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86 books for « Librairie Métamorphose... »Edit

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Reference : YQV-37

(1789)

‎[ALMANACHS – CHARLES X] Réunion de cinq almanachs de petit format pour l’année 1789.‎

‎Cinq ouvrages en un fort volume in-12 (111 × 52 mm) ; maroquin vert, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurs de lys et petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, trois filets en encadrement sur les plats, grandes armes frappées au centre, gardes et contregardes de tabis rose, fermoirs d’argent de l’époque, tranches dorées (reliure de l’époque).‎


‎a. Almanach royal. Année commune 1789. Paris, Veuve d’Houry & Debure. 66 ff.n.ch. b. Extrait de l’État militaire. Année 1789. Paris, Langlois père. 78 pp. (sans les pp. 3 à 8 = ff. A2-4). c. Almanach de Paris [...] pour l’Année 1789. Paris, Lesclapart. 200 feuillets paginés [15]-426 (la pagination commence à [15], juste après le titre. Cet almanach d’adresses parisiennes est très rare. d. Les Spectacles de Paris, ou calendrier historique et chronologique des théâtres [...] pour l’année 1789. Paris, Veuve Duchesne. 8-239-[1] pp. e. Étrennes nationales, curieuses et instructives... Paris, Cailleau. 2 ff.n.ch., 16 ff.n.ch. pour le cahier de notes avec calendrier (vierge), et pp. [33] à 143 (le carnet de 16 ff.n.ch. est placé après la p. 143). Exemplaire établi et relié pour Charles-Philippe de France, comte d’Artois, qui régnera sous le nom de Charles X (1757-1836). Les plats portent en effet les armes du frère de Louis XVI, qui émigra peu de mois après la publication de ces almanachs (le 16 juillet 1789), fut nommé lieutenant général du royaume par Louis XVIII (1795), vécut en Angleterre jusqu’en 1814, se réfugia à Gand pendant les Cent Jours et devint, à son retour, le chef du parti royaliste. Sacré à Reims le 29 mai 1825, il régna sur la France jusqu’au 2 août 1830, date de son abdication. Cf. O.-H.-R., planche 2498 (fer non reproduit). Tache brune au plat inférieur; infimes galeries de ver à quelques feuillets; petites et habiles restaurations.‎

Phone number : 0660877546

EUR6,500.00 (€6,500.00 )

Reference : YQV-36

(1783)

‎[CONFUCIUS, Kong Zi, dit] La Morale de Confucius, philosophe de la Chine‎

‎In-8 (187 × 112 mm) de 1 portrait gravé en frontispice et [4]-236 pp. ; maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, bordure intérieure rehaussée d’une fine guirlande végétale, doublures et gardes de soie chinoise ancienne brochée de fils de couleurs, filets sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées, étui (Gruel).‎


‎Paris, Imprimerie de Valade ; et Reims, Cazin, 1783. Édition originale de cette petite anthologie confucéenne. Les pages 191 à 236 renferment la « Lettre sur la morale de Confucius » rédigée par le philosophe français Simon Foucher (1644-1696), ami et correspondant de Leibniz et critique de Malebranche. Un des rares exemplaires réimposés au format in-8 sur vergé fin de Hollande. C’est celui d’Arthur Meyer qui, par l’intermédiaire de la comtesse Hélène de Reinach- Foussemagne, le confia à Camille Gaston Kahn (1864-1928), consul de France en Chine (Tien-Tsin) entre 1909 et 1912, afin de le faire enluminer sur place par des artistes chinois. Le volume est orné de 7 aquarelles originales réalisées en Chine. Ces compositions, non signées, ont pour sujets un grand portrait de Confucius, des vols de héron et d’hirondelles, des objets usuels, etc. Une lettre autographe signée de Camille Gaston Kahn, reliée au début du volume, donne quelques renseignements sur la petite mission bibliophilique qu’il eut à remplir (datée du « 22 mars [190?] », 2 pages in-8, en-tête du « Consulat de France à Tien-Tsin », encre noire). Superbe reliure en maroquin de Gruel, doublée de soie chinoise brochée. Au dos, en pied : le célèbre fer ex-libris d’Arthur Meyer « au coq », avec la devise « Je chante clair ».‎

Phone number : 0660877546

EUR8,000.00 (€8,000.00 )

Reference : YQV-31

(1622)

‎[ENTRÉE ROYALE – LOUIS XIII] L’Entrée du Roy et de la Royne en la ville de Lyon, faite le Dimanche II. Decembre 1622. Avec l’ordre et Ceremonies qui y furent observees sur ce sujet‎

‎Plaquette petit in-4 (165 × 110 mm) de 8 pages (la dernière, non chiffrées, contenant la permission d’imprimer en date du 17 décembre 1622) ; maroquin rouge, dos à nerfs, entrenerfs ornés de fleurs de lys, fer ex-libris gravé par Baticle frappé sur le premier plat, fleurs de lys aux angles, dentelle intérieure, filet sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées (Masson-Debonnelle).‎


‎Édition originale. Brève mais précise description des festivités organisées à Lyon le 11 décembre 1622 à l’occasion de l’entrée de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, présents dans la ville dès le 6 décembre : un événement qui sanctionne la fin des guerres de Religion et la pacification définitive du royaume. Après la signature du traité de Montpellier en octobre 1622, Louis XIII annonce son arrivée à Lyon. L’entrée royale est l’occasion de réaffirmer la fidélité au roi et d’obtenir des privilèges. La ville se prépare et dépense sans compter l’équivalent du budget annuel. Des ordonnances sont prises pour chasser ou enfermer les mendiants, la circulation est interdite ou canalisée. Les bourgeois sont sommés d’accrocher leurs plus belles tapisseries aux fenêtres, et douze monuments éphémères – arcs de triomphe, fontaines, pyramides ou portiques – sont répartis sur le parcours. Le 11 décembre 1622, Louis XIII entre donc dans une ville idéalisée et aux décors somptueux.L’entrée solennelle, sous Louis XIII, est inséparable de l’œuvre de pacification du royaume et de ce que l’on a pu appeler le « premier absolutisme ». Les prises d’armes des grands et de la reine mère, les soulèvements répétés des protestants dans le Midi de la France contrai- gnirent le jeune Louis XIII à entreprendre plusieurs expéditions militaires en province. Pendant plus de quinze ans il parcourut ainsi le royaume. En 1614, il effectua un premier voyage dans l’Ouest. 1615 le vit en Guyenne, 1619 en Touraine. En 1620, il repartait dans l’Ouest guerroyer contre sa mère et poussait jusqu’en Béarn pour y faire appliquer l’édit de Nantes au profit du catholicisme. Les nécessités de la guerre ouverte contre les protestants révoltés l’appelèrent bientôt de nouveau en Guyenne (1621), puis en Languedoc (1622). Des sièges difficiles marquèrent ces deux voyages, et notamment ceux de Montauban et de Montpellier, dont la prise et le traité qui y fut signé en octobre 1622 inaugurèrent une période de calme relatif. Le retour de Louis XIII dans sa capitale après cette dernière campagne fut triomphal. Pour célébrer la victoire des armées royales, les villes situées sur le passage du monarque rivalisèrent d’empressement à protester de leur fidélité et de leur obéissance dans des rituels festifs qui offraient à Louis XIII le spectacle de sa force et de sa puissance. Figures et devises, tableaux et harangues y servaient à emblématiser un pouvoir royal vainqueur, conquérant, dont les conquêtes mêmes légitimaient l’exer- cice autant que le principe de succession héréditaire qui avait porté le jeune roi sur le trône. Cf. Marie-Claude Canova-Green, op. cit. Exemplaire réglé et grand de marges, finement relié par Masson-Debonnelle. Les plats portent le fer ex-libris gravé par Baticle pour le célèbre pyrotechnicien et bibliophile Désiré Ruggieri (1817-1885) : il montre un artificier vêtu à la mode italienne du xvie siècle allumant une pièce pyrotechnique, accompagné du monogramme entre- lacé « DR ». Provenance : Joseph Renard (1822-1882), biblio- phile lyonnais, avec son ex-libris. – Désiré Ruggieri (1817-1885), fer frappé sur les plats après l’acquisition de l’exemplaire Renard (ne figure pas dans le catalogue de la vente Ruggieri). Références: M.-C. Canova-Green, «Révolte et imaginaire: le voyage de LouisXIII en Provence (1622) », in Dix-septième siècle, 2001/3 (no212),p.429-439.– S.Charléty, «Le voyage de LouisXIII à Lyon en1622. Étude sur les relations de Lyon et du pouvoir central au début du xviie siècle (1595-1622)», in Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 2, no 4, 1900, pp. 345-367.‎

Phone number : 0660877546

EUR1,800.00 (€1,800.00 )

Reference : YQV-13

(1789)

‎[ESCLAVAGE – SAINT-DOMINGUE]‎

‎Port-au-Prince, 23 mars 1789 Un billet in-8 oblong (128 × 243 mm), manuscrit à la plume au recto (11 lignes) et au verso (4 lignes), encre noire.‎


