani sur Tola Dorian Fille d'un riche industriel russe, Tola Dorian (1839-1918) arriva en France après son divorce d'avec le prince Metzchersky Elle fréquentait les centres spirites et dirigea dans les années 1890 l'éphémère Revue d'Aujourd'hui. Jules Renard l'évoque dans son journal à la date du 13 mai 1895 : « Cheveux blancs sous perruque noire. Elle a encore un joli sourire aux coins de la bouche. Tout en vert, elle offre au Mercure, comme tapis vert, sa robe de velours vert qu'elle déploie et relève pour montrer de riches dessous. » ... La couverture de Vespérales est… verte!Le critique de la Jeune Belgique (février 1895) commentait ainsi ce recueil : « Elle affirme un souci sincère de rythme et de sonorité, qui, par ce temps de poésies indécises et nuageuses, a son grand mérite. La pensée est savante ; ce n'est pas de l'art mièvre de femme. On sent que Mme Tola Dorian a beaucoup réfléchi et beaucoup lu.»‎

‎Epitres humoristiques. ‎

‎Clermont (Oise), Charles Huet, 1864. in 12, percaline bleue, dos lisse orné de filets dorés, tranches mouchetées (Rel. de l’époque). 69 pp.‎

‎ EDITION ORIGINALE. Henri Dottin, citoyen métromaniaque né à Beauvais (1816), versifia dès sa jeunesse et fonda en 1843 l'Athénée du Beauvaisis dont il fut le premier président. Il composa des ecueils lyriques d'après Catulle et Martial, des Fables, une foule de vers de circonstances, et rima sur tous les tons. Ses vers, dit Larousse, ne sont « ni pires ni meilleurs que beaucoup d'autres ».‎