P., Etablissements A. Claverie, s.d. (1919), pt in-4° (27,5 x 18,3), 28 pp, 4 planches en couleurs représentant la jambe artificielle en chromolithographie sous serpentes légendées, 48 dessins et figures en noir dans le texte, broché, couverture papier gaufré avec vignette estampée, bon état
Surprenante et très belle plaquette publicitaire française parue en 1919 qui s’adresse surtout aux soldats qui en sont revenus. A la fin de la Grande Guerre, la France compte plus de quatre millions de blessés dans ses rangs. Aveugles, « gueules cassées », manchots, unijambistes et culs-de-jatte ne pouvaient rester très longtemps cachés. Ils sortaient des hôpitaux et se retrouvaient parmi les civils. Il est difficile aujourd'hui, de se représenter la place qu'occupaient les mutilés dans la société française d'après-guerre ; ils faisaient partie du décor quotidien et l'Etat et les sociétés de bienfaisance tentaient de les réinsérer dans la vie productive. Dès 1915, les publicités pour les prothèses se multiplient dans les journaux, comme celle de la jambe artificielle vantée par la firme “La Française” : « Tous les amputés marchent ! » Les nombreuses illustrations présentent les différents modèles en situation, aussi bien des ouvriers et des manutentionnaires en action que des hommes en tenue de soirée ou habillés pour pratiquer le tennis (mais aussi des chasseurs, sportifs, cyclistes, paysans, alpinistes, etc.), et des vues des ateliers de fabrication.. Des « modèles de luxe » sont également proposés... « La célèbre « Jambe de Bois », qui, à l’heure actuelle, triomphe très nettement des jambes de cuir ou de métal, est d’invention essentiellement nationale. (...) On a toujours, à ce point de vue, opposé nettement la fabrication française, consciencieuse et loyale, à la camelote étrangère et aux produits de pacotille trop souvent faits en trompe-l’oeil et décevant presque toujours les imprudents qui les adoptent ». (Avant-propos)