‎Rare témoignage sur la traite des esclaves aux Antilles. "3me au Port au Prince Le 23. Mars 1789. Pour £5200 Tournois A Vingt mois de vüe payez par cette Troisieme de change (la premiere & seconde ne l’etant) a l’ordre de Monsieur Berthomme cap[itai]ne du Navire Negrier La Madame la somme de cinq mille deux cent Livres Tournois valeur recüe dudit Sieur en l’acquit d’un achat de Negres a lui fait pour compte de l’habitation & dans le cas de Guerre avant l’Echeance le Terme en sera Reculé d’un an moyenant Six pour cent d’Interet que passerés suivant l’avis de Votre tres humble & très obeissant serviteur A Messieurs Gerbier et Ce a Nantes" Le billet à ordre, signé Descloches et Delavaux(ou Delavoux), est adressé à « Messieurs Gerbier et Cie à Nantes ». Les signataires étaient certainement des agents de la maison Gerbier à Port-au-Prince, où ces importants négociants nantais exerçaient le commerce d’esclaves africains. Le document est contresigné au dos par Nicolas Berthomme : « Payé a l’ordre de Messieurs A. F. Delaville & Barthelemy neg[ocian]ts a Nantes valleur en compte au Port au Prince le10.juillet1789.» Berthomme était le capitaine de la troisième expédition négrière (6 avril 1788 - 22 août 1789) de La Madame, bâtiment attaché au port de Nantes, alors bastion français de la traite ; Barthélémy et Delaville en étaient les armateurs.‎

Phone number : 0660877546

EUR1,600.00 (€1,600.00 )

‎André Breton‎

Reference : YQV-20

(1918)

‎Lettre autographe signée adressée au docteur Edmond Bonniot‎

‎1 page et demie in-4 (269 × 209 mm), encre noire sur papier crème listé de noir, en-tête du Val-de-Grâce ; enveloppe oblitérée jointe, également listée de noir.‎


‎Belle lettre du jeune André Breton adressée au gendre de Stéphane Mallarmé. Breton avait fait la connaissance du docteur Bonniot et de la fille du poète en 1915 par l’entremise de Paul Valéry, dont il est d’ailleurs question dans cette lettre traversée d’échos littéraires. À l’époque de sa rédaction, le docteur Bonniot était médecin-chef du service de radiographie de l’hôpital Broussais, alors que Breton était encore « étudiant de médecine au Val de Grâce », comme l’indique la souscription autographe en page [2]. Si la guerre mit un frein à l’activité poétique du jeune écrivain déchiré entre Mallarmé et Rimbaud – il choisit Apollinaire pour l’aider à dépasser cette crise –, nous sommes ici tout proches de la « renaissance » littéraire de Breton et du tournant définitif que donnèrent à sa vie la rencontre avec Aragon et la découverte des Chants de Maldoror. Mais Breton se garde bien de parler de Lautréamont au docteur Bonniot, grand prêtre du culte mallarméen dont le futur auteur de Nadja s’éloigne de plus en plus, alors même que les liens amicauxse détendent avec Paul Valéry, «héritier» désigné de Stéphane Mallarmé. Il préfère évoquer Alfred Jarry, l’une de ses passions durables – et qui fleurait encore bon le symbolisme – et, à l’opposé de l’échiquier littéraire, l’œuvre du nationaliste Maurice Barrès, qu’Aragon appréciait aussi mais dont les surréalistes organiseront le pro- cès fictif en 1921. Breton avance masqué, mais Dada n’est pas loin, ni le premier numéro de Littérature, qui paraîtra en mars 1919... "[...] J’ai malheureusement perdu votre adresse du boulevard de Batignolles. Si triste à l’idée de ma défaveur possible après de Paul Valéry, je ne compte plus que par vous la rapprendre. Les mêmes obligations militaires qui, du semblant de mon détachement, ont pu affliger Monsieur Paul Valéry, me font sans doute aussi coupable à vos yeux : quand j’aurais tant aimé inscrire dans mes matins plusieurs visites à l’hopital [sic] Broussais. Je suis au Val de Grâce pour quelques mois encore. Je maudirai ce temps s’il me fait perdre les amitiés qui m’étaient les plus chères. Je n’écris pas de poèmes, peut-être faute de retrouver cet optimisme dont vous me parlâtes, Monsieur, en revenant de cette pauvre commémoration de Baudelaire. Je suis à la tête de plusieurs articles de critique qui ne vous plairont pas. Vers le vingt-cinq février, je parlerai d’Alfred Jarry au théâtre du Vieux-Colombier. C’est ma passion de l’heure, avec Barrès. Je suis, Monsieur, très désireux de vous voir. Je vous prie de mettre aux pieds de Madame Bonniot [i.e. Geneviève, née Mallarmé] mes hommages et d’agréer l’expression de mon respectueux dévouement." André Breton Plis marqués, très habiles restaurations.‎

Phone number : 0660877546

EUR3,500.00 (€3,500.00 )

‎[APOLLINAIRE] – MARCOUSSIS, Ludwik Kazimierz Władysław Markus, dit Louis‎

Reference : YQV-21

(1934)

‎Eaux-fortes [pour illustrer Alcools]‎

‎In-8 (190 × 127 mm) de [6]-34-[4] feuillets ; en feuilles, sous étui-chemise de l’éditeur recouvert de papier crème et illustré de deux eaux-fortes.‎


‎Premier tirage de cette belle suite d’inspiration cubiste. L’ouvrage comporte en tout 40 gravures dont 37 à pleine page, soit : 34 planches numérotées 1-34 constituant la suite proprement dite, plus la vignette datée 1934, le faux-titre (signé dans le cuivre), le titre, le portrait de Guillaume Apollinaire, le titre de la table et le cul-de-lampe. Tirage officiellement limité à 23 exemplaires sur vélin d’Arches. Celui-ci, un des 19 comprenant les gravures avant la signature, numéroté xvii au composteur, ne contient pas les deux cuivres originaux qui auraient dû accompagner chaque exemplaire du tirage. En effet, comme indiqué à la justification, l’artiste s’était réservé 5 exemplaires en gardant le droit d’en retirer les cuivres (comme c’est ici le cas) pour en orner une édition spéciale d’Alcools prévue à la Nouvelle Revue française (édition annoncée à la justification mais jamais publiée). L’étui est légèrement sali et insolé. Références : S. Millet, Marcoussis. L’œuvre gravé, Copenhague, éd. Forlaget Cordelia, 1991, pp. 110-149. – J. Lafranchis, Louis Marcoussis, Paris, Le Temps, 1961, pp. 112-148. – Apollinaire, Œuvres poétiques, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1965, p. 1190, no 40.‎

Phone number : 0660877546

EUR6,000.00 (€6,000.00 )

‎Artaud, Antonin‎

Reference : YQV-50

(1943)

‎Lettre autographe adressée au docteur Jacques La Trémolière‎

‎Lettre autographe à la mine de plomb sur un bifeuillet, papier de cahier d’écolier quadrillé, signée « Antonin Nalpas », 4 pages in-8 (18 × 135 mm).‎


‎Très belle lettre, mystique et poignante, écrite de l’asile de Rodez. Artaud se plaint tout d’abord que son médecin ait perdu une lettre contenant des révélations sur la religion catholique, puis se lance dans une longue, poignante apostrophe relevant d’un christianisme hérétique et délirant, où la drogue voisine une douloureuse extase. La lettre est signée « Antonin Nalpas » (Nalpas était le nom de jeune fille de la mère d'Artaud). "Je vous y disais que Dieu avait jeté l’interdit depuis le commencement du monde sur ce qu’on appelle l’œuvre de la chair et que le 6me commandement de l’Église l’œuvre de chair ne désireras Qu’en mariage seulement est absolument faux et contraire à la doctrine véritable de Jésus-christ [...]. Dieu n’a jamais voulu d’une humanité dont la chair s’est préparée pendant 9 mois au milieu du sperme et des excréments." [Il le presse ensuite de lui fournir de la drogue :] "Et si sachant que je souffre et me reconnaissant dans mon travail vous ne parvenez pas à me donner l’héroïne qu’il me faut, et pensez par rapport à moi à la toxicomanie quand je vous demande de la morphine, alors que je suis intoxiqué du sperme et des excréments qui me viennent de tous vos pêchés [sic] à tous, et que c’est de l’opium, de l’héroïne et de la morphine qu’il me faudrait pour m’en guérir, si sachant tout cela vous ne vous décidez pas à me soulager c’est que votre âme ne s’est pas encore délivrée du poison de la Tare originelle que Jésus-christ qui est Dieu est descendu sur terre pour effacer il y a plus de 2 mille ans, et après 2 mille ans ce poison ne s’est pas encore effacé du cœur humain [...] et il faut maintenant un autre sacrifice pour achever de consommer le Mystère de la Rédemption... [...] voilà ce qu’il vous faut savoir de toute urgence afin d’entrer enfin dans votre salut éternel. Antonin Nalpas. Pli horizontal au centre des feuillets avec atteinte à l’écriture sur une ligne de la page [4] ; document fragile, bien conservé dans l’ensemble. Références: A. Artaud, Œuvres complètes, X, «Lettres écrites de Rodez, 1943-1944», Paris, Gallimard, 1974 (nouvelle éd. 1996), pp. 42-44 (texte intégralement reproduit).‎

