Sirey, 1965, 2 vol. gr. in-8°, xxxix-1491 pp, pagination continue, un portrait en frontispice, bibliographie des travaux de G. Le Bras, brochés, bon état
102 contributions — "Par leur ampleur, par l'intérêt des contributions et la qualité des auteurs qui les ont signées, ces deux forts volumes sont dignes du doyen Le Bras, dont il n'y a pas à rappeler la place hors pair dans les études d'histoire du droit et des institutions ecclésiastiques et le rôle d'initiateur dans le domaine de la démographie religieuse. On trouve rarement des Mélanges aussi riches de contenu. Il ne faudrait pas se laisser abuser par un titre qui semble ne recouvrir que des questions particulières de droit canonique, alors que beaucoup d'articles intéressent en fait l'histoire générale de l'Église. Nous nous bornons à donner quelques exemples dans l'impossibilité où nous sommes de résumer cent deux contributions et même simplement d'en énumérer les titres. Plusieurs documents sont édités ici pour la première fois. Signalons parmi eux une liste latine des désaccords entre canonistes et théologiens, accompagnée d'un commentaire érudit du P. Y. Cougar qui en fait ressortir l'intérêt pour l'histoire de la théologie sacramentaire. En ce qui concerne l'Église ancienne, J. Dauvillier souligne les différences entre les institutions de la communauté de Oumran et celles du christianisme primitif ; R. Metz précise les limites de l'intervention de l'empereur Théodose au Concile de Constantinople de 381 ; B. Blumenkranz recherche les sources du canon 12 du Concile de Vannes de 465 interdisant les repas avec les Juifs ; et nous n'aurons garde d'omettre, bien qu'il traite d'un sujet profane, l'article de M. Edgar Faure commentant saint Ambroise à propos de l'expulsion des pérégrins de Rome. – Pour l'époque carolingienne, L. R. Ménager examine la démographie des grands domaines ecclésiastiques et prouve que l'esclavage y persistait à grande échelle (20 000 esclaves sur les terres des abbayes d'Alcuin). – Pour comprendre la conception classique du pouvoir pontifical, on aura profit à lire les remarques pertinentes de P. Legendre sur l'Utrumque Jus et ce que disent de la notion de princeps Mme Boulet- Sautel d'une part, R. Feenstra de l'autre. – Répression des hérétiques et Inquisition : articles excellents de Ph., Delhaye sur le principe d'origine augustinienne qu'« en fait d'hérésie l'excuse de la bonne foi ne joue pas » ; et de H. Maisonneuve sur l'interprétation abusive qu'Innocent III a faite du droit romain dans sa fameuse décrétale Vergentis instituant l'Inquisition, et sur les efforts inutiles tentés par quelques canonistes, en particulier par l'Hostiensis, pour tempérer ces excès. (...) Il faudrait continuer dans l'époque moderne, mais la place nous manque. Nous voulions seulement inciter les historiens à ouvrir ce recueil, qui saura les retenir par lui-même." (P. Nautin, Revue de l'histoire des religions, 1968) — "Un monument" (Jacques Le Goff, Annales, 1966)