Tiguri [Zurich], apud Joahnnem Wolphium, Typis Frosch, 1597. In-folio de [20]-419-[1] feuillets, plein vélin ancien à recouvrement. Papier bruni, mouillures au premier plat et dans le corps de l'ouvrage [α-β6; γ8; a-z6; A-Z6; Aa-Zz6; AA6 (dernier blanc)].
Johann Wilhelm Stucki, auteur polygraphe et acteur important de la Réforme, est issu d’une famille patricienne de Zurich. Il a étudié dans de très nombreuses villes européennes: Bâle, Zurich, Lausanne, Fribourg, Strasbourg, Paris, Tübingen, Genève et Padoue. Le «Antiquitatum convivialium» est le fruit de toutes ces années d’études. Bien que rédigé en latin, l’ouvrage comporte des passages en hébreux, en grec, des citations en allemand et d’autres langues (français, italien, polonais, anglais, espagnol). «Stucki fait voyager le lecteur dans le temps et dans l’espace; il fait œuvre d’ethnographe, en comparant les rites et les coutumes liés au banquet dans les civilisations antiques. L’auteur enquête sur l’alimentation et le repas dans toutes leurs dimensions sociales et religieuses.» L’auteur explique que le repas pris en commun est une activité essentielle de la vie humaine, rappelant l’étymologie du mot convivium: convivere, vivre avec. Sur fond de débats entre théologiens catholiques et protestants relatifs à l’Eucharistie, et la dernière Cène, Stucki inscrit son ouvrage également dans un sujet d’actualité lorsqu’il donne une description de la Pâque juive et du rôle du Christ dans cette cérémonie. En effet, en cette fin de XVIe siècle, l’intérêt renouvelé pour le judaïsme en tant qu’origine du christianisme et l’attention portée au dernier repas du Christ ont influé sur le choix du Convivium comme fil conducteur d’une vaste enquête sur la diversité des croyances et des pratiques culturelles. Le premier livre dresse une typologie des «convivia», selon l’heure, les circonstances et les moments de la vie. Le deuxième livre traite des préparatifs de la réception et du protocole, ainsi que des arts de la table. Le troisième livre aborde toutes les questions relatives au banquet lui-même: le service, notamment les boissons et les dangers de l’ébriété, la conversation, la musique, les jeux, les danses, les prières d’actions de grâces. Stucki se fonde sur la tradition écrite pour les civilisations antiques, il n’hésite pas à recourir à la tradition orale et l’observation des us et coutumes pour les cultures contemporaines. Stucki défend l’ouverture et l’accueil à l’égard des peuples étrangers et des hommes étrangers à la foi chrétienne. Il loue décrit également la grande hospitalité suisse à de nombreuses reprises. Claire Le Brun-Gouanvic, in «Quand les jésuites veulent comprendre l’autre» sous la direction de Janick Auberger, Presse de l’Université de Québec. Simon, Bibl. Bacchica II, 629; Vicaire 805.
Tiguri : excudebat C. Froschoverus, anno 1582 In-folio, plein vélin richement estampé à froid, dos à nerfs, titre, 12 ff. n. ch., 397 ff. ch. & 15 ff. n. ch. Reliure un peu fanée, coiffe sup. usée. Lég. hum. marginale en début d’ouvrage. Un attaque de ver au dernier ff. sans atteinte au texte. Quelques brunissures éparse, sinon bon exemplaire frais.
Première édition de ce remarquable travail d’érudition. Historien, géographe, traducteur et théologien, Johann Wilhelm Stucki (1542-1607) compare les rites et les coutumes liés au banquet et à la gastronomie dans les civilisations antiques. Plaidant l’ouverture aux autres, il livre une somme considérable d’information recueillies chez près de cinq cent auteurs grecs, latins, hébreux, persans et arabes : les saturnales, rapportées aux fêtes chrétiennes, l’hospitalité, les produits alimentaires, la vie domestique, les ustensiles, etc. Il livre au passage de précieuse descriptions du folklore suisse auquel il se réfère souvent. Bon état d’occasion