Phone number : 0660877546

EUR6,000.00 (€6,000.00 )

‎[AULNOY, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’]‎

Reference : YQV-34

(1700)

‎Nouveaux Contes des fées. Par Madame D * *.‎

‎2 tomes en 1 volume in-12 (138 × 70 mm) de 1 frontispice et [2]-244 pp. pour le tome I, et 1 frontispice et [2]-210 pp. pour le tome II ; veau fauve moucheté, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons et fers d’angle (reliure de l’époque).‎


‎Très rare édition des contes de fées de Madame d’Aulnoy. Elle est ornée de 2 frontispices de Jan van Vianen et de 10 vignettes en tête de chaque conte, le tout gravé sur cuivre. Des ornements gravés sur bois complètent l’illustration. Les recueils de Madame d’Aulnoy, qui imposèrent – avec les Contes de Perrault – la mode du genre féerique et marquèrent la « naissance du conte féminin » (Nadine Jasmin), parurent pour la première fois en 1697-98 à Paris chez Claude Barbin, en quatre volumes, sous le titre de Contes des fées. En 1698, une nouvelle série intitulée Contes nouveaux ou les Fées à la mode fut publiée, aussi en quatre volumes, par Catherine Legras et Nicolas Gosselin. Les exemplaires de ces premières éditions sont aujourd’hui pratiquement introuvables, y compris dans les institutions, où ils sont généralement considérés comme «perdus» ou «non localisés». (VolkerShröder, de Princeton, a récemment retracé et décrit les quelques exemplaires et fragments qui subsistent dans une série de publications de son blog Anecdota.) Des contrefaçons portant une fausse adresse de « Trévoux » virent le jour quelques mois après les éditions originales : illustrées de bois sans rapport avec le texte des Contes, elles sont aussi d’une extrême rareté. Voir la fiche complète sur leste de la Librairie Métamorphoses : https://librairiemetamorphoses.com/boutique/livres/nom/nouveaux-contes-des-fees-par-madame-d/‎

Phone number : 0660877546

EUR5,000.00 (€5,000.00 )

‎BACON Francis‎

Reference : 2

(1623)

‎Historia Vitae & Mortis. Sive, Titulus Secondus in Historia Nturali & Experimentali ad condendam Philosophiam : quae est Instavrationis Magnae pars tertia.‎

‎Londres John Haviland pour Matthew Lownes 1623 1 3 ff., 454 pp. Velin. Les feuillets blancs Aa4 et Cc6 sont absents. ‎


‎Edition originale de ce livre majeur. Publié comme la troisième partie de l’Instauratio Magna, il s’agit d’un manifeste de Bacon en faveur d’une science expérimentale qui ne s’appuierait plus sur des spéculations philosophiques. Bacon y introduit le mot « euthanasie ». ‎

Phone number : 0660877546

EUR1,500.00 (€1,500.00 )

‎Barthes, Roland‎

Reference : YQV-58

(1966)

‎Critique et vérité. Essai‎

‎In-12 (185 × 130 mm) de 78-[2] pp. ; broché, couverture imprimée.‎


‎Édition originale. Exemplaire du service de presse (il n’y a pas eu de tirage en grand papier). Envoi autographe de l’auteur à l’encre bleue sur le faux-titre : à René Micha en hommage cordial R. Barthes Critique d’art et de littérature, mais aussi cinéphile et scénariste, l’écrivain belge René Micha, né à Laeken en 1913, est mort à Ixelles le 4 juin 1992. En 1966, année de publication de Critique et vérité de Barthes, il publie un essai sur Nathalie Sarraute. Ce texte capital de Roland Barthes, daté de février 1966, est souvent négligé, mais à tort : il s’agit en fait d’un important manifeste littéraire appelant la naissance d’une « nouvelle critique », discipline destinée à accompagner le développement du Nouveau Roman (dont Barthes fut un compagnon de route certes solidaire mais quelque peu hérétique). La première partie est une habile contre-attaque visant à neutraliser l’offensive de l’universitaire (et très classique) Raymond Picard, qui avait impitoyablement réfuté le Sur Racine de Barthes. La seconde appelle à la constitution de nouveaux outils aptes à fournir au lecteur spécialisé un appareil herméneutique capable d’affronter – en évitant les écueils de la « crise du commentaire » et de la « science littéraire » – les nouvelles pratiques d’écriture qui se sont affirmées depuis l’après-guerre, et que la critique désormais « nouvelle » ne peut plus ignorer sans risquer l’obsolescence. Les dernières lignes forment une profession de foi littéraire : « Passer de la littérature à la critique, c’est changer de désir, c’est désirer non plus l’œuvre, mais son propre langage. Mais par là-même aussi, c’est renvoyer l’œuvre au désir de l’écriture, dont elle était sortie. Ainsi tourne la parole autour du livre : lire, écrire : d’un désir à l’autre va toute littérature. Combien d’écrivains n’ont écrit que pour avoir lu ? Combien de critiques n’ont lu que pour écrire ? Ils ont rapproché les deux bords du livre, les deux faces du signe, pour que n’en sorte qu’une parole. La critique n’est qu’un moment de cette histoire dans laquelle nous entrons et qui nous conduit à l’unité – à la vérité de l’écriture. » Petite correction autographe de Roland Barthes, à l’encre bleue, à la page 21. Bel exemplaire broché, tel que paru.‎

Phone number : 0660877546

EUR600.00 (€600.00 )

‎BARTOK Béla ‎

Reference : 38

‎C.P.A.S. adressée à Roza Zsgimond Gardony. Manchester, 23 février 1904. En hongrois. Adresse au verso.‎

‎ Les débuts musicaux de Bartok.« Merci pour votre lettre et l’annonce jointe de la compétition. Il semble que ma sonate a été plus appréciée par le public à Vienne qu’à Pest. Cependant, il y a un grand silence de la part des critiques. Il n’y a eu absolument aucun compte-rendu du concert entier. Comme pianiste, j’ai eu un grand succès ici, et de cette façon je n’ai eu que des réponses positives des critiques. Alors qu’ils trouvent plein de défauts avec Kossuth, ils reconnaissent cependant qu’il s’agit d’une composition spéciale, quelque peu excessive. Je vais partir d’ici pour Londres où ke resterai quelques jours, puis j’irai à Berlin pour deux mois (…) ». ‎

‎[Le poème symphonique Kossuth, première grande œuvre orchestrale de Bartok, fut créée à Budapest le 13 janvier 194, puis jouée à Manchester le 18 février, sous la direction de hans Richter.Roza Zsgimond Gardony était la protectrice du jeune Bartok]. ‎


C.P.A.S. adressée à Roza Zsgimond Gardony. Manchester, 23 février 1904. En hongrois. Adresse au verso.. BARTOK Béla

Phone number : 0660877546

EUR2,800.00 (€2,800.00 )

‎BATAILLE, Georges‎

Reference : YQV-56

(1950)

‎L’Abbé C.‎

‎In-12 (183 × 117 mm) de 225-[5] pp. ; demi-basane noire, dos à faux-nerfs avec titre à l’œser rouge, plats de papier rose foncé, gardes et contregardes du même papier, couverture conservée, le dos n’a pas été préservé (reliure de l’époque).‎


