Précieux exemplaire A. Claudin, Jules Claretie et P. Villeboeuf cité et décrit par Carteret. Paris, au Bureau du Conservateur littéraire, 1819-20. 3 volumes in-8 de : I/ (1) f., 404 pp., 2 portraits hors-texte dont un à double page ont été ajoutés au début du volume ; II/ (2) ff., 404 pp. mal ch. 504 ; III/ 416 pp. Relié en demi-maroquin vert à grain long à coins, dos lisses ornés d’un motif romantique doré en long, filets dorés sur les plats. V. Champs. 197 x 125 mm.
Edition originale « extrêmement rare » (Clouzot, Guide du Bibliophile Français, p. 142) contenant notamment l’édition originale de Bug-Jargal. En 1819, par le conseil de Chateaubriand, qui avait deviné le talent littéraire des trois frères Hugo et qui s’intéressait à leur avenir, Abel fonda, de concert avec Eugène et Victor, Le Conservateur littéraire. Cette revue devait être, dans sa pensée, le complément indispensable du Conservateur politique, auquel la collaboration de Chateaubriand avait donné tant de vogue et tant d’éclat. Les trois frères qui vivaient dans une touchante harmonie, et qui n’avaient pas d’autre rivalité que l’amour des lettres, étaient à peu près les seuls rédacteurs du Conservateur littéraire, dans lequel chacun d’eux reparaissait continuellement sous différents pseudonymes et sous des initiales différentes. Chacun d’eux était tour à tour critique, poète, romancier, moraliste, pour varier la rédaction des livraisons hebdomadaires, qui produisaient toujours beaucoup d’effet dans le petit monde des écrivains, sans amener les abonnés à l’aide desquels le recueil aurait pu continuer. Enfin après dix-huit mois de persévérance et d’effort, il fallut renoncer à une publication qui ne faisait pas ses frais. « Il n’a paru de cette Revue que trente livraisons formant trois volumes in-8, Paris, A. Boucher, 1819-20. On lit dans une note du ‘Catalogue de livres provenant de la bibliothèque de M. de N***’ (1856) ‘Victor Hugo écrivait sous son nom et sous diverses initiales pseudonymes la plupart des articles de critique littéraire qu’il n’a pas recueillis dans ses Mélanges. On y trouve aussi la première édition de Bug-Jargal et des pièces de vers qui manquent encore à ses œuvres complètes. Victor Hugo signe tantôt V., tantôt H., tantôt V. d’Auverney, tantôt M., et quelquefois il ne signe pas du tout. Son frère Abel signe A. ; son frère Eugène, E. Parmi les rédacteurs, on reconnaît Theodore Pavie, Ader, J. Sainte-Marie, etc. Il faut signaler la fameuse épître Les Vous et les Tu, signée Aristide ; la Lettre de Publicola Petissot, les traductions de Virgile, de Lucain et d’Ossian, qu’on voudrait voir ajoutées aux œuvres de Victor Hugo’. » Cette revue, dit Charles Asselineau, dans sa Bibliographie romantique, 2ème édition, p. 265, « a été fondée par Eugène et Victor Hugo et rédigée, pour la plus grande partie, par celui-ci. Alfred de Vigny collabora à cette revue. » Cette édition originale est infiniment rare. Vicaire dans le Manuel de l’Amateur imprimé en 1895, ne cite qu’un seul exemplaire, incomplet, adjugé cependant 810 F Or à la Vente Noilly de 1886, enchère considérable pour l’époque. « Paul Lacroix avait acheté son exemplaire du Conservateur littéraire 80 fr. à une vente de la salle Silvestre ; cet ex. avec une nouvelle reliure en maroquin myrte jans. tr. dor. (Marius Michel) a été adjugé 810 fr., Noilly » Il était incomplet de la table du tome Ier. Carteret, dans Le Trésor du bibliophile imprimé en 1924, ne cite que deux exemplaires complets dont le nôtre « Claretie, 1918 , 3 vol. in-8, demi-maroquin de Champs vendu 3 055 F en 1918 » et un second exemplaire, dédicacé à Juliette Drouet, adjugé 46 000 F il y a 50 ans, en 1972, enchère alors considérable ; proche du prix obtenu cette même année 1972 par le superbe exemplaire des Œuvres de Louise Labé imprimées à Lyon en 1556 revêtu d’une reliure doublée aux écussons pour Charles Nodier (références : Bibliothèque R. Esmerian. Première partie, 6 juin 1972. Paris, n°82). Un tel exemplaire se négocierait aujourd’hui 300 000 €. Superbe exemplaire cité par Carteret dans lequel on a relié en tête deux portraits de Victor Hugo : l’un à la manière noire par Célestin Nanteuil, daté 1832, l’autre lithographié sur double page par V. Ratier, provenant des bibliothèques A. Claudin, célèbre bibliographe, enrichi de deux billets autographes qui lui furent adressés en juin 1900 par le romancier Paul Meurice (1818-1905), ami intime de Victor Hugo. Paul Meurice emprunte ces volumes à Claudin - son propre exemplaire étant prêté pour « l’exposition centenale du livre » - puis le complimente sur son « précieux exemplaire… avec sa reliure dans le goût du temps et les deux portraits… il est parfait » ; Jules Claretie (vendu 3 055 F en 1918) et P. Villeboeuf, éminent bibliophile du siècle dernier avec ex-libris.
