Payot, 1979, in-8°, 357 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Regard de l'histoire)
La condition des femmes dans l'Angleterre victorienne et les personnages féminins qui peuplent les romans de Dickens, de Thackeray, des soeurs Brontë, d'Elizabeth Gaskell, de George Elliot : tel est le sujet de ce livre. Les femmes, dans la réalité et dans la fiction, sont vues dans le contexte d'une idéologie dominante, qui leur impose des rôles inflexibles: épouse et mère, prêtresse du Foyer, femme déchue. Mais dans les faits, la statue sur son piédestal, l'inspiratrice du genre humain, sont totalement dénuées de pouvoir. Qu'il s'agisse des épouses, des mères, des célibataires, les femmes subissent une oppression systématique. C'est à cette époque que quelques pionnières des classes moyennes lutteront contre ces inégalités devant la loi, dans l'éducation, dans le travail. Parmi les classes laborieuses, la condition des femmes dans les mines, à l'usine, en atelier est encore plus étrangère au stéréotype : esclaves, bêtes de somme, oui : Ange du Foyer, en aucun cas. Les femmes victoriennes dans leur histoire ; les personnages de romans inspirés par les stéréotypes – la vierge, la vieille fille, la femme déchue ; les variations et les questions introduites par les romancières parfois contestatrices : tels sont les trois pôles de cette étude. — "Cette thèse de littérature anglaise (les deux premières éditions –anglaise et américaine – datent de 1974) a les mérites et les limites du genre. D'inspiration féministe, l'analyse porte essentiellement sur les romans des soeurs Brontë, de Dickens, Thackeray et George Eliot, mais non Thomas Hardy. A un tableau de la condition des femmes, assorti d'un développement tout classique sur les réalités du travail ouvrier féminin, l'auteur ajoute un chapitre sur la « sociologie des célibataires et travailleuses » telle qu'elle est élaborée dans E. Gaskell, Trollope et Disraeli..." (Françoise Mayeur, Archives des sciences sociales des religions, 1981)