‎Édition originale. Exemplaire sur papier d’édition. Envoi de l’auteur à l’encre noire sur le faux-titre : à Sylvia si affectueusement Georges C’est l’exemplaire de Sylvia Bataille, dont l’auteur avait divorcé en 1946 alors qu’elle partageait la vie de Jacques Lacan depuis 1938 (elle n’épousera ce dernier qu’en juillet 1953). Ce roman « athéologique » – il met en scène Robert C., un prêtre déchiré entre mysticisme et débauche, son frère jumeau libertin, Charles C., et une héroïne sadienne, Éponine – est traversé, comme tous les récits de Bataille, de références auto- biographiques. Surtout, L’Abbé C. subit la double influence de Sade et de Laure/Colette Peignot : de Sade, dont il se sépare sur le fondement moral du désir, Bataille cherchant plutôt «à penser une communauté qui fonderait la sexualité»; de Laure, qui avait reproché à Bataille: «Et tu prétends te réclamer de Sade ! Cela ne me mènera jamais à sentir la sacristie, les histoires de famille et le ménage. Tu te réclames en effet des curés catholiques. Au lieu d’un libertinage qui pourrait être une sorte de mouvement puissant et heureux même sans le crime tu veux qu’il y ait un fond amer entre nous. Tu me représentes une apparence de gosse qui sort du confessionnal et va y retourner. – Une apparence de prêtre à cochonneries. » Bataille, souligne Jean-François Louette, « écrit L’Abbé C. dans le souvenir de ces phrases de Laure, ou comme un dialogue avec celle que voici : “Il est temps d’affirmer que la religion du crime nous empoisonne tout autant que celle de la vertu”. Il décide d’assumer la figure que Laure aussi bien que les surréalistes lui prêtent, afin de montrer le sens qu’il lui donne; et la gémellité de Robert et Charles forme le moyen d’exprimer cette dualité interne, celle du prêtre et du libertin ». Autres influences détectées : celle du roman noir, notamment La Confession du pêcheur justifié de James Hogg, que Dominique Aury venait de traduire – un livre envoûtant explorant les thèmes du double et de la gémellité –, ainsi que celle, toujours présente chez Bataille, des romans de Dostoïevski. Enfin, le même Jean-François Louette évoque la figure antagoniste (« la concurrence », écrit-il) de Jean Genet, le seul écrivain, à l’époque, capable de conjuguer en un même récit les thèmes abordés par Bataille dans L’Abbé C. : le sexe, le crime, la guerre, la tra- hison. «C’est sûrement de Genet que Bataille est en 1950 le plus proche». L’auteur de Madame Edwarda n’écrivait-il pas en 1949, dans un compte rendu de la pièce Haute surveillance, ces mots qui résonnent haut et fort chez tout lecteur de Jean Genet : « Il n’est pas de morale possible à vouloir ignorer les vertus du mal » ? Marges un peu jaunies, la couverture est très légèrement tachée. Sobre et séduisante reliure de l’époque conjuguant le rouge du sang et le noir de la soutane. Provenance : Sylvia Maklès (1908-1993) et Jacques Lacan (1901-1981), puis par descen- dance. – Sotheby’s, cat. Livres et manuscrits, 15 décembre 2020, lot 86. Références : Jean-François Louette, notice, in Georges Bataille, Romans et récits, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2004, pp. 1257-1285. – Élisabeth Roudinesco, Jacques Lacan, Paris, Fayard, 1993, pp. 172-229, passim. – Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Paris, Gallimard, 1992 (rééd. 2012), p. 176, passim.‎

Phone number : 0660877546

EUR3,000.00 (€3,000.00 )

‎Bataille, Georges‎

Reference : YQV-51

(1945)

‎L'Orestie‎

‎In-8 (212 × 140 mm) de 1 f. blanc, 86-[1] pp. et 3 ff. blancs ; broché, couverture rempliée imprimée en rouge et noir.‎


‎Édition originale. L’achevé d’imprimer est du 15 décembre 1945 ; le copyright porte la date de 1946. Tirage limité à 260 exemplaires sur papier nacré teinté, dont 175 mis dans le commerce, 25 hors commerce et 60 réservés aux souscripteurs : celui-ci, un des 175, porte le no 114. On joint : Fragment du manuscrit autographe. D’un format à peine inférieur à celui du livre, ces 9 feuillets in-8 contiennent autant de poèmes de L’Orestie, dont trois non retenus dans le recueil et un avec variantes ; encre noire ou bleue sur papier crème (6), ligné en rouge (2) ou ligné en gris (1). La poésie au risque de la folie : le célèbre recueil « antipoétique » de Bataille. Les textes qui le composent furent rédigés vers 1942. Quatre poèmes, regroupés sous le titre de «La discorde», furent publiés dans la revue Les Quatre vents, dirigée par Henri Parisot (achevé d’imprimer du 25 septembre 1945), soit moins de trois mois avant la publication de L’Orestie sous forme de livre. En 1947, l’ouvrage formera, avec les récits en prose Histoire de rats et Dianus, un triptyque publié par les Éditions de Minuit sous le titre La Haine de la poésie (la première section du volume porte d’ailleurs ce titre, deuxautres sections étant intitulées, respectivement, «Être Oreste» et «Appendice. Poèmes disparates »). La Haine de la poésie sera réédité par les Éditions de Minuit en 1962 avec un nouveau titre, L’Impossible, et une préface spécialement composée par Georges Bataille pour cette édition définitive, ordonnée différemment. Reprenant à son compte la figure tragique d’Oreste – un Oreste passé de la création poétique à la critique de la poésie, et un Oreste qui aurait perdu l’esprit –, Bataille en fait « le porte-parole (le prête-nom) pour une entreprise vraiment “post-hégélienne” où s’instaure, au-delà de la négation du “donné naturel” (opération hégélienne), la rupture qu’opère la “poésie” – comprenons : la littérature arrivée dans le domaine effroyable qui est le sien », celui de l’im-possible. À la première section, dans laquelle s’exprime «l’impossibilité où est l’écrivain d’accéder au cœur de la poésie et la nécessité qu’il sent de reformuler cette impossibilité », succède Être Oreste, au sujet duquel Gilles Ernst, que nous venons de citer, écrit : « Il faut pourtant vivre. Et assumer la folie puisqu’on ne revient pas intact de la première expérience de la poésie. Être Oreste où la “parole en vers” s’est définitivement tue, et qui est imprimé en italique pour signaler le passage au grand trouble, décrit cette seconde expérience, affreuse parce que absolument sans échappée possible. » Exemplaire de Jacques Lacan, accompagné d’une partie du manuscrit : 9 feuillets autographes contenant des poèmes du « cycle » d’Oreste. Écrits entre la fin de l’année 1942 et le début de 1943, ces poèmes manuscrits, destinés à L’Orestie de 1945, furent donc donnés par l’auteur à son ami Jacques Lacan. À cette époque, Lacan était proche de Georges Bataille, qui était toujours le mari de sa compagne Sylvia. (Georges et Sylvia Bataille, séparés depuis 1934, divorcèrent en 1946 et Sylvia n’épousa Lacan que sept ans plus tard.) Au début de l’année 1943, quand les rafles nazies s’intensifièrent, Bataille proposa même à Lacan et à Sylvia, d’origine juive, de les héberger à Vézelay, mais cette offre ne se concrétisa pas. Le cercle intellectuel de Georges Bataille, fréquenté entre autres par Jacques Lacan, Michel Leiris, Jean-Paul Sartre ou Simone de Beauvoir, a été longuement évoqué par Élisabeth Roudinesco, op. cit. Dans la préface insérée en 1961 dans la réédition de L’Impossible, Bataille déclarait : « Je ne suis pas de ceux qui voient dans l’oubli des interdits sexuels une issue. Je pense même que la possibilité humaine dépend de ces interdits : cette possibilité, nous ne pouvons l’imaginer sans ces interdits. [...] Je ne crois d’ailleurs pas que ce livre pourrait jouer dans le sens d’une liberté sexuelle invivable. Au contraire : ce que la folie sexuelle a d’irrespirable en ressort ». Propos que Michel Surya, le biographe de Bataille, commente ainsi: «Peut-on imaginer que sur ce point Georges Bataille et Jacques Lacan étaient profondément d’accord ? Il n’est pas invraisemblable que ç’ait été entre eux un sujet de conversation capital. Il ne faut pas oublier en effet qu’ils se voyaient régulièrement, entre autres à Guitrancourt, chez Jacques Lacan. » Lire la suite de la description sur le site de la Librairie Métamorphoses : https://librairiemetamorphoses.com/boutique/manuscrits-et-autographes/nom/lorestie/‎

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EUR10,000.00 (€10,000.00 )

‎Bataille, Georges‎

Reference : YQV-59

(1966)

‎Ma mère‎

‎In-8 de [4]-205-[5] pp. ; maroquin noir, dos à nerfs orné de fers dorés dans l’esprit Belle Époque et en accord avec le cadre temporel du récit : des cercles évidés flanqués de palmettes évoquant un œil (ou orifice), doublure de maroquin rouge, gardes de suédine noire, plat supérieur de la couverture illustrée conservé, non rogné, tête dorée (Régine Deforges).‎