Rare édition originale « tirée à 500 exemplaires seulement » (Clouzot, 145). Paris, Eugène Renduel, 1832. In-8 de (2) ff. de faux-titre et titre, xiii pp. dont un frontispice, (1) f. (second faux-titre), 387 pp., (2) ff. de table. Qq. rares piqûres. Relié en demi-maroquin vert, dos lisse orné de fleurons dorés et mosaïqués de maroquin rouge, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 203 x 127 mm.
Rare édition originale « tirée à 500 exemplaires seulement » (Clouzot, 145). Carteret, I, 403; Vicaire, IV, 272. « Rare sans mention d’édition » souligne Clouzot. « Il a été tiré quelques très rares exemplaires en grand papier dont on ignore le nombre … Ouvrage capital parmi les poésies de Victor Hugo, très rare, en bel état. » (Carteret). « Recueil de poèmes de Victor Hugo qui précède ‘les Chants du crépuscule’ et ‘les Rayons et les Ombres’. Le caractère de ce recueil semble défini par l’auteur lui-même dans sa préface : ‘Des feuilles tombées, des feuilles mortes, comme toutes feuilles d’automne. Ce n’est point là de la poésie de tumulte et de bruit ; ce sont des vers secrets et paisibles, des vers comme tout le monde en fait ou en rêve, des vers de la famille, du foyer domestique, de la vie privée ; des vers de l’intérieur de l’âme. C’est un regard mélancolique et résigné, jeté çà et là sur ce qui est, surtout sur ce qui a été. C’est l’écho de ces pensées, souvent inexprimables, qu’éveillent confusément dans notre esprit les mille objets de la création qui souffrent ou qui languissent autour de nous : une fleur qui s’en va, une étoile qui tombe, un soleil qui se couche, une église sans toit, une rue pleine d’herbe [...]’. Jamais Victor Hugo n’a été plus heureux dans l’expression, plus tendre et plus vrai que lorsqu’il parle de son enfance. Les grâces, les jeux des enfants, les regrets, les affections familiales, n’ont jamais été chantés par ce poète avec autant de pathétique [...] Ces vers sont de 1830 ; Victor Hugo avait donc 28 ans quand il les écrivait. Fallait-il qu’il eut déjà plongé au fond de toute chose pour en rapporter avant le temps ces fruits amers ! Aussi cette âme d’une trempe extraordinaire ne pouvait-elle se contenter, malgré les confidences de la préface, d’une poésie au caractère purement intimiste. [....] En un mot, ses extraordinaires talents de peintre, son besoin de grandiose, de l’épique ne peuvent se donner libre cours que s’il fait assumer aux moindres souvenirs et circonstances de sa vie, un caractère héroïque, une signification exemplaire [...] C’est ainsi qu’à la voix moelleuse et tendre de Lamartine répond cette voix ardente et rauque : le légitimiste de 1820 s’apprête à devenir le chantre des grandes convulsions historiques, le poète de la tragédie des peuples. Aussi ce ‘paisible’ recueil s’achève-t-il sur une vision apocalyptique de l’Europe qui frémit encore sous la tyrannie et s’apprête à la révolte. Sainte-Beuve jugeait ainsi ‘les Feuilles d’automne’ ‘Exquis pour les gens du métier, original et essentiel entre les autres productions de l’auteur, le recueil des ‘Feuilles d’automne’ est aussi en parfaite harmonie avec ce siècle de rénovation confuse’. Le style, le rythme, y ont pris toute leur perfection. Le poète s’est surpassé en aisance et en naturel. Parmi les poèmes devenus célèbres il faut citer ‘Prière pour tous’, qui renferme des pages d’une rare beauté [...] » (Dictionnaire des Œuvres, III, pp. 89-90). Très bel exemplaire cette originale recherchée conservé dans son élégante reliure de l’époque. Ex-libris Dousse est l’amitié.
