P., Henri Jonquières, 1929, 2 vol. in-8°, li-307 et 372 pp, préface et notes par Christian Melchior-Bonnet, 12 pl. de gravures hors texte, biblio, index, brochés, couv. rempliées, bon état. Un des 500 ex. numérotés sur vélin Chiffon du Marais (seuls grands papiers)
Mémoires d'Alexandre de Tilly (1764-1816) sur la fin de l'Ancien Régime. Il a été le compagnon de Lauzun et de Custine, des Rohan et des Noailles ; il eut les mêmes vices, il commit les mêmes fautes... Il n'a pas seulement de la verve, du trait, de la finesse, de la couleur : il sait voir et peindre. — Grand séducteur, Tilly observe le XVIIIe siècle en sceptique et en mondain. D'où la séduction, aussi, de ses Mémoires : un charme subtil et ambigu qui est celui des salons de l'époque, des "mots" spirituels et méchants – et d'une société qui se grise de courir à sa propre ruine. Les aventures galantes sont nombreuses. Tilly nous les conte avec verve et n'hésite pas à se montrer lui-même en fâcheuse posture. Aucun document érudit ne vaut ce témoignage sur la cour et le roi, sur Marie-Antoinette et les Polignac, sur Laclos et Rivarol, sur Paris et son peuple, sur l'émigration. Lecture irrésistible : c'est celle d'une époque ; c'est cette jeunesse, cette élégance et ce tourbillon qui ne veut pas finir. — "Ces mémoires s'arrêtent en 1792. Leur principal intérêt est la description de la vie à la Cour et de l'agitation révolutionnaire à Paris." (Fierro, 1402)