‎Édition originale. Le premier et le plus important des écrits posthumes de Bataille, Ma mère, est aussi son dernier roman, demeuré inachevé : un long ressassement érotique et incestueux, à la fois anachronique, répétitif, troublant, élusif, impossible – et surtout magnifiquement écrit. Un des 50 exemplaires sur vélin blanc de Lana (no 46), seul grand papier. C’est l’exemplaire personnel de Régine Deforges (1935-2014), «papesse» de l’édition érotique française, revêtu par elle d’une voluptueuse reliure en maroquin noir doublée de maroquin rouge. « Écrit en 1954 et 1955, Ma mère est le dernier roman de Georges Bataille ; publié pour la première fois en 1966, il est aussi la plus importante de ses œuvres posthumes. On lui attribue, à ce titre, une sorte de valeur testamentaire qu’il assume de fait pleinement, puisqu’il brasse la totalité des grands thèmes batailliens, dramatise nombre des réflexions théoriques de l’auteur et, par-dessus tout, explore son matériel fantasmatique le plus intime, depuis le roman familial le plus lointain jusqu’au rapport le plus immédiat à l’érotisme et à la passion amoureuse. [...] Il constitue le deuxième, et – par sa longueur – le plus important volet de cette autobiographie de Pierre Angélique qu’inaugurait, en 1941, un récit bien plus bref, Madame Edwarda. » Roman de la répétition érotique, et en cela d’une obédience toute sadienne, «Ma mère est aussi paradoxalement un romand’éducation (ou plutôt le roman d’une déséducation, si l’on se réfère à la célèbre lecture qu’en avança Mishima), et donc le récit d’une métamorphose. C’est bien sûr celle que Bataille lui-même a connue lorsque de jeune homme pieux il est devenu explorateur de la volupté souveraine, et le récit transpose nombre de traits autobiographiques : Bataille s’est longtemps senti coupable de la déchéance d’un père incompris, mort dans une ville lointaine (l’auteur avait alors l’âge de Pierre); il a nourri pour sa mère les fantasmes les plus crus, et pour Colette Peignot une passion à la fois pure et voluptueuse, comme celle qui lie Pierre à Hansi. » Cf. Gilles Philippe, op. cit. Provenance : Régine Deforges, 1935-2014 (reliure). Références : Georges Bataille, Romans et récits, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2004, notice de Gilles Philippe, pp. 1295-1311. – Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Paris, Gallimard, 1992 (rééd. 2012). Un des 50 exemplaires sur vélin blanc de Lana (no 46), seul grand papier. C’est l’exemplaire personnel de Régine Deforges (1935-2014), «papesse» de l’édition érotique française, revêtu par elle d’une voluptueuse reliure en maroquin noir doublée de maroquin rouge. «Écrit en 1954 et 1955, Ma mère est le dernier roman de Georges Bataille ; publié pour la première fois en 1966, il est aussi la plus importante de ses œuvres posthumes. On lui attribue, à ce titre, une sorte de valeur testamentaire qu’il assume de fait pleinement, puisqu’il brasse la totalité des grands thèmes batailliens, dramatise nombre des réflexions théoriques de l’auteur et, par-dessus tout, explore son matériel fantasmatique le plus intime, depuis le roman familial le plus lointain jusqu’au rapport le plus immédiat à l’érotisme et à la passion amoureuse. [...] Il constitue le deuxième, et – par sa longueur – le plus important volet de cette autobiographie de PierreAngélique qu’inaugurait, en 1941, un récit bien plus bref, Madame Edwarda. » Roman de la répétition érotique, et en cela d’une obédience toute sadienne, «Ma mère est aussi paradoxalement un roman d’éducation (ou plutôt le roman d’une déséducation, si l’on se réfère à la célèbre lecture qu’en avança Mishima), et donc le récit d’une métamorphose. C’est bien sûr celle que Bataille lui-même a connue lorsque de jeune homme pieux il est devenu explorateur de la volupté souveraine, et le récit transpose nombre de traits autobiographiques : Bataille s’est longtemps senti coupable de la déchéance d’un père incompris, mort dans une ville lointaine (l’auteur avait alors l’âge de Pierre); il a nourri pour sa mère les fantasmes les plus crus, et pour Colette Peignot une passion à la fois pure et voluptueuse, comme celle qui lie Pierre à Hansi. » Cf. Gilles Philippe, op. cit. Provenance : Régine Deforges, 1935-2014 (reliure). Références : Georges Bataille, Romans et récits, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2004, notice de Gilles Philippe, pp. 1295-1311. – Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Paris, Gallimard, 1992 (rééd. 2012).‎

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EUR6,000.00 (€6,000.00 )

‎Bataille, Georges‎

Reference : YQV-52

(1945)

‎Sur Nietzsche. Volonté de chance‎

‎In-12 (186 × 118 mm) de 284-[4] pp. ; broché, couverture imprimée.‎


‎Édition originale. Exemplaire du service de presse sur papier d’édition. Précieux volume offert par l’auteur à Sylvia Bataille et à Jacques Lacan. Il porte cet envoi de Georges Bataille à l’encre bleue sur le faux-titre : à Sylvia et à Jacques affectueusement Georges Après avoir épousé l’auteur d’Histoire de l’œil en 1928, Sylvia Bataille partagea la vie de Jacques Lacan de 1938 jusqu’à la mort de ce dernier en 1981. Bataille gardera de bonnes relations avec son ex-épouse, et fut très proche de Lacan dans les années 1940. Sur le cercle intellectuel de Georges Bataille à cette époque, fréquenté entre autres par Jacques Lacan, Michel Leiris, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, voir Élisabeth Roudinesco. Sur Nietzsche est un des livres fondamentaux de Bataille, peut-être même la clef de tous les autres. «Si toute la pensée athéologique repose en effet tout entière sur la notion de système, elle en est en même temps l’excès. Des textes comme Madame Edwarda, Le Mort, Le Petit représentent sans conteste cet excès. Le Coupable, L’Expérience intérieure, d’une certaine façon aussi. Bataille ne les a-t-il pas sciemment expurgés de ce qui justifiait cet excès à en ruiner le système ? Mais le système existe, et Sur Nietzsche, le dernier des grands livres de cette somme, le met à nu... » (Michel Surya) «À peu d’exceptions près, ma compagnie sur terre est celle de Nietzsche...», a écrit Bataille, et aussi : « Je suis le seul à me donner, non comme un glossateur de Nietzsche, mais comme étant le même que lui.» Benoît Goetz s’est interrogé sur cette «mêmeté» de Nietzsche et de Bataille, «qui n’est pas identité, dont l’origine n’est pas d’ordre mimétique... Ou si identité il y a, elle est peut-être du même ordre que celle dont parlait Deleuze : “la grande identité” de Spinoza et de Nietzsche ». Cette « mêmeté », poursuit-il, « n’est pas sans rapport avec ce que Nietzsche a nommé “éternel retour du même”, et qui n’a rien à voir, comme Deleuze l’a bien souligné, avec la très vieille hypothèse de cycles cosmiques répétitifs. À travers la répétition tout change et varie. Bataille n’est donc pas un clone de Nietzsche, qui ne réclamait ni disciples ni épigones, mais un écho. Bataille fait écho à Nietzsche. On peut nommer ce phénomène “parodie”, même si le mot n’est plus à la mode. Cela signifie qu’une pensée et une écriture, un mode de vie, un ethos glissent le long d’autres textes et d’autres pensées, au point de les épouser, comme un anneau un autre anneau, mais sans confusion aucune. Noces contre nature, celles de la guêpe et de l’orchidée. Mélodie éternelle qui se chante elle-même.» Le saut nietzschéen dont il faut faire l’expérience, consisterait, pour Bataille, «à mordre la tête du serpent de l’esprit de vengeance (pour reprendre l’image du Zarathoustra), et à se débarrasser du ressentiment contre le temps et le “il était”. C’est le fond sans fond de la pensée du retour. [...] Comme Nietzsche, Bataille est un penseur du plus grand sérieux qui se renverse en jeu et en danse. » La pensée de Nietzsche, saisie à travers le prisme de l’œuvre de Bataille, « est por- teuse d’une affirmation qui n’est affirmation que de l’affirmation, et non d’une doctrine particulière. La “doctrine” de l’éternel retour est sans contenu, à la différence, sans doute, de la doctrine de la volonté de puissance. Pour parler comme Heidegger, cette dernière énonce quelque chose concernant l’être de l’étant. La “doctrine” de l’éternel retour, la “grande pensée” n’énonce rien de tel. Elle est l’affirmation d’une manière d’être, d’une manière de l’être lui-même, qui ne comporte rien de fixe, donc rien d’étant et qui par conséquent nous emporte nous-même...» Comme l’écrit Nietzsche dans Le Gai savoir, « L’impérieux jeu du monde / mêle l’être et l’apparence / L’éternelle extravagance / Nous y mêle pêle-mêle. » (trad. de Pierre Klossowski). Marges un peu jaunies, infimes traces d’usure à la couverture. Provenance : Sylvia Maklès (1908-1993) et Jacques Lacan (1901-1981), puis par descendance. – Sotheby’s, cat. Livres et manuscrits, 15 décembre 2020, lot 86. Références : Élisabeth Roudinesco, Jacques Lacan, Paris, Fayard,1993, pp.172-229, passim.– Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Paris, Gallimard, 1992 (rééd. 2012), p. 390, passim. – Benoît Goetz, « Éternel retour de Nietzsche », in Le Portique, revue de philosophie et de sciences humaines, no 29, 2012 (en ligne).‎

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EUR3,000.00 (€3,000.00 )

‎[Hérold] - ‎ ‎BATAILLE, Georges – HÉROLD, Jacques‎

Reference : YQV-25

(1967)