Précieux exemplaire grand de marges conservé dans son demi-maroquin vert de l’époque. Paris, Eugène Renduel, 1833. In-8 de (3) ff. y compris le frontispice gravé, IV pp., 214 pp. Relié en demi-maroquin vert à coins de l'époque, filet doré encadrant les plats avec fleurons d'angles, dos lisse orné de fleurons et doubles filets dorés, couronne dorée dans le caisson inférieur, tranches jaunes sur témoins. Reliure de l'époque. 211 x 129 mm.
Edition originale «rare et recherchée» de cette œuvre dramatique en prose par le premier poète du théâtre français (Carteret). Carteret, I, 406; Clouzot, 146; Vicaire, Manuel de l'amateur, IV, 280; Morgand et Fatout, Bulletin de la Librairie Morgand et Fatout, 3963; Solleine, Bibliothèque dramatique, II, 2735, Escoffier, Le Mouvement romantique, 993. L’édition originale fut imprimée à 2000 exemplaires, divisés en quatre tranches. Le présent exemplaire appartient à la première tranche. «Tiré à 2000 exemplaires.» Clouzot, 146. Lors de sa première représentation, le 6 novembre 1833, la pièce est un échec. Juliette Drouet, éreintée par les critiques, décide alors d'abandonner le théâtre. L’édition est ornée d’un beau frontispice gravé à l'eau-forte par Célestin Nanteuil tiré sur Chine et contrecollé. «A Londres (1553), la reine Marie Tudor, tout occupée de son favori, l’aventurier Fabiano Fabiani, encourt la colère des nobles et l’hostilité du légat impérial, Simon Renard, qui représente le prince d’Espagne, futur époux de la reine. Mais Fabiani la trahit parce qu’il aime Jane, jeune orpheline élevée par un brave ciseleur nommé Gilbert qui, l’ayant adoptée, s’apprête à l’épouser. Le favori apprend en secret que Jane est la fille et l’héritière du feu Lord Talbot, assassiné, qui donna tous ses biens à la souveraine. Il révèle alors à Gilbert qu’il est l’amant de la jeune fille. Dès cet instant, ce dernier ne rêve plus que vengeance: il offre sa vie à Simon Renard, à la condition qu’il promette de le venger. Le généreux Gilbert va trouver la reine, déjà au courant de la trahison de Fabiani. Il lui révèle l’origine de Jane et demande que la jeune fille, rétablie dans ses droits, puisse épouser Fabiani. Marie, au contraire, fait arrêter Gilbert et Fabiani comme ayant attenté à sa vie, puis elle se repent et remet sans cesse la date de l’exécution du favori qu’elle aime toujours. Quant à Gilbert, il attend son heure en silence, en songeant que Jane aime l’autre. Pour Fabiani, l’instant du supplice approche. La reine, alors, charge Jane de le faire évader. Mais cette dernière est transformée: à présent c’est de l’ouvrier qu’elle s’éprend, et elle le fait évader à la place du favori perfide dont le peuple, excité par Simon Renard, réclame la mort. Tandis que Fabiani est conduit au supplice, la reine, encore une fois, s’efforce de la sauver: que l’on rejoigne Gilbert en fuite, et qu’il en soit, en cachette, substitué à l’autre pendant la nuit. Mais Simon Renard qui a flairé la supercherie, décide de sauver l’Angleterre: c’est le favori qui tombe. L’intérêt essentiel de la pièce devait être fait dans ce contraste qui, dans l’âme de l’héroïne, oppose les aspirations de la reine et les sentiments de la femme; mais la note humaine y est étouffée par l’épaisse intrigue du mélodrame. La dernière journée (intitulée «Lequel des deux?») doit son pathétique profond à l’incertitude qui règne: on ne sait lequel tombera, du favori ou de l’ouvrier. Aussi, plus encore que les offenses à la vérité historique, la prose toute tendue vers l’antithèse, et les sentiments d’un sublime intense qui inspirent Gilbert, font de ce drame un des exemples les plus outrés du théâtre hugolien.» Dictionnaire des Œuvres, IV, p. 400. Dans sa préface, l’auteur cite Shakespeare, Corneille, Molière et Beaumarchais comme autant de maîtres à penser. Il rêve là son drame idéal : «Le but du poète dramatique doit toujours être d’atteindre tout à la fois le grand et le vrai, le grand dans le vrai, le vrai dans le grand. […]. La vérité contient la moralité, le grand contient le beau. […]. Le drame comme nous le comprenons, c’est le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine. […]. Ce drame aurait pour lui une telle notoriété de loyauté, d’élévation, d’utilité et de bonne conscience qu’on ne l’accuserait jamais de chercher l’effet et le fracas, là où il n’aurait cherché qu’une moralité et une leçon. […]. Le théâtre civilise, explique l’histoire, conseille le cœur humain.» Victor Hugo (1802-1885) a trente ans lorsqu’il écrit Marie Tudor, une des rares pièces qu’il a composées en prose. Durant cette décennie, il se consacrera presque exclusivement au théâtre: Hernani, Le Roi s’amuse, Lucrèce Borgia, … Représentée pour la première fois le 6 novembre 1833, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, Marie Tudor est jouée par Mlle Georges, actrice favorite de Napoléon Ier, et Jane par Juliette Drouet pour qui Victor Hugo avait écrit le rôle. Si celle-ci n’apparut qu’une seule fois sur scène sous les traits de Jane, l’auteur et elle deviendront amants quelques semaines après la première, inséparables pendant près de 50 ans. Précieux exemplaire grand de marges conservé dans son demi-maroquin vert de l’époque.
