P., Société des écoles du dimanche, 1865, in-12, ix-561 pp, 4 gravures hors texte, une reproduction en noir et rouge de la page de titre de 1757 ("Ouvrage, dans lequel, outre le récit des souffrances de l'auteur depuis 1700 jusqu'en 1713 ; on trouvera diverses particularités curieuses, relatives à l'histoire de ce temps-là, et une description exacte des Galères et de leur service"), pièces justificatives par Albert Paumier, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs filetés et soulignés à froid, titre doré (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état (Coll. Les Archives de la Réforme)
Mémoires importants pour l'histoire du protestantisme. Jean Marteilhe se souvient des dix ans qu'il a passé sur un banc de la « Palme », entre Manche et Mer du Nord... Car parmi les dizaines de milliers de forçats qui furent condamnés à servir sur les galères de guerre du Roi-Soleil, un seul écrivit ses Mémoires, et celui-là fut protestant. Condamné aux galères perpétuelles en 1701, à l'âge de dix-sept ans, pour "cause de religion", Jean Marteilhe nous a laissé l'autobiographie d'un forçat du siècle de Louis XIV. Des dragonnades à la fuite vers un État protestant, des prisons aux galères, ce texte témoigne des pérégrinations des protestants français après la révocation de l'édit de Nantes. Mais ces Mémoires nous parlent aussi des campagnes des galères, de tempête, de combat naval, de la vie quotidienne des forçats, ces gens de mer malgré eux. Quelle étonnante société que celle des galériens, où se côtoyaient des innocents et des canailles, des bohémiens, des vagabonds, des voleurs, des libertins, des paysans révoltés, des contrebandiers, des déserteurs... et les condamnés protestants. Jean Marteilhe fait revivre ce monde baroque et cruel, comme étonné d'être revenu d'un aussi périlleux voyage... Ses mémoires, revus par Daniel de Superville, sont, d'après Michelet « un livre de premier ordre par la charmante naïveté du récit, l'angélique douceur, écrit comme entre terre et ciel ». — Cette édition reprend la très rare édition de Rotterdam, 1757, enrichie d'une préface et de pièces justificatives. On trouve à la fin du volume la description d'une galère armée et sa construction.