‎L’Archangélique‎

‎In-folio (450 × 347 mm) de [92] pp. ; en feuilles, sous couverture muette et jaquette portant, sur le premier plat, le titre du recueil imprimé à sec et en relief ; emboîtage de l’éditeur de toile bleue.‎


‎Deuxième édition, posthume et en partie originale. Le texte, précédé d’une note de Patrick Waldberg, comporte en effet, en plus du recueil publié en 1944 aux éditions Messages, sept poèmes – huit si l’on compte celui ajouté à part – qui n’apparaissaient pas dans l’édition originale et qui furent reproduits en 1971, avec quatre autres poèmes retirés de L’Archangélique, dans le tome IV des Œuvres com- plètes de Georges Bataille. L’un des plus beaux livres illustrés par le peintre surréaliste Jacques Hérold. Il est orné de 10 eaux-fortes à pleine page, tirées en relief et en couleurs. Tirage limité à 170 exemplaires sur vélin d’Arches pur chiffon à la forme, tous signés par l’artiste. Celui-ci, un des 150 justifiés aux noms des membres du Nouveau Cercle Parisien du Livre, imprimé pour M. Martin Breslauer (1871-1940), était vraisemblablement destiné au fils du fondateur de la célèbre librairie new-yorkaise, le libraire et bibliophile Bernard Breslauer (1918-2004). Il est enrichi d’une gouache originale de Jacques Hérold (448 × 349 mm), signée et datée1965, qui a servi de modèle pour la septième planche du recueil; elle n’est pas signalée à la justification. On a ajouté à cet exemplaire trois suites des gravures signées par l’artiste, sur différents papiers, tirées chacune à 10 exemplaires : a. Les gravures en couleurs avec les fonds blancs sur papier d’Auvergne du Moulin Richard-de-Bas (justifiée IV/X). b. Les gravures en blanc avec les fonds noirs sur papier Japon Haruki (justifiée I/X). 186 c. Les gravures en blanc avec les fonds en couleurs sur papier Japon Hosho (justifiée I/X). L’exemplaire comporte également les documents suivants, non signalés à la justification : d. « ... Je lis ce qui me tue », 4 ff.n.ch., illustré d’une eau-forte originale signée de Jacques Hérold, tirage à 25 exemplaires sur Auvergne du Moulin Richard-de-Bas. – Poème de Georges Bataille trouvé parmi les manuscrits inédits de L’Archangélique, et dont le pre- mier vers est « Je mets mon vit contre ta joue » (cf. Œuvres complètes, IV, p. 14, et p. 357, note 1 : « Le ton est si différent des “Poèmes retirés de L’Archangélique” [...] que nous préférons le donner à part. ») e. Menu du dîner organisé par le Nouveau Cercle Parisien du Livre à « La Tour d’argent » (19 mars 1968), 4 ff.n.ch., illustré en première page d’une eau-forte originale signée de Jacques Hérold justifiée « épreuve d’artiste ». Emboîtage un peu sali, deux légères décharges sur la page de titre du poème ajouté. Provenance : Bernard Breslauer, 1918-2004. Références: Georges Bataille, Œuvres complètes, tomeIII, Paris, Gallimard,1971, pp. 71-96 et pp. 500-508 ; Œuvres complètes, tome IV, Paris, Gallimard, 1973, pp. 14-19 et pp. 357-358. – Bernard Noël, préface à L’Archangélique, Paris, Gallimard, 2008, p. 7. ‎

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EUR5,000.00 (€5,000.00 )

‎[BAUDELAIRE, Charles]‎

Reference : YQV-40

(1855)

‎Revue anecdotique des lettres et des arts [puis :] Revue anecdotiques des excentricités contemporaines‎

‎15 parties en 8 volumes in-12 (170 × 97 mm) ; demi-veau havane, dos à nerfs ornés de filets dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, plats supérieurs des couvertures de livraison imprimées et illustrées sur papier mince de couleur (vert et jaune) conservés au début des cinq premiers volumes, tranches jaspées (reliure de l’époque).‎


‎Paris, À la librairie, [puis :] Poulet-Malassis, 1er avril 1855-octobre 1862. Série complète de cette célèbre revue littéraire et artistique. Première série. I (1855) : xii-420 pp. (mal ch. 120). – II (1856) : vii-280 & vii-280 pp. – III (1857) : vii-284 & vii-280 pp. – IV (1858) : 356, vii pp. & pp. 358 à 660. – V (1859) : vii-280 & viii-280-xxxviii pp. – Deuxième série. VI (1860) : xi-276 & viii-280 pp. – VII (1861) : viii-280 & vii-280 pp. – VIII (1862) : viii-288 & vi-[ii]-208 pp. – Table alphabétique des principaux personnages cités placée en tête de chaque volume ; table générale de la première série à la fin de l’année 1859. Publication périodique bimensuelle « tirée à très-petit nombre pour quelques amateurs », la Revue anecdotique formait une sorte de guide de l’actualité littéraire, artistique, théâtrale, musicale et mondaine : un kaléidoscope culturel rassemblant une myriade de « documents biographiques de toute nature, nouvelles des librairies et des théâtres, bons mots, satires, épigrammes, excentricités littéraires de Paris et de la Province, bouffonne- ries de l’annonce, prospectus rares et singuliers ». Dans l’esprit de son fondateur, le bibliothécaire et publiciste Lorédan Larchey (1831-1902), la Revue anecdotique se rattachait « à un genre fort cultivé jadis. Nous voulons parler des Nouvelles à la main. Mises en honneur par le siècle dernier, dénaturées ou reprises depuis à un point de vue trop exclusif pour avoir des chances de durée, les Nouvelles à la main d’autrefois n’ont rien perdu de leur valeur réelle. Leur place est restée vide » (cf. Revue anecdotique des lettres et des arts, 1er vol., no 1). Larchey, qui assurait la rédaction des notices (toutes anonymes) en compagnie d’Édouard Goepp, Alfred Duplessis, Félix Platel et Louis Enault – ses principaux colla- borateurs et associés –, assuma seul la direction de la revue « de 1855 à 1859 ; puis associé à Ernest Boujou en 1860 et 1861. La “tolérance” qui lui avait été accordée de faire vendre cette revue sur la voie publique par les marchands stationnaires “permissionnés” lui ayant été retirée le 7 décembre 1861, décision fut prise de ne plus paraître, et Poulet-Malassis devint copropriétaire à parts égales avec Bouju. Il ne put faire face à ses engagements, et la revue disparut à la fin de 1862 » (Jean Ziegler). On sait que la Revue anecdotique sollicita, sous la direction de l’éditeur des Fleurs du mal, la plume de Charles Baudelaire, présent avec plusieurs papiers publiés en 1862 : « Une réforme à l’Académie » (janvier) ; les cinq notices sur l’exposition permanente de peinture organisée par Louis Martinet, avec analyse des œuvres de Legros, Lavieille et surtout du Sardanapale de Delacroix (janvier) ; le nécrologe de Paul de Molènes (mars) ; « L’Eau-forte est à la mode » (avril). Parmi les autres collaborateurs, citons : Champfleury, Asselineau, Janet, Monselet, Nadar, La Fizelière, Troubat et Poulet-Malassis lui-même. Ensemble rare, bien complet des deux séries. Mors frottés ou en partie fendus, accident à une coiffe ; parfait intérieurement. Références : W. T. Bandy, « The Revue anecdotique and Baudelaire », in Romanic Review, New York, vol. 29, no 1, février 1938. – A. Schellino, « Baudelaire et Paul de Molènes », in Revue italienne d’études françaises, 2/2012 (en ligne). – A. Cervoni & A. Schellino, «Bibliographie de Charles Baudelaire (1821-1867)», inMarie Gispert &Catherine Méneux (éd.), Bibliographies de critiques d’art francophones, 1/2017 (en ligne). – Baudelaire, Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1975, I, pp. xlvii-xlviii, et la notice de J.Ziegler sur Larchey,p.1566.– G.Oberlé, AugustePoulet-Malassis,Librairie du manoir de Pron, 1996, p. 371, no 941.‎

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EUR2,800.00 (€2,800.00 )

‎BERNARD DE FONTAINE, abbé de Clairvaux‎

Reference : YQV-32

(1681)

‎Sermons de S. Bernard, abbé de Clairvaux, sur diverses sortes de sujets. Nouvellement traduits en François, par le R. P. Dom Antoine de S. Gabriel, Fueillent‎

‎In-8 (182 × 120 mm) de [4]-830-[16] pages, la dernière étant blanche ; maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, titre or, doublure bord à bord du même maroquin encadrée d’une dentelle entourant un cadre formé de trois filets portant, aux coins et au centre, cinq grandes fleurs de lys ornées et azurées ; roulette sur les coupes et sur les coiffes, tranches dorées (reliure de l’époque).‎