Exemplaire très pur, conserve dans son demi-chagrin vert de l’époque, de cette originale littéraire rare et recherchée. Paris, Delloye, Libraire, 1840. In-8 de (2) ff., xiii pp., (1) f., 389 pp. Relié en demi-chagrin vert de l’époque, dos à nerfs orné de filets dorés, caissons avec encadrements de 4 filets dorés, tranches jaspées. 210 x 133 mm.
Édition originale de cet « ouvrage rare et recherché » tiré à 1500 exemplaires. (Carteret). Escoffier, 1392; Clouzot p. 147; Catalogue Rothschild, 876; Bulletin Morgand et Fatout, 11204; Carteret, I, p. 412. Il n’y eut pas de tirage sur grand papier. «Les Rayons et les Ombres dépassent en grandeur et en harmonie les plus beaux chants des ‘Feuilles d’automne’. Il y a dans tout ce recueil une élévation de pensées, une douceur de sentiment, une supériorité de bienveillance, un calme majestueux […]. Dans les Rayons et les Ombres, tout est modèle, tout est beau. Il faut lire les vers qui terminent le volume et qui sont adressés à mademoiselle Louise Bertin». (Emile de Girardin, Œuvres complètes, p. 17). «Dans la pensée de l’auteur, ce volume reste lié aux trois recueils de poèmes qu’il avait publiés depuis 1830 (‘les Feuilles d’automne’, ‘les Chants du crépuscule’, ‘les Voix intérieures’) et dans lesquels se trouvent confondues les plus extraordinaires qualités d’expression et les tours les plus déclamatoires […]. Victor Hugo se dégage assez de lui-même pour atteindre à des accents bouleversants, à une grâce fière et magnifique: parmi les chefs-d’œuvre de cette veine, il faut citer ‘Les 7 août 1829’, ‘Rencontre’, ‘Oceano Nox’, ‘Caeruleum mare’, ‘Guitare’ (qui témoigne d’une surprenante virtuosité), et la ‘Tristesse d’Olympio’, poème limpide et solennel. Tous ces poèmes ont leur place dans les anthologies, et à juste titre: la plénitude du génie de Victor Hugo, alors à sa maturité, s’y manifeste, avant qu’il atteigne au lyrisme grandiose et demeuré des ‘Contemplations’». (Dictionnaire des Œuvres, V, p. 655). «Dans ‘Les Rayons et les Ombres’, le cœur du poète se montre au premier plan […]. Parmi les rayons, le plus chaudement coloré c’est le délicieux souvenir d’enfance intitulé ‘ce qui se passait aux Feuillantines en 1831’. Là le poète raconte avec une sensibilité ravissante une petite scène de famille dont il est le héros […]. Voilà les plus brillants rayons parmi ceux qui éclairent le front du poète. Non seulement on admire de pareils vers, mais on se sent meilleurs après les avoir lus: c’est le plus beau triomphe qu’un écrivain puisse se proposer. Quant aux Ombres, nous citerons comme une espèce d’andante poétique, les ‘Tristesses d’Olympio’, intimes épanchements d’une âme de feu. C’est l’auteur qui raconte les souvenirs de sa bouillante et mystérieuse jeunesse. Ce morceau est plein d’une mélancolie douce et majestueuse. Le ‘Fiat voluntas’ est déchirant; il donne un frisson glacial». (L’Université catholique, recueil religieux, philosophique, scientifique, littéraire, 1840, pp. 297-300). Exemplaire très pur, conserve dans son demi-chagrin vert de l’époque, de cette originale littéraire rare et recherchée. Seules deux bibliothèques publiques françaises possèdent cette édition originale.