‎Édition originale de cette traduction. Elle est l’œuvre d’Antoine Desprez, dit Antoine de Saint-Gabriel, moine feuillant, supé- rieur du monastère de Saint-Bernard de Paris et provincial de Bourgogne au XVIIe siècle, traducteur des œuvres complètes de saint Bernard (14 volumes parus de 1667 à 1684). Exemplaire réglé, revêtu d’une élégante reliure de l’époque en maroquin rouge. Elle a été probablement exécutée pour un membre ou un proche de la famille royale. Les fers qui ornent la doublure sont caractéristiques des ateliers de reliure qui travaillaient pour la Cour sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, et attestés comme tels dès le milieu du xviie siècle (voir par exemple Pierre Berès, cat. 86, Livres & manuscrits signifi- catifs et choisis, 1995, no 25). Provenance : « Chaussac » (?), signature sur le feuillet de faux-titre, ainsi qu’une mention plus longue mais caviardée sur la page de titre. Petit manque dans la marge inférieure des feuillets Ee3 et Ee4, papier très légèrement bruni.‎

Phone number : 0660877546

EUR7,800.00 (€7,800.00 )

‎BLANCHOT, Maurice‎

Reference : YQV-49

(1941)

‎Thomas l'obscur‎

‎In-8 de 232 pp. et 1 f.n.ch., broché, couverture imprimée.‎


‎Édition originale, dont on n’a pas tiré de grands papiers ; exemplaire du service de presse. Le plus autobiographique parmi les récits de Blanchot, le seul qu’il ne cessera de retravailler, émonder, amputer au cours de son inexorable avancée dans le silence. Cette œuvre témoignant d’une crise à la fois idéologique, spirituelle et littéraire a été conçue par un écrivain qui, bouleversé par le désastre de juin 1940, est tenté par les extrêmes et n’a pas encore été «sauvé» par son ami Levinas. C’est dans ce livre que l’intime et le public se séparent définitivement chez Blanchot, la crise du langage dont fait état L’Arrêt de mort en 1948 prenant sa source dans l’inachèvement perpétuel de l’étrange autobiographie psychique qu’est Thomas l’obscur. Exemplaire ayant appartenu à François Mitterrand. Papier un peu jauni, comme toujours ; couverture très légèrement piquée. Provenance : François Mitterrand (vente du 29 octobre 2018, no 93), petite note autographe à la plume du Président donnant le titre de l’ouvrage, ainsi que le lieu, la date et le prix d’acquisition.‎

Phone number : 0660877546

EUR1,500.00 (€1,500.00 )

‎BOISSONNAS, Édith – MASSON, André‎

Reference : YQV-23

(1959)

‎Limbe‎

‎In-12 carré de [24] pp. et 2 planches libres ; en feuilles, couvertures imprimée, jaquette rhodoïd.‎


‎Alès, PAB, été 1959. Édition originale. Orné de 2 eaux-fortes d’André Masson, tirées en noir et à pleine page. Tirage limité à 59 exemplaires numérotés. Un des 9 exemplaires de tête justifiés par l’éditeur et l’artiste. Il comporte 2 gravures supplémentaires d’André Masson, l’une tirée en sanguine et l’autre en vert, monogrammées au crayon rouge par l’artiste au verso de l’épreuve. Amie de Jean Dubuffet, proche de Jean Paulhan et d’Henri Michaux – avec lesquels elle se livra à une expérience sous mescaline –, la poétesse suisse Édith Boissonnas (1904-1989) participa en 1937-1939 aux séances du Collège de Sociologie créé sous l’impulsion de Georges Bataille, Michel Leiris et Roger Caillois. Elle y croisa aussi André Masson, auteur des belles eaux-fortes qui accompagnent les quatre poèmes publiés dans cette plaquette. Bel exemplaire de cette élégante réalisation typographique de Pierre-André Benoit.‎

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EUR4,500.00 (€4,500.00 )

‎[CHATEAUBRIAND] – THIERRY, Augustin‎

Reference : YQV-38

(1842)

‎Récits des temps mérovingiens‎

‎2 volumes in-8 (228 × 130 mm) de [4]-463 et [4]-448 pp. ; demi-veau aubergine, dos lisse orné de filets dorés et à froid, tranches mouchetées (reliure de l’époque).‎


‎Deuxième édition, revue et corrigée. Le maître livre d’Augustin Thierry (1795-1856), d’abord paru dans la Revue des Deux Mondes à partir de 1833, puis publié en librairie en 1840. Cette réécriture de quelques-unes parmi les plus célèbres chroniques de Grégoire de Tours fut l’un des grands succès de l’historiographie romantique narrative et pittoresque. Dans un long prologue intitulé Considérations sur l’histoire de France, l’auteur développe sa propre philosophie politique, reprenant et prolongeant des théories qu’il avait élaborées dès les années 1820 en étudiant l’histoire du Moyen Âge et les débuts de la monarchie française (opposition entre les « races conquérantes » et « races conquises », entre « esprit de discipline civique » des Romains et « instincts violents de la barbarie » propres aux Francs, etc.). Envoi autographe de l’auteur, non signé, à François-René de Chateaubriand : "A Monsieur le vicomte de Chateaubriand Hommage de vive et respectueuse admiration". [Sous l’envoi, d’une autre main :] "Acheté chez le bouquiniste 14 février 1844". Chateaubriand était, on le sait, l’idole d’Augustin Thierry. Ce dernier lui rendit un vibrant hommage dans la préface de ses Récits des temps mérovingiens (il en avait communiqué les bonnes feuilles à l’auteur de la Vie de Rancé). Chateaubriand remercia son admirateur dans une lettre datée 5 mars 1840 : « Je serais trop fier, monsieur, ma pauvre vieille tête tournerait, si je pouvais croire que j’ai eu l’insigne honneur de vous initier à votre admirable talent. Mais, monsieur, vous êtes né de vous-même et de votre propre génie. Je n’en montrerai pas moins cette page avec orgueil, sinon comme un titre légitime de gloire, du moins comme une preuve précieuse de votre indulgente amitié. » Un petit feuillet joint à ce volume contient une notice manuscrite dans laquelle le scripteur (probablement Marcel Duchemin, spécialiste de Chateaubriand) souligne l’intérêt de l’exemplaire, déclarant entre autres : « Cet exemplaire de l’édition de 1842, offert vraisemblablement dès cette époque à Chateaubriand, a été, dès 1844, acheté par un amateur chez un bouquiniste, qui a daté son achat (14 février 1844). On voit que la détresse de Chateaubriand à cette date de sa vie, où il était aux abois, l’obligeait de faire argent des hommages, même les plus flatteurs. Le livre avait été coté 15 francs chez le bouquiniste – (Je l’ai acquis en juin 1912). » Au verso du feuillet, cette note autographe signée du libraire et bibliographe Maurice Chalvet, expert et collectionneur de Chateaubriand : « Ce livre a été acheté par [Ronald] Davis probablement à [Marcel] Duchemin dont je crois reconnaître l’écriture sur cette fiche. Madame Davis, à la mort si brutale de son mari, me l’a offert en souvenir de la bonne amitié, vieille de 10 ans, qui nous liait. Maurice Chalvet. Paris, mercredi 2 septembre 1931. » Rousseurs ; agréable reliure du temps. Provenance : François-René, vicomte de Chateaubriand, 1768-1848, envoi. – Bibliophile inconnu (note manuscrite datée de 1844). – Marcel Duchemin, essayiste (notice manuscrite et note autographe de Maurice Chalvet). – Ronald Davis, bibliophile et collectionneur d’art, 1886-1931 (note autographe de Maurice Chalvet). – Maurice Chalvet, 1898-1982 (ex-libris et note autographe).‎

Phone number : 0660877546

EUR3,800.00 (€3,800.00 )

‎CREVEL, René‎

Reference : YQV-46

(1932)

‎Le Clavecin de Diderot‎

‎In-12 (185 × 112 mm) de 168-(4) pp. ; reliure bradel, dos de maroquin vert avec titre or en long, plats recouverts de papier peint en trois tons (vert, noir et gris perle), gardes et contregardes de papier vert, couverture crème imprimée en vert et dos conservés (P. Goy & C. Vilaine).‎