Magnifique exemplaire conservé dans son élégante reliure de l’époque. Paris, Eugène Renduel, 1831. In-8 de xv pp., 191 pp., (5) pp., demi-cuir de Russie fauve à coins, dos à faux nerfs orné, tranches mouchetées. Reliure de l'époque. 196 x 127 mm.
Edition originale. Bel exemplaire en reliure du temps, de la bibliothèque de tsarskoïe selo, résidence des tsars, près de Saint-Pétersbourg (cachet). «Edition originale importante et rare en belle condition» (Carteret, I, 403). On joint un manuscrit autographe de Victor Hugo (2 pages in-4) modifiant un passage de la scène deuxième de l'Acte V. Le poète a noté en marge ; "m'envoyer épreuve." Cette correction n'a pas été retenue dans les éditions ultérieures. Marion Delorme est un drame en cinq actes, en vers, représenté sur le théâtre de la Porte Saint-Martin le 11 août 1831. La pièce, terminée dès 1829, avait pour titre Un duel sous Richelieu. La censure, qui voulut voir dans le personnage du roi Louis XIII une allusion au souverain régnant, Charles X, interdit la représentation. Marion Delorme était une des plus belles et des plus intelligentes courtisanes qui défrayèrent la chronique du XVIIe siècle ; Hugo s'inspira du personnage, en le transposant dans le domaine de la poésie romantique. Dans le drame, Marion, devenue Marie, mène une existence solitaire, purifiée par l'amour respectueux et chaste de Didier, un mystérieux gentilhomme toujours de noir vêtu, mélancolique et cependant confiant en la pureté de Marion. Son amour chevaleresque le conduit à croiser le fer avec le marquis Gaspard de Saverny, ancien amant de Marion, qui a eu, en la reconnaissant, l'indélicatesse de s'en souvenir. Le duel est interrompu par l'arrivée des gardes du Cardinal, qui arrêtent Didier, tandis que le marquis leur échappe en se faisant passer pour mort. Richelieu, ennemi juré des mousquetaires du roi, bretteurs invétérés, avait ordonné la peine de mort pour quiconque serait surpris les armes à la main ; le sort de Didier est donc fixé. Marion l'aide à s'enfuir, et les deux amants se mêlent à une compagnie de comédiens ambulants. Laffemas, espion du Cardinal, reconnaît Marion et remonte aisément de là à Didier et au marquis de Saverny, qui assistait en toute tranquillité d'âme à son propre enterrement. Toute supplique au roi est vaine ; le bouffon L'Angely parvient cependant à arracher la grâce, mais le Cardinal obtient l'annulation de la mesure. Le sacrifice de Marion, qui s'abandonne au sinistre Laffemas, est lui-même inutile. Les deux jeunes gens doivent mourir et tout est prêt pour l'exécution. Quelques instants avant de mourir, Didier, qui avait maudit Marion de l'avoir trompé, est soudain touché par le désespoir de la femme ; il lui crie alors son pardon et son amour dans un mot qui la réhabilite : « Épouse ! » Le drame est dominé par la figure de Richelieu ; dans une des premières scènes, nous assistons même à une controverse littéraire sur les mérites du Cid (représenté en 1636, année au cours de laquelle l'action est censée se dérouler). Écrit six mois après Cromwell, ce drame est un des plus achevés et des plus caractéristiques du théâtre romantique ; il n'y manque aucun, ou presque, des motifs considérés comme indispensables au genre : passions impétueuses, conflits de sentiments, héros mystérieux, déguisements. On y trouve surtout, portée à la scène, une des idées les plus chères au cœur de la jeune école romantique, la réhabilitation et le rachat de la courtisane à travers l'épreuve d'un pur amour. Magnifique exemplaire conservé dans son élégante reliure de l’époque vendu 18 000 FF (≈ 3 000 €) il y a 46 ans (1978).
Petit In-4. Sans date. Demi-Chagrin grenat avec le dos orné de motifs dorés. Edition illustrée sans nom d'éditeur ni date. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie - Actes et paroles - Avant l'exil - Pendant l'exil
Etat correct. Reliure en bon état peu frottée. Intérieur avec rousseurs laissant une lecture agréable
Précieux exemplaire finement relié par Mercier avec les rares couvertures gris clair imprimées conservées. Paris, chez Persan, 1823. 4 tomes en 4 volumes in-12 de : I/ viii pp., 316 ; II et III/ (2) ff. et 237 pp. ; IV/ (2) ff., 347 pp. Ex libris manuscrit répété sur les titres. Reliés en demi maroquin bleu nuit à grain long à coins, filets dorés délimitant les zones de maroquin, dos lisses finement ornés en long de fers rocaille et filets dorés, non rognés, couvertures grises imprimées et dos conservées. Reliure signée de Mercier. 180 x 108 mm.
Rare édition originale du premier roman de Victor Hugo. Vicaire, IV, 236. « Un article bienveillant de Charles Nodier dans ‘La Quotidienne’, au sujet de ‘Han d’Islande’, fut le début des rapports avec Hugo et de l’étroite amitié qui s’ensuivit. » (Carteret) « Les couvertures encadrées ont été imprimées sur papiers différents, gris clair et rouge rosé ; elles sont sans nom d’imprimeur. Il en existe de muettes avec étiquettes imprimées ; ce sont celles qu’on rencontre le plus souvent. Ouvrage très rare, surtout avec les couvertures imprimées, et fort estimé. » (Carteret, I, 390). « L’action se déroule dans un royaume imaginaire d’Islande, au XVIIe siècle. Un bandit sanguinaire, Han d’Islande, terrorise la population. On entoure sa vie de sombres légendes [...] On assiste à la sombre tragédie de Han, être bestial, qui vit seul avec un ours et ne s’abreuve que de sang humain [...] Ce roman nous révèle déjà la manière de Hugo : ses contrastes violents où l’on décèle le combat perpétuel du bien et du mal. Le personnage de Han atteint à une hallucinante puissance lyrique et fait de ce livre un des documents les plus significatifs du premier romantisme ». (Dictionnaire des Œuvres, III, 347). Précieux exemplaire finement relié par Mercier avec les rares couvertures gris clair imprimées conservées. Provenance : P. Villeboeuf avec ex libris.
Paris Société d'éditions littéraires et artistiques Librairie Paul Ollendorff 211 pages in-8. Sans date. relié. 211 pages. (début XXème). Grand In-8 (279x191 mm) 91+211 pages. Livre relié Demi-Cuir Dos orné de caissons dorés. Oeuvres posthumes de Victor Hugo. Avec quelques illustrations en noir. Reliure en bon état avec des petits frottements notamment aux coins. Intérieur propre avec papier jauni. Poids : 1030 gr
Marseille chez tous les libraires & Paris chez G. Charpentier 1886 394 pages in-8. 1886. relié. 394 pages. Complet en deux volumes In-8 (192x125 mm) LXVIII-394 pages+430 pages. Livres reliés Demi-Vélin à coins Dos lisses décorés. Avec traduction littérale en regard précédées d'un avant-propos de Frédéric Mistral et d'une étude biographique et critique par Auguste Cabrol. MANQUE le portrait de l'auteur à l'eau forte par F. Desmoulin. Chansons marseillaises. Reliures en très bon état général. Intérieurs avec des rousseurs peu nombreuses. Poids : 1100 gr
Delagrave 1943 VIII-696 pages in-8. 1943. Cartonné avec dos toilé et pièce de titre. VIII-696 pages. Avec 52 illustrations documentaires
Etat correct
Eug. Hugues collection Victor Hugo illustré. Paris. Petit In-4. Sans date. Demi-Chagrin grenat avec le dos orné de motifs dorés. Avec quelques gravures en noir
Etat correct. Reliure peu frottée. Intérieur avec rousseurs laissant une lecture agréable
Eug. Hugues collection Victor Hugo illustré. Petit In-4. Sans date. Demi-Chagrin grenat avec le dos orné de motifs dorés. Avec quelques gravures en noir
Etat correct. Reliure en bon état peu frottée. Intérieur avec rousseurs laissant une lecture agréable
Précieux exemplaire conservé dans son élégante reliure de l’époque en demi-veau bleu. Paris, Charles Gosselin, 1831. 2 volumes in-8 de : I/ (4) ff. pour le faux titre, le titre et la préface, 404 pp. ; II/ (2) ff., 536 pp. pour le tome 2. Les deux titres sont ornés de vignettes de Tony Johannot gravées sur bois par Porret. Relié en demi-veau bleu, dos lisses. Reliure de l’époque. 205 x 126 mm.
Edition originale du célèbre et premier grand roman de Victor Hugo. Carteret, I, pp. 400-402 ; Escoffier 870 ; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, IV, 256-257. Exemplaire de la seconde tranche, avec le nom de l’auteur figurant sur le titre et la mention fictive « Seconde édition » au-dessous du titre. « Depuis que l’exemplaire de Gosselin est passé en vente publique (Vente Leroy, 26-27 mars 1931, n° 328), il n’y a plus de discussion possible sur le fait que la mention d’une deuxième ou troisième édition n’enlève rien au caractère d’édition originale d’un livre. L’exemplaire Gosselin-Leroy portait en effet sur une quatrième édition de Notre-Dame de Paris, 1831, la note autographe suivante : “Édition originale tirée à 1100 exemplaires qui ont été, suivant l’usage de la librairie à cette époque, divisés en quatre éditions. [Signé]. Charles Gosselin, éditeur”. » Escoffier, Le Mouvement romantique, 870. Michaux conclut de même dans le Bulletin du bibliophile, 1931 : « les exemplaires ainsi faussement désignés de seconde, voire de 3e édition appartiennent authentiquement à l’édition originale ». « Cette édition originale, en bel état, est la plus rare de toutes les œuvres de l’auteur ; elle a eu un retentissement mondial, et c’est une des plus difficiles à se procurer de la période romantique » (Carteret). Précieux exemplaire conservé dans son élégante reliure de l’époque en demi-veau bleu.