‎Édition originale. Un des 200 exemplaires sur papier Vert Lumière constituant le tirage de luxe. Envoi de l’auteur à l’encre bleue sur le faux-titre : à Waldo Frank, Cordial hommage René Crevel L’écrivain américain Waldo Frank (1889-1967) fut, tout comme René Crevel, un ardent compagnon de route du communisme international dans les années 1930. La rencontre entre les deux hommes eut peut-être lieu à Paris, au retour de Waldo Frank de son voyage en Russie accompli à la fin de l’année 1931. Crevel, qui à cette époque croyait encore à un rapprochement entre le PCF et les surréalistes, sera exclu du parti en 1933 (il en était membre depuis 1927). Waldo Frank, quant à lui, prendra ses distances avec les commu- nistes américains en 1937, après avoir interviewé Trotski au Mexique et protesté contre le traitement réservé à ce dernier par l’Union soviétique stalinienne. Un ouvrage charnière dans l’histoire politique du surréalisme, dédié à André Breton et Paul Éluard. Alors que la rupture avec Aragon et les communistes est en passe d’être consommée, Crevel lance contre l’ordre bourgeois ce livre-molotov dans lequel le matérialisme des Lumières épouse la cause prolétarienne, et où Diderot fait bon ménage avec Lénine. «L’essai [...] est une suite composite de chapitres où les violentes diatribes contre l’ordre bourgeois, le conformisme universitaire, le christianisme, le colonialisme [...] voisinent avec des confidences plus intimes. À sa manière, ce texte résume bien la tension idéologique du surréalisme autour de 1930 : héritier de Dada et de sa révolte radicale, il reste fidèle au premier Manifeste du surréalisme par les ponts qu’il lance vers la psychanalyse, tout en cherchant à prendre place, grâce au marxisme, dans la lutte prolétarienne, en suivant le sillage du Second manifeste et de la revue Le Surréalisme au service de la révolution. Sous les doigts de Crevel, le clavecin fait alors entendre une musique dont les dissonances aiguës ne sont pas sans rappeler ces “sauts étonnants” et cette “harmonique qui est à un intervalle incompréhensible”, que l’encyclopédiste attribuait à l’instrument.[...] Comme Lénine, Crevel range Diderot parmi les “vrais matérialistes”, mais alors que le dirigeant bolchevick [sic] ne lui assigne qu’un rôle, celui d’être un rempart contre la contamination idéaliste du marxisme, chez le surréaliste la métaphore du clavecin se déploie dans différentes directions à partir de ce solide point d’ancrage. Diderot a d’abord subverti l’image superficielle à laquelle renvoie spontanément cet instrument. “Décapé du pittoresque d’époque” par “sa masse exacte” (autrement dit : sa seule matérialité), il révèle un autre xviiie siècle que celui d’une cour futile où il faisait entendre ses “petits menuets de souvenirs verlainiens”. Poursuivant son propos, dans l’ultime chapitre du livre intitulé “Le surréalisme au service de la révolution”, Crevel se fait plus explicite : Clavecin sensible : les encyclopédistes dans leur immense entreprise, au cours d’un siècle de bouts-rimés, n’ont cessé de témoigner du véritable esprit poétique, d’un esprit qui voulait faire quelque chose, fit quelque chose, puisqu’il prépara la chose à faire la Révolution, et ainsi, fut digne de l’étymologie de son admirable qualificatif poétique du grec poiein, faire. Pour Crevel, comme pour Breton, la poésie est action. (Didier Foucault) Marges légèrement passées, comme toujours ; piqûres très pâles sur la couverture, petit pli au plat supérieur, infime manque de papier au dos ; les plats de la couverture sont montés sur onglet. Provenance : Waldo Frank (1889-1967). Références : Didier Foucault, « Vibrations du clavecin de Diderot : des Lumières vers le marxisme et le surréalisme », in Littératures classiques, 2014/3 (no 85), Paris, Armand Colin, pp. 327-341.‎

Phone number : 0660877546

EUR1,500.00 (€1,500.00 )

‎DUNOYER de SEGONZAC André ‎

Reference : 82

(1909)

‎L.A.S. Saint-Tropez, 19 mars 1957. 2 p. in-4.‎

‎ 1909 DUNOYER DE SEGONZAC PRÉPARE UNE EXPOSITION DANS L’ESPRIT DES ANNÉES 1909-1929« Cher Monsieur, j’ai bien reçu votre lettre du 14 mars. Je dois voir Süe ces jours-ci à St Tropez et parler de votre exposition avec lui.Il me donnera des précisions qui m’orienteront pour le choix des œuvres à sélectionner pour vous.Je pense que c’est avant tout une évocation d’une époque de 1909 à 1929, avec des personnalités artistiques, théâtrales, graphiques, de la mode etc.Des hommes comme : Poiret, Diaghilev, Iribe, Lugné Poe etc, etcDes artistes comme : Dufy, Picasso, Derain, Van Dongen, Boussingault, Pascin, Modigliani, Braque, Iribe, etc, etc.Des hommes comme Linzeler, Patou, Rouché (Theâtre des Arts), Copeau, Jouvet, Dullin.Des femmes comme Madame Lanvin, Nicole Groult, Chanel.Des architectes comme Perret, Süe, Le Corbusier etc, etc.Tout cela créant l’esprit de cette période si vivante, un peu éclipsée durant la guerre 14-18, mais qui a survécu les années suivantes. Je vous écrirai dès que j’aurai parlé avec Süe (…) ».[Louis Süe (1875-1968), architecte, a notamment réalisé le musée de l’Annonciade à St Tropez]. ‎


L.A.S. Saint-Tropez, 19 mars 1957. 2 p. in-4.. DUNOYER de SEGONZAC André L.A.S. Saint-Tropez, 19 mars 1957. 2 p. in-4.. DUNOYER de SEGONZAC André

Phone number : 0660877546

EUR200.00 (€200.00 )

‎Echenoz, Jean‎

Reference : YQV-61

(1986)

‎L'Équipée malaise‎

‎In-12 (189 × 140 mm) de 251-[5] pp. ; reliure souple « à la Vernier » en veau naturel estampé d’un drap de raphia déchiré teinté orange et carmin, poudré de film orange et d’or ; gardes de chèvre velours grenat, titre sur le plat supérieur au film orange, et à la chinoise au film orange et à l’or sur la chemise, couverture et dos, tranches dorées sur témoins à l’or jaune par Jean-Luc Bongrain, étui ; titrage de Claude Ribal (Louise Bescond, 2020).‎


‎Édition originale Un des 106 exemplaires de luxe sur vélin chiffon de Lana, seul tirage sur grand papier ; celui-ci, un des 99 mis dans le commerce, porte le numéro 45. L’un des très grands livres de Jean Echenoz, un roman d’aventures « conradiennes » à l’envers. « L’Équipée malaise raconte les aventures drolatiques de deux hommes [...] que leur amour déçu pour une même femme va conduire l’un dans une plantation d’hévéas en Malaisie, l’autre parmi les clochards de Paris. Ils se retrouveront bien des années plus tard, embrin- gués sans trop y croire dans un complot minable, avec trafiquants d’armes, indigènes sournois, rafiot de contrebande et mutins d’opérette. [...] Tout se passe comme si un romancier extrêmement méticuleux et calculateur avait construit un livre en s’imposant des règles draconiennes; une épure presque abstraite, aussi rigoureuse qu’une partition classique, avec des jeux de symétrie, des variations tirées au cordeau, des reprises savantes du thème, et qu’un autre romancier, en même temps, avait bougé la feuille, déplacé les lignes, fait sourire la langue... [...] Ce constant brouillage, ce porte-à-faux permanent, créent évidemment un malaise du roman – le jeu de mots du titre est aussi une piste esthétique –, mais ils sont également au cœur de l’intense plaisir que nous éprouvons à le lire. Entre le tout est possible, la liberté informe de la fiction sans bornes et la pesanteur opaque du réel, Echenoz nous offre un espace étroit, mouvant, mais merveilleusement libre, ouvert, créateur : l’espace du livre. » (Marianne Alphant) Superbe reliure souple de Louise Bescond baignant dans la lumière intense, étouffante et mordorée d’une Malaisie rêvée. Références : Cat. Louise Bescond, Reliures 2017-2020, no 35.‎

Phone number : 0660877546

EUR6,500.00 (€6,500.00 )

‎Echenoz, Jean‎

Reference : YQV-62

(2006)

‎Ravel‎

‎In-12 (194 × 140 mm) de 123-[5] pp. ; reliure souple « à la Vernier » en veau naturel teinté en dégradé du bleu nuit au bleu roi et estampé d’une eau-forte figurant un tourbillon ; gardes de chèvre velours bleu nuit, titre au film gris perle sur le plat supérieur repris en long sur la chemise, couverture et dos, tranches dorées sur témoins à l’or jaune par Jean-Luc Bongrain, chemise-étui gris clair avec dos de veau bleu ; titrage de Claude Ribal (Louise Bescond, 2018).‎


‎Édition originale. Un des 106 exemplaires de luxe sur vergé des papeteries de Vizille, seul tirage sur grand papier ; celui-ci, un des 99 mis dans le commerce, porte le numéro 78. Évitant les écueils de la biographie romancée, Jean Echenoz évoque dans ce magnifique récit les dix dernières années de la vie de Maurice Ravel – le compositeur, mais aussi le dandy entouré de femmes – et sa plongée progressive dans les ténèbres de l’aphasie et de la paralysie. Le résultat est un chef-d’œuvre : précis, ironique, digressif, léger, profond, mélancolique et surtout musical. Exquise reliure souple de Louise Bescond dans les tons bleus (marine ou céleste), d’une grâce troublée d’ombres et de tourbillons psychiques. Références : Cat. Louise Bescond, Reliures 2017-2020, no 7.‎

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EUR6,500.00 (€6,500.00 )
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