Édition originale de cet ouvrage « peu commun et très recherché » (Clouzot, 144). Paris, Mame et Delaunay-Vallée, 1830. In-8 de : I/ (2) ff., vii pp., (1) p. de personnages, 154 pp., 12 pp. Demi-maroquin rouge à grain long à coins, dos lisse orné en long, non rogné, couvertures beige imprimées conservées. Reliuré signée de Mercier succ. de Cuzin. 225 x 139 mm.
Édition originale de cet ouvrage « peu commun et très recherché » (Clouzot, 144). Carteret, I, 399 ; Vicaire, IV, 251-252. Exemplaire du premier tirage avec la page 80 chiffrée 78 et les 12 pages de catalogue d’éditeur. « C’est, avec ‘Ruy Blas’, une des meilleures pièces de l’auteur au répertoire de la Comédie-Française. » (Carteret). « Hernani est fondé tout entier sur la fatalité de la passion et sur le respect des lois chevaleresques. Ce drame, nettement inspiré par la tradition romantique, celle du “Cid” de Corneille et celle des “Brigands” de Schiller, possède une indéniable force poétique susceptible de ravir et de transporter le lecteur. La magie du verbe fait accepter les situations les plus extraordinaires. La passion amoureuse trouve, dans les célèbres dialogues entre doña Sol et Hernani, des accents impérissables. C’est parce que “Marion Delorme” avait été interdite, en 829, que le poète dut la remplacer, à la Comédie-Française, par cet ouvrage qu’il écrivit en un mois. Lors de la première représentation se déchaîna l’attaque des jeunes romantiques, conduits par Théophile Gautier, contre le public bourgeois encore attaché aux formes traditionnelles. La légendaire soirée a été racontée par Théophile Gautier lui-même dans son “Histoire du Romantisme”. De violentes polémiques suivirent ce tumulte, demeuré célèbre sous le nom de “bataille d’Hernani”, première grande bataille du nouveau théâtre romantique. » Bel exemplaire à toutes marges (hauteur : 225 mm) provenant de la bibliothèque Meeûs, avec ex libris gravé, finement relié par Mercier, avec les couvertures conservées. Ex libris Aimé Laurent.
L’un des rarissimes exemplaires sur papier vert d’eau. Paris, Pagnerre, 1862. 10 volumes grand in-8 de : I/ (4) ff., 357 pp. (mal numérotées 355), (1) f.bl., 2 illustrations hors texte ; II/ (2) ff., 382 pp., (1) f.bl., 2 illustrations hors texte ; III/ (2) ff., 358 pp., (1) f.bl., 2 illustrations hors texte ; IV/ (2) ff., 318 pp., (1) f.bl., 2 illustrations hors texte ; V/ (2) ff., 320 pp., 1 illustration hors texte ; VI/ (2) ff., 297 pp., (1) f.bl., 2 illustrations hors texte ; VII/ (2) ff., 432 pp., 2 illustrations hors texte ; VIII/ (2) ff., 399 pp., 3 illustrations hors texte ; IX/ (2) ff., 400 pp., 2 illustrations hors texte ; X/ (2) ff., 311 pp., 2 illustrations hors texte, (2) ff. d’album. Suite des 20 gravures sur acier par Outhwaite d’après Castelli et De Neuville, publiée par Lacroix et Verboecken en 1869. Couvertures illustrées de la suite reliées en fin du tome X. Demi-maroquin rouge à coins, filets dorés aux coins et aux mors, dos à nerfs ornés de filets dorés, caissons ornés d’une grecque, têtes dorées, nombreux témoins. Reliure de l’époque signée de Champs. 238 x 150 mm.
Édition originale française de ce grand roman de Hugo, vaste réquisitoire social, publié lors de l’exil de l’auteur à Guernesey. Exemplaire de première émission, sans mention d’édition. Clouzot, Guide du bibliophile, 150 ; Talvart, IX, p.40 ; Carteret, I, 421. « Ouvrage capital et universellement estimé. Un des plus colossaux succès de librairie, c’est un des livres qui s’est le plus vendu ; il se vend et se vendra encore longtemps ». (Carteret). L’un des rarissimes exemplaires sur papier vert d’eau du chef-d’œuvre romanesque de Victor Hugo. Les bibliographes indiquent qu’il a été tiré « quelques exemplaires » sur papier de Hollande et sur papier vert d’eau « qui sont fort rares ». Carteret cite trois exemplaires sur Hollande mais aucun sur papier vert d’eau. Vicaire quant à lui ne cite qu’un exemplaire sur papier vert d’eau, celui de Jules Janin. Les exemplaires du tirage sur papier de couleur ne furent distribués que plus tard. Suite à la liquidation de l’éditeur Lacroix, de 25 qu’ils étaient, moins d’une dizaine ont survécu et il n’a pas été fait de couverture. Entreprise en 1845, dans un sentiment d’indignation et de pitié, cette épopée généreuse du peuple, fruit d’une longue élaboration ne serait achevée qu’en 1861, durant l’exil de Guernesey. Les Misérables s’inscrivaient à contre-courant des choix esthétiques du temps : tendance à « l’impassibilité » et « école de l’Art pour l’Art ». Hugo fixe d’ailleurs clairement la mission de son livre dans la Préface : « Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers... tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ». « Les Misérables » s’imposèrent aussitôt malgré les premières réticences de la critique et le succès populaire fut immense. Nombreux furent les bibliographes, comme Talvart, à voir en l’édition Pagnerre la véritable originale. Il est à présent établi que l’édition belge précéda de quelques jours l’édition française. Ce roman fut le plus grand succès d'édition du XIXe siècle. Exceptionnel exemplaire dans une condition de fraicheur irréprochable, à toutes marges avec de nombreux témoins, très élégamment relié à l’époque par Champs. L’exemplaire est enrichi de la suite des 20 gravures sur acier par Outhwaite d’après Castelli et De Neuville, publiée par Lacroix et Verboecken en 1869, avec les couvertures illustrées de l’album.
Petite bibliothèque Payot 1976 181 pages in-12. 1976. broché. 181 pages.
Etat correct malgré des rousseurs à la tranche supérieure
J. Oliven 1932 99 pages Paris. in-12. 1932. broché. 99 pages.
Etat correct. A noter le dos de la couverture décollé du dos de l'ouvrage (à recoller) sinon bon état
Etienne Camoin 1872 59 pages Marseille. in-8. 1872. broché. 59 pages.
Etat correct malgré la couverture un peu salie le dos un peu fendillé manques de papier en tête et queue de dos et des rousseurs sur six pages
Didier 1853 XII-482 pages Paris. in-8. 1853. Demi-Chagrin Dos titré en lettres dorées. XII-482 pages. Seconde édition. Nouvelles études sur les femmes illustres et la société du XVIIe siècle - Frontispice en noir
Etat correct. Reliure en très bon état. Intérieur avec des rousseurs éparses peu nombreuses
Arthaud collection Belles pages belles couleurs. Paris & Grenoble. Grand In-8. Sans date. broché sous jaquettes papier et rhodoïd. Avec 90 photographies en noir et en couleurs
Bon état général légèrement frotté en tête de dos
E. Dentu 1882 562 pages in-12. 1882. Demi-Chagrin grenat titré au dos en lettres dorées. 562 pages. 7ème édition
Etat correct. Reliure en très bon état. Papier jauni avec rousseurs laissant une lecture satisfaisante
E. Dentu 1881 XV-336 pages Paris. in-12. 1881. Demi-Cuir titré au dos en lettres dorées. XV-336 pages. 5ème édition. Les pères du nihilisme de l'éducation des femmes en russie les universités russes la décadence des moeurs qu'est-ce que la russie ? l'armée russe la nouvelles allemagne et la nouvelle russie les allemands en russie le socialisme allemand et l'état moral de berlin
Etat correct. Reliure solide bien que frottée. A noter le livre commence à la page de titre. Intérieur avec rousseurs laissant une lecture très satisfaisante
Plon 1971 410 pages collection Civilisations et mentalités. in-8. 1971. broché. 410 pages. Texte établi et annoté par Lucien Gaillard et Jorgi Reboul
Bon état
Laffitte reprints 1980 370 pages Marseille. in-8. 1980. Simili-Cuir éditeur. 370 pages. Tirage à 400 ex
Très bon état
483 pages in-8. Sans date. relié. 483 pages. In-8 (152x221 mm) 483 pp.; Exemplaire relié skyvertex noir titre et auteur en lettres dorées au dos et sur le 1er plat 1er plat encadré de motifs dorés